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Fandoms:
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Characters:
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Language:
Français
Stats:
Published:
2017-11-19
Updated:
2025-10-25
Words:
9,840
Chapters:
7/?
Comments:
17
Kudos:
17
Hits:
346

Jusqu'à la fin du monde

Summary:

Recueil d'OS sur des thèmes divers. Dernier chapitre publié: Leur histoire commence quand le colis de Brienne n'est pas livré au bon endroit, et que Jaime en fait sa mission personnelle d'aller le lui porter.

Notes:

Bien entendu, c'est au moment où on doit travailler sur une fic qu'on a des idées pour d'autres fics. Je n'ai pas l'habitude d'écrire en français pour ce fandom, mais j'avais le goût d'expérimenter, de voir à quoi ressemblaient les voix des personnages de cet univers dans cette langue ;). Vos commentaires et kudos sont les bienvenus! J'espère qu'il y a des francophones par ici!

Chapter Text

La nuit est noire et d'argent. Les étoiles fades s'essoufflent. La lune argentée tente s'insuffler un peu de sa magie au-delà des remparts, sur le champs de bataille blanc et rouge. Une magie macabre qui teinte les corps dispersés sur la neige devenue rouge d'une lumière surréelle d'un autre monde. Parce que cette destruction ne pouvait se produire dans leur monde. Non, c'était nécessairement un autre, loin d'eux. Ces morts ne pouvaient être réels; elles étaient trop cauchemardesques, rendaient trop tangibles la possibilité qu'un de leurs proches pût être perdus.

Des flocons tombent avec lenteur dans le noir. Un blizzard arrivera bientôt - dans une heure ou demain matin peut-être -, mais maintenant, le calme régnait. Ils se trouvaient dans l'œil de l'ouragan, au centre de la tempête.

Ils pouvaient reprendre leur souffle. Compter les morts et les survivants. Aiguiser leurs épées.

Du sang tachait la neige. Rouge sur blanc. Chaud sur froid. De là où ils se trouvaient, ils ne pouvaient reconnaître les pertes du camp des vivants de celles des morts. Avec la neige qui tombait par gros flocons, le paysage aurait pu être féérique s'il n'y avait pas eu le rouge, toutes ces morts et la peur qui tordait leurs entrailles jusqu'à engourdissement.
Ils se rassemblent dans la cour intérieure de Winterfell. Les survivants. Ceux qui ont survécu à l'enfer. Ils se regardent les un des autres. En silence. Cherchent du regard leurs proches, le coeur battant d'angoisse contre leur poitrine. Certains se retrouvent. D'autres non.

Tous sont consternés d'être si peu.

Le silence se creuse, les écrase. Mais ils restent là, immobiles. Il la cherche des yeux, dévoré par la peur et les scénarios catastrophes qui défilent dans son esprit. Un flocon de neige perdu s'aventure dans ses cheveux blonds comme la paille. Il se fige, arrête de respirer le temps d'un instant. Il l'observe pour se convaincre qu'elle est réelle, pas un mirage. Mais elle est vraiment devant lui, grande, majestueuse malgré la fatigue qui semble peser contre tout ses os et les cercles noirs en dessous de ses paupières. Un mouvement furtif et l'éclat de la lune se reflète dans l'acier d'Oathkeeper, l'éblouissant presque.

Des voix s'élèvent dans un charabia incompréhensible. Ses yeux bleus se posent dans les siens. Déchirés. Hantés par ce qu'ils avaient vu et non plus innocents comme jadis. Elle l'aperçoit enfin; son corps relâche la tension accumulée dans les dernières heures, ses épaules s'affaissent, une étincelle éclate à nouveau dans ses yeux, le soulagement adoucit ses traits durcis par la peur. Son épée lui glisse des mains et s'écrase sur le sol glacé.

Jaime relâche le souffle qu'il contenait depuis quelques secondes et s'avance vers elle, mais il fait à peine deux pas que déjà Brienne a noué les bras autour de son cou et enfouit son visage contre ses cheveux. Son odeur de sueur et de fumée pétille dans ses narines, et il ferme les yeux pour mieux s'en délecter, pour l'imprimer dans sa mémoire. Pour la première fois depuis le début de la bataille, Jaime trouve une étincelle de chaleur au milieu de l'hiver. Il resserre son étreinte pour l'absorber autant que possible, pour accumuler des réserves en attendant le printemps.

Demain verra une énième bataille. Demain verra l'angoisse de combattre une armée infinie avec un nombre si petit d'hommes. Demain verront d'autres morts - eux peut-être - et d'autres défaites, d'autres victoires.

Mais aujourd'hui, aux frontières d'une apocalypse inévitable, ils sont ensemble et toujours en vie. Malgré le froid et la bataille interminable, malgré la liste des morts qui s'étirent à perte de vue et les chances de survie qui s'amenuisent.

Et c'est suffisant.