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Gareth "Grizz" Visser ou la quintessence de l'humanité.

Chapter 18: Qui je suis.....

Chapter Text

Le jour suivant commence sur les premières chutes de neiges de New Ham, et Grizz n'a fait qu'apercevoir Sam au loin la veille au soir. Alors, quand Grizz voit Gordie partir avec Bean vers neuf heure, il pense avoir enfin la chance de passer quelques instants seul avec le jeune sourd loin de tous et surtout de Becca qui s'accroche au jeune homme de tout son désespoir.

Mais lorsqu'il entre dans la chambre que Sam et Gordie partagent, il ne trouve que deux lits vides et une lampe de chevet allumée.

Bien plus tard, dans la journée alors qu'il traîne à l'orée des bois une carte des environs à la main, il se demande s'il s'est trop éloigné de la ville pour que son téléphone fonctionne, il hésite. Aussi étonnant que cela puisse paraître, Sam n'a jamais répondu à aucun de ses messages.

Depuis les tragiques événements qu'ils ont traversent, Grizz s'assure toujours que non seulement son téléphone est allumé en toute circonstance mais aussi et surtout que la batterie ne soit pas à plat, ce qu'il lui arrivait toujours du temps de West Ham.

La batterie indique quatre-vingt pourcent, ce qu'il est bien plus que ce qu'il espérait mais il se trouve bête, que peut il écrire, comment engager la conversation alors qu'ils ne se sont pratiquement pas vu encore moins parlé depuis le retour de Becca et d'Eden.

Il abandonne l'idée et se laisse tomber contre un arbre, serrant la main sur le livre dans sa poche.

Avec l'obscurité, il se dit qu'il devrait se rendre à la cafétéria, il sait par Bean que les repas collectifs ont repris, loin d'avoir les merveilles dont est capable Will, les repas sont disponible à heure fixe pour chaque midi et chaque soir. Et alors qu'il approche le centre ville, il bifurque vers sa maison et se demande un instant s'il ne devrait pas passer la nuit dans son lit, seul et aussi loin de Sam que possible. Mais alors qu'il tourne au coin de la rue, il aperçoit Kelly qu'il n'a pas vu depuis son arrestation et pour quelque instant il oublie son chagrin et le trou béant dans son ventre.

- Grizz, s'exclame la jeune femme, alors que le géant court vers elle. Au mon dieu, je ne suis même pas venu te voir.
- C'est vraiment pas grave, affirme t il, un immense sourire aux lèvres et il la soulève de terre.

Elle rit, sourit, s'accroche à son bras, écoute le récit douloureux du procès. Grizz a parfaitement conscience que d'autre ont dû lui en expliquer chaque secondes mais il ressent le besoin de le raconter à sa façon, et Kelly l'écoute patiemment, demande parfois des précisions, et il se sent bien. Et alors qu'il en arrive au moment où Luke retirait les menottes de ses poignets, ils se retrouvent sous le porche de la maison d'Allie.

- Et attends, tu étais où tout ce temps, finit il par demander.
- Avec Harry, à l’hôpital. C'est ce que je venais expliquer.
- Il lui est arrivé quelque chose.

Et Grizz ne se souvient pas avoir vu Harry depuis des jours.

- Si on veut, c'est important et je voudrais en parler à tout le monde.
- Je ne suis pas sûr qu'Allie ait très envie d'entendre parler de quoi que ce soit le concernant. Lui et le reste de la ville de toute façon.
- Je ne viens pas voir Allie spécifiquement mais un peu tout le monde. J'ai, comme qui dirait besoin d'aide et je ne fais confiance à personne d'autre, explique calmement la doctoresse.

Encore une fois, Grizz ne comprend pas que qui que ce soit puisse se sentir en sécurité à ses côtés.

Rassembler dans la cuisine pour la première fois depuis bien trop longtemps, chacun prend le temps d'expliquer comme les choses ont évolue depuis la fin du cauchemar. Kelly attend son tour sagement. Appuyé au mur, Grizz ne cherche pas à participer, il ne fait qu'écouter, satisfait de les avoir tous réuni sous le même toit. Becca se redresse sur son tabouret, réceptionne Eden que lui tend Sam alors qu'il revient de la salle de bain à l'étage, où il vient de changer une couche pour la centième fois en moins de douze heure et Grizz tremble alors que le jeune homme le regarde droit dans les yeux et choisit de venir s'appuyer au même mur, à quelques centimètres de son épaule.

- Tu veux nous expliquer pourquoi tu n'es pas venue plus tôt, finit par demander Bean.
- Harry a un problème, et je ne voulais pas vous abandonner dans un moment crucial mais je ne savais pas quoi faire d'autre, s'excuse Kelly.
- Explique nous simplement ce qu'il se passe, et on verra ce qu'on peut faire, propose Gordie, et Grizz l'imagine parfaitement remplacer Allie définitivement.
- J'essaie de..... J'ai mis en place une sorte de cure de désintoxication pour Harry.
- Il en a vraiment besoin, s'intéresse Allie.
- Malheureusement oui, et encore je ne suis pas sûre que ce que je fais sera suffisant.

« Pourquoi » demandent plusieurs voix mêlées.

- Il est dans un état déplorable. Selon les manuels que j'ai lu, il devrait commencer à aller mieux. Il n'a rien pris depuis quatre jours, j'ai bien fait attention à l'hydrater correctement, j'ai essayé de le nourrir mais il vomit tout ce que je lui donne.
- Et ils disent quoi tes manuels, demande Gordie.
- Que si le patient survie aux deux premiers jours de sevrage, l'organisme commence à se purger tout seul, et que théoriquement il ne serait plus en danger.
- Mais il ne va pas mieux, intervient Bean.

Kelly acquiesce de la tête et se tourne vers Gordie.

- Je sais que tu ne l'aime pas beaucoup.
- Absolument pas, marmonne le scientifique, mais Kelly fait mine ne pas l'avoir entendue.
- Mais je voudrais que tu vienne l'examiner et que tu jette un œil au protocole, peut être que tu pourrais faire mieux que moi.
- Je ne pense pas, tu es bien plus douée que moi, affirme fièrement Gordie.
- Peut être mais je suis épuisée, pleure la jeune femme. Je ne dors pas de peur qu'il s’étouffe dans son vomi et même si ce n'est normalement plus possible je m'inquiète et je ne sais plus quoi faire....
- Je vais venir avec toi, maintenant, assure Gordie. On va voir ce qu'on peut faire, et cette nuit je vais le veiller et toi tu vas dormir.

Kelly sèche péniblement ses larmes, un regard de remerciement pour son meilleur ami.

- Je peux vous accompagner, propose Bean.
- Ce serait génial, assure Kelly, soulagée et heureuse d'appartenir à cette famille.
- OK, alors en route, dit Gordie, claquant le bois de la table de la main.

Doucement la cuisine se vide, et Grizz termine d'expliquer la situation à Sam, en un mélange de signes maladroits et de mots murmurer délicatement.

- Oh, ils s'en vont maintenant, alors, comprend Sam.

Grizz crochète les deux premiers doigts en deux mouvements sec vers la bas.

- Ils ont besoin d'aide, tu crois, demande encore Sam, et Grizz est heureux d'entendre sa voix sur certaines syllabes.
- Peut être, mais ce n'est pas quelque chose que je pense pourvoir faire.
- Moi non plus, avoue le jeune homme.
- Tu pense qu'on pourrait se parler tous les deux après, demande timidement le géant.
- Mais on parle, affirme Sam.

« En privé » soupire Grizz et Sam lui sourit en hochant la tête.

- Tout à l'heure, dans la chambre de Gordie, propose Sam, et Grizz sent son cœur battre si fort qu'il pense bientôt le voir sortir de sa poitrine.

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Grizz a pris le temps de prendre un douche mais renfile le même vieux t shirt crème défraîchi, il n'a toujours pas eu le temps de passer chercher des affaires chez lui et il lui est insupportable d'entrer chez Luke, récupérer son sac à dos. Assis dans le salon, il regarde les filles tourner autour du bébé à demi endormie dans les bras de sa mère. Elle semble fascinée, mais la jeune femme ne manque pas de fréquemment lever les yeux vers lui avec un petit sourire qui ne lui dit rien qui vaille.

Will finit par émerger des escaliers, exultant et fier de lui.

- Je savais que je l'avais, affirme t il, désignant un disque dur dans sa main. Y a des dizaines de films dessus. Je suis sûre qu'on pourrait trouver un truc qui nous plairait à tous.

Allie vient s'accrocher à son bras et le jeune homme lui lance un clin d’œil et alors qu'il connecte l'appareil au lecteur DVD, Grizz quitte discrètement le pièce.

Il toque à la porte et se trouve bête, alors il entre et pour s'annoncer éteint et rallume la lumière. Assis en tailleur sur un petit lit de camps collé à un mur dans le coin de ce qui fut le bureau de père d'Allie, Sam lève les yeux et lui sourit.

- Je ne te dérange pas, demande Grizz, désignant l'ordinateur sur les genoux du jeune homme.

Sam claque les deux premiers doigts de la main sur son pouce, et fait un geste vague vers la place libre près de lui. Grizz ferme la porte derrière lui et vient sagement s'asseoir à une bonne dizaine de centimètre de Sam.

- Tu faisais quoi ?
- Je cherchais des photos de Campbell, explique le jeune homme, tournant l'ordinateur vers le géant pour appuyer son propos.
- Pourquoi, s'inquiète Grizz et il sent la culpabilité remonter sa trachée, accompagné d'un murmure fait de bois et d'os se heurtant violemment.
- Quelqu'un est venu m'en demander une ce matin, apparemment ils vont organiser un enterrement.
- Qui, veut savoir Grizz.
- Les mêmes qui ont enterré Greg. Mandy m'a expliqué que même les criminels ont droit à une sépulture.
- Tu vas y aller ?
- Je ne sais pas, je n'y ai pas ma place, je crois, murmure Sam.
- Tu as tout les droits, assure le colosse et Sam lui serre la main en remerciement.

Sam écarte tous les doigts de la main gauche, effleure son menton du pouce, et fait un vague mouvement vers l’extérieur.

- Tu ne veux pas y aller, traduit Grizz.
- Comment tu as appris ça, sourit Sam, alors que ses mains volent dans les airs.
- Je t'ai emprunté un livre sur l'ASL.
- Je n'en ai pas, s'étonne le jeune homme.
- Chez Campbell, choisit de dire Grizz, et Sam fronce les sourcils. Elle avait besoin de ses affaires, je l'ai accompagné.

Sam hoche la tête, et soupire.

- C'est à mes parents, je n'en ai pas besoin.
- Je peux le garder, demande Grizz.

Sam tend les deux premiers doigts de la main gauche et vient touche l'attelle sur le dos de la main droite.

- Je ne le connais pas encore celui là, explique Grizz.
- Bien sûr, murmure Sam.

Grizz signe « Merci » et se mord l’intérieur de la joue. Ils se regardent, Sam attend de voir ce que Grizz voulait lui dire, espère simplement que le géant pose ses merveilleuses mains sur son corps.

- Ça va avec Becca ?

Sam hausse les épaules, il ne sait pas vraiment lui même. Becca semble toujours chercher à se raccrocher à lui, pourtant il lui a bien expliqué qu'il serait le père d'Eden mais que rien ne changerait entre eux.

- Elle est triste tout le temps, murmure Sam et Grizz se souvient d'une histoire d'hormones qui chutent.
- Elle a besoin de temps pour s'adapter, propose le colosse.

Les deux mains de Sam oscille de chaque côté de son corps, et Grizz comprend que le jeune homme est aussi perdu que lui.

- Tu vas bien, demande Sam dans un souffle, pour changer d'angle la conversation.
- Je ne sais pas. Je sais ce que je suis mais je ne culpabilise pas vraiment.
- Qu'est ce que tu es, veux savoir Sam.

Grizz secoue la tête, ne se sent pas prêt à prononcer ce mot sous les yeux de jeune sourd. Sam frotte un cercle sur son torse, « S'il te plaît » insiste t il de sa voix étouffée.

- Je ne veux pas te le dire.
- Tu n'as rien fait de mal, assure le jeune homme.
- Je n'en suis pas sûr, soupire Grizz et là en sécurité contre le corps de Sam Eliot, il baisse la garde. Je voulais te protéger mais je ne voulais pas le tuer.

Sam frappe doucement le côté de son front de ses quatre doigts rassemblés et ouvre les bras, Grizz s’effondre, calant son visage contre le ventre de Sam, alors que le jeune homme vient caresser les longs cheveux bruns de ses doigts délicats.

La respiration trouve le rythme lent habituel du géant, Sam le croit endormi, alors il dépose un léger baiser contre l'oreille et laisse retomber sa tête contre le mur derrière lui.

Grizz refuse de bouger, de là où il est, il sent pulser la respiration lente de Sam et se demande si le sentiment de bien être qui couvre petit à petit la panique et la rage dans son ventre, est ce que Sam perçoit quand il cherche la pulsation de son cœur.

Ils sont bien ici, dans leur bulle où rien du monde ne les atteint, peut être pourraient ils vivre ainsi, rien qu'entre eux, sans responsabilité. Grizz se sait capable de leur construire un îlot de sérénité loin de la ville et de ses tumultes. Ils leurs suffiraient de disparaître à l'aube, le géant ne connaît personne qui pourrait les retrouver au loin dans le bois. Pourtant il n'en fera rien, il ne traînera pas Sam aux premières lueurs de l'aube pour le couper de tout ce qui fait son monde aujourd'hui.

Grizz se laisse tomber en arrière, exposant son visage au doux regard de Sam Eliot. « Hey », murmure le jeune homme.

- Tu te sens mieux, demande Sam, et Grizz remue vaguement les deux mains vers l'extérieur. Tu apprends vite.
- J'ai de bonnes raison. Enfin, j'espère.

Et par ce simple enchaînement de mots anodins, il espère s'être fait comprendre. « Garde moi une place près de toi » supplie ses yeux et Sam lui sourit. Il voudrait claquer ses doigts contre le dos de son autre main de toute ses forces, mais il refuse de quitter les cheveux soyeux alors il murmure avec autant d'affection que possible « Bien sûr ».

Grizz se perd un instant dans le regard clair et assuré avant de se redresser et d'enfin avaler la bouche de Sam de ses lèvres affamées. Sam se laisse plaquer en arrière contre le mur, ne se souci pas de l'éclat de douleur à l'arrière de son crâne, et accroche ses doigts dans la nuque du colosse.

Alors qu'il se laisse retomber en arrière, Grizz attire Sam contre son torse, il atterrit contre le petit matelas, Sam allongé sur son corps. La sensation est merveilleuse, le torse contre sa poitrine se soulève en rythme avec son propre cœur, les jambes s’emmêlent un instant et bientôt les genoux de Sam se referment sur ses cuisses.

Une main toujours accroché à la nuque, l'autre se perdant sous le t shirt, Sam savoure la langue dans sa bouche, sans le savoir pousse un gémissement qui faire trembler les fondations de la conscience de Grizz.

Grizz qui glisse les mains haut dans le dos sous le pull, il sent les omoplates jouer sous ses doigts alors que Sam le caresse nerveusement, dans son bas ventre pulse un besoin viscéral d'enfin le faire sien, comme il en rêve depuis tant d'année. Les doigts de Sam s'insinuent brutalement dans son pantalon et Grizz sent venir le point de non retour. Bientôt, Sam sera nu sous lui et de toutes ses forces le colosse poussera son membre en lui.

Alors courageusement, Grizz attrape la main fouillant son sous vêtement à le recherche de son sexe et la repousse. Sam gémit contre sa bouche, « Pourquoi », comprend Grizz et la voix suppliante lui ferait presque lâcher prise.

Grizz aimerait sombrer, ici et maintenant, enfouir son âme et sa conscience sous la peau de Sam Eliot.

Sam Eliot qui frotte sans honte son membre gonfler contre le sien, la friction vrille ses sens, il s'en faut de peu pour qu'il abandonne. La bouche avide embrasse son cou et la pomme d'Adam en dessous, Grizz contracte les mains sur les hanches, sent le petit mouvement de recule signe de la douleur toujours présente dans le corps martyrisé du jeune sourd. La décision se forme dans son esprit, malgré l'envie plus qu'évident de Sam et son besoin irrépressible, Grizz se contiendra, quitte à fuir le plus loin possible....

- Grizz, souffle la voix éraillée, et plus rien ne le retient.

Les mains puissantes agrippent ses hanches et Sam sent le mouvement sans comprendre ce que Grizz veut faire. Le retournement le surprend de prime abord, mais les mains du géant ouvre son pantalon, alors Sam n'ose qu'un regard vers le bas, et la vision des lèvres fines se refermant sur son membre lui fait fermer les yeux, se coupant volontairement du monde, il ne garde comme contact avec la réalité que la langue chaude et humide remontant la chair de son sexe.

Les mains agrippées à ses hanches sont rudes et possessives, Sam en ressent une vague de chaleur incandescente, contre sa volonté son corps se soulève du matelas enfonçant plus encore son sexe dans la gorge de Grizz, qui gronde tout autour de lui. La vibration se répercute jusque sous son crâne, il se sent bouillir, sait que les merveilleuses vagues de chaleurs auront bientôt raison de lui.

Alors lançant les mains à l'aveugle, Sam cherche les longs cheveux bruns et en dessous la perfection faite homme. Quand ses doigts touchent le crâne, les lèvres se resserrent douloureusement sur son sexe et tout devient blanc, le monde le percute de plein fouet alors que sa conscience explose en une multitude d'éclat de cristal.

Grizz détend sa gorge autant que cela lui est possible, laisse l'essence de Sam descendre jusque dans son ventre, et ose un regard vers le plus beau visage que ces yeux n'aient jamais vu.

Les yeux toujours clos, Sam remue légèrement comme pour apprécier les vagues de plaisir parcourant encore son corps, les dents martyrisant les lèvres avec délectation, les mains contractées dans les cheveux. De là où il est, Grizz croit avoir atterrit au paradis, rien jamais ne sera comparable à la vision de Sam Eliot perdu dans le plaisir qu'il sait lui avoir donner.