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Seconde chance

Summary:

Se retrouver dans une autre dimension pour être offert au Voldemort de ce monde...
Comme si Harry n'a pas eu assez d'ennuis avec celui de sa dimension.
Va-t-il essayer ou tout faire pour rentrer ?

Notes:

Bonjour, bonsoir...
Ouais... Promis, je vais essayer de faire moins de 60K mots ^^"
Désolé, ça tourne, ça tourne et ça me déconcentre mais vous aurez la fin des autres histoires, hein !
Désolé !!!!
Ben bonne lecture, navré des fautes.
(Y'a déjà cinq chapitres de prêt mais je vais essayer de ne pas poster trop vite ^^")
A bientôt !

Chapter 1: Prologue

Chapter Text

La traction était si forte qu’elle déformait l’espace et le temps. Pourtant, celui qui était appelé ne se rendait compte de rien, profondément endormi dans son pauvre lit, dans ses robes de sorcier. Il s’était écroulé ainsi après une longue journée, une de plus. Il aurait pu être conscient de ce qu’il se passait mais quelque chose dans sa magie répondait presque positivement à ce qu’il arrivait. Son corps fut pris de légers tremblements et commença à glisser sur les draps.

Le portail s’était entièrement ouvert au pied de sa couche, l’existence d’un autre monde léchait ses pieds bottés. Puis, comme décidé à l’emporter, des sortes de mains sortirent du cercle noir et le soulevèrent en douceur. Le sorcier rata une respiration sans pour autant reprendre conscience et passa lentement dans cette autre dimension tandis que la demeure où il avait reposé prenait feu. Les flammes embrassèrent le ciel si vite après son départ, l’elfe de maison présent là se laissa périr dans l’incendie.

Square Grimmaurd disparut sous les yeux de voisins médusés, qui ne se souvenaient pas qu’il y ait pu un bâtiment à cet endroit. Les Aurors et les Oubliators eurent beaucoup à faire, outre de tenter de retrouver l’habitant de ces lieux. Toute la nuit, ils luttèrent contre ce qui était vraisemblablement un incendie criminel. Et une tentative de meurtre.

Au lendemain, quand on constata les dégâts immenses, tout le monde le crut mort. Vint l’heure selon une partie du peuple de partager ses avoirs, ce à quoi les gobelins envoyèrent le monde sorcier à regagner ses pénates. Leur client était en vie et il n’était pas de ceux qu’ils contrarieraient, que ces gens le veuillent ou non.

On ne jouait pas avec le Maître de la Mort.

On ne se prenait pas pour plus fort qu’Harry James Potter.

Alors, que lui était-il arrivé ?

Ses amis cherchaient à le savoir et commencèrent à remuer ciel et terre pour le retrouver sans savoir qu’ils n’auraient aucune possibilité de le retrouver de sitôt.

Chapter 2: 1. Offert ?

Notes:

Bonjour, bonsoir,
Oui, je mets aussi le chapitre un, que vous ayez une idée du délire parce que le prologue ne dit pas grand-chose.
Le reste, ce sera pour bien plus tard.
Bonne lecture, navré des fautes !
A la prochaine !

Chapter Text

Ils avaient réussi et cela au prix de nombreux efforts. Observant leur récompense, ils étaient tous muets dans les herbes folles et immenses d’un champ d’Irlande. Ils récupéraient encore leur souffle tandis que leur cible avait le visage à moitié caché par la bruyère qui les entourait. La nuit était noire, sans trace de lune, ce qui leur avait justement permis de faire ce rituel mais à présent, quelques-uns regrettaient la présence de lumière qui pourrait les aider à voir s’ils ne s’étaient pas trompés. Il était leur dernier espoir, leur chance de réparer quelque chose qui n’aurait pas dû être brisé.

Puis l’un d’eux osa avancer, pensant qu’il était temps de faire ce que les autres n’osaient exécuter. Au moment où sa main allait rencontrer l’épaule de l’endormi, elle se heurta à un bouclier d’argent qui le fit siffler de douleur. Il secoua son appendice plusieurs fois avant qu’il ne soit saisi pour une constatation rapide.

— Pas de brûlure, je crois…

— Sa protection est puissante.

Ils se regardèrent ou du moins pensaient-ils le faire mais dans cette lourde obscurité, ils se devinaient à peine les uns les autres. Les dernières bougies s’étaient éteintes quand l’homme avait tenté d’atteindre leur prix qui dormait toujours paisiblement. D’un commun accord silencieux, ils s’assirent tout autour et ils attendirent donc. Sans doute auraient-ils pu trouver un moyen de réveiller le voyageur dimensionnel mais la culpabilité qui flottait entre eux les empêchait d’agir ainsi. De plus, c’était un moindre inconfort à payer alors ils attendirent tous ensemble, somnolant souvent à tour de rôle. Ils virent l’aube se lever, se tournèrent tous vers leur cible. Les premiers rayons du soleil se glissèrent sur sa peau.

— Il te ressemble un peu.

— Ouais… Ca ouais…

 

 

Harry ne se souvenait pas que le soleil entrait si facilement dans sa chambre de Square Grimmaurd. Avait-il dormi si longtemps, fier et heureux de sa décision de changer de vie ? Il ouvrit péniblement ses yeux vert poison et distingua de l’herbe. Bien verte, bien vivante, qui se balançait devant sa vision bien nette. Un cadeau qu’il venait de s’offrir à lui-même, raison pour laquelle il avait si lourdement dormi tandis que la potion qu’il avait faite réparer ses globes oculaires. Une potion qu’il n’aurait dû se permettre de faire puisqu’elle était placée dans la catégorie magie noire. Harry avait envoyé paître ses considérations quand il avait décidé de changer. Il en avait eu assez d’étouffer et… Cela ne lui expliquait pas ce qu’il faisait dans un champ d’herbes.

Bien au contraire.

Restant allongé, Harry se concentra un peu plus sur son entourage immédiat. Il y avait au moins une dizaine d’auras magiques dont au moins trois qu’il reconnaissait sans comprendre qu’il puisse les ressentir. Cela n’avait pas de sens. La potion n’avait pas fait cela, il en était persuadé. Il avait dû se passer autre chose et cette autre chose ne pouvait être quelque chose de bon, encore plus quand comme lui, on était un aimant à ennuis.

— Il ne devrait pas tarder à se lever.

Harry faillit inspirer trop fort en entendant cette voix. Il la connaissait très bien.

— Oui, il a le sommeil plutôt lourd.

Faux, Harry avait le sommeil léger, ce n’était pas de son fait s’il avait dormi de cette façon. Et puis cette voix de femme… C’était… Non, il ne voulait le croire et pourtant, Harry savait qu’il n’était ni fou, ni mort. La Mort ne l’emporterait pas sans prévenir. Et puis, il y avait quelque chose dans l’air, quelque chose qui lui était encore indéfinissable. Après une rapide vérification où il fut certain d’avoir ses baguettes magiques sur lui et ses autres armes, Harry consentit à faire semblant de se lever. L’atmosphère changea immédiatement tandis qu’il se mettait sur ses genoux, autant sur ses gardes que ces personnes tournées vers lui. Aucune n’avait dégainé… Il n’était donc pas considéré comme un danger potentiel. Pour le moment.

Alors Harry leva la tête et son regard se posa immédiatement sur un homme dont le faciès ne pouvait que lui faire mal. L’air plus vieux, plus sain, Sirius Black, son parrain se tenait devant lui, dans une tenue qui honorait son rang par ailleurs. Avec une barbe de deux jours, ses yeux gris paraissaient bien plus sérieux qu’ils ne devraient l’être. Preuve que le moment était important, même si Harry n’avait encore aucune idée de l’importance qu’ils pouvaient avoir pour eux. Ses poings se serrèrent et se desserrèrent, l’envie de sentir ce Sirius Black vivant sous ses doigts le démangeait. Pourtant, Harry se retint parce qu’il n’avait pas encore examiné toutes les potentielles menaces.

Comme ce Remus Lupin à l’air fatigué. Le loup-garou ne semblait jamais savoir être autre chose que fatigué. Puis il y eut deux inconnus, un couple vraisemblablement par leur proximité. Harry sentait qu’ils auraient dû les reconnaître sans peine mais la solution ne lui vint pas alors qu’il avait à présent les yeux sur Albus Dumbledore. Le directeur de Poudlard avait pris un sérieux coup de vieux et il lui souriait avec cet air de grand-père qu’Harry haïssait jusque dans ses os. A côté de lui, il fallait bien un Alastor Maugrey Fol’œil. L’Auror le plus paranoïaque qu’Harry ait connu et une personne qu’il pouvait à peine supporter.

Et comme un Auror n’était jamais seul, Harry ne fut pas surpris de voir Nymphadora Tonks et Kingsley Shacklebolt tout aussi présents. Ça ressemblait presque à une réunion de l’Ordre du Phénix, ce qui lui donna envie d’éclater d’un rire nerveux. Envie qui ne s’arrangea pas quand il vit enfin les deux dernières personnes. Son cœur se serra autant d’amour que de haine et il se releva vivement, ce qui poussa cette fois Maugrey à sortir sa baguette magique. Harry avait la bouche sèche, le corps légèrement tremblant. Où qu’il soit, il voulait en sortir et vite. Être entouré de morts n’était jamais une bonne nouvelle bien que tous ne soient pas morts, normalement…

— Bonjour, Harry. Tout va bien, mon garçon, je te l’assure. Sois le bienvenu parmi nous.

Quand une voix pouvait donner des envies de meurtres. Harry se tourna vers Dumbledore, assurément la source de danger la plus puissante ici même. Son cœur battait si vite qu’il le sentait résonner dans ses tempes.

— Ne m’appelez pas mon garçon.

Il fallait qu’il le dise, même d’une voix rauque, c’était plus fort que lui, et cela même s’il était en danger. Harry ne se laisserait pas faire, il avait la force de tous les battre et plus encore. Il n’était plus le faible jeune homme de dix-sept ans, en train de faire une chasse mortelle avec ses amis. Il ne pouvait plus être faible.

— Oh, mes excuses, les habitudes d’un vieil homme. Je pense que tu nous connais tous.

— Non.

Il y eut de la surprise dans le cercle, Harry jeta un œil aux deux inconnus qui comprirent qu’ils étaient ceux qui ne rentraient pas dans son carnet d’adresses. L’homme eut un sourire confondant, la femme se reprit avant lui.

— Alice Longbottom et voici mon mari, Frank.

Plus de morts… Dans ce cercle, seul Kingsley était la personne en vie qu’il connaissait. Harry supposa qu’il aurait pu mourir dans la nuit mais ça n’aurait pas de sens que tous ces gens se rassemblent autour de lui pour… Pour quoi en fait ? Il n’avait appelé aucun mort et il ne le ferait pas. Il ne se sentait pas prêt à revoir Sirius. Alors l’avoir là, devant lui. C’était certainement le plus pénible de tous. Même voir ses parents ne menaçait pas d’étouffer son corps comme cet homme. Harry s’efforça à respirer profondément alors que Dumbledore reprenait.

— Nous savons que tu dois être surpris et je n’ai malheureusement pas le temps de te fournir toutes les explications que tu mérites. Sache simplement que tu n’es plus dans ton monde. Nous t’avons appelé dans notre dimension pour que tu nous aides avec le Seigneur des Ténèbres.

Harry tressaillit vivement et son bouclier de protection se raviva autour de lui, tordant un peu sa vue sur ces gens. Il devait avoir mal entendu… Il serait dans un autre monde ? Chose qui serait plausible puisque les morts ne revenaient pas à la vie comme ça. Lui pourrait mais ce n’était pas quelque chose à laquelle il s’adonnerait, encore plus avec ses proches. Et Harry n’avait pas assez d’imagination pour créer une telle histoire. Cependant, il se pencha et sortit un couteau de sa botte. Il fit courir la lame dans sa paume gauche. Son sang jaillit alors que celle qui serait sa mère dans ce monde émettait un bruit de surprise. La douleur était là, bien réelle. Tellement tangible. Comme la douleur de son cœur. Il en tremblait tout en faisant distraitement disparaître le sang et en guérissant la mince coupure. Son bouclier retomba, alors même que son esprit faisait les montagnes russes.

— Expliquez.

— C’est que nous n’avons vraiment plus beaucoup de temps… Je te jure que tu comprendras tout au fur et à mesure. Des vies sont en jeu.

Harry avait envie d’hurler sur le vieil homme. Quel que soit le monde, Albus Dumbledore ne changeait pas. Il jeta un regard noir au directeur et analysa brièvement la situation telle qu’il la connaissait. L’avaient-ils appelé pour vaincre leur Voldemort ? Bien possible, cependant ils n’avaient aucune preuve qu’il les aiderait ou même qu’il avait envie de participer à leur guerre. Ce fut alors le moment que choisit la seule personne qui pouvait le manipuler ici pour avancer vers lui.

— Je suis désolé, Harry, mais tes frères et sœurs vont… Allez, on y va !

Sirius l’attrapa par le poignet sans déclencher son bouclier, sa lame tomba dans l’herbe. Sentir la chaleur du corps de son parrain lui enleva toute envie de velléités et l’animagus put les faire transplaner. Harry en avait encore la gorge serrée alors qu’ils étaient à leur destination et il eut un mal fou à retenir ses larmes alors qu’il se dégageait de la poigne de Sirius. L’homme ne le retint pas, un air triste et inquiet sur le visage. Harry y chercha malgré lui cette étincelle de reconnaissance, cet amour inconditionnel qui lui avait été offert il y avait si longtemps. Si absent dans ses yeux gris.

Alors Harry se détourna pour regarder autour de lui. Une place noire de monde. L’entrée officielle du Ministère de la Magie. Ils étaient en périphérie d’une large estrade où des personnes étaient retenues, attachées, bâillonnées. A leurs robes, Harry sut que ce n’était que des adolescents, élèves de Poudlard. Son cœur menaçait presque de sortir de sa poitrine tant ses émotions étaient vives. Maugrey le poussa alors vers l’estrade.

— Dépêche, il va arriver, il faut qu’il te voie.

Harry avait envie de rétorquer mais une main prit la sienne et le tira vers l’avant. Il se retrouva entraîner par Lily qui jouait des coudes avec l’aide des autres personnes qui l’avaient emmené là, sans qu’il sache exactement pourquoi. Harry avait envie de freiner tout cela, cependant ils avaient certainement su jouer sur sa corde sensible. Qui que ce soit ses enfants, il ne pouvait pas les laisser se faire tuer s’il pouvait l’empêcher. Sauf qu’il n’avait aucune envie de combattre encore une fois, peu importe combien il savait le faire à présent.

Puis il le vit monter sur l’estrade. Pas seul. Mais dans toute sa gloire, assurément. Si le Lord Voldemort de son monde avait été une espèce d’humain croisé avec un serpent, celui-là avait le visage originel de Tom Riddle. Harry manqua de rester bouche-bée devant le personnage. La seule différence flagrante avec l’adolescent que Voldemort avait été, c’était ses yeux rouge sanguin. Bon, il y avait aussi sa taille et sa posture, encore plus royale présentement.

— Bien, chers sorciers, puisque l’Ordre du Phénix refuse de se rendre une bonne fois, comprenez qu’il soit temps pour cette exécution publique.

La voix suave et machiavélique de ce Voldemort rappela à Harry combien l’homme avait perdu de sa superbe dans son monde. Il voulait bien le croire désormais qu’il était dans une autre dimension.

— Attend, Tom !

A côté, Dumbledore paraissait encore plus vieux et essoufflé avec ça. Voldemort posa son regard vers le directeur, son mépris pour lui clairement affiché tandis que des Mangemorts tournaient leurs baguettes vers eux. Harry ne comprenait pas, vu le nombre d’entre eux, les membres de l’Ordre qui l’entouraient présentement n’avait aucune chance. Lui-même ne mourrait pas mais il n’avait aucune envie de souffrir, merci bien. Et voir ces gens tomber risquait fort de lui faire beaucoup de mal.

— Dumbledore. Il était temps.

— J’ai quelque chose pour toi.

Quelque chose ? Harry fut poussé en avant, au milieu de ce cercle vide propret autour de l’estrade. Il eut l’impression de devenir sourd alors que tout le monde se taisait autour. Il avait réussi à ne pas trébucher alors que la tension augmentait, sans qu’il n’en sache la raison. Harry releva les yeux pour rencontrer ceux de Voldemort qui l’observait comme un serpent le ferait avec sa proie. Sauf qu’Harry n’avait rien d’une proie, cependant il éviterait de le prouver pour le moment.

— Qu’avez-vous fait ?

Le silence s’était étiré jusqu’à cette question du Seigneur des Ténèbres. Harry ne dit rien, il voulait justement une réponse lui aussi, une qui avait du sens. Dumbledore osa se poster à côté de lui pour répondre avec… Difficile à dire. Harry ne reconnaissait pas le vieil homme dans cette attitude.

— Nous avons fait venir un Harry Potter d’une autre dimension pour combler ta perte.

… La perte de Voldemort ? Harry vit le Doloris arriver mais il ne bougea pas, ayant confiance dans ses protections. Le sort n’était pas pour lui et il écarquilla les yeux de surprise en entendant Dumbledore gémir de douleur à ses côtés, s’effondrant sur lui-même. Harry en ressentit un nouveau choc, un de plus dans un laps de temps si court. Il avait beau être adaptable, il lui fallait le temps de digérer. Temps qu’il n’aurait pas maintenant, il fallait qu’il agisse.

— Arrêtez, s’il vous plait.

Il avança de deux pas en diagonale pour se mettre devant Dumbledore et occuper entièrement Voldemort. Le mage noir baissa sa baguette, l’air illisible. Harry ne l’avait jamais vu ainsi. Son Voldemort avait toujours eu l’air furieux, fou, abominable. Cet aspect presque paisible le rendait nerveux. Il se força néanmoins à reprendre.

— Je suppose qu’il le mérite, cependant je viens d’arriver et je ne comprends rien de ce qu’il se passe ici. Alors puisqu’ils ne m’ont rien expliqué, peut-être accepteriez-vous de le faire à leur place ?

C’était un pari un peu risqué de parler ainsi au Seigneur des Ténèbres. Harry supposait qu’il avait l’air innocent, si ce n’était naïf. Sauf qu’on ne pouvait lui demander de prendre parti sans aucune information. Et ce Voldemort semblait assez concerné par sa personne à la manière dont il ne le quittait plus des yeux. Harry avait l’impression d’être un fantôme venu du passé.

— Qui es-tu ?

La question de Voldemort paraissait absurde mais Harry supposait que celui-ci voulait voir s’il mentait ou non.

— Harry James Potter-Black. Le Survivant. L’Elu. Le Vainqueur. Seigneur des Maisons Potter et Black, seigneur de la Maison Serpentard par droit de conquête.

Désagréable vérité qu’il avait découverte sur son monde. Comme s’il avait voulu hériter de cette maison en ruine qui lui rappelait qu’il était un assassin. Du coin de l’œil, il vit Bellatrix Lestrange réagir défavorablement à sa déclaration. Mais il ne devait pas mentir, ne serait-ce que pour lui-même. Renier son héritage serait comme nier ce qu’il était. Il ne ferait ce plaisir à personne.

— Viens-tu vraiment d’un autre monde ?

— C’est une question difficile pour moi. Je me suis réveillé il y a moins d’une demi-heure dans un cercle de rituel, pour finir ici, devant vous pour que vous ne tuiez pas ces enfants. Mais comme la plupart des personnes qui m’ont emmené ici sont mortes dans mon monde, je suis tenté de penser qu’effectivement, je ne suis pas dans ma dimension.

Harry accusa encore le coup. Il n’était pas chez lui. Et il n’avait aucune idée de ce qu’il faisait ici. Il garda encore une fois sa puissance sous son contrôle bien qu’il ne soit pas loin de faire de la magie accidentelle. Derrière lui, quelqu’un avait aidé Dumbledore à se relever. Il remarqua aussi que les autres sorciers s’étaient éloignés de ses accompagnateurs, pour les laisser à la merci des Mangemorts. Harry n’en était pas surpris, la solidarité sorcière, il savait ce qu’elle donnait.

— Arrêtez ces membres de l’Ordre du Phénix. Mettez des fers anti-magie à tout ce petit monde.

Des Mangemorts convergèrent vers eux et Harry ne sut ce qu’il devait faire. Il était hors de question qu’on le désarme, ni même qu’on le touche. Et eux… Il n’était pas certain de ce que serait sa réaction si on touchait les homologues de ses parents et de son parrain.

— Ne touchez pas cet Harry Potter.

Était-ce une bonne nouvelle ? Harry ne le savait pas bien. Cependant, il n’intervint pas et laissa les Mangemorts faire. Des photographes faisaient pétiller leurs flashs et Harry trouvait déjà ce monde aussi absurde que le sien.

 

 

Voldemort descendit enfin de l’estrade pour avancer vers cet Harry Potter. Le jeune homme avait l’air complètement perdu et comme Voldemort savait que celui-ci n’avait pas menti, c’était sans doute le cas. Il s’arrêta dans le dos de ce voyageur dimensionnel et ajouta pour ses partisans.

— Emmenez-les au Département de Justice. Ramenez les élèves à Poudlard, sans blessures.

Il savait qu’il serait obéi. Il avait réussi à mettre la main sur le pays, ce n’était pas pour faire couler du sang magique en vain. Bien que cela soit tentant quand il voyait le vieux fou et sa bande. Le Harry Potter d’un autre monde se tourna vers lui. Voldemort se refusa de tendre la main pour voir s’il était bien réel et pas simplement un effet de son imagination débordante. Il avait parfois pensé à cette initiative avant de se dire que ce ne serait pas son Harry Potter, que ça n’en vaudrait pas la peine.

Il révisait actuellement son jugement sur la question.

— Je suis Lord Voldemort, Ministre de la Magie.

— … Je ne suis pas certain de ce que je dois répondre à cela. Le Voldemort de mon monde n’a pas fait les choses ainsi.

Voldemort avait tendance à le croire et il avait bien des questions à poser. Cependant, ceci ne pouvait être fait ainsi, au débotté. Il valait mieux mettre le jeune homme un tant soit peu en confiance et ce n’était pas dans cette situation que cela arriverait. Voldemort avait même l’impression de sentir une sorte de bouclier autour de cet invité surprise. Il tendit la main, gracieux et galant à la fois.

— Permets que je te montre le chemin vers le Département. Je répondrai à tes questions là-bas.

Le jeune homme regarda sa main, son visage. La méfiance faisait briller son regard. Pourtant une main fine et calleuse se posa dans la sienne et il referma ses doigts autour. C’était chaud. C’était vivant. Une vive émotion le traversa mais Voldemort sut la canaliser. Il le fallait. Le temps des réponses avant le temps de l’espoir.

Chapter 3: 2. Explications

Notes:

Bonjour, bonsoir !
Oui, j'essaie de ne pas tout vous donner d'un coup pour conserver un peu d'avance pour une fois. ^^"
Bonne lecture, navré des fautes !
A la prochaine ^^

Chapter Text

Marcher aux côtés de Voldemort était littéralement étrange et même sans sens dans une partie de l’esprit d’Harry. Il sentait de nombreux regards sur lui, ne doutait pas que les gens se posaient autant de questions que lui. Le constat qu’il pouvait faire présentement et le plus important de tous était que dans ce monde, Voldemort avait gagné et qu’il ne cachait pas ses penchants sadiques et assassins alors qu’il aurait été plutôt attendu qu’il le fasse. Pour avoir pu observer les gens, beaucoup avaient semblé effrayés et en colère que des adolescents puissent mourir. Effroi et rage qui s’étaient amplifiés quand l’Ordre du Phénix s’était montré. La foule aurait été capable de les lyncher eux-mêmes selon ce qu’elle avait montré et Harry ne comprenait pas pourquoi.

Voldemort avait réussi à convaincre tout le monde que le camp du ‘Bien’ était le ‘Mal’ ?

Harry pensait que cela n’avait rien à voir avec des convictions idéologiques pour une fois, mais avec quelque chose de bien plus important et douloureux pour ce monde. Voldemort lui tenait toujours la main avec fermeté et même si ce contact était aussi étrange que de fouler le hall du ministère avec lui, Harry se sentait incapable de rompre le contact. C’était comme avoir une ancre avec cette nouvelle réalité. Sans bien savoir ce qu’il devait faire, encore. Devait-il tenter de partir après la conversation ? Ou de résoudre tout cela ?

Dans l’ascenseur, Harry eut l’impression que Voldemort essayait bien plus que de lire ses pensées. Ses yeux rouges le considéraient comme s’il voulait deviner son âme même. Harry inspira profondément, encore peu sûr de ce qu’il pouvait dire ou faire. Il détestait cette incertitude, quand il n’avait finalement que sa vie à protéger. C’était toujours plus simple pour lui de se battre pour les autres que pour lui-même. Il apprenait à peine à prendre soin de lui, sa potion en était la preuve. Il était encore douloureusement mince, bien qu’un peu musclé pour s’être entraîné pendant les deux dernières années.

Les grilles s’ouvrirent sur le Département de la Justice. La dernière fois qu’il l’avait quitté dans son monde, c’était après son refus d’être Auror. Le tollé que cela avait soulevé dans les journaux l’avait rendu malade et il eut bien du mal à franchir le seuil des lieux. Différents et pourtant si semblables. Une boule d’angoisse se forma dans sa gorge et sa magie pétilla. Elle voulait le protéger, encore. Alors qu’il n’y avait aucun danger réel, du moins pour le moment puisque le Voldemort face à lui à présent était des plus courtois.

Harry n’oubliait pas que des adolescents avaient failli mourir avant son arrivée… Voldemort l’aurait-il vraiment fait pour attraper l’Ordre du Phénix ?

— Quelque chose ne va pas ?

Harry fut étonné de ne pas être pressé comme un citron alors qu’il bloquait encore l’ascenseur.

— C’est juste les souvenirs… Mes excuses, je vous suis.

Comment réussissait-il à être lui-même poli avec Voldemort ? Il ne le savait pas. Certes, ce n’était pas son Voldemort mais il savait la plupart des secrets de celui-ci aussi, avec une bonne chance. Pourtant, il y avait aussi ce qu’on ne lui avait pas dit, ce qui devait rendre cette dimension si fondamentalement différente de la sienne. Ils parcoururent encore un couloir pour se diriger dans une salle de réunion. Harry se tendit en voyant Bellatrix proche, bien trop proche à son goût. Sa magie repoussa la femme dans un besoin d’espace et la Black écarquilla les yeux de choc. Harry ne pouvait s’excuser et il ne le ferait pas. Oui, il ne la connaissait pas mais… Non, il ne voulait pas s’expliquer sur ses réactions, bien qu’on lui poserait forcément des questions un jour. Elle osa glousser avec un air content, Harry eut envie de la tuer, là, à l’instant.

— Comme tu es mon seigneur dans une autre dimension, j’accepte cela. Pour le moment.

— Pour longtemps. Vous êtes morte dans mon monde.

— Oh, on ne se connait donc pas et tu me juges déjà ? Allons, petit seigneur, je te préférerais plus vif d’esprit que…

— Bella, ça suffit.

Harry était à la seconde de la supprimer. Il sursauta légèrement à la voix sifflante de Voldemort et s’écarta de lui, lui lâchant la main. L’envie de fuir était là, si vive qu’elle s’était déjà propagée dans ses pieds, y provoquant un fourmillement désagréable. Son bouclier se leva à nouveau, trop tangible pour qu’il voit à l’extérieur de lui et vice-versa. Même les sons ne lui parvenaient plus alors qu’il s’obligeait à respirer profondément, à maîtriser son cœur battant. C’était la deuxième fois qu’il menaçait d’être bien trop submergé pour son bien. Cela ne pourrait pas s’arranger avec la suite. Impossible, mais Harry avait besoin de savoir. Il prit néanmoins son temps et rabaissa son bouclier pour voir que l’on attendait plus que lui.

Autour de la table, Dumbledore, ses parents dans cette dimension et Sirius. Voldemort, Lucius Malfoy ainsi que les frères Lestrange, Nott senior et à sa grande surprise, Severus Snape. Cela dut se voir qu’il n’attendait pas cette personne en particulier puisque son parrain ricana.

— Toi aussi, la vue de Snivellus te rend…

— Taisez-vous. Vous ne savez pas alors taisez-vous.

La souffle d’Harry était bien trop court à son goût tandis que le potionniste adressait un sourire mauvais à son parrain. Non, pas son parrain. Le mal de tête était également à craindre, on dirait… Voldemort fit alors un geste de la main, l’invitant à prendre la place libre en face de lui. Harry accepta après avoir bien vérifié que la porte d’accès n’était pas derrière lui et posa ses mains sur la surface froide du bois laqué sombre de la table. Elles ne tremblaient pas encore. Un elfe de maison apparut pour distribuer le thé du côté des partisans de Voldemort. Harry en eut également, comme le Seigneur des Ténèbres, cependant il n’était pas certain qu’il aurait le courage ou la folie d’y toucher. Snape était là et Snape égalait Véritasérum dans son esprit. Cet homme n’était pas son allié.

Harry était seul ici.

Cependant, il remercia doucement l’elfe de maison qui le regarda d’un air affolé avant de disparaître. Cela aurait presque pu le faire sourire alors qu’il touillait son thé pour le refroidir. Un acte risible…

— Alors vous pensiez que c’était une bonne idée.

La voix de Voldemort était toujours aussi suave mais dotée de notes si empoisonnées qu’Harry en avait la chair de poule. Dumbledore avait un air grave, bien loin de son look de grand-père habituel.

— Oui. Je voulais réparer le mal que nous t’avons fait, Tom. C’est la seule solution que j’ai trouvé qui soit viable. Et tu le vois, ça a réussi.

Réussi. Harry ne voyait rien de réussi présentement. Il voyait plutôt qu’il bataillait pour ne pas se noyer dans ses émotions et qu’il n’avait rien pour se calmer. Il manqua de faire tinter sa cuillère contre la céramique.

— Qu’est-ce que ça veut dire, tout ça, pour moi ?

Harry ne reconnaissait pas bien sa voix. Il avait beau avoir grandi, rien n’aurait pu le préparer à un tel moment. Qui ne s’arrangea pas quand Dumbledore se pinça les lèvres, comme incapable de répondre à cela. Comme s’il pouvait ignorer la réponse. Voldemort lui jeta un énième regard perçant. Peut-être tentait-il la Legilimencie sur son esprit. Inutile, il avait comblé ses lacunes sur l’Occlumancie depuis longtemps.

— Tu es censé remplacer mon âme-sœur, le Harry Potter qu’ils ont tué.

Harry pensa que c’était l’information de trop. Oh, de tellement trop !

 

 

Voldemort vit le jeune homme pâlir significativement à sa réponse et s’appuyer lourdement dans son siège. Il supposait qu’il aurait pu agir ainsi à sa place, cependant ce manque de décorum l’ennuya un peu. Cet Harry Potter avait dit être le seigneur de deux maisons, n’avait-il pas appris les manières qui allaient avec ? Si, il en avait eu, en touillant son thé pour le refroidir… Le choc était donc trop grand pour qu’il agisse autrement. Sans être à sa place, finir dans un monde nouveau, contre son gré pour servir d’âme-sœur pourrait secouer n’importe qui. Même une personne qui espérerait un tel miracle. Or, Voldemort n’était pas dupe, cet Harry Potter était Lord Serpentard par droit de conquête… Son homologue et lui devaient avoir eu une sacrée histoire.

Ses partisans étaient tout autant sur leur garde que lui. La situation était si inédite, cependant ils étaient conscients que ce pourrait être un piège de la Lumière, eux aussi. Peut-être avaient-ils simplement détruit l’esprit d’un jeune sorcier, qu’ils lui avaient mis les idées d’un autre monde dans la tête ? Bien que cela paraissait absurde… Voldemort serait encore plus furieux et leurs morts seraient alors plus que douloureuses. Jamais il ne leur pardonnerait un tel acte alors qu’ils lui avaient déjà pris son âme sœur une fois. Ame sœur qui aurait pu être comme ce jeune homme, avec des yeux aussi verts que l’Avada Kedavra, une tignasse en bataille mais qui avait l’air douce. Il nota d’ailleurs que son invité était un peu émacié et qu’il avait des cernes qui laissaient à penser qu’il dormait bien mal. Sans compter les brins d’herbe sur sa joue gauche qui permettaient au moins de croire qu’il s’était bien réveillé dans un champ, plus tôt.

— Peut-être qu’un peu de nourriture ne te fera pas de mal puisque tu n’as pas dû manger depuis hier soir.

Voldemort détestait cela mais il ne pouvait s’empêcher de se montrer prévenant envers cet Harry Potter. Cependant, il n’avait pas encore examiné sa marque d’âme-sœur, rien ne disait qu’elle s’était remise à briller, rien ne disait que ce jeune homme pouvait être le bon. En plus, ce serait donner du crédit à leur folie alors que cet inconnu pourrait vouloir repartir dans son monde. D’ailleurs, que se passerait-il dans sa dimension s’il restait ici ? Pouvait-il même s’adapter ici ?

— Non, merci. Ça ne voudra pas passer.

La voix était rauque, comme cassée. Peu usitée ? Il lut de la douleur dans les yeux de celui-ci quand Black parla.

— Tu devrais manger, si. T’as la peau sur les os.

Voldemort se tendit quand le plus jeune sortit sa baguette et lança un sort de silence sans baguette à l’homme. Tant de réaction, en fait, il n’y avait que trois autres personnes autour de cette table à agiter autant cet Harry Potter sinon Black et lui. Severus. Dumbledore. Le rendant encore plus curieux encore.

 

 

Oh, sa réaction était quasiment épidermique mais Harry ne la regrettait pas. La voix de Sirius le renvoyait dans le passé et il ne pouvait décemment se noyer à l’intérieur. Il était heureux que le professeur Snape n’ait pas ce besoin de communiquer lui aussi parce qu’Harry lui aurait fait la même. Ou tenter. Severus Snape était un homme sur ses gardes, comme dans sa dimension. Harry inspira profondément et se concentra sur Voldemort. Même si ça faisait autant de bien que de mal de le voir, il était certainement la personne qu’il pouvait le mieux supporter. Tom Riddle n’était pas un si mauvais souvenir. Tom Riddle, Harry pouvait se tempérer en se rappelant ses faiblesses.

— Ca n’existe pas dans mon monde, donc vous allez devoir m’expliquer cela.

Voldemort souleva sa tasse de thé pour en prendre une gorgée. Dumbledore sembla croire que c’était une occasion pour lui de faire le professeur mais Harry lui fit subir le même sort que Sirius.

— Je ne vous ai pas adressé la parole.

Il remarqua le sourire amusé de Voldemort, son regard laissait entendre une autre émotion également mais Harry était bien incapable de la comprendre.

— Tu as le geste leste.

— Je me protège. Personne ne le fera pour moi ici.

Plus personne ne le faisait dans son monde. Enfin, si. Hermione et Ron le feraient, s’il leur en laissait la chance. Ce qui ne serait pas le cas. Harry ne leur faisait plus autant confiance et ce simple fait faisait qu’il ne saurait leur offrir son dos sans y réfléchir à deux fois au moins. Ses amis étaient enfin heureux, eux. Le regard de Voldemort s’était fait plus profond à sa déclaration.

— Je le ferai, même si tu n’es pas lui.

Le mage noir sut reposer sa tasse sans qu’elle ne fasse un bruit contre sa soucoupe. Ça n’avait l’air de rien, mais c’était de l’entraînement, Harry n’était pas encore parfait à ce sujet. Apprendre seul à être Lord… Pas un exercice facile.

— Dans cette dimension, les Déesses bénissent les futurs couples en les liant par l’âme. Dès la naissance, le nom de l’âme sœur apparaît sur le corps du nouveau-né et de son autre, réapparaît quand l’âme-sœur a seize ans. Ou qu’elle meurt.

Donc… Ce Voldemort avait le prénom d’Harry écrit quelque part sur le corps ? Il trouvait cela gênant, même si c’était en vérité pour son homologue qui…

— Et donc, le Harry Potter de ce monde est mort.

Harry regarda vers les Potter, il ne comprenait pas. Les parents de son homologue étaient vivants, il aurait même des frères et sœurs s’il avait bien compris ce qu’avait dit Sirius au matin et… Dumbledore… Dumbledore avait parlé de réparer l’erreur qu’ils avaient faite. Son cœur se remit à battre plus vite alors qu’il regardait Lily Potter dans les yeux. Celle-ci était tellement, tellement triste. Et coupable. Oh oui, et James n’était pas en reste. Dumbledore avait cet air toujours si sérieux.

— Vous l’avez tué parce qu’il portait le nom de Voldemort ?

— Non ! Non, nous n’aurions jamais fait une chose pareille !

— Mais c’est tout comme, Lily Potter.

La voix de Voldemort était vraiment incroyable. Dans son monde, elle n’avait sonné que de malveillance et de colère. Ici, Harry y percevait une palette d’émotions réelles, ancrées. Acceptées. Ce Voldemort ressentait et il n’avait pas de problème avec ce fait. L’âme sœur pouvait provoquer un tel changement ? Savoir que l’on serait forcément aimé inconditionnellement par un autre être avait sauvé le mage noir de la folie ? Qu’avait-il alors ressenti de l’avoir perdu ?

— Soi-disant pour sa protection, parce que Milord voulait le voir depuis enfant, les Potter ont envoyé leur fils aîné chez les Moldus.

Harry avait eu du mal à laisser Severus finir de parler. Le mépris dans sa voix était si profond qu’il paraissait ouvrir des abysses à lui seul. Et son regard. Harry n’aurait jamais cru que Severus Snape puisse haïr Lily Evans. Pourtant, ça se passait là, juste sous son nez. Il eut l’impression de se noyer et de voler en même temps, étrange sensation. Il se força à aligner ses idées malgré tout et… Non…

— Vous l’avez laissé chez les Dursley.

Harry l’affirmait. Lily détourna la tête en fermant les yeux. La larme qui coula le long de sa joue ne réussit pas à retirer ce froid qui s’était emparé de lui. Harry n’avait pas besoin d’imaginer ce qu’il s’était passé, il le savait très bien. La question était plus qu’est-ce qui avait tué son homologue. Les passages à tabac ? La faim ? La déshydratation ? Ses mains tremblaient sur la table à la simple évocation mentale de son placard, de la misère. Sa magie était de nouveau en train de réagir.

— Quel âge avait-il ?

— … Environ quatre ans.

Quatre ans ? Harry fouilla dans sa mémoire. Il avait déjà commis des actes magiques à cette période mais ça n’expliquait pas que… Si. Une chose pouvait l’expliquer. Il regarda Voldemort qui n’avait jamais cessé de le détailler.

— Est-ce que la magie de famille fonctionne ici ? Est-ce que la magie de la famille Potter l’a renié ?

Une étincelle d’il ne savait quoi brilla dans le regard du mage noir. Rabastan Lestrange réagit enfin.

— Mais oui, c’est peut-être ça. Abandonner par ses parents magiques, la magie familiale a peut-être cru qu’ils le considéraient indigne d’être l’héritier et…

Lily émit un sanglot, James tenta de se rapprocher d’elle malgré les liens qui l’entravaient. De toute façon, Rabastan n’avait pas besoin de finir sa phrase, ils savaient tous que si c’était bien le cas, la magie de famille avait dû être violente avec son homologue. Harry se passa une main sur le visage. Non, son corps d’enfant n’aurait pas supporter un tel choc. Pas alors que sa puissance à l’époque ne servait qu’à le soigner pour qu’il puisse voir la prochaine aube.

Harry ne savait pas ce qu’il ressentait. De la colère ? Probablement. De la haine ? Il pouvait haïr ces Potter là, s’il y tenait, oui. Bien que ça semblait impossible dans le même temps. De la tristesse ? Trop, parce qu’il savait combien son homologue avait dû souffrir…

— Tu as été chez ces Moldus aussi.

Harry enleva sa main et hocha la tête. C’était facile de le deviner, à sa réaction.

— Tu n’en es pas mort.

— J’étais déjà orphelin quand Dumbledore m’a déposé devant chez les Dursley, la magie familiale n’avait plus que moi.

Harry se mit à rire. Un rire nerveux et cassé, le genre de rire qui ne rassurerait personne qui l’entendrait. Il rêvait de s’enfiler une bouteille de Whisky Pur Feu, de retourner dans son lit et de ne plus en sortir. Il voulait que tout ça soit un rêve et pas une nouvelle manière de le torturer. Parce que c’était littéralement de la torture que de voir que ses parents auraient préféré qu’il soit malheureux plutôt que dans les bras d’un homme qui oui, faisait du mal aux gens, mais qui l’aurait rendu heureux.

Si les âmes sœurs fonctionnaient comme il le pensait… Harry n’en savait rien, il y avait encore tellement à apprendre. Et pourquoi restait-il là à apprendre ? Pourquoi ne pas partir ?!

— Bien sûr, il faut que ce soit Harry Potter et Lord Voldemort parce que sinon, quoi d’autre, hein ?  

Harry se leva malgré lui et commença à marcher, il fallait qu’il fasse quelque chose sinon il allait exploser. Sa magie était déjà visible, tourbillon d’argent, de noir et de rouge. Il se tourna vers Dumbledore et même lui fonça dessus, jeta sa chaise au sol.

— Et je parie que tout ça, c’est encore de votre faute. C’est toujours de la vôtre.

Harry savait que le vieil homme était complètement désarmé et à sa merci mais ça ne calmait pas sa colère et sa rage.

— Vous pensez que l’on peut interchanger des personnes comme ça ? Qu’en savez-vous si je ne suis pas marié avec des enfants qui m’attendent ? Qu’avez-vous demandé pour que ce soit moi qui vienne dans ce monde ?!

Le directeur avait toujours l’air grave et désolé. Voldemort et ses sbires ne bougèrent pas, attendant.

— Un Harry Potter fort, non lié et surtout pas à son Voldemort. Capable d’un amour inconditionnel.

Chapter 4: 3. Statuer et négocier

Notes:

Bonjour, bonsoir !
Le début va être "assez" calme en fait, je me rends compte. Enfin, calme... Harry ne trouve rien de calme là dedans XD
Bonne lecture à vous, navré des fautes !
A la prochaine !

Chapter Text

Quand cet Harry s’esclaffa une nouvelle fois, Voldemort se dit qu’il n’avait vraiment pas le cœur à rire. Il contemplait son aura visible, faite d’argent et de noir, de traces rouges si semblables à ses yeux. Il n’intervint pas du tout de voir Dumbledore à même le sol, pas vraiment capable de se relever avec le nombre d’entraves qu’il portait par précaution. S’il avait encore eu des doutes sur le fait que cet Harry venait d’un autre monde, il n’en avait plus. Pas avec la douleur qu’il avait lue et lisait encore dans son regard, le fait qu’il sache exactement ce qu’avait vécu son âme sœur.

Voldemort devait même admettre qu’il aurait dû comprendre plus tôt comment son Harry était mort. Son image le hantait encore, ce petit corps fin, cassé, ses bleus, ses coupures… Si petit, si mince. Ses yeux verts sans lumière, bien loin de celle qu’il pouvait voir flamboyer dans cet Harry Potter furieux. Voldemort n’aurait jamais les mots pour expliquer toute la douleur, la désolation, le désespoir qu’il avait ressenti en voyant son âme sœur dans cet état. Il ne pardonnerait jamais aux Potter, à Dumbledore. Impossible. Il avait tellement attendu cet être et on le lui avait refusé sous les prétextes fallacieux d’un vieux fou qui pensait savoir ce qu’il voulait pour ce monde.

Cela lui était encore plus impossible parce qu’ils avaient tenté de profiter de son état pour chercher de le tuer, alors qu’il était sous le choc et qu’ils avaient emmené le corps de son âme sœur loin de lui. Encore maintenant, Voldemort n’avait aucune idée d’où était enterré celui-ci. Il n’avait jamais pu fleurir sa tombe. Il serra les poings sous la table pour ne pas se laisser à la rage à son tour. Ce serait trop facile alors que Lily Potter demandait à l’homologue de son fils de se calmer. Le regard qu’il lui adressa alors fit frissonner Voldemort. Il l’adorait.

— Ma mère a donné sa vie pour me sauver. Elle a supplié devant mon berceau pour que Voldemort ne s’en prenne pas à moi. Alors vous, taisez-vous.

Les joues se Lily se couvrirent de plus de larmes, James cherchait quelque chose à répliquer mais que pourrait-il dire ? Ils n’avaient pas protégé leur fils, ils avaient protégé leurs convictions. Cet Harry avait su les remettre à leur place en quelques secondes. Puis celui-ci passa une main dans ses cheveux déjà sauvages et Voldemort se demanda s’ils étaient réellement doux ou si c’était simplement ce qu’il espérait. La magie du plus jeune était en passe d’étouffer le vieil homme et celui-ci s’en rendit compte comme il la rétracta comme il put.

— Je… J’ai besoin de me défouler.

— Il y a des salles d’entraînement, non loin. Rabastan, montre-lui.

— Oui, Milord.

Harry hésita en regardant Sirius puis se détourna pour suivre son Chevalier. Voldemort attendit qu’ils se soient réellement éloignés pour poser une question capitale à cette heure. Que Dumbledore reste à terre n’était pas du tout un problème, bien au contraire.

— Peut-il retourner dans son monde, Potter ?

Lily devina que c’était pour elle. Voldemort était conscient qu’elle était la seule à pouvoir préparer un rituel de cette ampleur avec l’ancien directeur de Poudlard. Son mari aurait pu aider mais la compréhension qu’il fallait des runes, de l’arithmancie et autres… Non, ça ne pouvait venir que d’elle. Voldemort supposa qu’il y avait également de la magie familiale aussi dans tout cela, couplée avec de la magie de sang. L’ingéniosité de tout cela aurait pu l’impressionner si elle ne le mettait pas tant en porte à faux envers son âme sœur originelle.

— Pas que nous sachions. Nous… Nous l’avons vraiment tiré à son monde…

— Comme vous me surprenez là. Vous enlevez quelqu’un de son univers pour vos vies, de façon égoïste et sans gêne, et vous n’êtes pas sûrs que cette personne puisse regagner son monde. Vraiment, vous êtes des merveilles de médiocrité.

— Comme si vous n’êtes pas heureux qu’il soit ici !

Voldemort se retint tout juste de lancer le Doloris à James Potter. Comment pourrait-il être heureux de quoi que ce soit à cette heure ?! Ils se fichaient des traumatismes qu’ils éveillaient en lui, en cet Harry ! Tout ce qui leur importait, c’était bien leur petit confort. Voldemort se jura de ne pas les tuer finalement. Non, il voulait qu’ils souffrent encore plus qu’ils avaient pu souffrir. Il allait répondre quand une vague de pouvoir les secoua tous. Il tourna de suite la tête vers la salle d’entraînement où le Harry de cet autre monde était en train de décompresser. Et bon sang… C’était ça, sa puissance ? Il eut un sourire mauvais en voyant la peur dans le regard de Dumbledore et susurra.

— Inquiet qu’un être aussi fort puisse tomber amoureux de moi ? Si contradictoire. Rodolphus, Severus, surveillez-les. Je reviens.

Parce que lui aussi avait besoin d’une pause. Voldemort pressa le pas dans les couloirs. Il aurait pu transplaner mais il savait que marcher lui ferait du bien. Il atteignit des toilettes et verrouilla magiquement derrière lui. Pour s’appuyer contre la porte quelques secondes pour juste respirer. La présence d’un autre Harry Potter dans son monde lui paraissait toujours absolument folle. Pourtant, il pouvait y croire. L’imposture ne tenait pas, pas selon les réactions du jeune homme. Et encore moins face à la puissance magique qu’il avait démontré. Ce pouvoir l’enchantait littéralement, le tourbillon gracieux qu’il avait créé autour de son porteur l’avait hypnotisé.

Voldemort se passa une main sur le visage puis alla vers les lavabos. Il serra la faïence en observant son reflet dans le miroir, se trouvant un air plus vivant. Cependant, ce n’était pas ce qu’il était venu vérifier et ce fut avec des gestes lents, presque trop précautionneux qu’il ouvrit sa chemise noire. Dévoilant son torse pâle, puis les écritures sur sa peau, au-dessus de son cœur. Il effleura les lettres qui semblaient à la fois être de surface et en même temps gravées dans sa chair. Quand elles étaient enfin apparues pour la première fois, Voldemort ne s’y attendait plus. Plus de cinquante ans à vivre sans âme sœur, il avait même cru que les Déesses l’avaient oublié. Cela l’avait pénalisé dans pas mal d’aspects de son existence et puis à la fin d’une nuit de trente-un juillet, il avait senti son corps changer. Il avait senti les lettres se dessiner, là, en plein milieu d’une réunion avec son cercle intérieur. Beaucoup s’en étaient affolés jusqu’à ce qu’ils comprennent.

Combien l’avaient-ils félicité, sincèrement heureux pour lui ?

Voldemort avait lu et relu ce nom tout le reste de la nuit, anxieux malgré lui. Potter… Les Potter étaient ses ennemis, ils étaient têtus. Tellement têtus. Trop. Ils avaient fini par cacher son âme sœur chez des Moldus, sur les ordres de Dumbledore. Il en était mort. Et à présent, Voldemort pouvait contempler l’homme qu’il serait devenu. Pas une seconde il n’avait senti de la peur chez ce Harry. De la tristesse, de la colère, de perplexité. Puis enfin cette haine envers le directeur. Est-ce que son compagnon aurait été aussi fort ?

Pourquoi est-ce que ces lettres sur son torse s’étaient-elles de nouveau illuminées ?

Cet Harry pourrait vraiment être son âme sœur ? Voldemort ne laisserait jamais l’idée de remplacer ce qu’il avait perdu prendre racine. Il n’oublierait jamais avoir pleuré son autre. Cependant, peut-être que les Déesses avaient eu pitié de lui. Pitié au point de permettre un tel tour de force de se faire. Il avait simplement une seconde chance. Il ne devait pas oublier mais on lui donnait le droit d’avancer ? Tant de questions sans réponses à ce propos.

Les lettres étaient aussi vertes que les yeux de cet Harry.

Ce qui ne lui disait pas ce qu’il allait faire. Voldemort était conscient que ce sorcier n’était pas un être qu’il pourrait si facilement influencer. Sans compter qu’il avait clairement des blessures profondes, à la hauteur des siennes alors qu’il était bien plus vieux que lui. Qu’est-ce que le Dumbledore de cet autre monde avait fait ? Et son double, avait-il fait lui aussi des choses ? Oui, il avait tenté de le tuer bébé, de ce qu’il avait entendu, ce qui pourrait en dire long.

Voldemort referma sa chemise et se lava les mains. Il fallait attendre le retour de cet Harry pour avoir des pistes. Il n’osait pas espérer, pas déjà. En tout cas, il tentait de ne pas le faire mais l’état de ses émotions le laissait à penser qu’il était trop tard pour ça.

Rien que d’avoir tenu la main de cet Harry l’avait enflammé plus tôt. Ses doigts calleux, il les avait imaginés sur lui. Il les voulait sur lui, qu’on lui pardonne…

Voldemort avait attendu son âme sœur si longtemps. L’avait perdu.

Une autre se présentait. Il était censé en remercier ceux qui l’avaient privé de la première… Voldemort ricana. Non, il ne le ferait pas. Il était juste qu’ils se soient décarcassés à trouver une solution pour leur ignominie. Ils étaient de toute façon bon pour Azkaban pour avoir interférer avec le lien d’âme sœur. Et encore, Azkaban n’était pas assez… Il fallait une bien meilleure torture que cela. Il allait finir par trouver sauf… Voldemort pensa cependant qu’il allait être plus difficile de se venger. Cet Harry pourrait vouloir protéger sa famille… Une chose qu’il comprendrait. A lui de le faire changer d’avis.

 

 

Harry sentit de nouveau bien des regards quand il sortit de la salle d’entraînement qu’il avait dévasté. Au moins avait-il su ne pas en dépasser les limites. S’il s’était laissé aller, il aurait pu détruire la moitié du ministère avant même que Voldemort ne puisse intervenir. Un poil las, affamé, Harry suivit Rabastan Lestrange vers la salle de réunion. Il détestait tout cela, il avait tellement envie qu’on le laisse en paix. Pourtant, il franchit le seuil pour s’apercevoir de l’absence de Voldemort, du fait que Dumbledore était toujours sur le sol, mais dans une position un peu plus digne. Le vieil homme avait trouvé cela en lui. Harry s’installa lentement et se tourna vers Severus.

— Etes-vous le directeur actuel de Poudlard ?

— Je le suis, en effet. Vous m’observez d’une drôle de manière, monsieur Potter.

Harry eut un pauvre sourire. Le ton un poil sarcastique, la tenue bien droite de Severus. C’était vraiment comme voir un fantôme. La seule différence, c’était l’absence de colère ou de haine envers lui. Harry ressortit sa baguette pour libérer Sirius de son sort de silence.

— Et toi, tu étais le parrain de cet Harry ? Tu savais ?

De la peine se dessina dans le regard de Sirius tandis qu’il roulait un peu les épaules.

— Ouais, j’étais son parrain. Et même si… Ouais, non, je ne savais pas où il se trouvait. James savait que je serai allé le voir malgré le danger, pour m’assurer qu’il grandirait bien.

Harry crut lire de la rancœur dans les yeux gris mais sans assurance, il préféra ne pas se laisser à y croire. Ces gens l’avaient pris de son monde pour l’offrir à leur ennemi. C’était ça, sa réalité avec eux, ici et maintenant. Même si ça retournait son cerveau et ses tripes de les voir, il ne devait pas oublier. C’était des traîtres envers lui. Des traîtres qu’il se sentait aimé malgré lui, reportant cette affection qu’il aurait aimé donner à ses parents, à son Sirius.

— Nous sommes désolés.

James était abattu, Lily n’osait plus le regarder. Harry n’était pas certain de ce que ça lui faisait ressentir. Il avait envie de savoir ce que ce serait d’être enlacé par elle, de subir l’un de ses câlins. Mais il serait damné de le demander. Il ne doutait pas de leurs douleurs mais ils créaient la sienne. Il était un dommage collatéral, en soi.

— Oui, je suis sûr que vous l’êtes.

Harry tourna la tête vers la porte quand elle s’ouvrit. Il savait que c’était Voldemort. Il avait pu constater qu’il était sensible à la magie de l’homme, sans bien savoir si cela avait à voir avec un possible lien d’âme sœur ou non. Le mage noir reprit sa chaise, il était passé à côté de Dumbledore comme si celui-ci n’était qu’un élément du décor.

Leurs regards s’affrontèrent. Encore une fois, Harry s’étonna de n’y trouver aucune haine, aucune colère. A la place de Voldemort… Sauf que le vrai Tom Riddle avait toujours su maîtriser ses émotions. Encore plus alors que Dumbledore l’observait à la loupe dans l’espoir de le mettre hors de Poudlard, de pouvoir mettre ses actions au grand jour.

— Nous devons négocier toi et moi.

Harry se tendit. Il n’aimait pas du tout cette formulation mais fit signe à Voldemort de poursuivre. L’homme posa ses mains sur la table, entrelaça ses doigts.

— Je suis conscient que la situation n’est pas du tout ce que tu comptais vivre actuellement. Il en est de même pour moi. En ton absence, Lily a confirmé qu’ils n’avaient rien préparé pour que tu puisses rentrer dans ton monde. Et l’on t’a vu, ici. Le peuple sait ce que l’Ordre du Phénix a fait.

Harry hocha la tête. Ça, il n’avait pas été mis en lumière de cette manière depuis des années, ça n’y était pas allé de main morte et savoir que des journalistes avaient des photos de lui. Sa magie crépita légèrement.

— Même si l’Ordre du Phénix est dissous en ce jour, il me reste des ennemis.

— Bien sûr que vous en avez d’autres.

Son commentaire impertinent fit lever un sourcil de Voldemort, Harry esquissa un sourire sans joie. Quitte à mettre les points sur les I, autant le faire maintenant.

— Non, je ne serai pas votre ennemi. J’ai tué le Voldemort de ma dimension parce que je n’ai pas vraiment eu le choix. C’était lui ou moi. N’importe qui se choisirait, encore plus face à un homme devenu fou et décidé à détruire tout ce qui se dresse contre lui.

— C’est ce que tu faisais ?

— Non. C’est ce qu’on m’a obligé à faire. Lui. Dumbledore. L’Ordre. Les Mangemorts. Le ministère. Mes amis.

Harry repoussa son thé froid. De toute façon, il n’aurait rien bu qu’il n’aurait pas préparé lui-même.

— Tout cela pour dire que oui, je suis capable de vous tuer et que je ne le ferai pas, à moins que vous ne me poussiez à envisager cela comme une solution. De plus, je dois ajouter que même si je pourrais apparaître comme une faiblesse, je n’en serai pas une. J’ai arrêté d’en être une.

Voldemort se redressa un peu, l’observant comme un serpent fixer sa proie.

— Tu es bien sûr de toi. Tu es un peu jeune pour être arrogant.

— J’ai vingt-deux ans et je suis déjà mort une fois. Je pense que je peux me permettre quelques traits Serpentard pour un Gryffondor de base.

— … Tu es mort ?

Harry haussa les épaules en entendant la voix de Lily. Si basse et désemparée. Il soupira ensuite comme tout le monde semblait attendre une réponse. Pas qu’il donnerait tous ses secrets cependant, il pouvait offrir un début d’explication.

— J’ai pris un Avada Kedavra dans la Forêt Interdite du Voldemort de mon monde. Je suis mort pendant quelques minutes et je me suis forcé à revenir. Je devais finir ce que j’avais commencé.

— Wouah… Je ne pensais pas que c’était possible.

L’admiration de Sirius le mit mal à l’aise, Harry souffla en revenant sur Voldemort.

— Je suis le Survivant. C’est l’un de mes titres et c’est ce que je sais faire le mieux.

— Soit. Cependant, ta protection m’est essentielle à présent. Je veux que tu sois à l’abri et donc que tu viennes habiter avec moi.

Harry ne comprenait pas pourquoi, ce Voldemort ne lui devait rien et il devrait même mettre tout en œuvre pour le faire retourner dans son monde. Il devait avoir mal entendu ou quelque chose du genre, cependant le calme qui régnait dans la pièce laissait entendre autre chose. Harry déglutit difficilement. Vivre avec Voldemort… Certes, pas celui de son monde… Mais quand même…

— Cela risque d’être difficile. Je m’accroche aux différences pour ne pas vous attaquer ou paniquer sans réfléchir.

— Syndrome de stress post-traumatique.

Harry s’étonna de l’entendre prononcer ces mots avant de se rappeler que Voldemort était un génie. Bien sûr que l’homme connaissait cela, ça n’était pas propre aux Moldus de vivre ce genre de choses. Il se retint de croiser les bras dans une sorte de câlin pour lui-même. Pas de faiblesse.

— C’est un peu facilité par le fait que vous n’ayez pas la même apparence. Cependant, si vous vous mettez à parler Fourchelang, à me surprendre… Je ne pourrais pas forcément répondre de mes actes.

— Je l’entends mais cela ne change rien, je veux que tu vives avec moi.

Harry faillit se tortiller. C’était étrange, inconcevable, même. Pourquoi Voldemort voudrait cela ? Pour la forme ? Non, ce n’était pas le genre de l’homme de s’encombrer pour la façade. Ce serait bien plus simple d’enfermer Harry, de l’exiler ou de chercher une solution pour le renvoyer chez lui. Harry fronça les sourcils. Voulait-il rentrer chez lui ? Difficile à dire. Trop de choses à traiter pour le moment. Il regarda les Potter, Sirius. Qu’allaient-ils devenir ? Cela dut se lire sur son visage.

— Ils devraient aller à Azkaban mais ils vont rester dans les cellules du ministère, sauf Dumbledore.

Harry se tendit. Sirius dans une cellule. Il revit le sien, le regard si hanté d’avoir vécu dans la prison sorcière. Il ferma les yeux, il ne pourrait pas supporter cela, même si ce n’était pas le sien.

— Ne les y envoyez pas… S’il vous plait.

Harry savait que cela ne pourrait que contrarier Voldemort. Le mage noir devait brûler de se venger, à sa place, il le ferait. Il ne devait pas s’attacher, il n’était qu’un sacrifice pour ces gens. La raison et les émotions ne faisaient pas bon ménage dans ce genre de cas.

— Pour le moment. Leur crime est grand, Harry. Ils sont intervenus dans le lien d’âme sœur, un lien créé par les Déesses. C’est contre nos plus vieilles lois.

— J’entends. Il faut me laisser digérer tout ça.

— Soit, j’attendrai.

Harry rouvrit les yeux. Voldemort pouvait être raisonnable ? Il se mit une baffe mentale. Il devait arrêter de comparer l’incomparable. Il supposa qu’avec tout le travail qu’avait un ministre de la Magie, ça pourrait fonctionner. Puis, Voldemort ne pouvait pas l’atteindre s’il ne lui en donnait pas le pouvoir. Personne ne pouvait le faire.

— D’accord, je vais vivre avec vous. Mais je vous préviens, je fais les repas.

Paranoïa, quand tu nous tiens. Voldemort parut surpris par la condition puis acquiesça.

— J’espère que tu cuisines bien, dans ce cas. Severus, tu peux retourner à Poudlard. Rodolphus, Rabastan, remettez ceux-là en cellule, Dumbledore passe en transfert à Azkaban immédiatement.

— Il ne survivra pas là-bas !

Lily avait réussi à se lever, dans l’idée de défendre son mentor, sans doute. Voldemort ricana alors que Severus se charger de la prendre par le bras, assurément pour la mettre derrière les barreaux lui-même. Le potionniste ne pardonnerait pas, lui aussi. Harry sut rester sage à la réponse du mage noir :

— Oh que si. Pour que j’ai le plaisir de l’humilier totalement lors de son procès. Et vous avec.

Chapter 5: 4. Vide magique

Notes:

Bonjour, bonsoir !
Et un peu de suite !
Bonne lecture, navrée des fautes !
A la prochaine ^^

Chapter Text

Voldemort se tenait à côté de sa nouvelle âme sœur alors qu’elle découvrait là où ils allaient vivre. Il aurait pu les amener dans son manoir mais au vu des demandes d’Harry, celui-ci n’aurait pas été à l’aise, il en était persuadé. Aussi venait-il de les faire transplaner devant sa maison de campagne, un endroit dans le pays de Galles où il se sentait assez bien pour être lui-même. La large demeure était entourée d’une grande prairie sur le devant et d’un bois à l’arrière. Le jardin était en friche, Voldemort n’avait jamais eu envie d’y planter la moindre fleur, se contentant d’observer celles qui fleurissaient dans les prés, sauvages et simples à la fois.

— Vous ne vivez pas là, habituellement.

— Exact. Mon manoir est souvent rempli par mes suivants, alors j’ai pensé…

— Ca me convient.

Voldemort ressentit une légère irritation que le plus jeune lui coupe la parole, cependant, au lieu de pouvoir le reprendre, il vit celui-ci franchir les protections autour des lieux sans aucun mal. Il resta un poil abasourdi par ce fait avant de le suivre alors qu’Harry ouvrit la porte. Les volets s’ouvrirent, soulevant un ballet de poussière. Qui continua de s’envoler pour être évacué par l’une des fenêtres. Sans baguette. Cet Harry venait de faire cela sans baguette. Tellement plus puissant que ce que Dumbledore avait sans doute cherché.

— Tu as franchi les protections sans blessures.

— Vous oubliez que je suis Lord Serpentard.

… Effectivement. La magie familiale de l’autre monde permettait donc à Harry de pénétrer ses défenses comme si elles n’existaient pas. Elle devait les considérer du même sang et aussi du même rang. Impressionnant. Voldemort avait envie d’en répertorier tous les impacts. Harry continua de visiter, avec prudence comme s’il s’attendait à trouver des artefacts dangereux ici. Peut-être bien, Voldemort avait un certain goût pour le danger, tant qu’il le maîtrisait. Ce qui était encore le cas face à ce jeune homme. Cet Harry.

Qui pouvait devenir son Harry.

Voldemort le rejoignit dans la cuisine. Celle-ci était quasiment vide, les elfes de maison les apportaient les repas du manoir quand il venait se réfugier ici. Harry étudiait attentivement la pièce, ouvrit les tiroirs, un poil sans gêne. Pourtant, cela ne sut l’énerver, au contraire, voir Harry conquérir l’endroit lui plut. Il n’aurait peut-être pas dû examiner de suite sa marque d’âme sœur. Il était incapable d’être complètement objectif et cela s’accentuait avec l’espoir qui faisait vibrer ses côtes.

— Je vais devoir faire les courses. Si vous me faites assez confiance pour cela.

La voix le tira de cette réflexion où il osait pencher le plus jeune sur l’îlot central. Voldemort s’en sentit gêné, cela ne lui était jamais arrivé et il n’avait pas encore révélé que sa marque s’était réveillée.

— Je te fais confiance pour cela, oui. Tu n’as aucun intérêt à me tromper.

Il retenait les Potter, Black. Harry n’avait aucun allié sur qui comptait, aucun endroit où allait. Voldemort ne le pensait pas dépendant non plus, il était même certain qu’Harry pouvait s’en sortir très bien tout seul. Cependant, aucun humain ne supportait vraiment la solitude à long terme et encore plus dans ce monde où l’âme appelait sans cesse son autre à la rejoindre. Harry lui adressa le regard d’un homme tellement plus âgé, comme s’il savait à quoi il pensait.

— Absolument aucun. Je ne sais pas quoi faire de moi… Je ne sais même pas si je veux rentrer ou rester… Alors que la réponse devrait être logique.

Si cela ne tenait qu’à Voldemort, Harry ne rentrerait jamais. Il allait devoir le persuader, au fur et à mesure. Plus tôt que tard. Il avait les mains qui le démangeaient. Il pensait que la nuit à venir serait bien loin d’être reposante. Il n’osait pas aborder le sujet, il n’était pas encore certain de ce qui pourrait advenir et il serait déçu de l’évoquer pour que finalement, il ne se passe rien.

— Je vais te donner de l’argent. Je sais déjà que l’idée ne te plait pas mais tu n’y peux rien.

Harry avait grimacé à sa déclaration avant d’accepter avec un air rebuté. Le jeune homme passa près de lui pour traverser le salon et aller de l’autre côté de la maison. Voldemort se sentit encore obligé de le suivre et le laissa ouvrir les portes de son intimité. Sa chambre était simple, bien que son lit y prenne une place majoritaire. Voldemort dormait peu mais il aimait bien dormir. Harry rosit sous son nez et referma.

— Y’en a-t-il une pour moi ?

— La dernière porte. Avant c’est un bureau.

Harry s’y dirigea, ouvrit. Voldemort n’apprécia pas le dénuement que la pièce offrait. Oh, c’était propre mis à part la poussière. Mais le lit simple sans drap, les commodes un peu vétustes… Non, il ne pouvait laisser sa nouvelle âme sœur avec ça.

— Les elfes vont tout remplacer.

— Ca suf…

— Non, ça ne suffit pas. Quoi qu’on t’ait inculqué, tu mérites mieux que cela.

Voldemort refusait d’en discuter et le regard perplexe et un peu méfiant du plus jeune… Voldemort avait réellement l’impression que son cœur battait à nouveau, phénomène assez étrange et bienvenue. Et bon sang, il allait devoir mettre un peu de distance entre eux pour réussir à réfléchir.

— Merci. Je laisse donc cela aux elfes et je m’occupe du reste. Je promets de ne pas nous empoisonner. De toute façon, si vous êtes comme lui sur ce point, vous êtes immunisé contre les poisons, n’est-ce pas ?

Voldemort se demanda comment il pouvait bien savoir cela sur son homologue. Il se contenta de sourire en réponse, ce qui sembla suffire au plus jeune qui tendit la main. Au lieu de lui remettre sa bourse, Voldemort s’en saisit.

 

 

La peau de ce Voldemort était chaude. Rien à voir avec le contact froid, presque visqueux de celui de son monde. Harry fut stupidement étourdi de sentir que cela plaisait vraiment au mage noir de le toucher. Il y avait de la révérence dans ses gestes alors que Voldemort traçait le tour de ses ongles rongés de la pulpe de son pouce, appuyait sur ses callosités, massait ses phalanges. Il sentit son propre corps se réchauffer, ses joues se couvrirent de rouge. Il se sentait gêné à présent et en même temps incapable d’arrêter le ministre. On ne l’avait jamais touché aussi gentiment. Même Ginny n’avait pas été aussi douce. Normal, avec la façon dont elle avait été élevée, avec autant de frères capables de la taquiner.

— Vous ne devriez pas faire ça…

Pourquoi était-il légèrement essoufflé ? C’était stupide ! Harry devrait arracher sa main de celle de Voldemort alors que les doigts du mage noir frottaient l’intérieur de sa paume, jusqu’à rejoindre son poignet. Voldemort sentait ses battements de cœur à son pouls. Et il sourit. Harry n’avait pas cru Voldemort capable de sourire de la sorte. Rien que pour ça, il se croyait volontiers dans un autre monde. Il frissonna quand l’homme remonta le long de son bras, l’agrippa dans le coude.

— Je suppose que je ne devrais pas. Mais je doute de pouvoir m’en empêcher.

— Je ne suis pas gay.

Voldemort leva un sourcil. Harry eut envie de lui jeter un sort.

— Ce genre de considération n’a aucun poids dans ce monde.

Evidemment. L’âme passait avant le corps. Rappelant à Harry qu’il n’était pas l’âme sœur de Voldemort et il se dégagea alors vivement, comme s’il venait de se brûler. Il recula jusqu’à coller au mur, croisa les bras pour se protéger, son bouclier menaçait de se lever.

— Je ne suis pas lui.

— Je sais. Je ne cherche pas un remplaçant, Harry.

Ah oui ? Voldemort voyait vraiment qu’ils étaient différents ? Absurde, Voldemort n’avait pas pu échanger un mot avec l’enfant avant sa mort. Il releva la tête quand il vit quelque chose entrer dans son champ de vision. La main de Voldemort. Qui tenait une bourse. Harry s’en empara et resta contre le mur. Il ne voulait plus qu’ils se touchent, c’était malsain, il ne pouvait l’accepter.

— Je dois me charger de certaines choses. Je serai de retour dans le milieu de l’après-midi.

Voldemort ne bougea pas de suite. Harry se laissa examiner sans broncher et coula le long du mur quand le mage noir transplana enfin. Les yeux dans le vide, il prit le temps de calmer son cœur en pleine hérésie alors qu’autour, les elfes de maison s’agitaient.

 

 

Harry sortit la baguette de sureau de sa poche avec prudence même s’il savait le Voldemort de ce monde parti. Sur sa peau, il ressentait encore le contact de ses doigts longs et fins, exempts de tout ce qui pourrait parler de travaux manuels. Il se frotta avec sa paume libre pour effacer la sensation, le regard plus froid qu’il ne l’avait eu en présence du Seigneur des Ténèbres. Harry avait un peu de mal à paraître fragile et sympathique depuis qu’il avait conscience d’être le Maître de la Mort. Bien qu’il ne sache entièrement son rôle, il savait qu’il avait des avantages que personne d’autre n’aurait un jour et surtout pas, Monsieur-J’-Ai-Peur-De-La-Mort aka Lord Voldemort. Il se tourna vers cette chambre qui lui était allouée et commença à placer ses sorts de protections. Il allait malheureusement prouver avec eux qu’il était plus puissant que le mage noir, cependant il aurait besoin de se sentir à l’aise dans cette pièce et il ne voyait que ce moyen de se rassurer.

— Je ne les remercie vraiment pas…

A quoi avaient donc pensé les Potter ? Dumbledore ? Etaient-ils désespérés à ce point ? Dans quel état était réellement le pays ? Et surtout… Devait-il vraiment s’en mêler ? Harry soupira en cherchant sa lame qu’il ne trouva pas. Ah oui, elle était restée dans le cercle rituel qu’il comptait aller voir. Il avait besoin de savoir ce qui avait été utilisé pour pouvoir peut-être rentrer un jour. Il sortit un autre poignard, bien plus effilé et se coupa la peau pour saigner. Il appliqua son sang autour de la porte, dessinant des runes. Les elfes de maison le regardaient faire avec anxiété et fascination alors qu’il murmurait tout bas. Il devrait attendre que les petites créatures en aient fini pour pouvoir ajouter le sortilège qui les empêcherait d’entrer dans la pièce. Il referma sa blessure d’un petit appui de sa baguette sur la plaie, contempla le résultat.

Voldemort n’avait vraiment pas intérêt à tenter de mettre un pied là-dedans. En plus, ici, Harry avait l’avantage que l’homme n’ait pas son sang. Satisfait pour le moment, il hocha la tête et invita les elfes à poursuivre, qu’il reviendrait dans une petite heure. Il enfila une robe de sorcier puis il transplana sur le Chemin de Traverse.

Cela aurait pu ne pas être aussi simple mais Harry atterrit à l’aire dédiée aux arrivées avant de se rencogner dans un coin. Il avait oublié la plus élémentaire des prudences alors qu’il était un inconnu pour tous ici : changer son apparence. Sans miroir, il épela ses sorts habituels pour surtout raccourcir ses cheveux et les tourner au brun, passer ses yeux verts en bleus. Il pensait que ça suffirait alors qu’il osait enfin se glisser dans la foule. A son grand soulagement, on ne s’intéressa guère à lui et il put ainsi faire le plein de denrées alimentaires, se permettant quelques largesses avec cet argent qui n'était pas le sien.

Quitte à devoir cuisiner pour Voldemort, autant se faire plaisir. Sa magie pétillait presque à l’idée de servir le mage noir, de quelle que façon que ce soit. Pourtant, il ne pouvait décemment se cuisiner à de la nourriture et laisser l’homme devoir demander aux elfes de maison. Ne serait-ce que pour ne pas paraître antipathique, le temps qu’il réfléchissait à la démarche à suivre. Harry se devait de tout calculer pour rester en vie et sans blessures. Tout dépendait de lui et seulement de lui.

Après avoir ramené les courses à sa ‘nouvelle demeure’, Harry transplana à nouveau pour rejoindre les lieux du rituel. Sans même s’approcher du cercle où il était apparu, il pouvait dire qu’il y avait un problème. Fronçant les sourcils, Harry nota la présence de plusieurs Mangemorts, notamment Barty Crouch, Bellatrix Lestrange et Corban Yaxley. Les autres ne lui disaient rien, cependant cela ne voulait pas dire qu’ils ne seraient pas de ces ennemis. Il se retint de sortir sa baguette et prit un air plus avenant et méfiant.

— Excusez-moi…

Plusieurs baguettes se tournèrent vers lui et Bellatrix avança avec un air joyeux.

— Oh, un idiot venu se faire torturer. Que fais-tu ici, petit crétin ?

Elle ne le reco… Ah oui. Harry fit tomber ses glamours pour révéler son visage et les baguettes qui le visaient jusque là retombèrent le long des flancs de leurs porteurs.

— J’étais allé faire des courses, j’avais oublié ce détail.

Bellatrix perdit son air heureux pour en prendre un bien plus sérieux et énervé.

— Je le savais, tu es venu pour retourner dans ton monde !

Harry se retint de lever les yeux au ciel. Bien sûr qu’elle penserait une telle chose avant de simplement se dire qu’il pouvait être curieux. Il regarda Barty, préférant s’adresser à celui-là qu’à cette femme qui lui donnait des envies de meurtres. Qu’elle soit d’un autre monde ne changeait rien à son ressentiment. Il revoyait encore son Sirius plonger à travers le Voile et ses doigts le démangeaient. Peut-être devrait-il s’exaucer, quitte à paraître comme un ennemi ?

— Je suis venu chercher l’un de mes poignards qui est tombé ce matin quand on m’a emmené. L’avez-vous vu ?

— Ne m’ign…

Harry balaya Bellatrix de sa magie. Sous l’action inattendue, la femme s’envola et retomba lourdement sur le sol. Harry sortit alors sa baguette pour la garder nonchalamment pointée vers le sol. Pourtant, son regard disait tant de choses à cet instant tandis que la sensation qui l’avait pris à son arrivée s’intensifiait.

— Silence, Bella.

Sa voix était presque sifflante alors qu’il le disait, Harry faisait exprès de copier Voldemort alors. Puis d’un mouvement, il appela son poignard qui quitta les mains d’un des sorciers présents pour venir à lui. Il en vérifia l’état d’un coup d’œil et la rangea dans sa botte avec l’autre. Tout cela s’était fait dans un silence quasi religieux, comme s’ils avaient du mal à croire ce qu’il venait de se passer.

Cependant, Harry avait bien plus important à penser que leur ahurissement stupide. Son regard se concentra sur le cercle tandis que Bellatrix se relevait doucement, entre envie de l’attaquer et l’envie de féliciter. Harry ne voulait ni de l’un, ni de l’autre de sa part. Son cœur se mit à battre encore plus vite. Oui, cette sensation, il la connaissait !

— ELOIGNEZ VOUS DU CERCLE ! IMMEDIATEMENT !

Passé la surprise, les sorciers lui obéirent étonnamment comme un seul homme et coururent vers eux. Derrière, sur leurs talons, l’herbe mourrait, se ratatinait sur elle-même et toute vie s’effondrait. Les fleurs noircissaient, les insectes volants tombèrent sur le sol et Harry recula encore par précaution même si la zone ne parvint pas du tout jusqu’à lui. Autour, les Mangemorts avaient le souffle court d’avoir couru et l’un d’eux semblait un peu frénétique puisqu’il se grattait dans tous les sens. Il avait failli perdre sa magie, sans doute.

— Un vide magique…

Il avait bien fait de venir. Harry se tourna de nouveau vers Barty qui le regardait avec reconnaissance. Harry n’avait aucune envie d’être loué mais sans doute que cela arriverait.

— Je vous conseille de le prévenir. Un vide magique s’est créé autour de la zone de mon arrivée en ce monde. Il vaudrait mieux établir un périmètre pour que personne n’en vienne à mettre les pieds dedans.

Harry connaissait très bien le phénomène. C’était ce qu’il s’était passé à son Poudlard. Toute la zone du parc et du château n’acceptait plus la magie et de fait la vie. Soit elle la repoussait vivement, soit elle l’aspirait et la détruisait. Ce phénomène pouvait durer pendant des siècles jusqu’à ce que les énergies retrouvent leur équilibre. Dans tous les cas, il vaudrait mieux qu’ils ne restent pas trop près. Lui surtout.

— Merci pour ma lame.

Il transplana sans plus attendre de réponse.

 

 

Voldemort leva la tête quand on frappa à la porte de son bureau. Il avait réussi à travailler quelque peu mais pas assez selon lui pour se détendre confortablement ce soir. Il siffla un ‘entrez’ irrité, pour se caler un peu mieux dans son fauteuil en s’apercevant que c’était l’équipe Bellatrix et Barty qui revenaient du cercle rituel. Leurs mines le poussèrent à s’interroger davantage. Il posa sa plume.

— Milord. Nous avons un problème.

Aussitôt, Voldemort pensa qu’Harry était retourné dans son monde. Du moins jusqu’à ce que Barty lui raconte toute l’histoire. Un vide magique ? Qu’est-ce que c’était que ça ? Il n’y en avait jamais eu dans leur monde et les Indicibles avaient été prévenus pour qu’ils examinent le phénomène. Barty avait pensé qu’il valait mieux qu’il prenne cette initiative et Voldemort approuvait.

— Il ne vous l’a pas expliqué ?

— Non, mais il n’a pas eu l’air surpris d’en voir un.

— Ce qui me surprend moi, c’est qu’il ait presque sifflé comme Milord.

Bellatrix avait l’air pensive et Voldemort pianota sur son bureau. Oui, cela aussi, c’était un paramètre intéressant. Qu’Harry se soit comporté comme lui ou en tout cas, comme le Voldemort de son monde pour prendre l’autorité sur ses Chevaliers. Certes, cela avait permis de leur sauver la vie, cependant cela laissait aussi savoir que ce Harry n’avait aucun problème à manipuler pour obtenir ce qu’il voulait. Ce qui contrastait avec l’air doux et presque fragile qu’il avait arboré malgré lui lors de leur rencontre. Sans doute que maintenant que la confusion était effacée, le jeune homme allait se révéler bien plus complexe qu’il ne l’aurait cru de prime abord.

Logique en considérant qu’en réalité, Voldemort ne savait rien de lui. Le mage noir se leva en jetant un ‘Tempus’. Oui, il était encore tôt mais finalement, peut-être devrait-il faire face à ce Harry plutôt que de chercher à calmer son cœur et ses espoirs. Il devait savoir si le sorcier de cet autre monde pouvait être une menace pour les siens, réellement.

Et puis cette histoire de vide magique l’intriguait. Comment ? Pourquoi ?

Voldemort voulait des réponses et après quelques ordres, il transplana près de celui qui en avaient.

Chapter 6: 5. Premier dîner

Notes:

Bonjour, bonsoir !
Que dire... J'avais envie. XD
Bonne lecture, navré des fautes !
A la prochaine ^^

Chapter Text

Voldemort sentit une différence notable dans sa maison quand il en franchit le seuil. Outre la propreté des lieux – les elfes de maison avaient été rapides et efficaces – il y avait une odeur de nourriture en train de cuire. Aussi surprenant que ça puisse paraître alors qu’il vivait toujours avec quelqu’un à son manoir – les Mangemorts aimaient dire qu’ils le protégeaient activement – Voldemort n’avait jamais eu l’impression d’une demeure chaude et vivante comme maintenant. Le mage noir se frotta le torse, c’était ridicule. Ce n’était pas parce que sa nouvelle âme sœur faisait à manger dans leur maison qu’il devait s’emballer !

Oui, plus facile à penser qu’à faire…

Voldemort ne se dirigea pas immédiatement dans la cuisine, même si tout son être voulait l’y conduire. Conscient qu’il ne sortirait plus, il voulait retirer ses robes de sorcier et se mettre à l’aise. Un peu vulnérable en quelque sorte également. Ce qui pourrait lui donner des éclaircissements sur la manière de fonctionner d’Harry. Il s’arrêta en plein milieu du couloir quand il sentit les nouvelles protections. Magie de sang, runes. Intrigué, Voldemort approcha pour examiner. L’odeur du sang était à peine discernable, les runes étaient un poil brouillonnes mais ça fonctionnait.

Harry avait levé des boucliers autour de sa chambre.

Une vive contrariété éclata dans ses veines. Comment le jeune homme pouvait-il penser qu’il serait en danger sous ce toit ? Etait-ce ainsi que son hospitalité était récompensée ?

— Ca aurait été quelqu’un d’autre que ça aurait été pareil, Lord Voldemort. Je n’ai aucune raison de vous faire confiance. Et vous n’en avez aucune en retour.

Voldemort se retourna brusquement pour voir que le voyageur dimensionnel était bien dans le couloir avec lui, les bras croisés. L’air bien moins vulnérable que ce matin-là. N’avait-il fait que jouer alors ? Non… Sa colère n’avait pas été feinte, comme le chagrin. Il ne pouvait le croire.

— C’est un peu extrême comme réaction.

— Peut-être. Sauf que nous savons tous les deux que je ne peux compter sur personne.

Voldemort serra les poings à défaut d’avoir sa baguette en main. C’était faux, cet Harry pouvait compter sur lui et sur ses Mangemorts de fait. La marque… Voldemort réalisa qu’il ne l’avait toujours pas dit et pour cause, comment pouvait-il l’annoncer ? Il espérait secrètement que son nom s’était épanoui sur le torse du jeune homme en face de lui, sauf qu’il ne pouvait le demander. Lui, Lord Voldemort n’avait pas l’audace d’interroger celui qui était son autre à ce sujet. L’idée qu’il soit le seul avec ces lettres illuminées risquait de le rendre fou, il le savait. Alors…

— Je ne te ferai pas de mal.

Harry esquissa un sourire en coin en l’entendant dire.

— Vous avez tant foi en vous. Comme lui. C’est pour ça qu’il a pu me tuer.

Voldemort eut réellement froid d’entendre cela. Que son homologue ait pu en arriver à cette extrémité absurde. Pour rien. Il semblait qu’il avait échoué de façon si spectaculaire qu’il ne doutait pas que la magie noire était devenue tabou dans le monde d’Harry. Pourtant, celui-ci en pratiquait un peu, en confirmer les runes derrière lui.

— … Ca a été douloureux ?

Harry se détourna comme pour retourner dans la cuisine. Voldemort le suivit, abandonnant l’idée de se mettre plus à l’aise. Pour quelqu’un qui se méfier, Harry lui montrait tout de même facilement son dos. Cependant, Voldemort n’était pas dupe, à la manière dont se déplaçait le plus jeune, celui-ci était prêt au combat si nécessaire. Cette réalisation le blessait qu’il ne l’aurait cru alors que cela ne faisait pas une journée qu’ils se connaissaient. Au temps pour lui, l’espoir avait déjà gagné, il pouvait au moins se l’avouer.

La cuisine était brillamment éclairée, la radio jouait en sourdine et un plat cuisait dans le four. Voldemort devina une tourte au poulet et vit que cela serait accompagné d’une poêlée de champignons et d’haricots verts. Ainsi donc, Harry savait vraiment cuisiner.

— Tu as commencé tôt.

— Vous aviez dit que vous rentriez tôt. Je ne pensais pas si tôt, cela dit.

Voldemort se rappela alors la raison pour laquelle il était déjà présent. Il espérait que cela cesserait bientôt, qu’Harry ne lui donnerait plus autant le vertige rien qu’en étant près de lui.

Un autre espoir, peut-être aussi qu’un autre.

— C’est à cause du vide magique. Nous n’avions jamais vu cela.

Harry tourna la tête vers lui, l’air songeur, presque nostalgique avant que la méfiance ne reprenne la place. Voldemort le regarda faire sauter les haricots verts dans du beurre. Le silence s’étira une bonne minute avant que le plus jeune consente à répondre.

— Cela m’était inconnu, jusqu’à ce que la zone de la bataille contre Voldemort en devienne une. Le parc de Poudlard de mon monde est dans cet état. Parfois, la zone se rétracte ou s’agrandit, c’est impossible à prédire. Quant à la manière dont nait un vide magique, je n’en sais rien.

Pas vraiment les réponses que Voldemort attendait alors qu’Harry continuait.

— Je ne serai pas étonné en être la cause, il arrive souvent des choses pareilles autour de moi. De plus, l’épicentre de la zone est l’endroit où j’ai tué Voldemort.

Voldemort sut ne pas froncer les sourcils alors qu’Harry parlait de la mort de son homologue avec un certain détachement. Il n’y avait pas de haine dans sa voix, plus une sorte de lassitude lointaine. Etait-ce ce qu’avait ressenti Harry en tuant son autre ? De la fatigue. Même pas de gloire, de joie, de soulagement ?

— Et comment referme-t-on un vide magique ?

L’odeur de la nourriture fit presque gronder son ventre. Il était vrai qu’il n’avait pas déjeuné ce jour… Un peu stupide, Harry n’avait pas dû se gêner en allant sur le Chemin de Traverse.

— On ne le referme pas. Je ne connais aucune méthode pour le refermer. Lancer des sorts autour ne sert à rien, comme y faire des sacrifices ou autres imbécillités. C’est fait pour durer un moment.

— Un moment ?

— Des siècles.

Voldemort pensait qu’un verre ne ferait pas de mal. Il appela un elfe pour avoir une coupe de xérès. Harry refusa le verre d’alcool, terminant la cuisson avant de couper le feu. Le tout fut mis sous stase et le jeune homme alla prendre une Bièraubeurre dans la placard-frigidaire. Voldemort but une longue gorgée en réfléchissant. Il était plutôt évident de dire que les vides magiques étaient liés à Harry, cependant il ne fallait pas non plus le placer en coupable. Celui-ci n’avait pas demandé à être transporté dans leur monde. De plus, il était logique que l’acte d’arracher un être à sa dimension ait des conséquences physiques.

— Cela a donc pu arriver aussi chez toi.

Harry s’arrêta dans son mouvement de porter sa bière à ses lèvres. Il venait de blanchir d’un coup et Voldemort nota qu’il n’avait pas su le dire avec tact.

— … Merde.

Une main calleuse glissa dans les mèches noires qui semblaient indomptables et Harry posa sa boisson comme s’il n’avait plus aucune envie d’y toucher.

— J’habite à Square Grimmaurd ! C’est en plein milieu de Londres !

Oui, merci, Voldemort le savait, Orion l’avait invité plus d’une fois à l’endroit en question. Ce qui l’étonnait, c’était plutôt qu’Harry ait choisi cette maison comme lieu de résidence. Décidément, beaucoup de choses ne collaient pas et le mystère qui entourait cet Harry Potter se faisait envoûtant. Comme le personnage lui-même. Comme sa magie à nouveau visible. Preuve que le jeune homme ne savait garder son masque en permanence, ses éclats magiques étaient trop nombreux pour qu’il soit capable d’un contrôle aussi puissant.

— Je pense que nous devrions manger.

Harry le regarda avec une sorte de stupeur. Voldemort sortit les assiettes d’un mouvement de main. Lui aussi pouvait faire de la magie sans baguette, il voulait démontrer qu’il n’était pas en reste.

— La nourriture nous fera du bien.

Un argument faible mais pas moins recevable. Autant savoir maintenant s’il risquait l’empoisonnement ou non.

 

 

Le début du repas se passa dans un silence seulement troublé par les cliquetis des couverts dans leurs assiettes et par le tic-tac incessant de la pendule qui ne donnait que l’heure. En même temps, Harry aurait été bien surpris de la voir fournir la position de Voldemort en tout temps. C’était une donnée bien trop importante et même sensible si le mage noir avait encore des ennemis. Harry n’avait toujours pas demandé qui. Il n’avait toujours pas statué sur ce qu’il devait faire et la connaissance pouvait lui donner envie de mettre son nez où il devrait s’abstenir de le fourrer. Bien qu’il eût le don d’attirer les ennuis et que ne pas savoir pourrait juste l’enfoncer encore plus… Difficile, difficile.

Harry jeta un nouveau coup d’œil à Voldemort. L’homme mangeait plutôt avidement, avec toute la grâce également d’un sang-pur. Ces fichues manières qu’il s’efforçait à apprendre pour il ne savait quelle raison dans son monde. Elles ne lui servaient à rien, pire certains avaient osé dire qu’il devenait sombre rien que pour ça. Il ne fallait vraiment pas grand-chose pour que l’opinion publique change sur lui. Rien que son refus d’être Auror avait tenu la presse en haleine une semaine. Chaque personne qu’il avait côtoyé lors du programme avait été interrogé, tout avait été passé à la loupe.

A lui donner des envies de meurtres.

Ce qui l’avait amené à une conclusion irréversible : non, on ne naissait pas mauvais mais les gens vous faisaient devenir mauvais. C’était aussi avec ce recul qu’il avait compris que Voldemort ait cédé aux sirènes du ‘Mal’. L’ambition seule ne suffisait pas, la haine qui avait grandi en l’homme cependant… Assurément la raison à tous ses propres malheurs pendant les dix-sept premières années de sa vie.

— Tu cuisines bien.

— C’est nécessaire quand on refuse de manger ce que les autres font.

— Même les elfes de maison ?

— Un elfe de maison avait jugé bon de me casser les os pour que je quitte Poudlard pour ma sécurité. Alors oui, même les elfes de maison.

Harry vit encore ce Voldemort prendre une bouchée de ce qu’il avait préparé avec bon appétit, sans hésitation aucune. Même si l’homme était insensible aux poisons, c’était un peu vexant qu’il ne se méfie pas. Ou une preuve qu’il voulait lui faire confiance. Si c’était le cas, ce Voldemort avait une certaine dose de folie dans son corps. Harry ne se faisait pas confiance pour tout et encore plus quand il était en colère. Il était trop conscient du danger qu’il représentait même s’il faisait mine de se contrôler. Personne ne devrait y croire. Voldemort encore moins.

— Vous n’avez pas peur de moi.

C’était la conclusion fatale. Voldemort l’observa de ces yeux sanguins. Encore cette absence de haine, de répulsion. Cependant le mage noir essayait de cacher quelque chose dans ses prunelles. Harry eut envie de ricaner, comme si les pupilles du Seigneur des Ténèbres pourraient être des fenêtres sur son âme. Une âme déchirée, oui.

— Non, je n’ai pas peur de toi.

— Parce que vous êtes immortel ? Il l’était aussi, jusqu’à ce que j’en fasse autrement.

Voldemort posa ses couverts, son assiette était propre et bien vide. Harry se força à manger une bouchée de plus.

— Je suis éternel, pas immortel. Tu dois connaître la différence. Les vampires…

Harry se mit à tousser et se détourna en tapant sur son torse. Un sort de Voldemort plus tard, ses poumons ne recevraient pas une dose de nourriture dont ils n’avaient pas besoin. Avait-il bien entendu ?

— Vous êtes un vampire ?

— C’est bien ce que j’ai dit.

— … Pas d’Horcruxes ?

Voldemort souleva un sourcil élégamment.

— Je crains de ne pas savoir ce que c’est.

Harry essuya ses larmes d’un revers de bras et toussa encore bien que la gêne ne fût plus là, simplement un réflexe. Il n’arrivait pas à y croire. Voldemort ne connaissait pas les Horcruxes ? Non, c’était juste pour le piéger ! Il ne devait pas oublier que cet homme était un fieffé manipulateur, il essayait simplement de le mettre sur un mauvais chemin au cas où.

— Vous voulez me faire croire que vous n’avez pas divisé votre âme pour garantir votre immortalité ? Pas une fois, vous n’auriez mis un bout dans un journal par exemple ? Ou un diadème ?

Le Voldemort devant lui prit un air horrifié et dégoûté. Si vivement, si prégnant qu’Harry ne pouvait croire que c’était feint. Puis l’homme prit un air courroucé, comme si Harry l’avait insulté et il réussit à ne pas se trémousser sur son siège alors que Voldemort répondait d’une voix glaciale.

— Comment aurais-je pu faire une chose pareille à mon âme sœur ?!

Harry ne comprenait pas bien la logique, cela dut se lire sur son visage. Voldemort se leva en jetant sa serviette sur la table, l’aura du mage noir l’entourait comme un lourd nuage électrique. Harry sentait son bouclier prêt à se lever.

— Déchirer mon âme aurait été aussi déchiré la sienne ! Penses-tu donc que je n’aurais eu aucune considération pour mon autre ?

A la limite du Fourchelang, Harry voyait la magie de Voldemort prendre forme, des centaines de serpents aux yeux rouges qui l’observaient dans l’obscurité qui était né quand ce pouvoir s’était propagé. Harry devait s’avouer qu’il trouvait ça beau.

— Non, je n’ai pas fait d’Horcruxes et cette aberration n’existe pas dans ce monde. Personne ne ferait ça à son âme sœur.

— … Pardon.

Harry le pensait, cependant il n’était pas certain que cette aberration n’existerait pas dans ce monde. Voldemort remontait dans son estime de ne pas l’avoir fait. Le mage noir rétracta son aura et se détourna pour rejoindre sa chambre, jetant par-dessus son épaule.

— Merci pour le repas.

Harry ne s’était pas senti aussi penaud depuis longtemps.

 

 

Voldemort n’avait pas claqué la porte mais n’avait pas été loin de le faire alors qu’il s’asseyait sur son lit. Il plongea ses deux mains dans ses cheveux, le souffle un peu court. Bon sang… L’incrédulité d’Harry avait vraiment failli le pousser à lui faire du mal. Alors que celui-ci avait raison d’être sceptique, de ne pas comprendre. Ce monde n’était pas le sien. Il allait en apprendre les règles mais cela ne se ferait pas en un jour. Harry n’avait pas voulu l’insulter. Il ne savait pas de quoi il parlait. Peut-être que Voldemort aurait pensé à une telle éventualité sans l’assurance d’un amour inconditionnel, un jour.

On frappa à sa porte. Voldemort releva la tête, hésita. Il n’était plus en colère mais il n’était pas certain de vouloir voir Harry. Il était si vulnérable face à lui, il détestait ça. Sans pouvoir rien y faire.

— Entre.

Harry ouvrit et entra, l’air encore repentant. Etait-ce vrai ? Le jeune homme lui tendait un bol et une cuillère. Le dessert ?

— Je suis vraiment désolé. Vous avez raison de me remettre un peu à ma place. L’âme… Je ne saurais pas dire s’il se fichait de son âme, il avait tellement peur de mourir qu’il était prêt à ce sacrifice là aussi. Peut-être que j’aurais pu le faire aussi parce que j’ai eu peur.

Voldemort vit un sourire sans joie se dessiner sur les lèvres du jeune homme.

— Le Dumbledore de mon monde disait que c’était ma capacité à aimer qui faisait que je pouvais le battre. Je n’ai jamais été d’accord avec ça. J’ai dit que je le faisais pour ceux que j’aime mais en vérité, je l’ai tué pour moi. Parce que je voulais vivre. C’est une bonne raison, pas vrai ?

Voldemort saisit le bol et la cuillère lentement, effleurant la peau chaude de ce survivant. Il avait vraiment l’air de bien porter ce titre. Il évalua encore cette nouvelle âme sœur. Plus féroce et plus capable qu’elle ne voulait le faire croire. Et possiblement bien plus puissante que lui.

— Oui, c’en est une. Excuses acceptées.

Harry hocha la tête en lui faisant un sourire timide puis il sortit, en refermant bien derrière lui. Voldemort baissa enfin les yeux et vit le dessert. De la mousse au chocolat. Un de ses préférés, lui rappelant ce temps où il avait manqué de tant de choses à l’orphelinat, surtout de chocolat. Il plongea sa cuillère à l’intérieur, goûta du bout de la langue. La saveur riche éclata sur ses papilles et il suça le couvert, les yeux à demi-clos.

Comment allait-il s’armer contre cet Harry ? Etait-ce même possible ? Il l’avait tellement voulu. Il ne l’attendait plus.

Voldemort rouvrit les yeux et ouvrit sa chemise. Les lettres semblaient vivre sur sa peau avec leur lumière changeante. Il n’en avait jamais d’aussi lumineuse d’ailleurs. Il traça le prénom, conscient que la soirée débutait à peine et qu’il allait peut-être savoir dans les heures qui suivraient.

Sinon, Voldemort poserait la question le lendemain. Il n’était pas question de vivre dans le doute plus que nécessaire. Ainsi, il cesserait d’être cet homme qui ne lui ressemblait pas. Il n’était pas aussi fragile, il refusait de l’être. Il était à la tête de ce pays et il le représentait. Voldemort dévora rapidement sa mousse au chocolat et se leva. Il pensa à refermer sa chemise et sortit de sa chambre. Il comptait aller se resservir de la mousse, s’il y en avait encore. Il était chez lui, il pouvait se le permettre, point. Voilà. Voldemort était un égoïste bien reconnu qui dominait les pauvres sorciers stupides qui avaient besoin de lui pour avoir un peu de bon sens dans la cervelle.

Voldemort s’arrêta en ne voyant Harry nulle part. Il tendit l’oreille et entendit l’eau couler…

Chapter 7: 6. Inscrit

Notes:

Bonjour, bonsoir ^^"
Euh.... J'avais envie ? Profitez tant que ça dure XDDD
Bonne lecture, navré des fautes !

Chapter Text

Les yeux fermés, Harry profitait de l’eau chaude. Une douce parenthèse qui était semblable à du luxe après la journée qu’il venait de passer et qui n’était pas encore complètement terminé. Il soupira lourdement et se passa une main sur le visage. Dans quelle merde l’avait-on encore foutu, hein ? Dire que la veille, il avait juste été heureux de se dire qu’il allait enfin contempler le monde sans lunettes, une petite mais bonne évolution pour un type comme lui. Il avait osé prendre soin de lui. Et il fallait croire que l’univers n’aimait pas qu’il le fasse… L’univers… Les univers ? Les mondes ? Le destin ? Harry ricana et se frotta les cheveux.

Il n’était pas exactement fatigué, juste lassé d’être un jouet pour la plupart des gens s’ils en voyaient la possibilité. Jusqu’à cet instant, Harry avait réussi à ne pas penser aux Potter mais ils s’imposaient avec force dans son esprit à présent. Etaient-ils bien traités dans leur cellule ? Et Sirius ? Harry serra le poing. Le plus douloureux serait toujours Sirius, peu importe à quel point il lui en voulait aussi d’avoir été aussi stupide. Le pire étant que dans ce monde, ça ne semblait pas être mieux. Les sourcils légèrement froncés, Harry s’interrogea sur la personne qui était l’âme sœur de son parrain. Il aurait pu croire que c’était Remus mais non… Quelque chose coinçait.

Avec un nouveau soupir, Harry essaya de les repousser dans un coin de sa tête. Ce n’était pas parce qu’il pouvait les sauver qu’il devait le faire. Le crime qu’ils avaient commis lui paraissait atroce, même s’ils le payaient dans le fait d’avoir tué leur propre fils. Et filleul. Sauf que pour remplacer ces idées, ce fut la colère et le pardon de Voldemort qui lui revint en tête. Harry n’aurait jamais cru s’excuser auprès de Voldemort un jour, sans aucune ironie. Même dans un autre monde.

— Putain de vie…

Harry releva la tête pour que la pluie tombant du plafond rince son visage plein de savon, ses mains s’égarant sur son torse, frottant en douceur. C’était avec difficulté qu’il avait appris à ne pas se maltraiter quand il se lavait et il lui était encore nouveau d’apprécier son propre corps, les efforts qu’il y avait mis pour qu’il soit plus en forme. Ce n’était pas encore parfait mais il avait réussi à reprendre du poids après un long passage à vide à torturer son foie à coup de Whisky Pur Feu. Kreattur avait été bien heureux quand il s’était levé un matin en se disant qu’il avait survécu pour faire bien plus de sa vie. Depuis, il faisait ses recherches, lisait les livres de la bibliothèque Black…

Tout ça était potentiellement parti en fumée à cause de son transfert dans cette dimension. Un frisson courut son échine et Harry secoua la tête. Non, il ne devait pas partir défaitiste, peut-être que tout allait très bien de l’autre côté. Un ricanement lui échappa, digne de Severus Snape. Il était Harry Potter, bien sûr que ça n’allait pas bien. Se leurrer ne ferait que le retarder. Voilà pourquoi il ne pouvait pas être l’âme sœur de Voldemort, ça ressemblerait presque à un truc bien qui pourrait lui arriver.

Ou pas.

Harry se pencha pour frotter ses jambes, remonta encore et encore, reprit du savon pour nettoyer ce qu’il avait gardé en dernier. Son sexe en main, il se demanda s’il devait se permettre cette petite mort pour se détendre. Avant de se rappeler qu’il n’était pas barricadé dans la salle de bains. Oui, il valait mieux qu’il attende le confort de son lit et qu’il soit vraiment à l’abri. Il s’était déjà fait assez vulnérable comme ça. Il sortit de la douche une fois bien propre et commença par se sécher les cheveux en allant vers le lavabo et le miroir qui se trouvait au-dessus. Ses mèches étaient bien plus longues qu’à l’époque de Poudlard pour qu’elles soient un peu plus domptables. Il les attachait généralement en catogan quand il sortait et il devrait reprendre cette habitude ici.

Hors de question d’avoir l’air d’un plouc…

— Qu’est-ce que c’est que cette merde…

Harry venait de rouvrir les yeux et il s’était figé en contemplant son reflet dans le miroir miraculeusement non embué de la pièce. Là, sur son torse… Harry se rapprocha avec une hébétude marquée sur ses traits. Ce n’était pas ce qu’il croyait que ça pouvait être, hein ? Il posa sa main gauche sur les lettres illuminées, frotta pour voir si elles se décollaient. Mais non. Elles étaient ancrées dans son épiderme et le point du I de Riddle le narguait à être pile sur le centre de son téton.

Il avait écrit Tom Riddle écrit sur la peau. De la même écriture que le mage noir, qu’il reconnaissait sans mal pour l’avoir lu dans son journal, dans son monde. Harry eut un rire en se disant que les Voldemort avaient tous la même graphie, mais ce rire n’avait rien de bon. C’était le bon rire nerveux qui le submergeait.

Qu’avait-il osé penser quelques minutes plus tôt sous la douche ?

Harry rit de plus belle, sa magie lui échappa, faisant trembler toute la maison, s’élevant au-dessus d’elle sous la forme d’un dragon aveugle, rouge et noir. Comment… QUI AVAIT OSE FAIRE DE LUI L’AME SŒUR DE VOLDEMORT ?!

Bien sûr, la réponse était logique et facile à trouver : les Déesses. De qui se moquaient-elles en faisant cela, hein ? Avait-il l’air d’avoir besoin d’une âme sœur ?! Harry sentit une partie de la maison craquer, sauf que ce n’était pas suffisant. Il voulait la mettre en miettes et pas seulement la demeure ! Tout devait disparaître et lui foutre la paix !

— HARRY !

Les coups contre la porte le firent sursauter, comme la voix du mage noir derrière elle. Harry n’en fut pas moins enragé et la serviette qu’il tenait finit autour de sa taille avant qu’il n’ouvre violemment le pan de bois qui lui cachait sa némésis.

— Vous… Je vais vous tuer…

Harry ne reconnaissait plus sa voix mais il s’en foutait alors que sa magie soulevait Voldemort et le collait au mur. Il allait régler ses problèmes maintenant.

 

 

Voldemort avait eu le temps de manger un deuxième bol de mousse au chocolat avant que la tempête ne frappe. Ou le dragon, difficile à dire. Il baignait littéralement dans le pouvoir d’Harry et il pouvait presque y suffoquer tant il était dense. Sa magie se déploya pour le protéger alors qu’il allait frapper à la porte. Bon, sa stratégie n’avait pas été la bonne, peut-être aurait-il dû en parler parce qu’il ne voyait que cela pour bouleverser le jeune homme à ce point.

Et combien avait-il raison alors qu’Harry le piégeait contre le mur de sa propre maison. Voldemort n’avait jamais rien vu de pareil de toute sa vie, un vent magique agitait les mèches noires d’Harry tandis que ses yeux étaient si incandescents qu’ils paraissaient bien plus grands. Deux Avada Kedavra qui n’attendaient qu’un signal pour être jetés. Encore humide de sa douche, avec juste sa serviette pour cacher sa modestie. Pour la première fois, Voldemort eut faim. Pas de sexe, de sang comme la carotide d’Harry battait sous son nez. Il avait à peine entendu sa menace alors que son regard se posait enfin sur ce qu’il avait espéré sans le dire à haute voix.

Tom Riddle. Le point du I faillit le faire rire. Et pas seulement.

— Ce que tu es beau.

Sûrement pas ce qu’Harry devait vouloir entendre de sa part mais une chose suffisamment surprenante pour que le pouvoir du plus jeune se dissipe en partie une seconde avant de revenir en force. Voldemort entendit le mur craquait derrière son dos.

— Vous vous foutez de moi !

— Bien sûr que non. Tu le sais, je suis dans ton pouvoir.

Une première pour lui, vraiment. Voldemort n’avait jamais baigné dans la magie d’un autre que la sienne. Son regard resta fixé sur les lettres, une partie de son esprit ne put s’empêcher de se dire qu’il avait fait une œuvre d’art en écrivant son nom ainsi sur son autre.

Cet Harry pouvait réellement être son autre !

— Vous le saviez.

— Je n’en étais pas sûr mais je le supposais.

Harry l’approcha et attrapa le col de sa chemise. Le tissu cher se déchira comme une feuille de papier et exposa son torse. Le regard d’Harry brûlait sa peau, à voir si c’était au sens propre ou figuré. Puis Voldemort eut comme un coup de chaud alors que le jeune homme traçait les lettres du bout des doigts et une réaction physique imprévue se déclencha chez lui. Il décolla son bras du mur et attrapa le poignet d’Harry pour qu’il cesse, le souffle beaucoup plus court et affamé…

Si affamé.

— N’oublie pas qui tu touches, Harry.

Son autre recula comme s’il venait de se brûler à son tour et se dégagea de sa poigne. Sa magie s’évanouit et Voldemort retomba gracieusement sur ses deux pieds. Avec raison, il s’abstint de poursuivre Harry qui peinait visiblement à reprendre pied et il se sentit presque compatissant. Lui aussi avait été choqué à l’époque même s’il aurait dû s’attendre à avoir sa marque un jour. Ce qui n’était pas le cas de cet Harry.

— C’est pas possible…

Le ton plaintif lui irrita un peu les oreilles. Il n’était pas la pire âme sœur du monde, merci. Voldemort répara sa chemise et arrangea son col alors qu’Harry se collait de nouveau au mur, comme au matin. Au moins celui-ci n’eut pas l’idée de glisser le long du bois où il verrait tout. Oh, si, Harry devrait le faire. Voldemort inspira pour contrôler ses canines qui menaçaient de percer sa langue.

— Ca l’est. Tu es mon âme sœur.

Sa nouvelle âme sœur pour être exact. Toujours un Harry Potter, comme pour confirmer ce que le jeune homme avait dit face à Dumbledore. Un Harry Potter pour un Voldemort. Deux faces d’une même pièce, quel que soit le monde.

— Je ne suis pas gay.

Voldemort le vit trembler et appela un peignoir pour le mettre sur les épaules d’Harry.

— Nous avons déjà convenu que ça n’avait pas d’importance dans ce monde.

Voldemort sut obliger le plus jeune à mettre les bras dans les manches, referma les pans même s’il aurait aimé pouvoir contempler encore et encore. Harry le regarda alors avec une telle vulnérabilité qu’il l’attira et le serra contre lui.

— Tout ira bien. Je prendrai soin de toi.

 

 

C’était le bordel dans sa tête. Ce n’était pas possible, ça ne pouvait pas être. Pourquoi les Déesses lui faisaient un coup pareil ? Harry était censé choisir entre son monde ou son âme sœur ? Etait-ce même possible de choisir ? Et puis, l’étaient-ils vraiment ?

Voldemort avait une odeur de bergamote, sous le parfum de son eau de Cologne. Harry ne devrait pas se rendre compte d’une chose pareille. Il ne devrait pas être dans les bras du mage noir, soigneusement calé contre son torse. Harry ne devrait pas trouver cela… confortable. Les mains de Voldemort frottaient son dos et Harry se rendait compte que l’homme avait une certaine retenue envers lui. Il avait lu cette faim dans son regard pour ne la comprendre que maintenant que le vampire cherchait simplement à le réconforter.

Cela fonctionnait, Harry fondait sous l’attention, à sa grande surprise. Voldemort ne s’imposait pas, même sa magie était en sourdine. Harry pouvait toujours le maîtriser et le repousser, peu importe la force physique dont le vampire devait être capable.

— Je vais vous faire du mal…

Harry ferma les yeux. Oui, peut-être que ce Voldemort ne le blesserait pas, cependant la réciproque n’était pas une réalité. Harry était trop puissant pour ne pas être un danger.

— Je pense que je peux encaisser. Je suis même plutôt difficile à tuer.

Harry ricana et releva la tête. Il était bien dans les bras de Voldemort. D’un Voldemort… Son Voldemort ? Il ricana de plus belle.

— Ne faites pas comme si vous étiez si gentil.

— Je suis plutôt conciliant avec toi, en effet. Ce ne sera qu’un temps. Tu es capable de supporter tout ça. Tu as supporté une guerre. Tu as supporté de tuer.

Le mage noir avait l’air non seulement sérieux mais solennel. Harry hocha la tête, tenta de reculer. Un bras le ceintura pour qu’il reste en place. Il leva un sourcil. Voldemort ne plia pas. Ils se contemplèrent fixèrent de longues secondes. Harry se demanda ce que l’homme voyait de lui puisque ses boucliers étaient en place. La vue de son visage suffisait ? Il en doutait. Il n’était pas si beau et oui, il n’avait besoin de personne pour se dénigrer.

— Je ne supplie pas. Lâchez-moi.

— Je n’ai pas exigé que tu supplies. J’ai faim, Harry.

Harry se tendit dans l’étreinte. Voldemort était vraiment en train de lui demander de faire le repas ?! Pas question ! Cependant, il sut ne pas jeter le mage noir contre le mur. La maison avait assez souffert pour le moment.

— Alors allez chasser. Je ne vous en donnerai pas.

— …

Harry écarquilla les yeux de choc quand Voldemort plongea sur lui, que celui-ci déposa un baiser délicat sur sa veine avant de le libérer. Harry porta la main à son cou, sûr de ne pas être blessé mais… Voldemort osait arborer un sourire arrogant.

— Pour le moment.

Soufflé, Harry le regarda s’éloigner en ajoutant :

— Oh, j’ai mangé toute la mousse, j’ai adoré.

 

 

Voldemort avait joué avec le feu et le feu avait dansé entre ses doigts. Pas longtemps mais suffisamment pour qu’une poussée d’ego le pousse à sortir chasser une proie. L’odeur du sang d’Harry l’appelait encore, comme celle de sa peau. Ses canines dépassèrent de ses lèvres, il s’arrêta de courir pour reprendre du contrôle. Voldemort avait un peu triché en partant ainsi de la demeure, cependant il avait besoin d’autant d’espace qu’Harry devait en vouloir lui aussi. Devant ses yeux, il voyait encore et encore cette silhouette qu’il qualifierait forcément de magnifique puisque c’était son âme sœur.

Le bon sens et l’objectivité étaient partis avec la retenue de sa libido.

Voldemort s’appuya contre un arbre pour se remémorer tranquillement combien Harry s’était appuyé contre lui. Sans doute sans le comprendre mais avec une telle innocence. Comme s’il n’avait pas connu beaucoup de câlins au cours de sa vie. Comme lui. Voldemort détestait cela. C’était plus fort que lui, il aurait préféré qu’Harry ait pu être heureux toute sa vie. Tout en sachant qu’ils ne seraient pas liés s’il en avait été autrement. La douleur devait être un de leurs bagages indispensables.

Sa paume appuya sur son érection. Depuis qu’elle était apparue, elle n’avait pas faibli. Rendant justement sa course assez inconfortable.

Aussi, en plein milieu d’un pré, Voldemort se caressa comme un adolescent, le prénom de son autre sur les lèvres.

 

 

Harry s’assit dans l’un des canapés avec une grosse tasse de thé. C’était avec effort qu’il ne l’avait pas agrémenté d’alcool et il souffla sur la boisson pour la refroidir. Il était seul, il pouvait se le permettre. Il avait enfilé un pyjama un peu grand, provenant sans doute de l’armoire de Voldemort et l’avait ajusté à sa taille. C’était déjà un miracle qu’il ait eu une robe de sorcier sur le dos en quittant son monde alors toute une garde-robe… Il avait l’habitude de se tenir prêt, cependant même lui avait des limites sur ce qu’il pourrait vivre. Il soupira.

Sa peau le grattait.

Il oscillait toujours entre colère et ébahissement. Harry avait pensé saisir ce que les Déesses voulaient de lui et à présent… Il n’en avait plus aucune idée. Il se sentait démuni et il n’avait aucune idée de ce qu’il devrait faire. Bien sûr, le confort serait de tomber pour Voldemort. Sauf que c’était Voldemort. Que l’homme restait un tueur en série, mégalomane et arrogant, avec un syndrome qui le poussait à se voir comme un dieu vivant ou à tout le moins un messie. Ironique dès lors qu’Harry l’écrasait avec sa magie. Oui, le mage noir n’avait pas répliqué plus tôt, cependant Harry savait qu’il n’aurait pas pu. Pas ainsi coincé dans son aura.

Sa tête tomba contre le bord haut du siège et Harry soupira encore. Ça en faisait trop dans une journée. Ils avaient de la chance qu’il n’ait pas tout détruit sur son passage. Il fallait qu’il se repose pour aborder les prochains événements.

Puis fallait pas qu’il pense que Voldemort l’avait vu à moitié nu… Trop tard.

 

 

— Alors, quelles nouvelles ?

— Le vide magique a progressé, aucune trace d’Harry.

Ron adressa un air désolé à sa femme en s’asseyant lourdement à la table de la cuisine des Weasley. Même sa mère ne mouftait pas parce qu’ils savaient tous que c’était une catastrophe. Oui, souvent, la matriarche lui en voulait d’avoir défloré sa fille et de l’avoir quittée (Ginny n’avait jamais avoué que c’était Michael Corner qui s’était occupé de cela). Cependant, elle ne souhaitait pas sa mort et elle était aussi inquiète qu’eux tous pour les impacts sur leur monde.

— Je ne pourrais pas enquêter sur place pour tenter de deviner ce qu’il s’est passé…

Hermione avait l’air dévasté de son côté, à la limite des pleurs, ce qui mettait Ron mal à l’aise. Ça faisait quand même un moment qu’ils s’étaient éloignés d’Harry. Sans cris ou fracas, juste la vie. Ron avait tant à faire avec son emploi du temps d’apprenti Auror, Hermione étudiait encore le droit magique. Harry était resté enfermé dans Square Grimmaurd.

Ron pensait sincèrement que le Survivant avait choisi de se suicider. Sauf qu’il ne pouvait le dire…

Chapter 8: 7. Accompagner

Notes:

Bonjour, bonsoir ^^
Hum... Quelqu'un pensait qu'il serait là ? Bon, profitez !
Bonne lecture, navré des fautes !

PS : ce chapitre m'a obligé à faire des petites corrections dans les anciens chapitres mais rien de grave et vous ne devriez pas le voir XDD

Chapter Text

— Je viens avec vous.

La nuit avait été calme, à son grand étonnement. Harry avait été dans sa chambre à son retour, à son grand désarroi et son envie de le câliner avant de dormir. Oui, Lord Voldemort se ramollissait et il le savait. Le mage noir regarda son âme sœur par-dessus son café bien fumant, sa main sur un cookie. Oui, Harry avait fait des cookies pour le petit-déjeuner et il avait décidé de ne pas l’interroger à ce sujet alors que le jeune homme les dévorait en se laissant des miettes sur les commissures de la bouche. Ce qu’il donnerait pour pouvoir lécher… Le regard aigu d’Harry le réveilla. Il s’était alourdi de beaucoup de sang pour s’assurer de ne pas sauter sur le plus jeune avant l’heure.

Le pire ? Voldemort avait encore faim. Normal, ce n’était pas le bon sang dans son ventre.

— Tu viens avec moi.

— Je veux voir comment vous gérez votre petit monde. Vous devez avoir un côté mégalomane comme lui. A voir si vous vous maîtrisez un peu.

Voldemort se redressa un peu plus sur son siège, portant enfin son cookie à sa bouche. Il n’en restait plus beaucoup, s’il voulait réclamer sa part, il avait intérêt à manger un peu plus vite. Ce n’était pas de sa faute… Harry était si mignon quand il mangeait des cookies. Et puis, il était plein, d’une certaine façon. Il prit une bouchée alors qu’Harry attendait sa réponse et bon sang, il n’aurait pas dû boire autant. Voldemort savait que ça le ralentissait…

— Tu veux voir si je peux être une bonne âme sœur.

— Prenez ça plutôt comme de la curiosité. Vous ne pouvez pas être le même en public et en privé.

Harry avait un sourire un peu moqueur.

— Vous n’auriez pas un air aussi paresseux devant vos hommes, quand même.

Paresseux ?! Voldemort se réveilla tout à fait et jeta un regard noir à Harry qui garda son sourire insolent. Il était vrai que le jeune homme avait été réveillé avant lui, mais ce n’était pas une raison pour égratigner son orgueil. Tout ça en plus pour faire des cookies… Très bon au demeurant. Il en récupéra un deuxième avant que tout ne finisse dans l’estomac de son autre. Petite punition.

— Tu oses…

— Si vous saviez, j’ai osé bien pire avec le Voldemort de mon monde.

— … Je te crois. Bien, accompagne-moi donc. Mais je fais surtout de la paperasse.

— Oh, en me sachant dans votre bureau, je suis sûr qu’il y aura beaucoup de passages. Ils seront tout aussi curieux que moi.

Voldemort ne pouvait donner tort à Harry, ses Chevaliers allaient être infernaux, venir lui dire la moindre petite chose simplement pour les voir ensemble. Le mécontentement s’installa en lui à cette perspective et il sentait que les Doloris allaient finir par pleuvoir. Soit. Il n’était pas dit qu’il n’utiliserait pas son sort préféré pour garder une bonne image auprès de son âme sœur. Il serait lui et entier. De plus, Voldemort était certain qu’Harry avait déjà vu pire de la part de son homologue.

Hum… Peut-être était-ce justement une raison de ne pas en jeter de trop, quand même.

 

 

Harry détestait ça. Tous ces regards sur eux alors qu’ils venaient d’apparaître dans le hall du Ministère. Que l’on regarde Voldemort, il s’en moquait, mais lui c’était tout autre chose. Il avait fini par fuir les médias et les gens quand il avait fini par comprendre que quels que soit ses efforts, il serait forcément jugé comme il n’était pas. Harry se tenait bien droit à côté du mage noir, les défiant presque d’oser dire quelque chose. Même si personne ne s’y tenterait avec le Seigneur des Ténèbres juste à côté de lui. Il suivit l’homme, passant le contrôle des baguettes sans avoir à enregistrer la sienne. Ce qu’il n’aurait pas fait de toute manière, on ne touchait pas ses baguettes.

— Il n’y a pas que moi qui sois curieux.

— Je le constate. Il faut dire que tu es non seulement mon âme sœur et un voyageur dimensionnel. Ce n’est pas rien.

Des Mangemorts s’écartèrent pour les laisser entrer dans l’ascenseur, qui prit le chemin vers le bas. Harry fronça les sourcils. Il les appelait des Mangemorts dans sa tête mais…

— Les Mangemorts, ça existe, ici ?

— Ca ne me dit rien.

— … Chevaliers de Walpurgis ?

Voldemort le regarda avec un air perplexe et amusé à la fois.

— Là, oui, ce sont mes partisans. Dois-je comprendre qu’il les avait appelés Mangemorts ?

— Ouais… On ne peut pas dire que c’était classe. Je n’ai jamais su pourquoi le nom avait changé. Je suppose que ça a tout à voir avec son retour de voyage et son envie de régner sur la Mort elle-même.

Les avions de papier s’agitaient au-dessus de leurs têtes, Harry trouvait étrange que l’ascenseur ne s’arrête pas entre les étages, peut-être pour que Voldemort rejoigne son bureau plus vite. Il pianota sur son bras, nerveux dans un tel petit espace.

— J’ai voyagé également.

— Et vous avez demandé à Dumbledore un poste à Poudlard ?

Le mage noir éclata de rire. Harry le fixa pendant qu’il le faisait, c’était tellement étrange de voir cet homme capable d’un rire tout à fait normal. Il se pinça discrètement, il avait encore besoin de s’assurer qu’il était dans un autre monde, ce n’était que son deuxième jour dans cette nouvelle dimension. Avec tellement d’informations à traiter.

— Non, il aurait fallu que je sois fou pour ça. Dumbledore n’aurait jamais accepté un vampire mage noir comme professeur. J’ai préféré m’enfoncer dans la politique en montrant nos faiblesses face aux moldus. Ça a été très efficace de parler des bombes H, du nucléaire et autres choses chimiques qu’ils créent. Quand ils ont vraiment vu les dégâts à long terme sur les terres d’Hiroshima et Nagasaki, les fluctuations de la magie après la bombe qui a explosé dans l’espace… On a été très ouverts envers mon discours.

L’ascenseur s’arrêta, les portes s’ouvrirent. Harry suivit encore le mage noir en réfléchissant. Il pensait voir de quoi Voldemort parlait mais il n’aurait pas cru que celui-ci se pencherait à ce point sur les avancées technologiques moldues. Cependant, cela en disait long sur le Voldemort de son monde : il avait été déjà particulièrement instable à sa demande de poste à Poudlard. Peut-être était-il déjà impossible à sauver. Harry en eut un pincement au cœur.

 

 

Comme l’avait prédit Harry, ses Chevaliers se mirent à passer bien plus que nécessaire, à commencer par Lucius qui se permit de lui faire un rapport de dix minutes sur tous les détails de la situation actuelle. Oui, il avait vu la Une de la Gazette du Sorcier, il savait que la dissolution de l’Ordre de Phénix était bien connue de tous. Oui, il se doutait que Dumbledore avait passé une mauvaise nuit à Azkaban. Oui, il se doutait que Severus allait passer le voir à cause de Black (il vit du coin de l’œil le froncement de sourcils d’Harry). Oui, bien sûr que le clan de Sanguini avait envoyé un messager à propos de leur petite guéguerre. Et quand est-ce que le blond allait se taire ?!

— Je suis sûr que tout ceci est dans le rapport que tu tiens dans la main, Lucius.

— Oui, bien sûr, Milord mais…

Lucius jeta un œil vers Harry qui lui fit un sourire affable et doux. Voldemort savait que c’était de la comédie, son âme sœur était donc joueuse.

— Merci, Lucius, j’apprécie que vous vouliez que je sois au courant également.

Et le blond donna l’impression qu’il ferait la roue comme l’un de ses chers paons albinos. Voldemort ne leva pas les yeux au ciel, ce n’était pas digne de quelqu’un de son rang mais par le sang, il en avait envie. Lucius était ridicule et cela se confirma après le départ de son Chevalier où le masque d’Harry retomba et qu’un air un peu dégoûté se peignit sur son visage.

 — Les Malfoy sont bien les mêmes… En tout cas celui-là. J’attendrai de voir le fils.

— Tu n’aimes aucun de mes Chevaliers.

— Sauf Severus. Mais le Severus de mon monde passait son temps à me sauver la vie. Il avait trahi son seigneur et maître.

— … Pour Lily Potter.

Harry hocha la tête et s’affala un peu plus dans le fauteuil qu’il avait pris d’autorité une fois qu’il avait fait le tour de son bureau, sans aucune gêne. Voldemort avait donc bon dans sa supposition mais il n’en comprenait pas toute la dimension. Ici, la scission entre Severus et la femme Potter était plus que consommée. Severus serait prêt à la torturer lui-même et l’avait déjà réclamé. Voldemort réfléchissait encore à cette demande et elle était encore plus complexe maintenant qu’Harry était présent parmi eux. Pouvait-il permettre une telle chose sous le nez de son âme sœur ? Il s’agissait de deux personnes que le jeune homme aimait…

— Pourquoi Severus veut voir Sirius ?

— … Tu ne devines pas ?

Harry fronça les sourcils à nouveau et Voldemort devina surtout qu’il ne voulait pas y croire plus qu’autre chose. Puis le plus jeune rigola et appuya sa joue contre le velours chocolat du fauteuil.

— Les Déesses ont un drôle de sens de l’humour.

— C’est ce que j’ai pensé plus d’une fois. Les contraires s’attirent.

— Ils ne sont pas si contraires que cela. Par contre, Sirius peut être un sacré lâche parfois.

Voldemort ne savait que répondre à cela. Bien entendu, son Chevalier acceptait que son âme sœur soit condamné, il était bien incapable de cautionner ses actes. Sa peine pourrait être réduite du fait qu’il n’avait pas voulu que son filleul finisse chez les Moldus mais il aurait pu aider Voldemort à le retrouver plus tôt. A éviter la tragédie. Sirius Black restait coupable lui aussi et Severus aurait droit à des visites carcérales. Conséquentes. Leur lien était si fragile qu’il handicapait parfois le potionniste, le laissant sans force.

Parce que oui, il y avait des conséquences graves à ignorer son âme sœur. Elles ne se voyaient pas immédiatement, c’était tout.

Le défilé continua. Même Bellatrix osa montrer le bout de son nez et avec elle, Harry ne prit pas la peine de cacher son mépris et son envie de lui faire du mal. En réponse, sa Chevalier avait évidemment joué les chieuses et Voldemort en avait eu un léger mal de tête. Ils ne mettraient vraiment pas ces deux là seuls dans une pièce. Harry la tuerait, sans doute possible. Après le départ de Barty, il était plus de midi et Voldemort savait que sa journée de travail était fichue.

— Le prochain se prend un Doloris…

— Ce ne serait pas très juste. Ils font leurs rapports, nous sommes très au courant.

Le sourire d’Harry allégea à peine son agacement. Ah, peut-être commençait-il à s’immuniser un peu. Voldemort posa sa plume et se massa les tempes.

— Tu dois avoir faim ?

— Pas vous ?

— On ne répond pas à une question par une question. Je suis plein de sang.

Une fausse réponse. L’odeur d’Harry s’était étendu dans son bureau et il avait envie d’au moins une goutte. Une toute petite. En fait, c’était cela qui jouait le plus sur son humeur, Voldemort avait tellement envie de goûter à présent. Ce dont Harry n’avait pas conscience… Pas encore. Celui-ci se leva et s’étira. Voldemort regretta que sa robe de sorcier ne lui permette pas de mater ses fesses.

— Je vais aller me nourrir dans ce cas. Ensuite, j’irai voir Sirius. Et Poudlard.

Poudlard ? Pourquoi Harry voudrait-il aller là-bas ? Voldemort acquiesça néanmoins avant de se souvenir de l’état du château dans le monde d’Harry. Oui, à sa place, il voudrait revoir Poudlard belle et puissante. Il manquait encore assez d’empathie, il espérait que cela se développerait un peu plus, pour eux.

— Sois prudent, si tu ne veux pas que je te fasse accompagner par des Chevaliers partout.

Harry le regarda avec un sourire illisible.

— J’en ferai ce que je veux de vos Chevaliers, Voldemort, si cela devait arriver. A plus tard.

Son âme sœur lui manquait déjà trente secondes plus tard.

 

 

Hermione était déjà trop proche de la zone de vide, cependant elle en avait besoin pour trouver quelque chose. Elle avait appelé Kreattur, l’elfe de maison ne lui avait pas répondu, la laissant certaine qu’il était mort dans l’incendie de la demeure dont il ne restait quasiment rien. Comment cela avait-il pu arriver ? Oh, elle savait ce qu’en pensait son mari, même s’il ne l’exprimait pas.

Oui, Harry avait eu une phase dépressive mais elle, elle l’avait vu quelques jours plus tôt. Harry lui avait de nouveau souri et Hermione l’avait écouté lui dire qu’il faisait un peu de magie noire pour soigner ses yeux. Elle ne l’en avait pas empêché, quand il s’agissait de soin, elle ne comprenait pas qu’on puisse renier la magie noire. Tout était bon à prendre en manière de santé.

D’autant qu’un virus magique courait dans leur monde et que pour le moment, personne n’en voyait le bout. Vomissements, toux aigüe, somnolence… Les malades ne se déparaient pas de leurs symptômes qui empiraient au fur et à mesure. Hermione avait pensé à demander de l’aide à Harry. Il avait le temps, les livres à disposition pour trouver une piste. Et là, il avait disparu. Au pire moment. Laissant le monde sorcier en proie à la peur que son Sauveur l’ait délaissé.

Hermione avait envie d’en rire. Comme si Harry Potter était la réponse à tous les malheurs.

 

 

Harry n’avait pas discuté l’absence de faim de Voldemort, bien que celui-ci ait eu l’air affamé en le regardant. Il avait des doutes sur la raison mais la repoussait sévèrement dans un coin de son esprit. Une chose après l’autre. Là, ce dont il avait besoin, c’était de voir Sirius même si ce n’était pas le sien. Il voulait comprendre le lien d’âme sœur et ce parrain d’un autre monde serait une piste sûre, compte tenu de son attitude envers cette attache.

Personne ne l’arrêta quand il traversa le long couloir du Département des Aurors. Harry se demandait quels étaient les ordres exacts de Voldemort alors que le couloir lambrissé laissait place comme dans son monde à une vaste salle ronde. Les cellules étaient là, le long des murs, avec au centre de la pièce, une table qui permettait aux visiteurs de discuter avec les prisonniers plus confortablement. Les avocats l’utilisaient et Harry s’arrêta devant les trois personnes qui… Son cœur se serra de les voir.

Dire qu’il avait su ignorer sa peine de les voir enchaînés la veille, cette fois, c’était bien plus compliqué. Lily avait été avachie contre son mari jusqu’à ce qu’elle l’aperçoive. Elle lui souriait doucement, avec une tendresse dérangeante. James était un peu plus réservé, mais Harry était persuadé que l’homme avait envie d’être bien plus démonstratif. Comme Sirius.

— Ah, mon filleul préféré !

— … Ca fait bizarre de t’entendre dire ça, tu sais ?

Sirius eut son rire aboiement de chien. Lily tendit la main vers lui. Harry ne sut résister, à son grand désarroi intérieur et il passa la sienne entre les barreaux pour serrer les doigts de Lily. Elle était tiède, légèrement tremblante.

— Bonjour, Harry. Je… Est-ce que ça va ?

Harry ne savait pas vraiment que répondre à cette question. La vérité brutale serait de dire que non, ça n’allait pas. C’était le bordel dans tous les sens et il ne voyait pas quel bout prendre pour commencer à réparer quoi que ce soit. Et merde, il voulait s’impliquer ! Voilà ! Le truc qu’il devait éviter. Harry eut envie de se taper la tête contre un barreau. De toute manière, se surprenait-il lui-même ? Il était incapable de rester hors de tout ça. C’était sa famille… Et pas.

Il ne leur pardonnerait pas la mort de son homologue mais il les aimerait malgré tout. Peut-être que c’était bien la preuve qu’il était capable d’un amour inconditionnel ? Harry eut envie de pleurer.

— Ca ne va pas. Mais tu t’en doutais déjà, Lily.

Par respect pour sa mère, il ne pouvait appeler celle-ci ‘maman’.

— Tu ne comprendras jamais la douleur que c’est de vous voir, comme je ne comprendrais jamais la douleur que cela a été pour vous de perdre votre fils. Il y a des blessures inexplicables.

— … Tu es sacrément sage pour ton âge.

James posa sa main sur les leurs, un sourire triste sur les lèvres. Harry haussa les épaules, il n’avait pas envie de s’attarder sur le sujet. Il déverrouilla leurs cellules et les invita à aller s’asseoir à la table. Portant toujours leurs chaînes, aucun des trois ne pourraient faire de la magie pour s’échapper. Seul Harry pourrait les délivrer. Ce qu’il ne ferait pas. La situation était bien trop bancale pour qu’il prenne un tel risque. Et bien qu’il soit plus puissant que Voldemort, il ne voulait pas se confronter à la rage de celui-ci. Voldemort avait l’expérience qu’il ne possédait pas et Harry acceptait qu’en cela, le mage noir était plus fort que lui.

Alors Harry sortit un thermos de thé de sa poche, des verres et en versa, ajouta un gâteau au chocolat sur la table. Sirius prit une part si rapidement que cela le fit sourire.

— Alors comme ça, Severus Snape est ton âme sœur ?

Sirius manqua de s’étouffer sur sa bouchée. James lui tapa dans le dos alors que Lily le regardait d’un air désapprobateur.

— Hé… Mon filleul préféré ne doit pas me tuer… Eugh…

Harry constata que son après-midi serait étrange mais qu’elle guérirait aussi certaines blessures.

Chapter 9: 8. Conséquences d'un lien

Notes:

Bonjour, bonsoir !
Avec l'Inktober, je me suis fait un peu dépasser. Puis j'ai écrit aussi un autre petit truc, Quasar... Si vous voulez bien aller voir ^^
Bref, on voit un peu comment ça tourne entre deux personnages XD
Bonne lecture, navré des fautes !

(See the end of the chapter for more notes.)

Chapter Text

Il lui était difficile de se concentrer. Savoir sa nouvelle âme sœur en compagnie de sa famille, des traîtres envers les plus anciennes lois, le laissait mal à l’aise. Voldemort posa l’arrière de sa tête contre le bord rembourré de sa chaise et soupira. L’odeur persistante de son compagnon lui donnait toujours aussi faim et il avait laissé sa plume de travail depuis un moment pour se créer une liste de possibles avec Harry. Bien sûr, le mage noir essayait de ne pas s’emballer, cependant qui pourrait lui en vouloir de le faire ? Il se passa une main sur le visage, tenta de tirer subtilement sur le lien pour sentir Harry de l’autre côté.

Aucune réaction. Ce qui le fit siffler entre ses dents. Ce n’était pas juste à cause de leurs boucliers mentaux, le lien était encore faible. Voldemort se leva brusquement et ouvrit la porte de son bureau. Il ne pourrait pas rester en place, tant pis pour sa volonté de laisser un peu d’espace à son âme sœur. Il voulait – devait ! – être avec elle. Il faillit se heurter à Lucius qui recula précipitamment.

— Milord…

— Efface tout mon calendrier pour la semaine à venir au moins.

— Bien, Milord.

Lucius chercha à voir derrière lui, Voldemort claqua la porte de son bureau et partit assez vite. Dire que d’habitude, il réussissait à se faire passer pour un sorcier normal. Là, avec la soif de sang qui embrumait une part de son esprit, il en oubliait ses excès de prudence. Il rejoignit l’ascenseur et monta à l’intérieur, pressa le bouton pour le Département de Justice Magique.

Où Harry irait, Voldemort irait.

 

 

Les marques de ses parents n’étaient pas vraiment à des endroits gênants. Le long de l’avant-bras gauche. Harry observait cette preuve qu’ils étaient faits l’un pour l’autre, tout en se demandant si cela avait eu un sens dans son monde. Si Severus Snape n’avait pas été aussi stupidement adolescent… Harry avait des doutes sur tout cela. Et les choses n’étaient pas près de s’arranger alors que les trois adultes en sa compagnie redevenaient sérieux à cause de sa question :

— Sirius, comment fais-tu pour vivre sans Severus, du coup ?

Le silence était même pesant alors que son ‘parrain’ serrait sa hanche un peu trop énergiquement, le laissant deviner que sa marque d’âme sœur se trouvait là. Comme pour donner du temps à son meilleur ami, James l’interrogea à son tour.

— Comment l’as-tu su ?

— Il va venir un peu plus tard. Enfin, plus tard, je crois même que c’est bientôt.

Sirius avait perdu toutes couleurs alors qu’il lorgnait vers le couloir menant à la salle où ils se trouvaient. Harry trouvait son comportement un poil étrange… Presque suspect. Qu’est-ce qu’ils cachaient ces deux-là ? Dans son monde, ils se haïssaient si cordialement alors qu’ici, ils étaient attachés si irrémédiablement. Pourtant, Sirius fuyait. Pas une chose qui surprenait Harry… Son Sirius avait toujours été lâche et courageux dans le même temps. Incapable de se lever face à Dumbledore mais fichu de venir dans l’endroit le plus dangereux du monde pour lui pour sauver Harry. Avec du recul, Harry avait saisi que c’était la témérité et donc l’absence de pensées cohérentes qui permettaient à Sirius d’être courageux… Alors était-ce du vrai courage ?

— Alors ? J’ai besoin de comprendre Sirius.

— Ce n’est pas facile pour lui, mon chéri…

— Lily, non. Ne m’appelle pas ainsi.

La douleur que venait provoquer ces deux petits mots avait manqué de lui faire exploser la table. Harry inspira profondément et regarda l’homologue de sa mère dans les yeux.

— Ne fais pas cela. Ce n’est juste ni pour lui, ni pour moi. Je ne suis pas son remplaçant.

S’il fallait dire les mots, Harry le ferait et il comptait rester ferme sur ses positions, peu importe ce serait difficile. C’était pour sa propre santé mentale qu’il ne pouvait sauter joyeusement là-dedans. Il devait aussi faire la morale à Sirius à ce sujet d’ailleurs mais l’homme était comme abasourdi. Harry se tourna donc de nouveau vers ses ‘parents’. James, qui caressait la main de sa femme, soupira.

— Il faut que tu saches que connaître son âme sœur, c’est comme rencontrer son âme. Sirius a toujours eu du mal à accepter que sa magie est noire et Snape en est la preuve vivante.

— Severus n’est pas un homme mauvais par nature. Personne ne naît mauvais, d’ailleurs.

James eut l’air embarrassé.

— Certes mais nous ne savions pas et… Peut-être que ton père a fait la même chose à son époque…

Harry voyait très bien de quoi James parler, oui. L’humiliation continue qu’avait connu Severus Snape pendant ses années à Poudlard. Harry fronça le nez de dégoût et James baissa les yeux. Lily décida de poursuivre pour les deux hommes.

— Il est souvent dit que ce que l’on fait à son âme sœur, c’est ce que l’on aimerait qu’elle nous fasse. Et je dois avouer que James continue souvent de me mettre en colère parce qu’il aime réellement que je lui fasse la morale. Ce n’est pas seulement une façon d’attirer l’attention de l’autre, c’est une manière inconsciente d’exprimer un besoin.

Harry avait les sourcils froncés alors et puis l’épiphanie se fit dans son esprit et il se sentit rougir comme peu souvent. Il regarda Sirius, incrédule.

— Tu veux que Severus t’humilie…

Sirius eut un son de chien blessé et se trémoussa sur sa chaise. Lily soupira à son tour.

— Comme tu le vois, ça le terrifie et il a toujours fui Severus une fois qu’il l’a compris. Ils n’ont jamais pu discuter ensemble après la fin de notre scolarité et leur lien est très fragile à cause de cela. Bien sûr, comme c’est Sirius qui le fuit, c’est lui qui en connait le plus les conséquences.

Harry détesta cette dernière phrase. Des conséquences. Donc, s’il décidait de laisser Voldemort derrière lui, il en souffrirait. C’était la réponse qu’il était venu chercher et qu’elle soit positive l’irritait un peu. Il fallait avouer qu’en devenant Maître de la Mort, Harry avait cru qu’il serait plutôt libre et affranchi de pas mal de choses quand il se confondrait entièrement avec son rôle. Or, les Déesses avaient décidé de lui donner une âme sœur… Pourquoi ? Cette question ne cessait de tourner dans son esprit. Qu’avaient-elles craint ?

— Quelles sont les conséquences ?

— Oh, ça dépend de tout un chacun. Le plus souvent pour Sirius, c’est qu’il devient incapable d’utiliser le plus petit sort de magie blanche pendant un temps. Il est aussi souvent en train de se dénigrer seul, il tente de s’auto-mutiler.

Harry en eut un frisson d’effroi. Lily hésita à continuer mais elle devait avoir compris qu’Harry avait vraiment besoin de savoir.

— Il perd aussi parfois le contrôle de son corps, de l’énurésie nocturne…

Harry n’avait pas entendu ce mot depuis la primaire mais il le reconnut et il comprenait que Lily préférait utiliser le terme savant que simplement dire que son ‘parrain’ pissait en dormant.

— Enfin, il y a les…

— Bonjour.

Une voix venait de couper brutalement celle de Lily. Elle claqua comme un fouet et Harry tourna la tête pour apercevoir Severus qui observait Sirius comme un aigle fixer sa proie. Sirius se leva précipitamment de sa chaise, la fit tomber et recula vers un mur. Dans un coin de son esprit, Harry se rappela les nombreux coups d’œil de Sirius envers Severus lors de la première réunion. Le potionniste l’avait ignoré pendant tout ce temps-là, crachant son venin sur les Potter.

Oui, sur les Potter. Severus n’avait pas fait de peine à Sirius directement.

Ce qui ne serait plus le cas en ce jour…

 

 

Severus contempla les vestiges du petit goûter qu’avait amené le Consort de son Maître sur la table. Du chocolat. Evidemment, ce jeune Harry Potter avait le bon sens d’apporter un élément qui ne pourrait qu’aider le moral de ces prisonniers. Le directeur de Poudlard ne savait ce qu’il devait penser de ce voyageur dimensionnel, cependant il était conscient de toute la puissance cachée chez ce dernier. Severus était même certain qu’il était bien puissant que le Lord, ce dont il n’avait pas encore pu parler à son Seigneur.

Oui, Severus aurait pu faire un détour pour aller lui parler. Non, il n’avait plus la patience d’attendre. D’une voix neutre, il dit à cet Harry.

— Je vous emprunte mon compagnon.

Sachant qu’il ne pourrait rien faire contre un refus de celui-ci. Ce Harry le regardait avec une tristesse sourde, la même tristesse qui resta quand il reposa ses yeux verts hypnotiques sur Sirius. Ce Harry qui hocha la tête et fit taire James Potter qui allait protester et encore mettre son nez dans ses affaires. Plus calme, Lily avait le bon sens de se murer dans le silence et de ne pas lever la tête.

— Merci.

— Je vous en prie. Severus…

Le potionniste attendit une suite en levant un sourcil. Ce Harry jeta encore un coup d’œil vers Sirius, puis les yeux poisons se durcirent.

— Faites ce que vous avez à faire. Vous avez assez souffert.

— … Bien entendu.

Severus sortit sa baguette et l’agita pour soulever son âme sœur et la conduire dans la salle arrière, après les cellules. Qui servaient autant de toilettes que de salles de bains. Cela leur laisserait un minimum d’intimité tandis que Sirius se débattait en vain dans les airs.

Il claqua fortement la porte et laissa tomber sans douceur l’autre homme sur le carrelage froid de la pièce d’eau. Il verrouilla avec soin, permettant à Sirius de se reprendre au moins quelques secondes alors qu’il ajoutait des sorts d’intimité. Ce qu’il se passerait entre eux ne serait qu’à eux.

— Ne m’approche pas !

— Comme si tu peux m’en empêcher à présent, sale chien.

Sirius se figea sur le sol, exactement comme Severus s’y attendait. Les yeux gris lunaire de son compagnon laissait voir le choc qu’il ressentait. Mais pas seulement. Severus ricana tout bas et fit disparaître ses vêtements. Le voyant enfin nu pour la première fois. Sirius tenta de se cacher avec ses mains, le directeur de Poudlard ne l’autoriserait pas. Les chaînes se retrouvèrent coincées par un clou bien planté dans le mur derrière l’animagus et Severus reprit son observation.

— Alors voilà ce qui est à moi…

— Va te faire foutre !

— Tu m’invites déjà, Black ? Alors que ton cul n’est même pas assez propre pour que j’y pose mes mains ? N’as-tu pas honte d’inviter ton compagnon à baiser ton corps sale et malodorant ?

Sirius rougit de plus belle et tira sur ses chaînes. Severus ricana encore.

— Tu bandes déjà… Tu m’as tellement attendu que tu es déjà prêt.

 

 

Sirius secoua plusieurs fois la tête négativement, tentant encore maladroitement de cacher son érection si dure et dégoulinante… Quel spectacle devait-il donner ? Il suffoqua quand de l’eau glacée tomba sur tout son corps. Severus se dressa au-dessus, l’air menaçant et sexy à la fois. Sirius ne voulait pas penser comme ça ! Puis pourquoi bandait-il toujours après autant d’eau froide ?!

— Je vais te laver moi-même, des pieds à la tête. Tu demanderas grâce, Black…

Sirius savait qu’il le ferait.

 

 

— Harry, tu as compris qu’il va lui faire du mal ?

James ne cessait de vouloir se lever pour rejoindre son meilleur ami mais il était comme collé à sa chaise et il lança un regard noir à celui qui aurait pu être son fils. C’était toujours si douloureux de le voir, rien ne réparerait cette blessure à vif dans son esprit. Il ne pouvait s’empêcher de se demander comment aurait été son petit garçon, combien il aurait été fier de lui… Lily faisait la projection là où il en était incapable.

Cet Harry pouvait s’appeler Harry Potter autant qu’il le voulait, ce n’était pas son fils. Il était autre.

Il était effrayant comme Voldemort ne l’était pas et que personne ne voit le danger qu’il était commençait à lui poser problème. Devenait-il fou ? James en doutait et il lui faudra en parler à sa femme plus tard. Elle était si aimante, bien sûr qu’elle avait envie de prendre soin de cet Harry, et lui aussi bien qu’il avait conscience que ce soit une mauvaise idée. Tout cela ne pourrait que leur faire du mal.

— Je l’ai compris oui. Cependant, comme Sirius en a besoin, que Severus fasse bien ce qu’il veut.

— Ce n’est pas à toi d’en décider !

Cet Harry posa sa tasse de thé vide sur la table. James se demanda malgré lui quelle créature pouvait être cet être en face de lui. Harry ne pouvait pas être humain.

— Je n’en ai pas décidé, c’est Severus qui l’a fait. Je ne l’en empêche pas, nuance. Et comme je n’appartiens pas à ce monde, je n’ai pas à m’en mêler.

— Sauf que tu viens de le faire quand même ! Tu as donné ta bénédiction à Snape !

— Baissez d’un ton, Potter.

Cette voix lui fit dresser des cheveux sur la tête. Voldemort venait de les rejoindre et il n’était visiblement pas heureux du ton qu’il avait employé avec l’homologue de son fils. James avait envie de le remettre à sa place, Voldemort avait eu raison de dire que ce remplaçant n’était pas son compagnon, cependant Lily lui serra la main si fort qu’il comprit qu’il devait se taire. Oh, pourtant, ça le démangeait…

— Parce que dans mon monde, j’en aurais fait tout autant. Peut-être que cela aurait sauvé la vie de mon parrain qu’un Severus Snape lui mette un peu de plomb dans la tête.

 

 

La présence de Voldemort dans son dos était aussi brûlante que glaciale. Le vampire était heureux de le voir, cependant la compagnie avec laquelle il le trouvait ne lui plaisait pas. Alors pourquoi était-il venu ? Harry ne comprenait pas bien, il avait laissé le mage noir dans son bureau, à travailler sur il ne savait quoi et celui-ci était venu le retrouver. Lui avait-il manqué ? Harry détestait que son esprit aille sur un tel chemin et en même temps… Oui, bien sûr qu’il avait envie de manquer à quelqu’un. Il voulait ce que les Potter à côté de lui avait.

Voldemort posa une main ferme sur son épaule. Harry eut l’impression qu’un nœud se défaisait dans sa poitrine. Le mage noir massa plusieurs fois, puis ses doigts vinrent s’attarder sur sa nuque. Harry ne sut cacher le frisson que cela provoqua chez lui.

— Ainsi donc, Severus s’occupe de son âme sœur.

— Oui. Avec ma bénédiction, comme le soulignait James.

Harry crut sentir une joie malsaine, chose qu’il n’avait pas connu depuis qu’il avait perdu l’Horcruxe en lui. Il se frotta le torse alors que Voldemort soufflait.

— Je suis sûr qu’il fera de l’excellent travail, dans ce cas. As-tu fini ici ?

— Je crois bien que oui.

Ne serait-ce que pour que les antagonistes ne restent pas dans une même pièce. Harry sortit sa baguette magique pour emballer tout ce qu’il avait amené, conscient du regard des Potter sur la main qui taquinait sa nuque. Harry était certain d’avoir rougi et sans doute devrait-il arrêter Voldemort, cependant il pressentait qu’un rejet ne serait pas supporté présentement. Pas avec les personnes assises là.

— Vous trahissez votre compagnon…

La voix de James contenait tout le fiel et le poison que l’homme possédait en lui. Harry était néanmoins ‘heureux’ de savoir que James ne se faisait pas d’illusion sur son identité. Oui, d’une certaine manière, ils ne pourraient s’empêcher de créer des liens mais James savait qu’il n’était pas son fils. Harry en était soulagé et il saurait ignorer et oublier la douleur de voir cet homme le traitait comme au mieux, une bonne connaissance.

— Ah oui ? Je le trahis. Comme vous l’avez fait, j’imagine ?

Lily se recroquevilla sur elle-même, Harry serra les robes de Voldemort.

— Arrêtez, s’il vous plait.

La peine de Lily était bien plus dure à encaisser que celle de James. James se leva vivement :

— Ce n’est pas notre Harry !

— Et je n’oublierai jamais ma première âme sœur, Potter.

Il y eut un silence, Harry nettoya la table d’un coup de baguette. Ce fut Lily qui l’interrompit.

— Il… Il est votre âme sœur…

Les Potter ne semblaient pas vouloir y croire et Harry roula les yeux quand Voldemort répondit avec une joie malsaine.

— Les Déesses sont vraiment de mon côté, n’est-ce pas ?

Notes:

N'oubliez pas d'aller voir Quasar, pour me faire plaisir ^^
Pour trouver l'histoire, cliquez sur mon nom !

Chapter 10: 9. Sentir le lien

Notes:

Bonjour, bonsoir !
Un chapitre un peu animé mais pas trop non plus XD
Ca aurait pu être pire ^^
Bonne lecture, navré des fautes !!!

Chapter Text

— A… Arrête…

Sirius ne s’était jamais senti aussi propre de sa vie. Sérieusement. Sans l’ombre d’un doute. Ça devait bien faire deux heures que Severus s’occupait de lui et ça avait été les deux heures les plus gênantes de sa vie. Tout d’abord, parce que son âme sœur lui avait fait un trip tease qui l’avait fait jouir. Ouais, comme le puceau qu’il était, il avait joui juste en voyant Severus faire tomber son pantalon. Bien sûr, le potionniste et directeur actuel de Poudlard avait ricané de le voir faire et Sirius avait tenté en vain de cacher les traces de son plaisir.

Sauf que ça aurait été trop demandé et que Severus lui avait fait ravaler le tout en le léchant sur ses doigts. Troisième humiliation en moins de dix minutes qu’il avait enduré en laissant tomber l’idée de garder encore un peu de fierté.

Resté en sous-vêtements, Severus l’avait obligé à se relever, attachant ses chaînes encore au-dessus de sa tête. Sirius touchait à peine le sol alors sur la pointe des pieds et là… Il avait réellement espéré que Severus s’était moqué quand il avait dit qu’il le laverait. La réalité avait été une nouvelle torture pour lui. Le potionniste avait sorti tout un tas de produits de ses poches et avait commencé par un gommage.

Oui, un gommage. Le tout en frottant avec douceur alors que Sirius s’était attendu à endurer un peu de douleur. Oh, en soi, c’était une souffrance que Severus le touche et dans le même temps, l’animagus n’avait jamais eu aussi chaud dans sa vie. Il avait pu dire à chaque seconde où étaient les doigts de son âme-sœur, quand ils caressaient, quand ils grattaient. Dépossédé du choix de pouvoir lui échapper, Sirius s’était senti fondre sous les attentions. Pour se mettre à pleurer comme un véritable gosse. Tout ce temps, toutes ces années à ignorer si Severus pouvait lui faire du bien et il prenait une réponse, là, quand il finirait à Azkaban probablement à vie.

A moins que Severus n’ait intercédé en sa faveur mais Sirius n’y croyait guère.

Après le gommage, Severus lui avait lavé les cheveux trois fois, coupé les pointes, nettoyé ses deux pieds fois, coupé ses ongles. Et le mieux ou le pire ? Sirius s’était vidé de nombreuses fois pendant ce temps là. Oui. Sans mentir, l’animagus n’aurait jamais cru qu’il en avait autant dans le corps pour se répandre même sur la jambe de Severus qui l’avait traité de dégoûtant, d’égoïste… Rien que des mots qui l’avaient fait pleurer de plus belle pendant son plaisir.

Alors oui, au bout des deux heures, Sirius était une loque dans la baignoire d’eau chaude dans laquelle Severus l’obligeait à barboter. Il avait mal partout, surtout à l’âme et une fatigue lourde pesait sur ses épaules. Severus était en train de finir il ne savait quoi sur ses cheveux et sentir le massage sur son crâne de son âme-sœur le rendait comme à moitié fou.

— Je ne mérite pas ça…

— Je le fais pour moi, pas pour toi, je te l’ai déjà dit, Black.

— Tu veux me faire croire que ça te fait du bien de m’insulter et de me dorloter en même temps ?

Le soupir qu’il y eut derrière lui l’aurait encore fait pleurer s’il avait eu de quoi verser encore des larmes. Sirius ne comprenait pas, ou plutôt, il ne voulait pas comprendre.

— Si tu étais attentif au lien, tu le saurais.

— … Ca n’a pas de sens. Je ne prenais pas soin de toi après t’avoir humilié…

Une main sur sa gorge l’immobilisa. Sirius souhaita presque que Severus craque et l’étrangle ou le noie. Parce que ça, oui, il le méritait.

— Tu es si pathétique. Si tu n’avais pas fui, tu saurais. Il est heureux que j’ai su que je devrais être patient avec toi.

Sirius sentit quand même une larme couler, son sexe osa remuer sous l’eau. Son corps était très intéressé par ce que pourrait faire son âme sœur, alors qu’il n’avait plus réellement d’énergie en lui. Severus avait raison et le fait qu’il ait raison lui donnait tour à tour envie de s’énerver et celui de se faire pardonner. Sauf que Sirius ne saurait même pas par où commencer et c’était pour ça qu’il avait continué à fuir et à se cacher. Peu importe les dégâts que cela faisait sur sa psyché, il n’était pas capable d’affronter Severus Snape.

Même maintenant.

— Sors de l’eau, c’est l’heure des crèmes.

Quoi ? Ce n’était pas terminé…

— Pitié, S…

Un sort de silence le fit taire, le regard implacable de Severus le fit obéir.

Quand il sortit de cette salle de bains, si propre qu’il n’était pas certain de pouvoir se reconnaître, Sirius s’effondra sur le lit de sa cellule, incapable d’écouter ou de répondre à James et Lily qui l’appelaient. Il sombra dans un sommeil profond, avec l’impression que Severus était bien partout sur lui…. Dans son esprit.

 

 

Harry ne savait s’il était vraiment furieux ou gêné alors qu’ils sortaient de la pièce et marchaient dans le couloir du Département de Justice Magique pour sortir du Ministère. Voldemort le suivait presque pas à pas et Harry avait l’impression de sentir le regard du vampire sur son cou. Sauf que ça ne pouvait être qu’une impression, n’est-ce pas ? Il ne pouvait pas déjà tenir de l’obsession pour monsieur le mage noir au point que celui-ci en ait après son sang. Ça faisait à peine vingt-quatre heures qu’ils s’étaient rencontrés, ça ne pouvait pas venir si vite. Non. Niet. Hors de question.

Harry se demanda qui il essayait de convaincre… Il connaissait Voldemort. L’obsession était une seconde nature chez cet homme. Et là, au sujet de son âme sœur, il ne le serait pas ? La bonne blague… Ca, même dans un autre monde, les traits de caractères fondamentaux ne changeaient pas, il fallait croire.  

Il attendit qu’ils soient seuls dans l’ascenseur, encore une fois surpris qu’ils aient cette intimité. Ou les gens devaient vraiment avoir peur d’être dans un espace aussi étroit avec Voldemort. Oui, sûrement l’option à considérer, Harry lui-même n’aurait pas été à l’aise, normalement… Où était passé sa normalité déjà ?

— Vous ne pouviez pas éviter de leur dire cela ?

— Non. Je ne vais pas cacher que tu es bien à moi.

Harry se tourna vivement vers le mage noir et lui enfonça son index dans le torse.

— Et mon avis sur la question ?!

Voldemort leva un sourcil et attrapa sa main pour l’approcher de ses lèvres. Harry rougit franchement au baiser que le mage noir déposa sur ses phalanges. Qu’est-ce qu’il lui prenait ?! Il n’était pas une midinette !

— Ton avis est tatoué à même ta peau, Harry.

Harry crut rougir encore plus, alors que les lettres ancrées sur sa poitrine semblaient chauffer d’un coup. Les lèvres de Voldemort se promenèrent encore sur sa peau, Harry se dégagea à un baiser dans sa paume, suivi d’une sensation chatouilleuse à cause d’une canine pointue qui effleura son épiderme. Il recula d’un pas pour faire bonne mesure même s’il n’avait aucun moyen d’échapper au vampire dans la cabine d’ascenseur.

— Vous ne me laissez même pas le temps de m’y habituer…

Harry recula encore, son dos finit contre le bois verni, une barre dorée contre le bas de son dos. Voldemort posa une main à côté de sa tête, l’air à la fois sauvage et spirituel. Le regard rouge observa la manière dont il déglutit de nervosité avant de revenir sur son visage.

— Plus de cinquante ans. Saurais-tu être patient alors que le bonheur est juste à quelques centimètres de toi ? Saurais-tu te torturer à n’avoir qu’un peu quand tout est à portée de main ?

— … Non.

— Bonne réponse.

Et le vampire fondit sur lui. Harry vit le mouvement comme au ralenti pourtant avant que la bouche de Voldemort ne soit sur la sienne. Harry oublia de respirer alors que le contact lui donna l’impression de découvrir un autre monde. Le plaisir avait toujours eu un sens un peu diffus dans son monde. Là, ici, et maintenant ? C’était comme plonger à l’intérieur et ne plus compter en ressortir. Sans réfléchir, Harry passa ses bras autour du cou de Voldemort, reprenant son souffle en entrouvrant les lèvres, le mage noir y vit une pure invitation.

Volupté.

C’était le bon mot pour qualifier tout ce qu’il ressentait à présent. Voldemort pesait sur lui, l’entourait. Leurs langues fondaient ensemble alors que leurs corps s’harmonisaient. Il savait qu’il n’avait jamais rien connu de plus décadent et de plus délicieux que cette manière dont le mage noir adorait sa bouche, la pression ferme de ses mains le long de ses hanches pour les rapprocher. Harry finit dans l’étreinte féroce du vampire, ne tenta même pas de reculer quand l’ascenseur ouvrit ses portes au hall du Ministère. Des employés les observaient mais ils ne comptaient pas. Harry avait la sensation stupide d’avoir réellement connu son premier baiser.

Il n’osait imaginer ce que pourrait donner le reste.

 

 

Voldemort ne s’était pas senti aussi calme depuis longtemps alors qu’il laissait le temps à son âme sœur d’admirer Poudlard. Il y avait de l’émerveillement dans ce regard vert émeraude et pas seulement. Une sorte de tristesse ? De nostalgie ? Dans quel état pouvait bien être Poudlard et ses alentours pour qu’Harry ait une telle expression sur le visage ? Oui, le plus jeune avait parlé du vide magique présent sur les lieux, cependant il n’avait pas donné de détails. Voldemort lui serra encore la main et la caressa, en soutien. Grâce au lien, il pouvait dire que le château représentait autant pour Harry que pour lui.

— Je pensais que je pourrais donner toute ma magie pour reconstruire le château, j’étais prêt à tellement de choses pour cet endroit. Puis il y a eu le vide magique et quel que soit mes efforts, il était vain. Alors j’ai regardé… J’ai regardé la magie disparaître de Poudlard. J’ai vu le plafond magique créé par Rowena Ravenclaw s’effacer.

Voldemort avait presque les images devant les yeux, comme si leurs barrières d’Occlumens étaient tombées. Il crut voir un Harry à terre, en train d’hurler et de pleurer.

— Après ça, je suis tombé en dépression. Je n’y arrivais plus, je ne savais plus faire semblant d’être bien… Et je ne sais même pas pourquoi je vous raconte ça.

Harry secoua la tête, Voldemort l’attira contre lui. La faim le tenaillait et Harry finirait par s’en rendre compte mais ça n’était pas le plus important présentement. Non, ce qui comptait, c’était de le consoler, au moins un peu.

— Tu peux tout me dire. Ce n’est pas à un vieux mage noir que tu feras peur.

Le rire sans joie d’Harry l’alarma un peu, pas assez pour qu’il revienne sur ses mots.

— On verra combien de temps vous y croyiez.

Voldemort lui frotta le dos un temps long, suffisamment pour que les ombres aient changé quand Harry s’éloigna enfin et regarda Poudlard avec une nouvelle détermination. Le mage noir le suivit sur la grande allée. Son âme sœur marchait lentement, comme pour s’imprégner des lieux, comme pour se refaire de beaux souvenirs. Cependant, Voldemort avait comme des flashs et quand Harry s’arrêta à un endroit en particulier, il vit un corps brisé, un visage serpentin couvert de sang, des yeux rouges ouverts sur le vide. Mort. L’autre Voldemort. Il le comprenait mais ne voyait aucune ressemblance entre eux, si bien qu’il se demandait comment Harry l’avait reconnu. La magie ? Il ne ressentit rien de particulier pour son homologue. Pas même de la compassion.

— Il n’avait plus rien d’humain.

Harry tourna la tête vers lui, les sourcils froncés. Le mage noir préféra jouer cartes sur table.

— Je viens de le voir à travers tes souvenirs.

— … Mes boucliers sont pourtant actifs.

— Alors je suppose que tu veux que je voie cela.

D’une manière ou d’une autre, Harry le faisait entrer dans sa vie. Gêné, le plus jeune se détourna et reprit la route. Voldemort eut encore quelques images, plus fanées dans leur contour, jusqu’à ce qu’ils se dressent devant le château et qu’il aperçoive une mer d’étudiants prêts à défendre leur chère école contre une armée d’adultes entraînée. Quel courage et folie à la fois !

— Que sommes-nous venus faire ici ?

Oui, Voldemort posait enfin la question. Il ne pensait pas que c’était pour voir Severus, actuellement en train de se charger de sa propre âme sœur. Harry semblait hésiter à présent à entrer. Peut-être était-ce bien juste pour les souvenirs…

— Je voulais voir mes frères et sœurs. Ou plutôt, ces frères et sœurs que j’aurais pu avoir.

… Encore la famille. Harry se faisait du mal en agissant de la sorte, cependant Voldemort aurait été tout aussi curieux que lui. Il hocha la tête et poussa donc le plus jeune à entrer. Il voulait en finir vite, si possible. Ses lèvres picotaient encore du baiser partagé et la faim… Il avait besoin de son âme sœur pour lui seul alors oui, il allait l’aider pour que cela vienne au plus vite.

 

 

Harry trouvait étrange de patienter dans une salle de rencontres pour les familles. Il avait pu apercevoir le plafond enchanté et l’émotion que ça avait provoqué chez lui… Il avait failli craquer. Encore. Déjà qu’il s’était fait consoler une fois par Voldemort après avoir déballé sa pathétique vie sous son nez. Bien sûr, Harry était conscient que le vampire ne se moquerait pas de lui, ses blessures étaient profondes et par le lien, Voldemort les ressentait à défaut de les comprendre. Le lien… Harry sentait son évolution. Jusque-là, il n’en avait rien perçu, jusqu’à la surprise de Voldemort face à son homologue mort. Une drôle de manière de découvrir qu’il connaîtrait les émotions du mage noir.

La porte en bois s’ouvrit sans prévenir. Harry reconnut un Alecto Carrow, plus vieux et l’air moins maniaque ou fou. Difficile à dire, il n’avait pas côtoyé assez l’homme dans son monde pour en savoir plus. Il s’écarta pour pousser deux jeunes dans la pièce… Jeunes. Harry donnait au moins seize ans au roux devant lui et quatorze à la brune. Son cœur s’affola, Voldemort posa une main étrangement rassurante sur son épaule. Harry resta assis, il n’était pas certain que ses jambes soient capables de le porter et s’efforça à sourire.

— Bonjour vous deux.

— … Bonjour.

L’aîné se plaçait en protecteur, les yeux bien plus sur Voldemort que sur lui. Chose qu’Harry comprenait, on surveillait toujours la plus grande menace. Amusant quand finalement, il était celle-ci bien plus que le vampire derrière lui et en profita pour bien détailler les deux Potter. Le garçon avait les cheveux de leur lignée, sans nul doute, en bataille, mais d’un roux virant presque au châtain clair à certains endroits. Ses yeux noisette étaient soulignés par ses taches de rousseur et ses lunettes rondes, sa peau pâle. Ses joues portaient encore des traces d’enfance mais Harry pouvait dire que ce cadet était plus grand que lui ou le serait. Quant à la fille, ses cheveux bruns avaient des reflets roux visibles, ses yeux étaient d’un vert un peu marron, loin d’être aussi saisissants que les siens. Une bouille en forme de cœur, elle lui fit penser à Ginny Weasley sans qu’il ne sache pourquoi.

— Je pense que vous savez qui je suis à cause de la Gazette du Sorcier.

La fille se concentra alors sur lui et elle acquiesça, un peu timide. Avant de trouver du courage, celui qu’elle devait avoir comme n’importe quel Gryffindor ou presque.

— Notre frère d’un autre monde. Je suis Cassie. Cassandra. Et lui, c’est Robin.

Robin qui daigna enfin le regarder et Harry le trouva un air très proche de James. Harry espérait que cela ne voulait pas dire qu’il agissait comme leur ‘père’. Sinon, il y avait toute une éducation à reprendre… Non. Severus Snape ne permettrait pas cela alors qu’il était directeur, impossible.

— Enchanté. Je suis navré de vous priver de vos cours, mais j’ai pensé que nous devions discuter rapidement. Asseyez-vous.

Il y eut de l’hésitation, du moins jusqu’à ce que la voix de Voldemort résonne. Le mage noir n’avait plus de patience, il fallait croire.

— Obéissez, nous n’avons pas que cela…

— Voldemort, s’il vous plait. Si vous les stresser, ils ne parleront pas.

Pourtant, Harry ne pouvait lui dire de partir. Le vampire lui paraissait un poil trop instable pour qu’il le permette dans une école. Voldemort s’assit à côté de lui avec grâce, Cassandra et Robin restèrent bien de l’autre côté, comme si la table entre eux pouvaient les protéger du mage noir. Harry inspira profondément. Il ne savait pas exactement pourquoi cette rencontre était importante, mais elle l’était. Alors il devait faire en sorte qu’elle se passe bien.

— J’ai vu vos parents un peu plus tôt ainsi que Sirius. Ils vont bien, au vu de la situation. Ils vous saluent et vous embrassent.

Petit mensonge, comme Harry n’avait pas signalé au couple qu’il irait à Poudlard par la suite. Cependant, il supposait que Lily aurait donné un tel message si elle l’avait su. Cassie serrait le bras de son frère, les larmes aux yeux. Robin s’efforçait de rester bien plus stoïque.

— Ils vont vraiment bien ?

— Plutôt, oui. Nous avons mangé du gâteau au chocolat ensemble. Contrairement à ce que dit le journal, ils ne sont pas à Azkaban mais au Département de Justice Magique.

Harry hésita puis en jetant un œil à Voldemort, il ajouta.

— Voldemort voulait s’assurer que je puisse les voir quand je veux, sans en souffrir.

Les deux Potter firent comme lui, mais détournèrent les yeux bien plus vite. L’aura du vampire se faisait sentir, s’accrochant vivement à la sienne. Harry nota qu’il avait faim, sans bien comprendre pourquoi puisqu’il avait grignoté du gâteau. A moins que… Oui, il semblait qu’il devait faire vite, ce qui ne voulait pas dire qu’il le pourrait.

— C’est qu’il y a pas mal de différences entre nos mondes et j’aimerai qu’on en parle un peu.

Chapter 11: 10. Etre un sauveur, être soi

Notes:

Bonjour, bonsoir !
Oui, un chapitre ^^ Je suis plutôt boosté, faut en profiter XD
(Je voudrais tellement compléter les autres fics aussi, j'espère que ça va venir -_-")
En attendant, bonne lecture, navré des fautes !
A la prochaine ^^

Chapter Text

Difficile de faire en sorte que les moldus restent loin de la zone. Il s’agissait surtout de voleurs ou de sans-abris qui n’avaient pas grand-chose à perdre d’aller dans un quartier où avait eu lieu une explosion et un incendie dû à une fuite de gaz. Ron était parfois tenté de les laisser passer simplement pour les voir dépérir, avant de se rappeler qu’il était un gentil et que les gentils ne pensaient pas comme ça. Sauf que les gentils ne sortaient pas de guerre où ils avaient failli perdre la vie trop de fois.

Ouais, sans doute qu’il exagérait. On les avait cherchés, on les avait capturés mais ils s’en étaient bien sortis. Cependant, quand dans ses cauchemars, il revoyait les Horcruxes, Ron se sentait aussi impulsif et impuissant qu’à l’époque. Le vide magique accentuait ses pensées moroses, tout comme la magie noire qu’il avait dû côtoyer malgré lui pour le bien de son pays et des siens. Peut-être n’était-il pas autant marqué que Hermione, Ginny ou Harry mais c’était là. En lui. Insidieux et parfois étouffant.

Il arrivait bien à Ron de vouloir faire du mal aux gens et cette obscurité, il ne savait pas comment la gérer. S’il était même réellement possible de vivre avec sans jamais la voir sortir. Alors il n’en parlait pas et il espérait. Comme il espérait en rejoignant Hermione qu’elle avait un début de quelque chose sur le vide qui entourait Square Grimmaurd.

— Toujours rien ?

Sa femme avait les cheveux ébouriffés, preuve qu’elle avait dû passer plus d’une fois les doigts dans sa tignasse. Elle tourna la tête vers lui, les traits tirés. Ron posa une main sur son dos en signe de soutien. Il aurait savoir faire plus, cependant il avait accepté depuis un bon moment que jamais, il ne serait au niveau intellectuel de son épouse. Harry le pouvait des fois, sur certains sujets, à sa grande surprise. Chacun ses forces. Ron savait qu’il les battrait toujours dans l’élaboration de stratégie militaire. Et cela même si ça ne lui servait à rien.

— Toujours rien. Il y a des traces de la magie d’Harry, ce qui n’est pas si étonnant puisque c’était son lieu de vie. Mais c’est comme à Poudlard, c’est comme si le vide s’en servait pour savoir où grandir.

— Ca rejoint ce que je t’ai dit une fois… Ce vide, c’est le vide qu’il y a en Harry.

Hermione se dégagea et le foudroya du regard. Ron aurait habituellement reculé mais pas cette fois. Le sujet était important et ils devaient voir en face que leur meilleur ami était un danger, malgré lui.

— Pas la peine de faire ça. Tu sais que j’ai raison.

— Harry est un peu dépressif et il se remet ! Il n’aurait jamais détruit Poudlard, Ron ! C’était chez lui ! Il rêvait de devenir professeur pour y rester !

— Quoi ?

Voilà un truc qu’il n’avait pas su. Ron les avait laissés un peu trop longtemps ensemble alors qu’il avait fui leur quête… Il y avait des secrets qui lui manquaient et il doutait qu’ils lui seraient livrés sur un plateau. Hermione ricana et se redressa.

— Quoi, tu croyais qu’il voulait vraiment faire Auror ? C’est ce que tout le monde attendait de lui, c’est tout. Même toi, tu l’attendais.

— Harry est le meilleur en défense. Bon sang, il a tué cet homme ! Bien sûr qu’il valait mieux qu’il soit formé pour défendre notre pays.

Hermione le regarda d’un air las.

— Le défendre de quoi, Ron ? Il n’y a quasiment plus d’utilisateurs de magie noire dans ce monde. Dumstrang va fermer sa branche de magie noire cette année.

— Tant mieux. Une bonne chose de faite.

Sa femme le contempla d’un air encore plus désolé. Avec aussi tellement d’amour que Ron se sentit mal à l’aise et tout chaud à l’intérieur.

— Ron… Si seulement…

Hermione ferma ses livres et les rangea dans son sac. Si seulement quoi ? Ron ne comprenait pas qu’elle ne termine pas sa phrase. Si seulement… Il comprenait ? Si seulement c’était une bonne chose ? Pourquoi ne disait-elle plus rien ? Ron la saisit à l’épaule dans l’optique de la faire parler puis… Il l’attira contre lui et recula vivement, tirant un son de surprise à son épouse. Le vide magique leur lécha les pieds, le poussant à reculer encore plus vite et ils tombèrent sur l’asphalte humide. Ron frémit alors que la sphère s’arrêtait à quelques millimètres d’eux. Il sentait sa magie être aspiré et ce fut Hermione qui lui rappela qu’il fallait qu’ils s’en aillent. Quand ils furent quelques mètres plus loin, ils purent voir des oiseaux se mettre à mourir sans en comprendre la raison.

— Il grandit encore. Comme celui de Poudlard.

— Hermione, c’est pas bon, pas bon du tout… Il faut trouver un truc.

— … Ca ne servira à rien, Ron. Sans Harry, je sais qu’on ne pourra pas les refermer.

 

 

Harry ne se rappelait pas exactement les traits de son visage quand il avait été plus jeune. Il se rappelait aussi mal de l’insouciance qu’un adolescent devait connaître à cette période de la vie. Il ne dirait pas ne pas en avoir eu mais il avait du mal à croire qu’il avait été aussi naïf. Sauf que l’on était toujours mauvais juge de soi-même, n’est-ce pas ?

— Vous n’avez pas existé dans mon monde, pour être complètement honnête. Mes parents sont morts alors que j’avais à peine plus d’un an et demi. Et j’aurais dû mourir avec eux cette nuit-là.

Harry montra sa cicatrice en forme d’éclair pour appuyer son propos. Il ressentit de la colère et de l’horreur, si vivement qu’il faillit encore se frotter le torse. Soit le lien en formation tenait à ce que tout soit trop fort, soit Voldemort était trop atteint par ce qu’il disait. Dans un cas comme dans l’autre, la conversation qu’il aurait plus tard avec le vampire serait longue et pas forcément agréable. Cassie avait l’air bien triste pour lui, Robin tentait toujours de dissimuler ce qu’il ressentait.

— Aussi, je pense que vous comprenez pourquoi j’étais curieux de vous voir. Je ne vais pas vous mentir, je ne me considère pas comme votre frère, je suis simplement conscient que c’est ce que j’aurais pu avoir. Et vous deux, vous ne devez pas me voir comme tel.

Cassie allait protester mais Harry lui fit signe d’attendre.

— Ce n’est pas que je ne veux aucun lien avec vous, c’est faux. Je veux simplement pas prendre sa place. Vous ne l’avez pas connu et vos parents ne pouvaient rien vous dire de concret sur lui, cependant il était votre frère aîné. Je ne veux pas que vous l’oubliiez sous prétexte que je suis là. Ça ne serait pas juste.

Cassie se dégonfla aussi sec, les larmes menaçaient de couler. Robin lui serrait la main comme pour tenter de la consoler tout en retorquant un poil sèchement :

— C’est noble de votre part mais un peu utopique. Comment pourrait-on ne pas l’oublier alors que l’on ne l’a jamais connu ? Je n’ai même jamais vu de photo de lui, il n’y en a pas à la maison.

Harry fronça les sourcils. C’était donc à ce point qu’ils ne savaient rien. Il supposait que Lily et James avaient voulu les protéger de ce drame mais combien de fois les squelettes bien rangés dans les placards nous retomber dessus aux moments les plus inopportuns ? Il soupira et se cala un peu plus contre son siège.

— Alors il vous sera plus facile de me voir comme un étranger à connaître que comme votre frère.

— Pas si vous êtes celui qui devra s’occuper de nous pendant les vacances scolaires.

Harry ne comprit pas pourquoi Robin disait cela. Son regard tomba par la suite sur l’écusson des Ravenclaw qui reposait sur son torse, prouvant que tous les Potter n’allaient pas à Gryffindor. Voldemort éclaira sa lanterne.

— Leurs responsables légaux sont en prison, ils sont à présent pupilles de l’état.

La magie d’Harry lui échappa aussitôt qu’il saisit toute l’implication de ces mots et s’enroula autour des deux plus jeunes comme pour les protéger.

— Bordel de merde…

— Je pensais que tu étais venu surtout pour ça.

Robin le regardait d’un nouvel œil. Moins méfiant mais un poil exaspéré. Harry se passa une main sur le visage pendant que Cassie soufflait.

— Il est notre parent maintenant ?

— Il peut l’être. Il est Lord Potter, même si c’est dans une autre dimension.

Harry repoussa dans un coin de son esprit toute la responsabilité que c’était parce qu’il n’était pas le moment de paniquer. Il reprit le contrôle de sa magie et se retrouva une nouvelle fois à lever le coude alors qu’il s’était promis à lui-même de se sevrer de cette mauvaise habitude. Comment cela avait-il pu lui passer au-dessus de la tête ? Il était évident que les deux devant lui auraient besoin d’un tuteur ! Harry avait une question sur le bout de la langue mais il se retint de la poser. Pas encore. Parce que si la réponse de Voldemort le décevait, ça allait faire des étincelles.

— Non, je n’y avais pas pensé. Encore plus alors que je ne sais pas exactement prendre soin de moi-même. Dans mon monde, je suis le parrain du fils de Remus et… il vit avec sa grand-mère. Je vais le voir mais il n’a jamais été question que je m’en occupe à plein temps.

— Remus a accepté d’avoir un enfant ?

Cassandra était toute étonnée. Harry haussa les épaules et lui expliqua que dans le contexte de la guerre civile qu’il y avait eu dans son monde, les choses n’avaient pas été calculées et que Remus avait eu du mal à être père avant de mourir.

Ils discutèrent encore une petite demi-heure, le temps de se mettre d’accord sur le fait de se revoir plus longuement la semaine prochaine. Qu’ils prendraient tous le temps de réfléchir à ce qu’ils voulaient faire quant aux vacances, la garde… Harry n’était pas naïf, il était quasiment certain que Voldemort ne serait guère ravi qu’il veuille s’occuper des jeunes Potter alors qu’ils se trouvaient à peine. Sauf que la situation leur échappait de toutes parts et Harry étant Harry… En plus d’un syndrome du sauveur, il avait simplement la chance de savoir ce que c’était d’avoir une famille.

Ce qui rendait chaque fois plus dur de repousser Lily, James et Sirius. Mais avec les plus jeunes… Harry ne savait plus qu’en penser. Ça faisait tellement de choses.

 

 

Le silence de son âme sœur serait presque pesant s’il ne le sentait pas réfléchir à plein régime tout en leur cuisinant le dîner. Voldemort était contre l’arche de séparation entre la cuisine et la salle à manger, se forçant à ne pas être dans les pattes d’Harry. Alors que tout ce qu’il voulait, c’était renouveler l’expérience de leur baiser. Ce moment où il avait craqué et où il avait pensé que le bouclier d’Harry l’arrêterait. Celui-ci s’était bien levé pour retomber dans la seconde sans qu’il ne sache exactement pourquoi. Voldemort voulait croire que c’était le lien, que son autre comprenait bien qu’il ne lui ferait pas de mal volontairement.

Cette idée lui restait puisqu’il avait pu voir à travers ses yeux et qu’il était certain qu’Harry avait ressenti ses émotions. Voldemort posa encore ses yeux rouges sur la nuque de celui-ci, plus caché par ses robes de sorcier qu’Harry avait retiré, à peine un pied dans la demeure. Voldemort avait suivi son exemple et… Rien. Alors que ça le démangeait, il restait sagement où il était.

— Allez-vous continuer à me contempler de la sorte ?

Voldemort ne savait si Harry était agacé ou non tandis qu’il le voyait verser du poivre dans sa préparation. Le plus jeune avait vraiment l’art et la manière quand il s’agissait de cuisine.

— Oui. Je suis en vacances.

Harry faillit faire tomber la salière en se tournant vers lui, surpris. Voldemort leva un sourcil.

— En vacances ?

— Tu as bien entendu. Ce n’était pas prévu mais entre le travail et toi, je te choisis toi.

Les rougeurs qui naquirent sur les joues d’Harry aiguisèrent ses canines. Le goût de son sang se répandit dans sa bouche alors qu’il venait de se blesser la langue. Voldemort se redressa lentement. Harry recula d’un pas, comme s’il avait compris qu’il avait envie – besoin – de se mettre en chasse. Le sorcier face à lui avait un très bon instinct. L’instinct de quelqu’un que l’on avait tenté de changer en proie mais qui avait prouvé être finalement le prédateur. Aussi, même si Harry reculait, Voldemort sentait – savait – qu’il n’avait pas gagné. Il suffisait que son âme sœur utilise sa magie à l’état brut pour le mettre à terre. Ou contre le mur, comme la veille.

— Je ne veux pas te blesser.

— Non, vous voulez juste un peu de sang.

L’ironie méprisante dans la voix d’Harry était palpable. Voldemort fit un pas et la magie du plus jeune lui fut de nouveau visible. Avec un tel pouvoir, il semblait qu’Harry ne puisse s’empêcher de faire de la magie accidentelle. Jusqu’où allait le contrôle de son âme sœur ?

— Oui, j’en voudrais. S’il te plait.

Sa demande parut encore surprendre son autre. Voldemort eut alors sous les yeux un homme muni d’un poignard qui ouvrait le bras d’Harry en marmonnant les paroles d’un rituel. Celui bien réel devant lui serra les poings et inspira fort.

— Ca va être… difficile. Au mieux.

Très sincèrement, Voldemort aurait été bien surpris si ça avait été facile. En cela, il chérissait le fait qu’il ait pu l’embrasser.

— A quoi a servi ton sang ?

— … A lui rendre un corps.

Harry se détourna pour ajuster le feu sous ses marmites. Voldemort essayait de ne pas s’énerver contre son homologue qui même mort, réussissait à lui mettre des bâtons dans les roues. Il reprit son approche et put poser ses mains sur les épaules de son âme sœur. Ses doigts bourdonnèrent, comme la magie de celle-ci était comme à vif. Il plongea son nez dans la tignasse noire, respira. L’odeur du plus jeune était étrange. Il y avait comme un soupçon de mort, bien qu’il ne saurait expliquer comment cela fonctionnait.

— Ceci ne servira aucun rituel, tu le sais. C’est juste une manière de nous lier un peu plus.

— Et vous allez vite en besogne.

— Nous en avons déjà parlé. Tu as admis que tu ne saurais pas plus attendre que moi.

Douce manipulation que ces mots. Voldemort savait que comprendre ne voulait pas dire pouvoir agir. Cependant, il se sentait l’impulsivité d’un Gryffindor. Son ancêtre devait l’insulter en Fourchelang. L’idée le fit sourire alors qu’Harry se détendait malgré tout dans son étreinte. Parce qu’il pouvait avoir au moins ça. Il pouvait le toucher et le sentir vivant sous ses doigts.

— Si le Tom Riddle de mon monde m’avait parlé comme ça, il aurait eu le pouvoir, sûrement… Peut-être que j’aurais été assez naïf…

Voldemort le serra un peu plus fort, un grondement lui échappa. Il ne laisserait Harry à personne, son instinct était en train de lui hurler de l’enfermer.

— Pardon, c’était maladroit.

Harry se tourna vers lui, le regard illisible. Leurs visages n’avaient jamais été aussi proches sinon lorsqu’ils s’étaient embrassés. A sa grande surprise, le plus jeune leva une main pour caresser sa joue, lentement. Voldemort resta figé, pas de surprise mais plutôt de peur que son âme sœur s’arrête. C’était son premier geste envers lui, il ne devait pas gâcher ce moment.

Les doigts coururent le long de sa mâchoire, le pouce s’attarda sur le haut de sa pommette, la dessinant avec un soin particulier. Harry lui donnait l’impression de le voir lui pour la première fois, pas juste Voldemort, pas juste une simple copie de son homologue. Comme si son âme sœur comprenait vraiment qu’ils n’étaient pas les mêmes.

— Je l’avais trouvé beau, dans sa jeunesse. Je m’étais dit qu’il aurait pu avoir le monde.

Harry avait un sourire sans joie.

— Il était déjà tellement fou à l’époque. Il avait fait son premier Horcruxe à seize ans.

Voldemort crut sentir son âme trembler. Comment pouvait-on se mutiler soi-même ainsi ? Il en avait une vague idée, sa peur de la mort lui donnait des pistes mais tout de même… Il ne pouvait y avoir que cela. Il ne pouvait pas le croire. Le pouce d’Harry traça sous son menton, manquant de caresser ses lèvres.

— Je vous crois. Vous n’êtes pas lui. Il prenait quoi qu’il arrivait, ses désirs étaient la loi. Vous n’en êtes pas là.

— Je suis tenté parfois, quand les gens se font particulièrement stupides autour de moi. Je suis néanmoins heureux que tu comprennes que je ne suis pas exactement comme lui.

Bien que ce revirement le surprenait, Voldemort l’appréciait. Comme ce contact doux sur son visage.

 

 

Le vampire avait demandé la permission. Ça, plus que tout le reste laissait comprendre qu’il avait bien quelqu’un de différent face à lui. Harry était encore surpris que le mage noir l’ait fait. Ça pouvait paraître stupide mais c’était ainsi. Harry n’avait jamais entendu ces mots de la bouche du Voldemort de son monde. Il n’y avait personne à qui il les aurait adressés. Et là, ils avaient été prononcés poliment, sans menace subtile, sans tentative de coercition réelle.

Une simple demande d’une âme sœur à son âme sœur.

Harry avait donc le droit d’y croire ? Il avait le droit de s’accaparer ce qui ne lui appartenait pas initialement ? Il ne comprenait toujours pas où les Déesses voulaient en venir, où la Mort allait avec ce choix de lui offrir un partenaire amoureux qui ne pourrait jamais se défaire de lui. Etait-ce même juste pour ce Voldemort qui n’avait aucune idée de l’être qu’il tenait dans ses bras ?

Voldemort était-il vraiment prêt à une éternité en sa compagnie, et probablement celle de la Mort, un jour ?  Harry avait tellement de questions à poser. Pourtant, ce fut celle-ci qui sortit de sa bouche :

— Puis-je t’appeler Tom ?

Chapter 12: 11. Evasion

Notes:

Bonjour, bonsoir !
Bon, là, c'est surtout eux deux mais vous me direz, c'est normal, faut qu'ils apprennent à se connaître et à s'entendre... Mais pas que ! XD
Bonne lecture, navré des fautes !
A la prochaine ^^

Chapter Text

La réponse fut un baiser qui aurait pu paraître de prime abord fugace mais seulement parce que Tom – Tom ! – lui disait oui avant de le déguster à nouveau. Harry sentit le tissu des robes du mage noir se déchirait sous ses doigts alors que le contact lui retournait la tête, l’estomac… Ca pouvait donc être aussi simple et aussi bon ? Harry ne savait s’il devait y croire et heureusement pour lui, il n’eut pas à y penser pendant plusieurs minutes.

A présent assis sur l’îlot central, le vampire entre ses cuisses, Harry cherchait à reprendre son souffle tout en observant d’un coup d’œil presque absent aux coutures déchirées. Difficile à réparer. D’où lui venait cette force ? Une main sur son cou le rappela à la réalité, d’autant que la pulpe d’un pouce dessina sa carotide battante. Harry en avait presque oublié pourquoi ils avaient eu cette ‘dispute’. Il déglutit et posa sa main sur celle de Tom.

—  On… On peut essayer après le dîner.

Une décision qu’il allait sûrement regretter, Harry ne voyait pas du tout comment il allait permettre au vampire de s’approcher vraiment de son cou. Tom croisa son regard, Harry se détendit de n’y voir aucune colère ou aucune folie.

— Je ne peux pas et ne veux pas te forcer. Je pense qu’une goutte me suffira en attendant, c’est juste… J’ai besoin de te goûter.

Harry sentit ses joues s’empourprer à cause de l’ambivalence des paroles. Il n’était pas certain de comment il saurait vivre le moment où Tom parlerait bien de plus bas. Bordel, il ne se sentait toujours pas gay, cependant le mage noir était bel et bien capable de le convertir. Parce que c’était Lord Voldemort ? Tom Marvolo Riddle ?

Parce qu’ils étaient eux ?

— Je comprends à moitié. Mais il y a des choses que tu ne sais pas et je dois débattre avec moi-même pour savoir si je dois t’en tenir au courant ou non…

Probablement que non. Harry savait combien cela valait aux yeux de Voldemort comme de Dumbledore de pouvoir vaincre la mort. Il poussa fermement le mage noir et descendit du comptoir sur lequel le vampire l’avait déposé pour qu’il y ait moins de différence de hauteur pendant leurs baisers. Tom accepta de reculer, son regard rougeoyant lui donnait encore l’impression d’être nu ou pas loin. Harry supposait qu’ils n’avaient plus qu’à dîner et ce fut avec une certaine surprise qu’il vit le plus âgé préparer la table. Harry sentait qu’il allait s’y rendre à reculons. Son sang était très bien dans ses veines…

 

 

La réticence d’Harry était dans l’air alors qu’ils terminaient le repas. Ses mains étaient de plus en plus crispées sur ses couverts, son bouclier apparaissait un peu et Voldemort sentait surtout son stress dans le lien. Son âme sœur était bien capable de fuir dans la seconde où il poserait son verre de vin et même s’il savait désormais pourquoi, le vampire avait du mal à saisir que cela puisse faire si peur à Harry. Il supposait que tout tenait justement dans ce que le jeune sorcier ne lui avait pas dit. Bien sûr, Voldemort n’était pas surpris que celui-ci ait des secrets, il en avait certainement et des inconnus à Harry puisqu’il n’était pas la simple image copiée-collée de son homologue.

Ce qui ennuyait Voldemort, c’était plutôt que ces secrets faisaient mal au plus jeune alors que les siens ne tenaient que sur ce qu’il avait fait pour atteindre son niveau politique actuel. Pots de vin, coups de pression… Les choses habituelles en soi, ce que n’importe quel politicien finissait par faire parce que des crétins pensaient avoir des informations ou du pouvoir sur lui. Comme il aimait les détromper. Voldemort avait aussi ses petits secrets sur sa naissance vampirique et quelques rituels… Cependant, il parierait que rien n’était à la hauteur de ce que cacher Harry.

Parce que définitivement, survivre à l’Avada Kedavra demandait bien trop à un simple sorcier.

Harry avait-il peur qu’il le lise dans son sang ? Impossible, même si Voldemort aurait aimé qu’il lui soit si facile d’accéder à toute l’existence de son autre. De fait, le mage noir penchait plutôt sur le fait que le plus jeune craignait que son sang soit dangereux pour une raison quelconque. Ou de façon plus terre à terre, Harry appréhendait parce qu’il pensait que le vampire ne saurait pas s’arrêter. Voldemort pouvait s’avouer une chose en son for intérieur : si cela était possible, oui, il se nourrirait à jamais d’Harry. Aller travailler, rendre le pays plus grand… Tout cela semblait parfaitement inintéressant contre l’idée d’être une sangsue définitivement attachée à son âme sœur. En fait, Harry avait raison de se méfier. Voldemort l’attendait depuis trop longtemps pour être un tant soit peu raisonnable.

— Tu vas finir ce verre de vin ?

Voldemort reprit conscience. Dans le lien, l’irritation d’Harry était comme des coups d’ongles essayant de couper du verre.

— Je ne pense pas qu’il soit nécessaire.

Voldemort déposa lentement sa coupe sur la nappe à carreaux. Il s’était demandé d’où elle venait avant de se dire qu’elle avait son charme dans cette maison de campagne. Sa main vogua ensuite vers le poing serré de son compagnon et il frotta les bosses de ses phalanges crispées.

— Je ne vais pas te tuer, Harry.

Le mage noir supposait que le plus jeune avait besoin de l’entendre. Le rire sans joie d’Harry lui fit lever un sourcil, encore une fois. Il ne s’habituerait pas à cela et il comptait changer la donne plus tôt que tard. Il n’était pas question que son âme sœur soit autre chose qu’heureuse.

— Peut-être que c’est moi qui vais te tuer.

— Tu n’as pas envie de le faire.

— Rien à voir avec l’envie, Tom.

Voldemort eut comme un nouveau frisson à entendre ce prénom. Encore incapable d’expliquer ce qu’il lui faisait ressentir, il n’avait cependant pu dire non à la demande d’Harry. Déjà parce qu’elle était censée et en plus parce qu’il ne se voyait pas trouver un autre prénom auquel répondre. Il était Tom Riddle, tout à la fin. Qu’il le veuille ou non et il le reconnaissait enfin après avoir tenté de s’en éloigner autant. Il réussit à attraper les doigts d’Harry et les massa.

— Tu es conscient que cela ne suffit pas pour t’expliquer.

Harry ne le regardait qu’à peine, son index libre traçait des lignes sur la nappe, suivant les carrés formés dans le tissu. Le soupir de son âme sœur fut long et profond, comme le calme qui les environnait si l’on ignorait son horloge qui battait son rythme régulier et indolent. Puis Harry se dégagea de sa poigne, se leva en le fixant. Son aura se déploya, pour prendre encore cette forme de dragon gigantesque. Cependant, cette fois, Voldemort remarqua un détail qu’il avait manqué lors de sa première apparition, alors qu’il avait été bien trop concentré sur son âme sœur.

Le dragon n’avait pas de corps véritable, il n’était qu’un gigantesque squelette avec des morceau de membranes çà et là. Son ventre n’existait pas, laissant place à toutes les côtes de sa cage thoracique et sur les os, la magie dansait comme pour lui donner une peau écailleuse. Ses crocs étaient si visibles que Voldemort aurait pu le croire réel et d’une certaine manière l’était-il ce Magyar à pointes…

— Je suis le Maître de la Mort.

 

 

Les couloirs d’Azkaban ne semblaient pas changer d’un monde à l’autre et Harry n’aurait pas cru mettre les pieds sur cette île oubliée par les Déesses de sitôt. Ici plus que n’importe où dans le Royaume-Uni magique, sa puissance était présente. La Mort régnait et lui avec elle. Incapable d’empêcher sa magie de s’insinuer dans toute la bâtisse, Harry la laissait cavaler librement dans les lourds murs de pierre humides à l’extérieur, trop sec à l’intérieur.

Les détenus étaient silencieux dans leurs cellules. A son arrivée, Harry avait bien fait comprendre aux Détraqueurs de s’en aller plus loin. Leur pouvoir insidieux serait bien capable de lui faire perdre le contrôle, or c’était bien la dernière chose dont ils avaient besoin alors qu’on venait de les prévenir de l’évasion de plusieurs membres de l’Ordre du Phénix.

Harry trouvait ce comique de répétition absolument absurde. A la fin, cette fameuse prison n’était qu’un gruyère et savoir Albus Dumbledore libre alors qu’il était ici, dans ce monde, ne le rassurait guère. L’homme savait le manipuler, Harry détestait ce fait mais il devait l’affronter. Après tout, ne jouait-il pas l’âme sœur de Voldemort, comme le vieux fou l’avait voulu ?

— Je ne vois pas pourquoi nous perdons notre temps à visiter une cellule vide.

La colère de Voldemort faisait vibrer le lien entre eux si bien qu’Harry ne percevait pas du tout ce qu’avait pu ressentir le vampire à son annonce. Il avait à peine pu capter de l’incrédulité avant que le message ne leur parvienne sur Azkaban. Avec un peu de recul, Harry pourrait être contrarié que Dumbledore réussisse à passer avant ses révélations. Cependant, il savait comme le mage noir combien le vieil homme pouvait être dangereux.

— Je suis sûr qu’il m’a laissé quelque chose pour me narguer. Nous jouons depuis si longtemps au chat et à la souris.

— … Et qui est le chat ?

Voldemort posa un regard aussi vibrant que le lien sur lui et Harry faillit en sourire. Bien sûr que Tom n’admettrait jamais être une proie, ce qui ne changeait rien à la situation. Yaxley et Bellatrix Lestrange attendaient à côté de la pièce et s’inclinèrent rapidement devant eux. Harry comprenait qu’ils soient si dociles, le mélange de leurs deux auras devait être oppressant et cela même si l’énergie d’Harry ne faisait que courir dans la pierre.

Harry tiqua en voyant les dessins sur les murs. Tom avait eu raison de penser qu’il y aurait un message. Il entra tandis que le vampire posait des questions à ses partisans pour plus de précisions. Distrait, Harry n’écoutait pas les réponses, suivant les gribouillis de Dumbledore. L’homme n’était pas un artiste, bien sûr sauf qu’Harry reconnaîtrait Fumseck à chaque tour.

Après la mort du Dumbledore de son monde, Harry avait revu le phénix une dernière fois, bien après que celui-ci ait chanté pour faire savoir sa tristesse de perdre son… propriétaire ? Le phénix l’avait regardé avec une gravité qui l’avait laissé perplexe et Harry s’était fait ouvrir la main quand il l’avait tendu vers l’oiseau de feu. A sa grande surprise, il avait cru ressentir de la créature une sorte de mépris intense. Pourtant, Fumseck avait pleuré sur la plaie qu’il avait lui-même ouverte et avait fait par la même occasion disparaître les traces de magie noire qui avaient été là. Le ‘Je ne dois pas dire de mensonges’ avait disparu. Comme un dernier cadeau. Fumseck avait disparu dans la nuit et Harry avait espéré qu’un jour, il irait mieux.

Avant de comprendre pourquoi il ne pourrait plus s’entendre avec le phénix, représentant la résurrection. La Mort ne permettait à personne de revenir de son royaume et Harry… Oh oui, Harry était d’accord avec cette politique. Les morts lui appartenaient et rien ne pourrait le faire changer d’avis à ce propos. Harry ne savait pas pourquoi, d’où lui venait cette assurance et cette possessivité. Elle s’était ancrée en lui et elle ne le laissait plus. Quand il voyait un cadavre, il n’était pas horrifié. Il voyait un autre habitant pour son royaume. Un royaume dans lequel il n’avait encore jamais mis les pieds. Douce ironie…

— Je ne vois pas ce que vient faire son satané phénix dans l’équation.

—… Sais-tu, Tom, que c’est une plume de Fumseck qu’il y a dans ta baguette ? Cette même baguette a une sœur qui serait probablement tombée dans les mains de mon homologue. Comme cela s’est passé dans mon monde.

Harry rit doucement en voyant l’air constipé de Voldemort à cette nouvelle et revint aux dessins.

— C’est aussi pour cela que Dumbledore se croit au-dessus de toi. Parce que sans lui, tu n’aurais pas un tel accès à ta magie…

— Ridicule. Ce n’est pas parce que le phénix a décidé d’être son familier que cela lui donne un contrôle sur moi.

Harry se tourna vers le vampire et hocha la tête.

— Tu as compris ce qu’il essaie de dire ?

— … Non.

Harry n’en fut pas surpris. Lire les plans de Dumbledore n’était pas une mince affaire même si pour le coup, cela lui semblait limpide. Etait-ce parce qu’il avait l’habitude de ses combines ? Parce qu’il avait vu tout l’envers du décor ? Harry se passa une main dans les cheveux.

— Il a déjà compris ce que je t’ai dit plus tôt. La question est comment il a pu lui venir à l’idée que j’étais aussi Lord Peverell, je ne l’ai pas prononcé lorsque je me suis présenté ce jour-là…

Mais il avait dit être mort de la main du Voldemort de son monde. Harry avait donné des pistes sans se rendre compte que cela en disait déjà bien trop sur lui quand l’on savait quoi chercher. Exactement ce que Dumbledore savait faire puisque les Reliques de la Mort était une réalité pour le vieil homme, pas un simple mythe.

— Tu es vraiment…

— Un phénix est sorte de mort qui revient à la vie. Un vampire est catégorisé en général comme un mort vivant de sang. Quant à moi… C’est difficile à dire.

Harry recula pour voir l’ensemble des dessins.

— Il pense pouvoir me tuer en utilisant Fumseck.

Le vampire près de lui se saisit de son bras et Harry plongea son regard dans les orbes rouges. Il y lisait un tel mélange de sentiments qui craquaient dans le lien que cela lui coupa le souffle quelques secondes. Lui rappelant d’une certaine manière que Voldemort avait toujours été le plus émotif d’eux deux et cela même alors qu’il menaçait de perdre le contrôle de lui assez souvent depuis son arrivée dans ce monde.

— Te tuer ?

— Un Avada Kedavra ne peut pas m’abattre. Bien sûr, il y a pleins d’autres sorts à lancer, cependant la puissance de mon bouclier empêche de penser qu’ils pourraient m’atteindre. Il ne reste plus que d’obscurs rituels pour cela. Et je meurs, personne ne serait étonné de te voir t’éteindre à ton tour.

Voldemort serrait son bras presque trop fort, cependant Harry le laissait faire. Il devinait que le vampire avait besoin de le sentir chaud et vivant sous ses doigts.

— Son but a toujours été de me tuer et il veut donc passer par toi.

— Exact. Un plan alambiqué mais digne de Dumbledore. Je pense qu’il souhaitait que tu en finisses toi-même avec l’existence. Tes actions l’ont sans doute mené à vouloir te punir et je suis là. Sauf que son problème repose désormais dans le fait que je sois très difficile à tuer.

— Difficile… Pas impossible.

Harry jeta un œil vers la sortie de la cellule où les deux Chevaliers en attente ne perdaient pas une miette de leur conversation. Le regard de Voldemort suivit le sien et le vampire le relâcha lentement, sans pour autant mettre de distance entre eux.

— Nettoyez les murs et qu’aucun de vous ne parle de tout cela, compris ?

— Oui, Milord.

Harry n’avait pas de doute sur Bellatrix. Mais Yaxley… Il sortit de la cellule et se mit à refaire les couloirs pour sortir de la prison, Voldemort sur ses talons. Il allait laisser les choses ainsi. Il valait mieux être conscient d’un espion qu’en chercher un autre, si c’était bien cet homme. C’était encore à découvrir. Son esprit vola vers Severus et Harry serra les poings. Il espérait de tout cœur que ce ne serait pas le potionniste cette fois. Pourtant, c’était possible à cause de Sirius…

— Je retournerai voir les Potter demain. Il ne faut pas les perdre.

— Ils ne sont plus au Ministère, je les ai faits déplacer.

Harry n’en fut pas surpris, bien sûr que Voldemort bougeait ses propres pions sans forcément le lui dire. Il hocha la tête et inspira profondément lorsqu’il fut hors des murs d’Azkaban. Les vagues frappaient les pentes avinées avec pertes et fracas, comme si elles voulaient engloutir ces lieux.

« Maître de la Mort. »

Entendre Voldemort murmurer en Fourchelang dans son dos le fit frémir et Harry faillit l’étouffer avec sa magie qui prenait encore du temps à lui revenir. Il inspira encore, les yeux sur les rares étoiles apparentes parmi les rideaux gris de nuages parsemant le ciel. Puis il tendit la main vers Voldemort, vers Tom. Le vampire s’en saisit et les fit transplaner loin du caillou inhospitalier.

 

 

Le silence de son âme sœur était assez particulier à cette heure. Voldemort devinait les multiples rouages qui tournaient dans cette petite cervelle alors que le lien ne laissait pourtant rien transparaître. Il aurait presque pu se sentir seul, mais la conscience chaude d’Harry était là, à l’autre bout. En plus d’entendre sa respiration, de sentir son corps vivant sous ses doigts.

Parce que non, il ne l’avait pas lâché quand ils étaient revenus chez eux. Voldemort n’avait pas perdu sa faculté à penser mais l’instinct lui ordonner de tenir son compagnon et d’anéantir toute menace. Bien sûr, il trouvait cela énorme que Dumbledore ait envie de tuer Harry alors qu’il l’avait fait venir lui-même d’une autre dimension. Cependant, que le vieil homme puisse avoir envie de le punir d’être une épine dans son pied depuis plus de vingt ans… Oui, ça aurait du sens. Après que l’homme ait sacrifié sa propre âme sœur pour le bien du monde, on l’avait vu en héros. Qui était capable de rejeter son autre à ce point, si ce n’était le grand Albus Dumbledore ?

— Pourquoi nous prévient-il de son plan ?

C’était surtout cette question qui tournait dans son esprit. Harry paraissait toujours lointain alors il le secoua un peu. Voldemort voulait son avis, son âme sœur comprenait bien mieux le vieil homme que lui. Un avantage horrible à son sens, à exploiter malgré tout.

— Parce qu’il veut que l’on tombe dans son piège. C’était comme la prophétie dans mon monde, c’est parce que Voldemort y a cru qu’elle s’est réalisée.

— Donc, c’est parce que nous croyons que tu peux mourir que tu mourras ?

Harry eut un rire et acquiesça avant de le regarder. Voldemort eut soudain encore plus soif du plus jeune à cause de la lumière dans ses yeux verts. Il tendit la main pour lui attraper la nuque, Harry s’en saisit et la serra comme pour le rassurer. Voldemort faillit en grogner.

— Sauf que je sais que c’est impossible et c’est pour cela qu’il a déjà perdu, Tom.

Chapter 13: 12. A âme ouverte

Notes:

Bonjour, bonsoir !
Il a eu un peu de mal à sortir celui-là... Mais après, je me suis rappelé que quand même, je voulais faire une fic "rapide" et donc que ça pouvait aller un peu plus vite que d'habitude.
Mais pas trop non plus XDDD
Bref, bonne lecture, navrée des fautes !
A la prochaine ^^

PS : petit rappel, en gras, c'est ce qu'il se passe dans le monde originel d'Harry.

Chapter Text

Il y avait une telle finalité dans la voix de son âme sœur ainsi qu’une telle assurance tranquille que Voldemort se sentit désarçonné. Lui qui avait toujours eu peur de la mort avait l’impression qu’Harry se moquait de sa proximité. Le jeune sorcier s’assit dans le canapé en velours noir, le vampire le suivit, serrant toujours sa main. Le tic-tac de l’horloge prit la place dans le silence qui venait de naître entre eux, alors que Voldemort attendait davantage d’explications. Bien qu’il pouvait déjà faire une supposition et voir si le plus jeune y répondrait.

Pourtant, au lieu de chercher à lui tirer les véracrasses du nez, Voldemort porta la main d’Harry à ses lèvres, attirant de nouveau pleinement l’attention du maître de la Mort sur lui. Le pouls de celui-ci augmenta contre son propre poignet alors qu’il déposait plusieurs baisers sur la peau un peu sèche. Une preuve qu’Harry ne prenait pas bien soin de lui et que c’était sans doute au vampire de lui apprendre à le faire. Il remonta vers les doigts du sorcier, sentant son regard incandescent sur son visage, comme si les orbes verts seraient capables de lui faire prendre feu. Il sépara l’index des autres doigts et il mit ses yeux dans ceux d’Harry quand il le mordilla franchement, l’épiderme menaçant de lâcher sous le tranchant de ses canines.

— Allez-y…

Le souffle d’Harry était plus court, ses pupilles légèrement dilatées. Voldemort mordilla encore, prenant le temps autant de saisir la réponse que de voir si Harry allait se rétracter. Le jeune sorcier ne bougea guère, il semblait même le défier de poursuivre.

Sa canine coupa la peau, l’explosion gustative naquit dès que la goutte de sang entra en contact avec ses papilles. Voldemort en eut le souffle coupé et pas simplement parce que c’était le sang de sa nouvelle âme-sœur. Le goût, oh ce goût quasi indescriptible. Comme si Harry était bien plus vieux que ce qu’il laissait voir, cette saveur ‘ancienne’, Voldemort n’avait pas de mot pour la traduire. Même le Fourchelang ne l’aiderait pas mais s’il devait absolument trouver le moyen de le décrire, ce serait comme boire un vin capiteux si vieux, au bouquet voluptueux, sauvage et pourtant sage…

— Tom… Tom !

Voldemort cligna plusieurs fois des yeux, comme ivre. Harry récupéra vivement sa main, les joues rouges, un air plus méfiant sur le visage. Voldemort se sentit dépossédé et le vampire en lui aurait pu s’irriter s’il n’avait pas été si… soûl ?

— Bon sang, est-ce que ça va ?

— … Très bon sang, effectivement.

Voldemort ne put s’empêcher d’avoir un sourire heureux et satisfait qui fit lever un sourcil à son âme sœur.

— Est-ce censé me faire rire ?

— Non, t’assurer plutôt que je n’ai rien goûté de meilleur que ta personne.

Harry réussit à rougir un peu plus, fascinant le vampire étourdi qu’il était. Voldemort se rapprocha, attira son âme sœur contre lui. Légèrement malmené, le jeune sorcier se débattit un peu, ce qui ne changea rien. Il finit bel et bien sur ses cuisses et Voldemort glissa son nez dans le cou d’Harry. Sa langue cueillit une goutte de sueur, logé non loin de cette carotide battante, rendant le parfum du plus jeune encore plus obsédant.

— Arrêtez…

— Je ne ferai rien.

Même si ses canines lui faisaient mal et que le désir pourrait assombrir son mental. L’idée de faire mal à Harry tenait les rênes de la créature en lui. Il inspira encore, le bout de son nez courut le long de la peau fine. Harry en émit un son assez incongru pour qu’il relève la tête. Il le vit les yeux clos, les lèvres entrouvertes. Voldemort fondit sur elles et l’embrassa, pressant un peu plus son âme sœur contre lui. Il voulait être encore plus ivre de lui, fondre totalement dans cet être… Il y arriverait un jour.

 

 

Harry se sentait un peu étrange. Comme empli d’une étrange euphorie, un état qui lui était plutôt inconnu, si bien qu’il se raccrochait à la seule chose qui lui était réelle à cette heure. Ou plutôt personne. Tom était actuellement son matelas, sans qu’il ne se souvienne exactement de comment ils avaient fini dans cette position, lui allongé sur le vampire. A sa grande surprise, ils étaient restés chastes. Certes, les mains de Tom étaient sur la peau de son dos mais son pantalon n’avait pas bougé et la créature n’avait pas réclamé plus de sang. Pour le moment. L’expression du mage noir lui revint facilement, le choc à cette goutte de sang. Harry se demandait presque quel goût il pouvait avoir. Mais pas assez de curiosité pour demander. Encore plus alors qu’il se sentait si bien pour une fois.

Ca commençait à être difficile de dire qu’il n’était pas gay… Ils s’étaient longuement embrassés, Harry en avait conscience. Il était donc bi ? Depuis quand ? A moins que ça marchait parce que c’était Tom Riddle, Aka Lord Voldemort. Ouais, en vrai, c’était sûrement un truc comme ça.

— On a perdu de vue ce qu’on disait…

— En effet. Donc, tu as un moyen de mettre à terre Dumbledore.

Harry se força à se redresser. Son genou finit entre les cuisses de Tom pour le soutenir et il ne put s’empêcher d’admirer le vampire allongé et alangui sous lui. Ca allait vite pour son petit cœur fragile. Il inspira pour se remettre les idées en place à défaut de pouvoir se jeter de l’eau gelée à la figure.

— Oui. Je pense qu’il ne va pas me laisser d’autres choix que le tuer moi-même.

Le regard de Tom changea, un poil plus pénétrant. Ses mains serrèrent sa taille, mais Harry apprécia. Il avait presque envie d’en garder une marque.

— Pour l’avoir déjà affronté, je sais qu’il est assez puissant, Harry.

— Oh, j’en suis conscient. Cependant, en plus d’avoir plus d’un tour dans mon sac…

Harry hésita, cependant il devait aussi mettre le vampire à l’épreuve. Il devait voir cela pouvait réellement marcher.

— Puisque je suis immortel.

Harry lut plus de scepticisme que de surprise dans le regard de Tom. Cela l’amusa malgré lui et il se leva souplement. Il valait mieux qu’il mette un peu d’espace entre eux. D’autant qu’il avait l’impression de céder un peu trop facilement. Il jeta un œil à son index, qui ne portait aucune trace. Le vampire faisait cela bien. Il avait besoin d’un verre… Sauf que ce serait trop facile. Harry ouvrit donc la porte d’entrée et se tourna vers le mage noir.

— Allons marcher un peu.

Tom se leva à son tour et le rejoignit. Cela lui fut étrange qu’ils sortent main dans la main, cependant il n’essaya pas de se dégager. Il se sentait presque normal, comme un adolescent qui vivait ses premiers émois. Une insulte envers son ex petite-amie mais Ginny n’avait jamais agité son cœur à ce point. Qu’on lui pardonne pour ça.

La campagne anglaise était calme, sans lumière dans le coin. Ils marchaient dans les herbes folles, ployant sous la brise assez forte venant de la mer. Ils ne devaient pas en être si loin, Harry sentait le sel dans le vent. Il aurait pu avoir froid mais le vampire avait couvert ses épaules d’une cape avant qu’ils ne soient trop éloignés de la maison. Harry ferma les yeux quelques secondes. En se concentrant, il sentait le vide magique qui l’appelait. Sauf que comme à Poudlard, Harry ne savait qu’en faire.

— Comment es-tu devenu le Maître de la Mort ?

— Amusant que tu poses la question alors que tu hésites à me croire.

Harry rouvrit les yeux pour contempler l’horizon. La main de Tom quitta la sienne, cependant elle glissa le long de son dos, s’accrocha à sa taille. Harry se fit attirer contre le corps puissant du vampire. Il fronça un peu les sourcils à être malmené de la sorte. Ca devrait le déranger. Sauf que non.

— Je t’écoute.

— L’histoire des trois frères est vraie. Les Peverell ont réellement rencontré la Mort et elle leur a bien laissé trois artefacts qui, combinés ensemble, font de leur détenteur le Maître de la Mort. Je n’ai pas cherché à les obtenir. La cape d’invisibilité à toujours été dans la famille Potter. La pierre de Résurrection était dans la famille de Voldemort et la baguette de Sureau a voyagé de main en main. Tu connais ces derniers détenteurs. Gellert Grindelwald. Albus Dumbledore. Ajoute Draco Malfoy dans mon monde et enfin moi.

Harry leva le nez pour regarder le ciel. Les étoiles étaient bien présentes malgré des filets de nuages fins et allongés. Ce monde ne lui semblait réel que parce que Tom l’était dans son dos.

— Je n’avais pas prévu de les réunir. Je n’ai pas cherché l’immortalité. Au contraire, quand j’ai affronté Voldemort, quand je me suis présenté devant lui pour qu’il me tue, je pensais réellement que c’était terminé. Que les autres devraient finir le travail sans moi. Sauf que j’ai pu revenir.

— Ce qui ne veut pas dire que tu pourras revenir encore une fois. Rien ne te prouve que tu es bien…

— J’ai eu cinq ans pour faire des recherches, Tom. Ce n’est pas une idée qui m’est venu d’un conte. Mon cœur bat, cela ne change rien au fait que je suis la Mort et qu’elle est moi. Je suis conscient de chaque mort, du moment où l’un d’eux passe dans mon royaume.

Harry se tourna et pour regarder le mage noir dans les yeux. Il y avait toujours une certaine perplexité mais Tom semblait plus proche de le croire. Harry en eut un rire sans joie.

— Tu as besoin de preuves ? Ca pourrait ne pas te plaire.

Harry avait envie de démontrer son pouvoir de manière un peu brutale. Il avait toujours eu envie… C’était compliqué pour lui de cacher cette part de lui dans son monde, où les morts avaient tant tendance à venir danser autour de lui. Pas mal de fantômes de Poudlard avait osé élire domicile au Square Grimmaurd. Ils avaient attendu quelque chose de lui, d’encore si difficile pour Harry à accepter. Qu’une âme veuille être contrainte à rejoindre son royaume l’ennuyait. Il n’avait pas l’impression d’être un bourreau, pas plus que la Mort en tout cas.

Même s’il arrivait bien des choses de l’autre côté, dont Harry n’admettrait rien. C’était ses secrets les mieux gardés. Son royaume n’avait à se dévoiler à quiconque. Même à Tom, il n’était pas réellement prêt à en parler.

— Je suis trop curieux quand il s’agit de toi. Prouve-moi tout ça, Harry.

Oh, Harry avait envie de rire. Tom ne se doutait absolument pas de ce qu’il demandait. Il pensait qu’être un puissant mage noir le protégeait sans doute. Ou leur lien. Et d’une certaine façon, le vampire avait raison de se reposer sur le lien. Harry agrippa les tissus de la robe du plus âgé, les yeux dans les siens. Il se permit un sourire, qui devait paraître bancal ou bien étrange, il ne saurait le dire. Ca allait lui faire du bien de faire de la magie nécromantique… Pour lui, c’était surtout en cela que Tom ne savait pas ce qu’il faisait. Harry s’empêchait d’être la mort. L’alcool avait aidé par l’oubli…

— Puisque tu es sûr de toi… Je ne te ferai pas mal.

Non, pas du tout. Après tout, Tom lui laissait une certaine latitude pour assouvir sa propre curiosité. Harry enfonça ses mains dans la poitrine du vampire, entendit son hoquet incrédule alors que le mage noir devait se rendre compte d’à quel point il était subitement à sa merci. Incapable de bouger, Tom ne pouvait que contempler les mains d’Harry disparaître en lui sans pour autant réellement les sentir. Du moins jusqu’à ce qu’Harry caresse son âme du bout de l’index.

— Voilà ce qui est le plus à moi en toi.

Que Tom soit son âme sœur ou non. Harry suivit de ce même doigt le lien d’âme qui les reliait, encore un peu fragile mais néanmoins assez puissant pour qu’il sente les vives émotions qui traversaient le vampire. Surprise et incrédulité les premières secondes, puis de la peur preuve s’il en était que Tom avait bien conscience qu’il était bien impuissant face à ce qu’il se passait là. Puis de la révérence, une sorte d’émerveillement alors que les pouces d’Harry s’attardaient sur son âme. Harry lui-même constatait qu’il aimait plutôt faire cela et il découvrait par la même occasion que l’âme du vampire n’avait rien à voir avec celle du Voldemort de son monde. Quand il l’avait touché à la gare, il avait ressenti une rugosité… Toute l’usure de celle-ci à cause des différents Horcruxes.

Donc c’était cela une âme pleine et entière. Reliée à la sienne. Tom gémit au-dessus de lui. Harry se rapprocha et dans un élan incompréhensible pour lui, il se pencha encore et déposa un baiser sur ce qui serait pour potentiellement l’éternité une présence et un être aimé à ses côtés. Il sentit tout le frisson qui parcourut le mage noir et recula pour le contempler, un poil inquiet. En avait-il trop fait ? Tom avait les yeux vitreux, si bien qu’il retira lentement ses mains…

— Tom ?

« Par Salazar… »

Harry leva un sourcil face au Fourchelang, qu’il n’avait pas prévu d’entendre à cette heure. Tom laissa son front tomber dans ses cheveux, obligeant Harry à supporter une partie de son poids. Ils vacillèrent un peu avant que le Maître de la Mort ne sache bien les garder en équilibre, toujours perplexe. Bien capable de voir l’âme de Tom, il savait n’y avoir causé aucun dommage alors…

« Je n’avais jamais joui aussi vite de toute ma vie… »

Harry se sentit ridiculement rougir alors que le mage noir confessait cela en pensant qu’Harry ne devait comprendre les sifflements. Il garda sa main sur le dos de Tom en hésitant sur la démarche à suivre. Sauf qu’il finirait forcément par se dénoncer à un moment ou un autre, aussi souffla-t-il.

« Je ne pensais pas que ce serait le résultat, je ne m’étais jamais permis de toucher une âme ainsi, auparavant. »

Une nouvelle fois, de la surprise déferla dans le lien, suivie cette fois d’une joie euphorique… Et d’une jalousie possessive.

« Et j’escompte que tu n’embrasses aucune autre âme que la mienne ainsi. »

Harry roula les yeux face au ton catégorique et arrogant. Ça ressemblait déjà plus à Tom Riddle de s’exprimer ainsi. Le vampire fit un geste négligent de la main, se redressa. Ils se regardèrent de nouveaux dans les yeux, échangeant silencieusement quelque chose sur lequel Harry ne saurait mettre le doigt pour l’instant. Il recula de deux pas, un peu mal à l’aise finalement. Tom ne retint qu’une de ses mains, comme si rompre complètement le contact pourrait lui faire mal.

— Ainsi donc, cela te sera aussi facile de le tuer. Cependant, il nous faut un plan.

Harry devait admettre que c’était vrai. Ainsi se mirent-ils à comploter ensemble au cœur de la nuit.

 

 

Le jour avait beau brillé sur leur monde, Hermione avait l’impression de voir leurs derniers jours arriver, aussi sinistre que ses pensées puissent paraître. Devant une tasse de thé forte, une chose qu’elle devrait éviter parce qu’elle manquait de sommeil, elle réfléchissait en vain à ce qu’elle devait faire pour enrayer leur problème actuel. Ron, en face d’elle, s’occupait de leur fille, leur jolie princesse qui pourrait se retrouver sans avenir si elle ne trouvait pas de solutions. Hermione se frotta les yeux une fois de plus. Que ratait-elle ? Elle passait forcément à côté de quelque chose. Elle n’avait qu’une certitude…

— Harry n’est pas mort.

Ron tourna immédiatement la tête vers sa femme. Irrité de la voir dans un tel état. Elle devrait se ménager mais il était bien incapable de l’empêcher d’agir. Hermione ne se laissait dicter sa conduite par personne depuis qu’elle avait compris que peu de gens pouvait se targuer de pouvoir avoir son niveau intellectuel. Pas par arrogance mais parce qu’ils étaient dans une situation d’urgence et que personne n’avait démontré pouvoir réfléchir plus vite qu’elle sur le sujet.

— Comment ça, Harry est vivant ? La maison a brûlé, on n’a pas pu inspecter l’intérieur à cause du vide. Alors je ne vois pas ce qui te fait dire ça alors qu’il n’ait pas réapparu depuis des jours, Mione.

— Ginny et ton père sont toujours soumis à leurs dettes de vie envers lui.

Le rouquin se redressa un peu plus sur sa chaise, un peu perdu…

— Mais depuis quand…

— Ginny a la sienne depuis la fin de sa première année mais comme elle était mineure, la dette était à tes parents. Puis ton père, c’est à cause de Nagini…

Ron pâlit à ce souvenir. Il n’oublierait jamais ce Noël de sa cinquième année quand il avait failli perdre son paternel à cause du serpent de Voldemort. Cependant, il n’avait pas cru que des membres de sa famille auraient des dettes de vie…

— Ils ne me l’ont pas dit.

Hermione but une longue gorgée de son thé, haussa les épaules.

— A raison. Tu en aurais parlé à Harry pour qu’il les annule. Sauf qu’une dette de vie ne s’annule pas comme ça.

Ron sentit la colère monter d’un cran en lui et cela même si sa femme avait raison. Il aurait forcément demandé – ordonné – que ces dettes soient oubliées. Les Weasley en avaient bien assez fait pour Harry Potter ! Sauf que non, finalement, ça ne suffisait pas. La magie ne laissait rien s’oublier. Il se concentra pour essuyer la bouche de sa fille après sa dernière cuillère de purée.

— OK, donc monsieur est vivant mais il fait le mort. Génial.

— Ne sois pas comme ça, Harry ne ferait pas ça.

— Arrête de le défendre contre vents et marées, Mione. Harry a changé. Je suis sûr que c’est un mage noir, maintenant.

— … Et même si c’en était un, où est le problème ? A-t-il fait du mal à quelqu’un ?

Ron regarda son épouse avec incrédulité. Depuis quand défendait-elle les mages noirs ? Hermione le contempla à son tour avec une telle déception qu’il crut prendre un coup au plexus.

— Alors c’est ça ? Parce qu’Harry n’a pas réussi à s’en sortir aussi bien que nous avec tout ce qu’il a perdu, tu le condamnes.

— Non mais la magie noire… C’est peut-être ça qui a créé ces vides magiques, Mione !

Sa femme partit de la cuisine sans l’écouter davantage. Ron sut qu’il avait merdé et commença à chercher une solution. Il pouvait en trouver lui aussi. Il lui fallait juste un peu de temps.

Chapter 14: 13. Se désirer

Notes:

Bonjour, bonsoir !
Autant pour la rapidité si je me mets à écrire des chapitres comme ça. Cependant, il est un peu nécessaire et puis j'avais envie de torturer un peu XDD
Ca n'aide pas. Et je ne sais pas comment sera le prochain chapitre, les persos ne m'aident pas non plus XDD
Bon, bonne lecture à vous ! Navré des fautes ^^"

PS : remerciez Pebbl_e, c'est à cause de lui, elle, que j'ai eu envie de faire ce chapitre si vite ^^

Chapter Text

Voldemort trouvait son lit bien vide pendant qu’il contemplait le plafond de sa chambre, perdu dans ses pensées. A peine avait-il pris la peine de se changer alors qu’il ne cessait de réfléchir à ce qu’il avait appris cette nuit. Il posa une main sur son torse, sentit son cœur battre contre sa paume. Sauf que ce qu’il ressentait vraiment, c’était le toucher d’Harry sur son âme. La sensation de son baiser était encore là, cette jouissance qu’il avait vécu à cause de ses lèvres contre… Il en trembla légèrement, inspira pour ne pas se mettre à bander comme un adolescent.

En soi, la preuve que lui avait donné Harry ne semblait pas spectaculaire mais Voldemort s’en trouvait certainement changé. Le Maître de la Mort existait et c’était son âme sœur. Une partie de lui se pensait incroyablement chanceux, une autre craignait néanmoins ce que pouvait faire le jeune sorcier. Difficile pour lui d’agir autrement, sa peur de la mort l’avait poussé à devenir un vampire dans l’espoir de lui échapper le plus longtemps possible. Sauf qu’à présent, il était littéralement lié avec son maître et que pour rien au monde, il ne détruirait ce lien. Les Déesses et même la Mort lui donnaient une seconde chance, Voldemort ne la cèderait donc pas.

Et puis, il devait avouer se sentir honoré que les divinités et autres entités bien supérieures à lui pensent qu’il méritait un être hors du commun comme Harry. Cela le rendait arrogant et humble à la fois. Voldemort se caressa le torse et regarda le mur qui le séparait du jeune sorcier.

Quand ils étaient rentrés, Harry avait remis un peu de distance entre eux, à sa légère déception. Tout en Voldemort réclamait qu’ils restent collés, à commencer par son désir et son envie de sang. Cela l’ennuyait un peu, car il concevait sans mal que le plus jeune voulait bien plus que cela. Voldemort s’en sentait capable, d’autant que le lien s’était renforcé après l’incursion d’Harry sur son âme. Puis, ne faudrait-il pas être fou pour ne pas tomber amoureux d’un être pareil ? D’une certaine manière, Harry Potter était trop alléchant pour lui. Voldemort savait qu’il développait une obsession envers lui. Ce qui arrivait toujours quand quelque chose lui devenait très précieux…

Voldemort roula sur le côté et soupira. L’envie de s’endormir était tentante, cependant un élément de taille le retenait. Le genre qui était inconnu à Harry et qu’ils expérimenteraient sûrement cette nuit s’il cédait aux sirènes du sommeil. Ils avaient eu envie d’être l’un contre l’autre, le désir régnait toujours en Voldemort qui trouvait ses bras bien vides. Il aurait dû prévenir Harry. Il n’aurait aucune prise sur ce qui allait arriver… Est-ce que ça suffirait pour que le petit sorcier impulsif ne se mette pas en colère contre lui ? Il en doutait. Et le pire, c’était qu’il voulait voir Harry en colère contre lui pour ça. Parce que Voldemort savait, sans l’ombre d’un doute, qu’il serait mignon et glorieux dans sa fureur. Comme il avait hâte de voir ça !

Et comme il était devenu mièvre en à peine deux jours ! Voldemort sourit dans son oreiller et lâcha les brides. Son esprit passa d’abord en état de méditation pour ranger ses souvenirs avant de passer au sommeil. Pour retrouver Harry dans ses rêves. Même un mur ne pourrait les tenir loin l’un de l’autre…

 

 

Harry sentit ses songes changer sans bien qu’il comprenne comment ou pourquoi. Depuis des années, ses rêves étaient hantés par la Mort. Si cela lui avait épargné bien des cauchemars après la guerre, l’effroi d’entendre cette entité tenter de lui apprendre ses devoirs nuit après nuit l’avait poussé tout d’abord à faire des insomnies puis à boire jusqu’à l’oubli. Il lui avait fallu deux années pour ne plus boire comme un fou, d’autant qu’il s’était senti comme… mourir ? une fois. L’alcool avait eu raison de son corps d’une certaine façon et le lendemain, il s’était réveillé dans une telle forme. Que la peur lui avait fait vomir de la bile.

Ainsi, Harry avait l’habitude que son sommeil n’en soit pas vraiment un et cela ne l’empêchait pas de fonctionner au réveil, aussi n’avait-il jamais su se plaindre quand il avait fini par prêter une oreille attentive à l’entité, bien patiente avec lui. Certes, la Mort avait tout son temps mais quand même, Harry avait été une vraie tête de mule. Ne serait-ce qu’en essayant de jeter encore et encore les Reliques de la Mort quand il avait encore eu la force de bouger lors des deux premières années après la guerre. Le dégoût de soi avait été bien plus puissant que son envie de vivre, d’aller de l’avant.

Amusant que ce soit la Mort qui ait réussi à le convaincre d’avancer à nouveau.

Ça avait été lent et le résultat était même d’arriver dans un autre monde pour y trouver quelqu’un pour l’aimer. Quelqu’un qui ne le verrait pas comme un monstre d’être le Maître de la Mort. Aussi, avec du recul, il était évident que ça devait être un Voldemort. L’homme avait si soif de connaissances, d’émerveillement. Son amour pour la magie et l’incroyable était sincère.

Alors son amour pour Harry pourrait l’être aussi, tant qu’Harry lui laissait une chance d’y venir.

Ce qui n’expliquait pas que son paysage mental change, que la Mort se laisse repousser et… Harry gémit de surprise au baiser sur ses lèvres. Son mouvement de recul fut annulé par les bras autour de sa taille et reconnaissant ce contact, il répondit au baiser de Tom. La sensation onirique était assez étrange, il aurait presque l’impression que le vampire touchait lui aussi son âme à son tour. Il rencontra son regard rouge alors qu’ils étaient à peine essoufflés et le mage noir eut un sourire séducteur. Harry leva un sourcil.

— Puis-je savoir ce que tu fais là ?

— Les rêves sont l’autre façon que les âmes sœurs ont pour apprendre à se connaître. Le spectacle va bientôt commencer.

Le spectacle ? Harry entendit un gémissement et tourna la tête vers… Il se sentit rougir jusqu’à la racine des cheveux. Non loin d’eux, des doubles d’eux-mêmes, nus comme des vers, s’adonnaient à… Non, non ! Il ferma les yeux alors qu’il savait que la langue du double de Tom était partie à l’assaut du sexe de son propre double.

— Il est hors de question que je regarde ça ! Et ne regarde pas !

— C’est pourtant très intéressant. Malgré tout ton pouvoir, tu ne veux pas le dessus, tu veux être cajolé. J’aime cette idée.

Harry le poussa pour croiser les bras, absolument embarrassé. Il jeta un rapide coup d’œil pour se voir le corps arqué et il tourna le dos à la scène. Serait-ce vraiment ainsi ? Allait-il aimer sentir Tom à ce point ? Oui, les baisers étaient bons, mais telle que la scène se déroulait, ça serait lui le… comment disait-on ? Le receveur ? Un frisson courut son dos et il termina de nouveau dans les bras de Tom, les lèvres du vampire effleurant la peau fine de sa nuque.

— Ne sois pas si gêné. Je te ferai tout ce que tu veux et plus encore.

— Et qu’est-ce que c’est, plus encore ?

Un poil sarcastique pour tenter de se cacher, Harry savait que ça ne fonctionnerait pas. La main de Tom sur son ventre le faisait vibrer de peur et d’anticipation sourde. Les gémissements dans leurs dos n’arrangeaient rien, Harry doutait qu’il serait si vocal ! Il ne le serait pas ! Il glapit en sentant les crocs de Tom contre son épiderme, la poigne du vampire se resserra davantage sur lui. Puis il se retrouva de nouveau face au spectacle. Son double donna un ordre d’une voix rauque, le double de Tom sembla y obéir dans la seconde, ce qui lui fit écarquiller les yeux comme celui-ci plongea ses crocs dans l’artère de sa cuisse. Harry regarda son double jouir et en frémit.

— Ca. T’obéir ne me semble pas une difficulté majeure. Tu sais que je déteste recevoir des ordres et que je n’en prends plus de qui que ce soit. Cependant, si c’est toi, cela me convient.

Harry était incapable de dire si c’était logique ou non. Son double tremblait toujours d’extase et il devait avouer qu’une bosse s’était formé dans son pyjama. Tom mordilla son oreille et y souffla.

— Je crois que je trouve même absolument sexy l’idée que tu décides comment je devrais te faire l’amour. Te voir défait et pourtant tentant encore de tout gouverner alors qu’on saurait tous les deux que ton plaisir est mon plaisir et mon devoir…

— Arrête…

Harry avait peur de jouir rien qu’avec ces mots. Cela lui rappelait combien Tom avait une langue d’argent, de celle capable de mettre le monde à genoux avec une facilité déconcertante.

— Je ne saurais pas faire ça.

— Pour le moment. Je ne doute déjà plus de toi, Harry. A toi d’apprendre à en faire de même.

Harry leva de nouveau les yeux, croisa ce regard sanguin qui le tourmentait et le séduisait. Si proche et pourtant si différent. Les émotions y faisaient toute la différence. Tom semblait attendre, Harry faillit sursauter alors que son double criait de plaisir. Il eut du mal à déglutir et serra l’une des épaules du vampire pour s’ancrer.

— … Embrasse-moi.

Tom lui obéit avec une vivacité et une faim qui embrouilla son esprit. Le rêve se déchira alors que leurs lèvres se séparaient et Harry ouvrit les yeux sur ce nouveau matin en ce monde qui n’était pas le sien. Une érection à déchirer la toile de son sous-vêtement en prime. Le cœur battant à vive allure.

Comme Tom l’avait prévu sans qu’il le sache, Harry s’enflamma bel et bien pendant le petit-déjeuner, sans comprendre pourquoi le vampire souriait autant de le voir en colère. Il en bouda tout le reste de la matinée.

 

 

Sirius se sentait sur les nerfs, quand bien même Severus n’était pas présent dans le manoir. A leur grande surprise, c’était son âme sœur qui les avait retirés de leurs cellules au Département de Justice Magique, pour les amener, ses meilleurs amis et lui, dans le manoir Prince. Une demeure que tout le monde pensait détruite. Ce qui donnait un certain avantage à Voldemort, ce ne serait pas ici que Dumbledore viendrait les chercher.

Assis pour le petit-déjeuner à la table de la salle à manger, l’animagus chien essayait de se détendre du mieux qu’il pouvait tandis que Lily observait les lieux avec curiosité. Il comprenait, la rousse n’aurait pas cru non plus que son ex meilleur ami possédait un tel endroit. Les lieux étaient bien plus lumineux que ce à quoi il s’était attendu. On y avait été heureux même si à présent, on ressentait une sorte de mélancolie venir de la magie latente de la maison. James renifla.

— Quand on sait qu’il a paru pauvre toute sa vie.

— Severus n’a jamais pensé que montrer sa fortune était intelligent. Je sais qu’un de ses adages préférés est ‘pour vivre heureux, vivons cachés’.

Lily consentit enfin à s’occuper de ses tartines après un dernier regard sur le blason des Prince. Sirius ne pouvait donner tort à Severus s’il pensait ainsi. La fortune des Black lui avait donné bien des ennuis, surtout quand les gens avaient commencé à penser que son âme sœur était déjà morte et qu’on pouvait donc tenter de s’attirer ses grâces comme il devait continuer sa lignée. Heureusement pour lui, ses amis avaient eu des enfants. Bien sûr, Harry avait été son premier héritier et ce rôle allait désormais à Robin. Le garçon était intelligent, un vrai Ravenclaw dans lequel il avait confiance.

Son cœur se serra en pensant à ce Harry qu’ils avaient attiré dans leur monde. Il était gentil. Un peu sauvage, assez méfiant mais Sirius serait bien incapable de lui en vouloir. Encore plus avec ce que Severus leur avait dit la veille en les menant ici. Dumbledore s’était échappé d’Azkaban avec les autres membres de l’Ordre et il comptait tuer le voyageur temporel pour achever de détruire Voldemort. Sirius en était horrifié. Est-ce que les autres membres le savaient vraiment ? Allaient-ils réellement tuer cet Harry ?

— Vous êtes d’accord avec ça ?

Le couple tourna la tête vers lui. Sirius n’avait même pas touché son café.

— Il veut tuer Harry. Il l’a déjà tué une fois…

Pour lui, la mort de son vrai filleul avait toujours été de la faute de Dumbledore. Une part de lui ne pardonnerait jamais à James et Lily également, cependant ils avaient vécu la même perte. Pour le chef de l’Ordre par contre, cela n’avait sûrement rien eu d’un sacrifice. James posa sa tasse.

— Bien sûr que non, je ne suis pas d’accord avec ça. Et même… Même si ce n’est pas mon Harry, s’il le faut, Dumbledore devra me passer sur le corps pour le tuer, si je peux l’aider.

Malgré ses dires, malgré le fait qu’il savait cet Harry dangereux, James ne pourrait pas l’abandonner. Même s’il n’était pas son père… Il l’était quand même d’une certaine manière. C’était juste qu’il lui avait fallu un peu plus de temps pour s’avouer qu’il pourrait mourir pour une sorte d’inconnu parce que tout en lui le voyait comme son enfant. Sa magie, son cœur, son âme. C’était difficile de le concevoir, il ne remplacerait jamais son premier enfant dans son être, cependant…

— C’est une sorte de seconde chance. Si Voldemort l’a, nous aussi, nous l’avons.

— James…

Sirius endura le fait de voir la rousse saisir le visage de son mari pour l’embrasser passionnément. S’il les laissait faire, il pourrait bien y avoir un autre bébé en route dans les jours à venir, aussi toussota-t-il. Ce qui n’eut aucun effet, contrairement à la voix qui vint à eux des portes d’entrée de la salle à manger.

— Vous savez utiliser vos cerveaux, impressionnant.

Le ton sarcastique de Severus fit courir un filet de désir dans le creux des reins de Sirius. C’était pire que les rêves. Dans les rêves, Severus le tenait toujours fermement mais pas une fois, il ne lui faisait entendre sa voix ou se permettait de le toucher de façon ‘inappropriée’ alors qu’ils regardaient leurs doubles s’envoyer en l’air. Oui, la réalité était pire. Severus était à portée. Severus pourrait le mettre à genoux et par les Déesses, Sirius attendait le moment où le potionniste le ferait.

— Snape…

Evidemment, James ne pouvait être content de le voir. Ils s’affrontèrent du regard, d’autant plus quand Severus se déplaça pour poser ses mains tâchées sur ses épaules. Sirius courba le dos, pris entre le désir et la honte.

— Selon les ordres du Seigneur des Ténèbres, je vous ai amenés des personnes. Elles ne vont pas tarder à descendre, elles déposent leurs bagages dans leurs chambres.

Sirius pensa immédiatement à Robin et Cassie. Lily aussi puisqu’elle se leva vivement pour s’arrêter quand Severus claqua de la langue. La rousse lui adressa un regard incrédule, le potionniste ricana.

— Tu es chez moi et vois-tu ses chaînes me permettent de vous faire obéir selon mes envies. Tu ne voudrais pas d’ordres humiliants devant eux, n’est-ce pas, Lily ?

— Comment oses-tu parle… !

Severus avait simplement ordonné à James de se taire mais la haine entre eux était telle que son meilleur ami se retrouvait la bouche cousue. Sirius en trembla et posa une main sur celle de son âme sœur. Il ne la sentit guère s’adoucir, au contraire, la poigne du potionniste changea sur lui et ses doigts vinrent serrer sa nuque brutalement, lui tirant un petit son de douleur. Lily se rassit sur sa chaise, défaite et anxieuse. Severus reprit comme si de rien n’était.

— Le nouveau Harry viendra vous voir, il aurait des questions pour vous à propos de Dumbledore, pour fignoler son plan. Je suis sûr que vous lui répondrez bien volontiers, surtout dans la mesure où il sera sans doute le responsable légal de vos enfants dans un proche avenir.

Sirius se rendit compte qu’il n’y avait guère penser et pourtant… Oui, Robin et Cassie étaient désormais pupilles de l’état. L’horreur se peignit sur les traits de James quand il réalisa. Lily avait juste l’air triste. Donc elle avait su. Mais elle avait espéré comme eux qu’ils s’en sortiraient. Ça avait été oublié que la haine de Voldemort leur courait après depuis près de vingt ans. A raison.

Des bruits dans les escaliers se firent entendre, un poil timide. Cassie entra la première dans la salle à manger et son élan la conduisit dans les bras de sa mère. Les deux femmes se serrèrent, les larmes aux yeux. Robin ne cachait pas plus ses émotions, bien que Sirius lisait bien plus de colère en lui qu’en Cassandra. James se joignit à l’étreinte et fit signe à son fils. Les quatre, ensemble, avaient l’air d’une famille si unie. Bien sûr, Sirius en faisait partie mais il savait que Severus ne laisserait personne le toucher à cette heure. Le potionniste ne voulait plus le partager, même s’il y était obligé. Et sa froide colère face à cela donnait envie à Sirius de se soumettre un peu plus.

— Monsieur et madame Potter. Sachez que vous rejoignez ces lieux que parce que le Ministre veut s’assurer que vous ne serez pas utilisés contre son âme sœur. Vos parents veilleront à ce que vous fassiez les devoirs qui vous ont été attribués. Le moindre retard se verra avoir comme résultat un Troll sur vos bulletins scolaires.

Sirius vit de suite que Robin détestait cette idée, trop fier qu’il était de ses notes quasi parfaites. La nouvelle bouleversait bien moins Cassie, néanmoins elle avait conscience que ce n’était pas une bonne idée d’irriter Severus Snape. Les deux enfants avaient été mis bien en garde. Puis Severus lui ordonna de se lever et de le suivre. Sirius essayait de rassurer les siens avec son sourire habituel, un peu canaille. Cependant, la peur et l’envie lui nouaient les entrailles et le nœud ne se desserra pas quand Severus ferma la porte du bureau principal derrière eux.

Le potionniste le lâcha et alla s’appuyer contre le lourd bureau en acajou. La surface brillait à la lumière du jour, donnant presque une aura lumineuse à son ange sombre. Bordel, venait-il vraiment de penser cela ? Sirius se sentit encore plus faible et démuni tandis que Severus balayait sa silhouette trop mince pour être sexy. Stupidement, Sirius se promit qu’il mangerait plus. De toute manière, il était foutu, Severus avait mis la main sur lui et… Il le voulait. Le lien dut le dire à son âme sœur. Celui-ci lui fit signe d’approcher. Sirius obéit à petits pas.

— A genoux, chien.

Sirius tomba comme si on lui avait coupé des fils pour en mettre d’autres. La voix de Severus avait changé, plus suave, plus incisive. Il avait l’impression qu’elle entrait en lui et résonner partout.

— Ouvre mon pantalon.

Sirius voyait le chemin qu’ils étaient en train d’emprunter. De ses doigts tremblants, il déboucla la ceinture de Severus et défit ses boutons. La peur était en train de s’éteindre face à l’envie. Sirius se savait pitoyable mais à présent qu’il était là, il appelait cela de tous ses vœux.

— Ouvre la bouche.

Sirius déglutit fort avant d’obéir, jetant un regard éperdu à son âme sœur. Severus devait savoir qu’il n’avait pas la moindre idée de ce qu’il devait faire et de comment le faire. Le potionniste descendit son sous-vêtement, dévoilant ce prix que Sirius avait tant vu dans leurs rêves partagés, si loin, hors d’atteinte. Et enfin là, juste sous son nez. Severus se prit en main et posa lentement son gland sur sa langue. Sirius eut le réflexe de refermer ses lèvres autour, tirant un fredonnement à Severus. Il leva les mains, le potionniste claqua de langue.

— Mets les derrière ton dos. Je ne t’ai pas autorisé à me toucher.

Ce que Sirius voyait comme une bonté et une punition. Severus retira son gland de sa bouche pour caresser ses lèvres avec. Sirius desserra de nouveau les mâchoires, son âme sœur s’engouffra de nouveau en lui, sans douceur, lui mettant les larmes aux yeux. Pour son plus grand bonheur.

Chapter 15: 14. Plans et liens

Notes:

Bonjour, bonsoir !
Un petit chapitre ? Bon, on n'est pas encore dans l'action, mais ça va venir vite, je pense. XD Dans le sens où il ne reste que ça après un chapitre pareil ^^
Bonne lecture, navré des fautes !
A la prochaine ^^

Chapter Text

Quand Harry entra dans la salle à manger du manoir Prince, il eut une drôle d’impression. C’était si étrange d’enfin découvrir quelque chose de nouveau sur ce professeur qui était mort pour lui dans son monde. Et pour ses ‘péchés’. Harry aurait aimé pouvoir lui dire qu’il lui avait pardonné et en réalité, il le pourrait sans doute mais appeler une âme à lui… C’était un peu dérangeant. Il ne voulait pas ennuyer l’homme en plus de penser qu’il était potentiellement en phase de réincarnation. Lui rappeler cette vie plutôt difficile – oui c’était un euphémisme – juste pour soulager sa conscience… Non, Harry ne pouvait pas faire une chose pareille. Severus Snape avait gagné son respect dans son monde. A voir ce qu’il serait dans celui-ci.

Harry trouva cette famille que son homologue aurait dû avoir. Ils avaient cessé de discuter en le voyant, surtout à cause de Tom sans doute qui planait comme une ombre menaçante dans son dos. Décidément, le mépris que le vampire avait pour les Potter était plus que tenace. Quant à la haine… Harry pouvait la comprendre à défaut de la ressentir lui-même. Il doutait l’avoir déjà ressenti à ce point d’ailleurs, même envers Bellatrix.

— Bonjour à vous.

Harry leva un sourcil en voyant la bouche cousue de James, la baguette de Robin dans la main du jeune Ravenclaw. Le mage noir derrière lui ricana, comme s’il ne pouvait faire autre chose que de se moquer de la situation de James. Harry toussota et Tom consentit à faire un effort.

— Je vois, Severus s’est énervé. Vous pouvez parler James Potter.

Toute la famille fut soulagée de voir le sort levé et James se frotta plusieurs fois les lèvres. Harry continua alors de les contempler. Toujours envahi par cette division en lui, l’envie de les éteindre, de les protéger et le rappel qu’ils n’étaient pas les siens et ne le seraient jamais. Il ne permettrait pas à son esprit de remplacer ses parents par ceux-là.

— Merci, monsieur le ministre.

La voix de Lily le fit frissonner et Harry sentit une main se poser sur son épaule. Il remercia Tom par le lien, espérant que cela lui passerait plus tôt que tard. Il marcha jusqu’à une chaise libre, de l’autre côté de la table. Cela valait mieux et puis ça pourrait tempérer l’humeur ombrageuse de son âme sœur. Oui, il commençait à s’y faire, probablement parce que c’était bon, si bon…

Harry attendait juste que sa chance tourne encore.

— Où est Sirius ?

— Sn…

— Il est avec Severus, répondit obligeamment Lily en faisant taire son mari d’une main sur sa bouche. Ils ont sûrement besoin de discuter.

Harry comprit dès lors que James s’était encore mêlé de ce qui ne le regardait pas et que le directeur actuel de Poudlard l’avait bien remis à sa place. Il posa les yeux sur Cassie et Robin, qui avaient l’air plutôt bien, compte tenu de la situation. Il était un poil étonné que Severus leur ait laissé leurs baguettes, bien qu’ils seraient incapables de retirer les menottes de leurs parents. C’était néanmoins un risque assez important. Il se demanda vaguement à quoi cela rimait. Sauf qu’ils avaient plus important dans leur chaudron.

— Je suppose que vous pourrez répondre à mes questions. Je ne sais pas si vous savez que…

— Si, nous savons.

Le ton tranchant de James lui fit lever un sourcil. Tom bougea à côté de lui, une sensation de froid se diffusa dans la pièce. Harry n’était plus aussi sensible aux auras qu’auparavant, bien que celle de Tom soit une exception, sûrement à cause du lien. Sinon, il les remarquait mais ne se sentait jamais en danger face à l’une d’entre elles. Il posa une main douce sur le bras du vampire, pour à son tour le rassurer et le calmer tandis que James s’expliquait.

— Ecoute, je suis inquiet parce que je sais que tu es dangereux. Je ne sais pas ce que tu caches mais mon instinct ne me trompe jamais là-dessus. Cependant, tu es Harry. Jamais je ne laisserai quelqu’un te faire du mal si je peux l’empêcher. Je… Je ne te verrais jamais comme mon fils et je crois que tu ne le veux pas non plus…

— Non, en effet. Je ne veux pas oublier et je ne veux pas que vous oubliiez.

James hocha la tête. Lily avait les larmes aux yeux, encore. Harry ne pouvait imaginer la douleur que c’était pour eux, toutes les douleurs étaient différentes. De plus, il ne serait jamais à leur place, il ne perdrait jamais un enfant. Robin passait sa main dans le dos de Lily, Cassie s’était assise sur James comme pour lui apporter tout son soutien. Une vraie famille unie. Harry ne rentrait pas dans le tableau et ça lui convenait. Il avait autre chose à apporter et cela les Potter le savaient.

— De quoi as-tu besoin ?

— Est-ce que le quartier général de l’Ordre est l’ancienne maison de Sirius ?

— Oui, c’est bien cela. Le lieu est sous Fidelius, alors… Nous ne pouvons pas en dire plus.

Harry haussa les épaules.

— Ce n’est pas nécessaire. De par qui je suis, je peux fermer la maison à l’Ordre.

Les Potter parurent surpris quelques secondes puis Lily sembla se rappeler.

— Lord Black. Oui, tu l’es mais… Dans ton monde, pas dans celui-ci.

Harry eut un doux rire, Tom appela un elfe de maison pour avoir du café bien chaud comme s’il était chez lui. Sans doute, après tout, Severus était l’un de ses Chevaliers, jamais celui-ci n’oserait ôter son hospitalité à son seigneur.

Harry leva les yeux sur le plafond, vers l’endroit où il sentait les auras des deux hommes. Si proche qu’il parierait qu’ils faisaient des choses bien loin d’être pudiques. Cela lui fit garder le sourire qu’il avait sur les lèvres et il prit sa tasse de café après que Tom l’ait sucré à sa place. Lisant encore de la surprise chez les Potter.

— Sauf que comme je suis moi, ça fonctionnera. Ça a l’air étrange dit comme cela mais être Harry Potter n’est pas anodin… Pas dans mon cas, je veux dire. Les Déesses et autres ont toujours attendu beaucoup de moi. J’ai accompli bien des choses attendues, inattendues, saugrenues ou simplement incroyables. J’ai su accepter récemment combien j’étais béni et qu’il fallait que je cesse de me voiler la face à ce sujet. C’est encore beaucoup de travail, j’ai une estime de moi assez faible, merci le Dumbledore de mon monde. Mais je sais que j’y arriverai.

Harry regarda Tom et osa dire avec un sourire timide.

— Parce que je ne suis plus tout seul. Tu as assez d’arrogance pour nous deux.

— Ravi qu’elle te serve également, mon âme.

Harry se sentit rougir, aussi bête que ça puisse paraître. Il détourna la tête avant que ça ne se propage de trop et vit un sourire triste sur le visage de Lily, bien qu’elle ait l’air aussi soulagée. James semblait plus constipé à l’idée alors que Cassie et Robin paraissaient dubitatifs. Il leur faudrait du temps à eux aussi. Avec un peu de chance, ils en auraient bien tous et Harry continua ses questions pour fignoler son plan. Elles n’étaient pas sur Dumbledore mais plutôt sur les membres de l’Ordre qui accompagnaient le vieil homme et qu’Harry n’avait pas connu comme les Longbottom.

Parce qu’il y avait vraiment peu de chance qu’Albus Dumbledore puisse encore le surprendre.

 

 

Sirius avait l’impression d’avoir l’esprit vide alors que reposait encore dans sa bouche le sexe désormais mou de son âme sœur. Il avait déjà pris des drogues, dans l’espoir de ne pas rêver de Severus et ça avait marché une ou deux fois. Cependant, Lily avait veillé au grain et ne l’avait jamais laissé ruiner sa santé avec ces trucs. Si bien que les rêves avaient toujours été une torture alors même que leurs doubles avaient cessé les trucs sexuels. Simplement les voir tendrement l’un contre l’autre suffisait à le faire pleurer dans les bras de son Severus onirique qui gardait une poigne de fer sur sa personne.

Alors oui, vivre ça en ce jour… Un tel réconfort. Sirius avait la tête contre la cuisse du potionniste, son goût et son poids sur la langue. Son corps tremblait encore un peu de l’effort qu’il lui avait fallu faire pour tout avaler mais c’était aussi des répliques du plaisir qu’il avait pris. Parce qu’il était venu sans se toucher, sans rien d’autre que l’orgasme de son âme sœur pour déclencher le sien. Et quelle béatitude cela pouvait être.

— Ne t’endors pas.

La voix de Severus était encore suave et brumeuse malgré la pointe toujours incisive qui y paraissait. Sirius se rendit compte qu’elle lui avait manqué et combien il était si facile pour le directeur de Poudlard de le séduire. Etait-ce honteux ? Sirius n’en savait plus rien. Il déglutit encore autour de son compagnon, un regard paresseux et heureux sur le visage de celui-ci. Severus le saisit par les cheveux et l’obligea à le lâcher. Sirius obéit à l’injonction silencieuse mais revint coller son nez contre la base de ce sexe qu’il avait tellement voulu connaître.

— Petite traînée.

Il y avait une sorte de vague affection dans la voix de Severus malgré l’insulte, Sirius crut qu’il allait en pleurer. Il embrassa la peau fine sous ses lèvres, la sentit tressaillir.

— Ca suffit. Tu n’en mérites pas plus pour le moment. Lève toi.

Sirius avait les genoux un peu douloureux et les jambes assez flageolantes après autant de temps sur le tapis. Severus le rattrapa sans pour autant le coller contre son corps et le nettoya d’un coup de baguette. Sirius se lécha plusieurs fois les lèvres, comme à la recherche d’une goutte perdue, encore assez ivre. Son compagnon le réveilla d’une petite claque sur la joue.

— Et maintenant, écoute-moi bien. Si les gosses essaient de vous libérer, de vous emmener ou quoi que ce soit du genre, tu m’appelles par le lien immédiatement, Sirius.

Les gosses ? Sirius redescendit vraiment sur terre.

— Robin et Cassie ne feraient pas un truc pareil. Ce serait un coup à nous faire tuer.

— Dumbledore vous a bien convaincus de faire venir un Harry Potter d’un autre monde alors que vous ne saviez qu’à peine les conséquences que cela aurait.

Touché. Sirius secoua la tête pour achever de se remettre les idées en place.

— Tu penses qu’il les a influencés eux aussi. Il n’était même plus à Poudlard l’année dernière. Depuis l’élection de Voldemort.

— Et ?

Sirius constata qu’il n’avait en effet aucun réel argument. Il soupira et se passa une main dans les cheveux. Severus le regardait comme un serpent face à une souris. Sirius n’était pas contre se faire dévorer bien que cela n’aurait rien à voir avec ce qu’ils avaient fait quelques minutes plus tôt. Et quand est-ce que le potionniste avait rangé son matériel ?

— Ok, ok, mettons qu’ils risquent de tenter une chose pareille, ça ne marcherait pas de toute manière. Vous avez fait en sorte qu’ils ne puissent pas nous faire sortir, pas vrai ?

— Non.

Non ? Sirius écarquilla les yeux de choc. Severus ricana et s’appuya de nouveau contre le bureau. Sa pose faisait entrevoir des choses si lascives que Sirius savait qu’il avait bel et bien perdu contre le lien. Severus ferait tout ce qu’il voudrait de lui et il adorait cette idée. Pitoyable qu’il était.

— Non, parce que mon Seigneur est toujours tenté de pouvoir vous torturer et vous assassiner. C’est un poil contreproductif s’il veut continuer de séduire sa propre âme sœur mais passer à côté de sa vengeance lui est difficile. Il a besoin de vous voir souffrir.

Chose que Sirius comprenait. Bordel, il ferait pareil à la place de Voldemort, bien qu’il n’avait pas les capacités d’être aussi vindicatif que le mage noir. Il croisa les bras, plus inquiet encore à présent. Les enfants risquaient d’être en grand danger s’ils réussissaient réellement à les amener hors du manoir Prince. Ce serait à lui de les en empêcher, de les désarmer aussi sans doute. Il pourrait éventuellement en parler à Lily qui aurait plus de bon sens que James à ce propos. James était trop impulsif, s’il voyait une possibilité d’aider le nouvel Harry, il le ferait, menottes ou pas. C’était autant son honneur que sa fierté qui seraient en jeu. James pouvait être un tel imbécile parfois. Comme lui.

— Et tu me dis tout ça parce que ?

— Parce que ce sont des enfants. Je suis leur directeur, je me dois de les protéger. Ce n’est pas pour eux. Pour moi, Lily est morte depuis longtemps. Cette femme n’est qu’un simulacre.

Sirius grinça des dents face à une telle réplique. Sauf que Severus avait en partie raison, Lily avait perdu beaucoup de sa joie de vivre et de son tempérament de feu à la mort d’Harry. Comme si elle avait réalisé à quel point elle s’était trompée mais aussi combien il était trop tard pour changer de trajectoire et de faire autre chose que d’obéir à Dumbledore. Sans doute était-ce le cas, elle avait toujours été la plus perspicace, même Remus ne pouvait la battre.

— Tu ne lui pardonneras jamais.

— Pas plus que je ne te pardonne pour le moment. Te rends-tu compte du mal que Potter nous a faits déjà à nous ?

— James n’y est pour rien.

— Menteur. S’il n’avait pas été cet enfant gâté, assuré que le monde tournait autour de lui, les choses auraient été mieux. Tout ce qu’il a détruit, il en est fier. Et tu en étais fier.

Sirius baissa la tête et la détourna, gêné et horrifié que Severus le lise si bien. Heureusement, le potionniste savait être parfois magnanime.

— Je ne peux aller à l’encontre des ordres de mon Seigneur, pas plus que je ne le veux, en vérité. Je te laisse simplement une chance de sauver les choses pour ta famille. Si les enfants réussissent, je ne les protégerai pas. Tu n’auras plus qu’à espérer que cet Harry le fasse.

Sirius hocha lentement la tête. Avec les menottes, s’ils arrivaient au milieu de la bataille, ils seraient perdus. Il avait donc sa mission et quelle mission. Peut-être était-ce justement un test de la part de Voldemort, pour voir s’il y avait quelque chose à sauver d’eux, pour qu’ils ne puissent faire de mal à sa nouvelle âme sœur. Peut-être qu’il extrapolait trop aussi. Mais en tout cas, il ferait tout ce qu’il pouvait pour les siens. Pour ce nouvel Harry.

 

 

Ron avait fini de retourner toutes ses affaires et… Voilà ! Il souffla sur la surface et commença à la nettoyer avec sa manche tandis que Rose jouait avec ses anciennes robes du bal des Trois Sorciers. Pourquoi avait-il gardé ses horreurs, le roux n’en avait aucune idée. Il regarda le miroir qu’il tenait dans ses mains, si mince et fragile, si petit. C’était un projet que George, son frère, avait eu à une certaine époque. Ils avaient récupéré le miroir d’Harry, celui que son parrain lui avait offert pour qu’ils puissent communiquer l’un avec l’autre par ce biais magique. Ron ne savait pas du tout comment cela fonctionnait, c’était un mélange de runes, d’arithmancie, de magie de sang aussi. Raison pour laquelle George n’avait pas cherché à commercialiser des paires de miroirs communicateurs, leurs lois l’interdisaient purement et simplement.

Cependant, il avait offert son prototype à Ron et Harry. Ron l’avait rapidement dédaigné, parce qu’il avait ses cours pour devenir Auror avec son meilleur ami et qu’ils se voyaient bien assez la journée pour qu’ils n’aient pas besoin de se parler autre part. Puis quand Harry avait abandonné les cours, sa colère l’avait empêché de parler à son pote. Enfin, la dépression d’Harry avait coupé une bonne partie des ponts entre eux. Ron ne comprenait pas et ne comprendrait sans doute jamais qu’Harry ait pu sombrer dans une telle déprime alors que le monde lui tendait les bras. Qu’il suffisait qu’il demande pour avoir tout ou presque. Combien de femmes et d’hommes, de créatures, avaient approché le roux pour avoir une chance de parler avec le Sauveur ? Ça se comptait en centaine, littéralement. Bien sûr, Ron étant celui qu’il était, il avait été rapidement jaloux et explosif, maudissant son ami pour son succès. Mérité certes, mais rendant Ron d’une certaine manière invisible.

Ron savait combien il était un mauvais ami pour Harry Potter et même pour Harry tout court. Il l’avait abandonné une fois de plus, laissant toute la charge de sortir le brun de sa dépression à sa femme, préférant s’occuper de leur fille qu’il adorait. Ron regarda son petit trésor et soupira. Bientôt, Rose irait à l’école primaire moldue, Hermione l’avait décidé et il n’avait su dire non. Sauf qu’il avait peur pour elle, parce qu’il savait que tous les moldus n’étaient pas gentils.

Ron revint au miroir après avoir regardé Rose rire. Elle avait raison, ses robes de l’époque étaient si hideuses. Il les brûlerait, ça prenait de la place pour rien !

— Harry Potter !

La chance que son ami ait eu son propre miroir sur lui était mince, cependant… Ron savait Harry bien plus sentimental que lui. Plus aimant d’une certaine manière, assez inexplicable. Pour Ron, il fallait aimer pour sauver des gens, des inconnus, en acceptant d’aller mourir comme le brun l’avait fait. C’était complexe et…

— Ron…

Ça marchait !

 

 

Harry avait senti le bourdonnement dans sa pochette de moleskine, offerte par Hagrid des années plus tôt. Il l’avait toujours sur lui, une précaution qui avait certainement sauvé bien des objets qu’il aimait. Il la sortit de la poche de sa robe et se mit à fouiller dedans, sous les yeux de sa famille mais surtout d’un Tom méfiant. Il sortit enfin le miroir, étonné de…

— Ron…

Il n’y avait pas pensé à cette solution. Ils ne les avaient jamais utilisés à part pour vérifier qu’ils fonctionnaient pour George les premières fois.

— T’es bien en vie. Bordel, t’es où ?! Y’a un vide magique dans Londres et Hermione ne sait plus quoi faire !

Evidemment, le roux le prenait déjà à partie mais Harry n’en était pas surpris, c’était comme ça qu’était Ron. Il gueulait d’abord et réfléchissait ensuite. Et pour une fois, il avait sacrément bien réfléchi, aussi Harry laissa passer et répondit.

— Je suis dans un autre monde. L’Ordre du Phénix d’ici m’a kidnappé.

— … Bordel de merde…

Chapter 16: 15. Vide ou ... ?

Notes:

Bonjour, bonsoir !
Hé, hé, c'est que j'arrive à vous entraîner dans ma haine de Ron pour certains XDD
Allons, il n'est pas méchant, juste bête et impulsif. Je crois. En tout cas, il n'est pas futé, c'est sûr.
Bref, bonne lecture à vous, navré des fautes !
A la prochaine !

Chapter Text

Voldemort eut l’impression qu’on sonnait une véritable alarme dans son esprit alors que le véritable monde d’Harry réussissait à communiquer avec lui. Ce roux qu’il voyait dans le miroir que tenait son âme sœur lui semblait une menace telle qu’il voudrait pouvoir l’éliminer en tendant la main dans la surface réfléchissante, pour lui briser le cou. Un bon crac, et on n’en parlerait plus. Pendant ce temps, Harry expliquait ce qui était arrivé, à ce qui paraissait être son meilleur ami. Voldemort en doutait sérieusement à cause du ton de la conversation et en jetant un œil aux autres Potter, il pouvait dire que Lily n’appréciait pas plus. Le garçon Ravenclaw avait l’air intrigué et si la fille n’était pas à côté d’eux, c’était parce qu’il lui faisait peur. Quant au patriarche… Difficile à dire.

— Donc, je récapitule, un vide magique s’est étendu là où je vivais et là où j’ai atterri…

Voldemort devait admettre que du coup, c’était bien à cause de son compagnon que le monde changeait. A voir si ce serait en bien ou en mal. Harry semblait réfléchir tandis que le roux attrapait une gamine et la montrait.

— Dis bonjour à tonton Harry.

— Bonzour !

— Bonjour, Rose. Ce que tu as grandi…

Il y avait une douleur dans la voix d’Harry, douleur qui le poussa par réflexe à serrer la cuisse de son autre pour le rassurer. Voldemort souffla enfin.

— Je suppose qu’il n’y a pas besoin que je me présente.

Son propre timbre semblait dresser les cheveux roux du meilleur ami et l’image dans le miroir trembla.

— Attend, il est avec toi ?! T’es avec Voldemort !

— Ron, tais-toi. Je réfléchis.

— J’étais sûr que t’étais devenu un mage noir !

Là, ce fut le lien qui indiqua la douleur d’Harry face à cette accusation non fondée. Voldemort se promit que s’il mettait la main sur ce rouquin… Bien que ce soit improbable, puisqu’ils n’étaient pas dans la même dimension. Hum, y avait-il un Ron Weasley dans ce monde ? Probablement, les Weasley – et il était sûr que c’en était un – se reproduisaient un poil trop à son goût. Surtout pour des fanatiques de la lumière.

— Non, Ron, je ne suis pas un mage noir. Mais tu croiras ce que tu veux, comme d’habitude. Fais en sorte qu’Hermione me joigne plutôt, je vais voir ce que je peux faire.

— … Mouais. OK. A plus.

Le miroir refléta le visage de son compagnon et Voldemort le força à lever le visage vers lui. Il détesta l’absence de lumière dans les pupilles vertes et l’envie de détruire quelque chose se fit encore plus présente. Harry se dégagea doucement et rangea le miroir. Pour attraper son café et le boire en deux gorgées. Avant d’en demander un autre et de s’appuyer lourdement sur son siège. Le silence était plutôt pesant dans la salle à manger à présent, le genre de silence gênant où personne ne savait quoi dire ou faire pour changer l’atmosphère. Voldemort recommença à caresser la cuisse d’Harry sous la table, en signe de soutien. En vérité, il préférerait le prendre dans ses bras, le boire pour l’enivrer et le câliner… Sauf qu’il ne pouvait pas encore.

En plus du fait que cela ne se faisait pas en public.

Puis Harry soupira et se leva.

— Arrêtez de me regarder comme ça, je vais bien. Ron a toujours été comme ça… Je sais à quoi m’attendre avec lui.

— … Tu n’as pas d’ami comme moi j’ai Sirius.

Voldemort n’avait pas prévu que Potter ait l’air dévasté à propos de cela pourtant, il l’était. Harry haussa les épaules.

— Je n’ai pas eu cette chance, bien qu’Hermione soit assez fiable. Elle est juste tombée amoureuse du mauvais gars, à mon sens. Je n’ai jamais réussi à lui demander si Ron la rendait vraiment heureuse. Peu importe…

Voldemort se leva à son tour et passa son bras autour de la taille d’Harry. Il était certain qu’ils étaient en route pour le vide magique présent dans ce monde. Face à l’urgence, son compagnon se devait d’agir, Dumbledore avait même l’air d’une petite péripétie face à l’autre danger qui les guettait. Bien que Voldemort parierait encore une fois qu’Harry lui-même ne risquait rien en l’occurrence, sans bien savoir d’où venait cette intuition.

— Allons, nous finirons notre plan pour le vieux fou ensuite.

— Oui. A la prochaine vous tous. Apprenez bien vos leçons.

Harry souriait aux enfants. La fille hocha la tête avec gêne, le garçon resta quasiment statique. Voldemort se retint de sourire narquoisement. Il ne se demandait pas qui serait la faille mais quand elle arriverait. Pas encore, pas avec Severus présent, évidemment. Il transplana avec Harry, conscient que son jeu pourrait lui apporter bien des ennuis.

 

 

Harry sentit une sorte de joie malsaine en Tom mais trop fugitive pour qu’il la saisisse et la comprenne. Il serra les robes du vampire après le transplanage, un peu étourdi. Il ne s’habituait pas à être tiré par la magie d’un autre d’un endroit à un autre. Il toussa par précaution pendant que Tom lui frottait le dos. Le vent et l’odeur des fleurs sauvages l’aidèrent à calmer la légère nausée. Le poids du soleil le poussa à s’étonner que le mage noir ne craigne pas l’astre du jour, bien que connaissant le Voldemort de son monde, il ne serait pas surpris que Tom ait fait tout un tas de rituels de renforcement.

Harry leva enfin le nez et vit que la zone était vide. Des panneaux pour signaler le danger aux sorciers avaient été dressés, rien pour les Moldus. Il fallait dire qu’il n’y avait rien à voir de concret et que lever une zone Repousse Moldus était quasiment impossible pour entourer le vide magique. Surtout quand celui-ci sucerait goulument la magie faite autour de lui. Tom se pencha pour attraper un petit caillou entre les herbes folles et le lança de toute sa force de vampire vers la zone. La pierre s’enfonça dans celle-ci de quelques centimètres, une dizaine tout au plus, avant de tomber sans prévenir. Ils la virent rouler sur le sol pentu et rien.

— Décidément intrigant, ce phénomène.

— … Je crois enfin savoir ce que c’est. Avant du recul, c’est logique.

Harry se détacha lentement du vampire et fit quelques pas vers la zone. Aussitôt, l’inquiétude de Tom se mit à résonner dans leur lien et il se tourna vers le vampire pour le calmer.

— Je ne risque rien.

— Tu n’en as aucune preuve.

Harry eut un doux rire et poursuivit sa route. Vite suivi du mage noir.

 

 

Plus ils approchaient, plus Voldemort avait l’impression que sa magie pesait plus lourd, comme si elle voulait l’arrêter. Il sentit dans ses os et le lien quand Harry franchit le seuil invisible du vide. C’était comme si on venait de révéler leur attache en plein air, qu’elle vibrait et chatoyait entre eux. Il en fronça les sourcils, sonné, impressionné et encore plus inquiet. Harry s’arrêta pour contempler cela lui aussi, frôla le lien. Voldemort perçut la caresse comme la nuit dernière et haleta tout bas alors que son compagnon hochait la tête.

— C’est donc bien ce que je pensais…

— Harry ?

Son âme sœur caressa encore, Voldemort voulut avancer d’un pas, Harry le prévint de ne pas le faire alors que le lien magique semblait flotter là… Ses couleurs n’étaient jamais les mêmes. Cette réalité était presque incompréhensible pour le plus grand mage noir du siècle.

— Ce n’est pas du vide, Tom. Pas tout à fait. Si tu veux approcher, tu peux, je te protégerai.

Voldemort le fit bien sûr, entendant son âme sœur murmurer qu’il était bête et qu’il aurait dû comprendre plus tôt. Le vampire s’accrocha à son compagnon comme à un rocher dès qu’il franchit le seuil. Il ne se sentit pas différent et leur lien cessa d’être visible, chose qu’il préférait. Il se retint de glisser son nez dans le cou d’Harry, pour achever de se rassurer. Il ne sentait plus rien de différent mais dans le même temps, il devait bien se passer quelque chose…

— C’est relié à la mort, c’est cela ?

— Oui… Nous sommes dans mon royaume.

Voldemort crut cesser de réfléchir quelques secondes alors que le choc le parcourait. Avait-il bien entendu ? Le royaume d’Harry était celui de la Mort, là où les âmes allaient reposer. Cependant, il n’y avait là aucune âme visible. Bien qu’il n’était pas certain qu’il pourrait les voir en vérité. Alors quoi ? Que devait-il comprendre. Rassemblant ses neurones, n’étant pas un génie pour rien, Voldemort commença à assembler les pièces.

Harry était le Maître de la Mort. Il avait été attiré dans son monde par un rituel très complexe pour avoir le héros qui avait détruit Voldemort dans une autre dimension. Harry avait sans doute pu ‘répondre’ à cet appel, justement parce qu’il était le Maître de la Mort. C’était une certitude et… C’était parce que la Mort ne connaissait aucune barrière. Rien ni personne ne pouvait l’arrêter. On pouvait tromper la mort un temps, à la fin elle gagnait toujours.

Donc, si Harry était arrivé ici, c’était en voyageant à travers son royaume pour terminer en ces lieux. Il n’était pas apparu d’un lieu à un autre, il avait emprunté un chemin logique, le seul chemin que la Mort pouvait toujours parcourir, son royaume. Ainsi…

— C’est une entrée vers ton royaume parce qu’il a fallu te faire passer par quelque part. Comme là où tu dormais à Londres, tu y as créé malgré toi un portail pour passer et rejoindre mon monde.

Harry hocha la tête.

— Et de fait, j’ai plongé mon Poudlard dans mon royaume à cause de la puissance que j’ai utilisé pour tuer le Voldemort de mon monde initial. Trop de force qui a entraîné une faille et un portail. Sauf que je ne comprenais pas…

Voldemort leva les yeux pour observer encore autour d’eux. Il ne voyait rien de significatif pour appuyer ses propos, ce n’était que de la théorie et pourtant… Le vide à lui seul était une réponse, n’est-ce pas ? Ce fut ce moment qu’Harry choisit pour les faire avancer et tendre la main vers… Depuis quand ces portes immenses étaient là ?! Il n’y avait rien derrière elles, elles paraissaient flotter quelques centimètres au-dessus du sol de la prairie. Noires et blanches, immuables. Oui, comme si elles avaient toujours été là, si lisses qu’elles auraient pu réfléchir la lumière, sauf qu’elles l’aspiraient. Elles se nourrissaient de la vie.

— Je ne les voyais pas. Elles sont belles…

Voldemort fut vaguement incrédules à ces mots. Sauf qu’il était plus que logique qu’Harry trouve ces portes belles. L’entrée vers son royaume. Le vampire aurait pu et dû paniquer… Heureusement que son compagnon était celui qu’il était.

— J’ai envie de les ouvrir…

Voldemort attrapa de suite la main de son âme sœur qui leva la tête pour lui faire un sourire. Qui n’atteignit pas ses yeux et dans le même temps…

— Tu es conscient du danger, c’est bien.

— Que se passerait-il ?

Voldemort ne reconnaissait pas sa voix. Harry s’appuya davantage contre lui.

— Je ne sais pas. Je pourrais le demander mais je crois que je me ficherais des conséquences. C’est… L’idée de voir mon royaume grandir est si séduisante, Tom.

C’était ça… Oui, le regard humain d’Harry ne brillait pas mais son âme… Voldemort le ressentait maintenant qu’il y prêtait vraiment attention. Cette excitation, cette joie presque enfantine, ce désir fou. Le vampire sentait ses émotions réchauffer sa propre âme et l’envie de suivre la déraison de son compagnon était là, à flirter avec les limites de son esprit. Pourquoi s’occupait d’un monde empli d’imbéciles quand en étant avec le Maître de la Mort, il pourrait régner sur des milliards d’âmes obliger de suivre ses commandements ? Qu’est-ce que ce serait de gouverner ainsi ? Qu’y avait-il de l’autre côté ?

Ce fut cette pensée qui le ramena à la réalité. On ne sortait pas du royaume de la mort inchangé. Pas même le Maître de celle-ci pouvait y échapper. Voldemort était curieux, immensément curieux. Cependant…

— Nous avons des choses à vivre ici, Harry. Ne nous arrêtons pas en si bon chemin.

Voldemort repoussa aussi loin que possibles ses obsessions de pouvoir, de conquêtes, de mégalomanie. Harry avait besoin qu’il soit stable et sûr, en pleine possession de ses moyens. Voilà donc pourquoi les Déesses et la Mort elle-même pensaient que leur béni avait besoin d’un compagnon. Voldemort se sentit encore plus honoré et se pencha pour embrasser Harry. Celui-ci, surpris, ne répondit pas et le regarda sans comprendre. Il fallait dire qu’il venait de lui proposer une sorte de pouvoir absolu, là. Qui était tout à portée.

— Ne serait-ce pas trop facile de simplement répandre ton royaume de la sorte ? Un peu de défi est devenu trop pour ton côté Gryffindor ?

Là, voilà. Harry lui jeta un regard noir mais adorable.

— Ouh, j’ai peur…

— Arrête ça, j’ai compris !

La moue d’Harry le poussa encore à l’embrasser. Son âme sœur répondit cette fois et Voldemort se fit un plaisir de piller cette bouche suave. Puis il colla son front à celui du jeune sorcier et souffla.

— Je ne veux pas nous perdre trop vite.

— … Tu as raison. Cependant…

Voldemort recula un peu pour qu’ils puissent se regarder dans les yeux. Harry se mordit la lèvre.

— Je ne sais pas comment empêcher les portes d’aspirer tout ce qui se trouvent autour d’elles. Et je n’ai aucune envie de les détruire.

Voldemort regarda les deux volets immenses. Impossible pour lui de dire de quelle matière ils étaient constitués. Était-ce juste de la pure magie ? Harry tendit de nouveau la main, leurs mains liés et les posa sur l’un des panneaux. Un courant électrique remonta l’échine du vampire, incapable de concevoir ce qu’ils touchaient là, malgré le lien entre leurs esprits. Peut-être qu’Harry ne comprenait pas plus que lui, mais comme cela lui appartenait, cela n’avait aucune importance pour lui ?

— Ca veut dire que tu peux rentrer dans ton monde.

Voldemort sentit la peur ramper en lui. Harry se serra davantage contre son corps. Sans lui répondre qu’il resterait avec lui pour toujours.

 

 

Ron débarqua au ministère de la Magie avec Rose dans les bras. Il avait à peine pris le temps de se débarbouiller alors que Rose était jolie comme un cœur. Il passa les contrôles sans s’arrêter. Un Auror n’avait pas besoin de présenter sa baguette, bien sûr et s’engouffra dans l’ascenseur vers le département de régulation Magique où devait se trouver sa femme. Il appuya sur le bon bouton, poussé par d’autres employés qui s’excusèrent, à cause de sa petite. Rose tendit la main pour tenter d’attraper un avion en papier au-dessus d’eux. Ron l’en empêcha avec un sourire. Merci, sa fille calmait son anxiété. Il avait encore du mal à croire ce qu’il avait entendu.

Si ce n’était pas Harry Potter qui lui racontait cela, il n’y aurait jamais cru. Bon, d’accord, il doutait encore de cette histoire. Mais Harry n’était pas du genre à délivrer des bobards, il le savait bien. C’était juste tellement incroyable et absurde comme histoire ! Et bien sûr, ça arrivait au Sauveur, au moment où il le fallait le moins. A moins que ce soit justement une conséquence du passage d’Harry dans une autre dimension ?

— Z’ai !

Ron cligna des yeux et regarda Rose qui tenait l’un des fameux avions de papier. Il grimaça et lui attrapa son petit poing bien serré.

— Non, non, ma chérie, il ne faut pas les attraper. Il y a des gens qui en ont besoin, ici.

— Pas un zouet alors ?

— Non, ma belle. Tu veux bien le relâcher, s’il te plait ? Je t’en ferai plein à la maison, tu pourras jouer avec, d’accord ?

Rose ouvrit la main et l’avion froissé reprit son envol, retournant au-dessus de leurs têtes avec ses congénères. Le roux vit des sourires amusés chez quelques employés. Il esquissa un sourire penaud et sortit vivement au bon étage, espérant qu’Hermione ne serait pas retournée au vide magique. Il traversa un long couloir, jetant des regards à pas mal de salles. Pour finalement trouver sa femme avec son père.

— Papa, Hermione !

— Maman ! Grand-père !

Arthur Weasley tendit les bras pour récupérer sa petite-fille. Rose gloussa de joie en étreignant son papy tandis que Ron, les bras désormais ballants, observait le spectacle. Hermione embrassa Rose sur la joue, s’excusa auprès d’elle à voix basse pour être partie comme elle l’avait fait plus tôt. Ron savait que c’était de sa faute. Il était si manichéisme en pensée et pas en acte… Pire qu’une girouette parfois. Il se secoua et sortit le miroir d’une des poches de ses robes.

— J’ai réussi à contacter Harry, Mione. Il est dans un autre monde, selon lui.

— Quoi ? Un autre monde, rien que ça ?

Ron lui expliqua ce qu’il avait compris en lui montrant le miroir. Hermione l’écouta attentivement, comme son père et leurs sourcils manquèrent de finir dans leurs cheveux à la fin de ses dires. Ron comprenait, lui-même avait encore besoin de preuves, ce qu’ils allaient avoir très vite.

Chapter 17: 16. Première opération

Notes:

Bonjour, bonsoir !
Comment vous dire que ce chapitre ne s'est pas du tout passé comme je le pensais ? Que vraiment, je ne m'attendais pas à ça ?
Alors voilà, soyez surpris vous aussi, hein. XD
Je ne peux même pas prédire comment sera le prochain du coup.
Bonne lecture, navré des fautes !
A la prochaine ^^

Chapter Text

— Chevaliers, bienvenue pour cette réunion non prévue. Je vois que vous allez bien.

Voldemort contemplait ses suivants, d’excellente humeur malgré son propre air sombre. Dotés de leurs robes de bataille, les Chevaliers de Walpurgis avançaient visage découvert. Comme ils n’étaient en rien une organisation sombre dans leur pays, ils n’avaient aucune raison de se cacher des uns, des autres. C’était simplement un nom de parti sombre qui avait un chef bien défini, lui, Lord Voldemort, actuel ministre de la Magie.

Ils s’assirent autour d’une longue et large table ronde, de sorte que chacun puisse voir les autres. Les elfes servirent rapidement du thé – l’alcool serait éventuellement pour plus tard – tandis que Voldemort essayait de trouver un quelconque espion dans ses rangs. Il n’avait pas besoin que Dumbledore soit renseigné sur ce qu’ils allaient faire… Aussi n’avait-il fait venir que ceux à qui il faisait vraiment confiance. Et encore, cela avait demandé du travail à nombre d’entre eux.

Certains devaient être un peu ennuyés d’ailleurs que son âme-sœur soit déjà parmi eux, assis à sa droite. Harry observait les visages, donnant l’impression de voir des fantômes d’une certaine manière. Voldemort se demandait qui était mort dans le monde du jeune sorcier. Beaucoup semblait-il. Cette bataille de Poudlard avait dû coûter énormément à leur peuple de cette autre dimension. Il attira l’attention avec quelques étincelles.

— Ceci est une réunion d’urgence causée par nul autre qu’Albus Dumbledore.

Les faciès se figèrent en une expression de colère et de dégoût. Voldemort continua.

— Il a réussi à s’évader d’Azkaban avec certains de ses partisans : les Longbottom, Alastor Maugrey et Remus Lupin. Les Potter ainsi que Sirius Black sont toujours entre nos mains, dans un lieu bien gardé.

Petit mensonge de sa part. Voldemort jeta un œil rapide à Harry, celui-ci observait plus particulièrement Evan Rosier. Le vampire étouffa dans l’œuf sa possible jalousie comme il était clair que ce n’était pas par affection que son âme sœur examinait l’homme.

— Comme vous le savez, je voulais un grand procès public pour cet individu. Cependant, nous nous retrouvons dans une position où je vous permets de le tuer à vue.

L’étonnement parut sur quelques visages, notamment celui de Lucius qui faillit prendre la parole. Voldemort lui fit signe d’attendre.

— Ce vieil homme, après avoir amené Harry de son monde, veut maintenant l’assassiner.

— Quel culot…

Rodolphus Lestrange en savait assez long puisque sa femme lui avait parlé de ce qu’il s’était passé à Azkaban. Il en éprouvait un vif dégoût, une fureur heureusement maîtrisée pour le moment. Plusieurs hochèrent la tête. Barty Crouch demanda doucement.

— Je suis parfaitement d’accord pour défendre cet Harry Potter quoi qu’il arrive, monsieur, cependant… Comment allez-vous ? Il n’est pas votre… âme sœur véritablement.

Voldemort cligna des yeux une fois. En effet, il n’avait rien dit officiellement, il n’avait fait que le laisser entendre ou supposer par la population, et il était donc logique que Barty ne sache pas réellement qu’Harry. Il saisit fermement la main gauche du jeune sorcier, comme s’il avait besoin soudain de sentir physiquement sa présence. Qu’on nie leur lien le mettait en colère, tout en sachant très bien qu’il était normal que cela soit fait. Son âme sœur prit alors la parole.

— C’est faux, Crouch. Les Déesses ont permis la naissance du lien. J’ai le nom de Tom sur le corps et je vous assure que le lien est déjà assez fort pour que nous envisagions même la télépathie d’ici ce soir ou demain.

Voldemort sentait la gêne d’Harry de parler de cela, il était certain que celui-ci avait rougi, cependant il balaya du regard l’assemblée pour s’assurer de voir s’ils étaient bien tous de leur côté. Rosier et Rabastan Lestrange semblaient un peu choqués, Lucius un peu dubitatif.

— C’est… Incroyable. Je ne pensais pas que les Déesses faisaient de telles choses.

— Je suis un cas spécial, monsieur Malfoy. J’ai toujours été doué pour l’être.

Voldemort eut un sourire amusé à cette réponse qui paraissait on ne peut plus vrai avec tout ce qu’il savait déjà de son âme sœur. Quitter les portes de son royaume lui avait été difficile plus tôt, il avait fallu qu’ils se reposent autant l’un de l’autre du choc. La faim avait poussé le vampire à aller chasser pour finalement pouvoir cueillir une goutte à la main de son compagnon, qui avait été gêné de le voir faire et aussi un peu coupable d’être incapable de lui en donner plus pour le moment. Voldemort aurait bien torturé son homologue s’il avait été possible de le faire. Sûrement que dans le royaume de la Mort, cette âme était encore là… Avec les mutilations causées, elle ne pouvait déjà être prête à se réincarner… S’il avait bien compris comment cela fonctionnait.

— Dans ce cas, félicitations, monsieur Potter, Milord.

Les autres Chevaliers firent une petite cohue de voix en prononçant les mêmes vœux. La gêne d’Harry donnait envie à Voldemort de le regarder se tortiller.

— Merci, mais revenons à nos Sombrals. Nous allons éviter de tarder le plus possible. Harry peut nous conduire dans la tanière où ses traîtres se cachent. Nous devons supposer que nous y trouverons les derniers membres de l’Ordre également, comme les Weasley, les Abbott et les Smith en plus de quelques Né-Moldus.

Harry se redressa alors.

— Les Weasley…

Tout le monde tourna la tête vers lui. Voldemort leva un sourcil.

— Oui, les Weasley. Dans ton monde, c’était tes alliés, je suppose. Ce Ron qui t’a contacté ressemble bien à un Weasley.

Harry hocha la tête et se passa une main dans les cheveux, les mettant encore plus en désordre, tout en se mordant la lèvre. Puis il secoua négativement la tête et se rencogna dans son fauteuil en fermant les yeux. Voldemort serrait toujours sa main gauche, d’une poigne un peu lâche mais qui pouvait rapidement changer. Il réfléchissait à toute vitesse.

— Ca va être difficile pour toi de les traiter comme des ennemis.

— Je commence à m’y faire que dans ce monde, tout est inversé. Est-il même possible que dans un monde, les Weasley soient de ton côté… Tu as assassiné les jumeaux Prewett ici aussi ?

Voldemort connaissait ce nom mais…

— Non, je suis celui qui s’en ait occupé.

Lucius eut un air royal en le disant. Il fallait dire que les Prewett l’avaient bien cherché lors de leur combat. Lucius ne s’en était pas sorti sans blessures et il gardait de légères séquelles dont il était fier. Harry le contempla d’une autre manière.

— Intéressant. Méfiez vous bien de Molly dans ce cas, elle n’est pas aussi inoffensive que cela.

— Ses frères lui auront bien appris.

Voldemort reprit et leur expliqua comment ils allaient procéder avec une carte de la maison à l’appui, dessinée par Harry.

 

 

Harry se rendit compte qu’il n’y avait pas pensé à cause de la vitesse avec laquelle les événements s’enchaînaient. Bon sang, les Weasley… Il allait affronter les Weasley. Quel crétin pouvait-il être des fois, ça aurait dû lui sauter au visage bien avant que Tom ne prononce le nom. C’était juste qu’il s’était focalisé sur Dumbledore. C’était surtout cet homme qui voulait le tuer et comme il avait eu l’impression de vivre la même chose que dans son monde, les détails avaient disparu. Il remercia mentalement que Kingsley ne soit plus dans ce combat, comme Tonks.

Cependant, savoir que Remus risquait de mourir de nouveau lui tordit l’estomac. Ce n’était pas le sien, ce n’était pas… Il frissonna quand Tom saisit son menton et le sortit de ses pensées. Les Chevaliers étudiaient la carte avec attention, les laissant dans leur bulle.

— Il le faut, Harry. Je ne te perdrais pas.

— Je te l’ai dit, je ne crois pas que je sois…

— Nous ne savons rien du rituel. Peut-être qu’il ne peut pas te tuer, mais il est bien possible qu’il te fasse quand même quelque chose. Je ne permettrais pas cela.

Harry comprenait, il comprenait très bien même. Il ne laisserait rien ni personne faire du mal à Voldemort à présent. C’était si rapide mais c’était ainsi. On lui avait donné cet homme et il le garderait. Quitte à ouvrir son royaume sur cette terre. D’autant que ça serait si facile, il n’avait pas besoin d’être à côté des portes pour les ouvrir. Et il ne devait pas penser comme ça. C’était dur. Maintenant qu’il avait conscience de la puissance qu’il avait sur les dimensions, il lui serait très difficile de ne pas s’y imposer. En fait, il saisissait bien mieux la mégalomanie de Voldemort à présent que le pouvoir était là, à portée de doigts.

Le pire ? Harry ne voulait pas vraiment régner. Il voulait simplement être sûr d’avoir toujours le contrôle exactement pour qu’on ne puisse pas le blesser. Tout en sachant qu’on ne pouvait vivre sans accepter la moindre contrariété. Il ne serait plus qu’un ersatz de lui-même, il se perdrait. Et il perdrait Tom avec lui s’il se laissait aller à ces bas-instincts. Il inspira profondément.

— Tu as raison. Disons que j’agirai comme bouclier, je vous protégerai, vous attaquerez.

— Cela me convient…

Harry sentit une hésitation claire chez Tom, l’interrogea du regard. Le vampire le relâcha en murmurant ‘plus tard’. Bien qu’Harry parierait qu’il savait de quoi le mage noir voulait lui parler. Ils se levèrent de concert, les Chevaliers étaient prêts. Harry tendit un Portoloin, leur ordonna de tous y poser un doigt. Heureusement, le groupe n’était pas grand et il croisa le regard de Severus avant qu’il ne les fasse voyager. L’homme était trop inquiet pour qu’il soit rassuré.

 

 

Voldemort reconnut le hall de la demeure des Black. Grâce à Harry, il se souvenait du lieu de Londres où ils se trouvaient, même si le numéro exact lui échappait. Les Chevaliers s’étaient déjà mis sur leurs gardes et Harry avait les yeux sur des rideaux suspendus à un mur de la maison. A voix basse, le plus jeune dit :

— Faites attention, s’il y a bien le portrait de Walburga, elle va hurler si on la dérange.

Voldemort se souvenait bien de la femme d’Orion, une épouse qui aurait bien mérité la mort pour les nombreuses inconvenances dont elle avait été capable. Honnêtement, il ne se souvenait pas de quand elle était morte, sa disparition n’avait pas été aussi marquante pour lui que la perte d’Abraxas et Orion eux-mêmes. Voir ses anciens camarades de Poudlard mourir lui avait fait un petit quelque chose, ils avaient tellement œuvré ensemble pour leur monde. Ils devaient être fiers… Quoique Orion aurait de quoi tiquer à cause de son fils aîné. Regulus, lui, était le bibliothécaire de Poudlard, simple civil.

— Kreattur ?

Un elfe de maison apparut devant eux, l’air perplexe. Harry le fit taire d’un geste de baguette.

— Non, je ne veux pas entendre ton langage fleuri, merci. En tant que Lord Black, tu vas m’obéir, Kreattur. Tu vas aller à Poudlard et ne pas revenir ici avant que je ne t’aie appelé. C’est un ordre.

L’elfe se tordit un peu sur lui-même, l’air horrifié et en colère avant de disparaître sous leurs nez. Lucius souffla.

— Cette créature a un pet au casque si elle insulte ses maîtres.

Voldemort leur fit signe de s’éparpiller exactement comme prévu. Il ne sentait pas la présence de Dumbledore mais neutraliser les autres membres de l’Ordre restait certainement une bonne idée. Il descendit vers la cuisine, accompagné par Barty, Bellatrix et Harry évidemment. Rodolphus et Lucius se partageaient le commandement des autres Chevaliers pour les étages. Du moins, c’était ce qu’il aurait dû se passer… Evan Rosier fit tomber le porte parapluie en pied de troll. Les rideaux violet-noir s’ouvrirent sur le portrait de Walburga qui hurla de toute la force de ses poumons.

— MISERABLES ! QUE FAITES VOUS DANS MA PRECIEUSE MAISON ?!

Et cela sans se donner la peine de reconnaître qui ils étaient. Voldemort sentit l’énervement gonfler en lui alors que l’alerte était donc donnée et ils entendirent clairement que les membres de l’Ordre venaient vers eux. Les premiers sorts se mirent à pleuvoir du haut de l’escalier, le mage noir laissa le contrôle à Lucius et Rodolphus malgré tout, se promettant de punir Evan dès que possible, le plus douloureusement possible. Walburga continuait de hurler, Harry tentait de fermer les rideaux et Voldemort se retrouva en plein échange avec Alastor Maugrey.

L’œil bleu complètement fou de l’Auror dansait sur son orbite tandis qu’ils s’affrontaient. Voldemort nota rapidement que même s’il était censé être un homme de bien, Maugrey n’hésitait pas une seule seconde à utiliser la magie noire. Hypocrite qu’il était. Voldemort évita un sort d’un autre adversaire qui projeta Barty contre un mur et jeta un œil pour voir une Molly Weasley particulièrement remontée. Les hurlements de la propriétaire des lieux devenaient assourdissants alors que les lumières clignotaient, rendant la scène encore plus confuse. Voldemort ne saurait dire le nombre d’ennemis, ni même si ces partisans s’en sortaient.

Et puis d’une manière tout se calma quand…

— Mais vas-tu te taire à la fin, pétasse ?!

La magie d’Harry se déploya tout autour d’eux, lourde, cruelle dans son désir de faire souffrir. La forme du dragon squelette se faisait sentir, Voldemort admira la queue blanc craie de celui-ci qui l’entourait, rejetant un sort de Maugrey. Pas qu’il ait besoin qu’on le protège mais que son âme sœur le fasse l’exaltait. Tout le monde s’était plus ou moins figé à cette apparition, ils étaient tous sous ce Magyar à pointes mort et pourtant si vivant. La maison grinça sinistrement à cause de l’aura de son âme sœur.

— … Comment as-tu osé m’appeler, mécréant ?!

Voldemort nota que même le portrait de Walburga n’avait pas d’instinct de survie alors qu’elle faisait encore entendre sa voix de banshee.

— Pétasse. Mais j’en ai d’autres si tu veux, grognasse, salope, garce…

Les yeux de Walburga s’élargissaient à chaque insulte, donnant envie à Voldemort de rire, mais rire. Cependant, il préféra profiter de la confusion de tous face à ce spectacle.

— Avada Kedavra.

Maugrey tomba comme une pierre sur le sol. Son œil bleu cessa enfin de tourner. Tout le monde se rappela alors qu’ils étaient en plein combat qui reprit de plus belle. Harry continuait de se disputer avec le portrait, son aura de plus en plus forte et étouffante. La maison craqua de plus belle et à une injure particulièrement colorée, le toit et le premier étage s’envolèrent. Paniqués, de nombreux membres de l’Ordre transplanèrent alors qu’Harry mettait le feu au tableau avec un Feudeymon qui se propagea à tout le mur.

Au temps pour leur bataille, maintenant que la plupart des ennemis était partie. Voldemort posa une main sur l’épaule de son âme sœur qui lui adressa un regard si sauvage qu’il eut envie de le boire. A un point que son estomac lui fit mal.

— Quoi ?!

— … Tu viens de gâcher toute cette infiltration, mon âme.

Le pouvoir d’Harry pulsa autour d’eux d’indignation et le Maître de la Mort observa autour de lui. Il n’y avait que les Chevaliers, qui le regardaient en retour, impressionnés et charmés par son pouvoir. Voldemort retint un sifflement d’agacement, comme il était comme eux, fasciné par la puissance de son âme sœur. Qui disparut sans prévenir, comme les flammes du Feudeymon. L’étage retomba gracieusement sur la charpente du rez-de-chaussée. Le toit par contre dut tomber un peu moins bien, alors que complètement embarrassé, Harry regardait le sol.

— C’est de sa faute à elle…

Voldemort ne tint pas. Face à une défense pareille… Il éclata de rire et pas mal de ses Chevaliers se joignirent à lui. Le mage noir n’était pas loin du fou rire alors qu’Harry lui donna un coup de poing dans l’épaule.

— Arrête de rire ! C’est pas ma faute, je te dis !

Ce fut pire. Voldemort le serra contre lui en riant contre son cou. La situation était si absurde qu’il ne pouvait faire que cela. Il avait cru qu’ils avaient un plan bien ficelé et il suffisait d’une porte parapluie hideux et d’un portrait d’une vieille commère pour tout faire capoter. Il devrait être furieux, à tout le moins agacé mais impossible.

— Tu l’as traitée de grosse vache…

— C’est ce qu’elle est ! Vous allez arrêter de rire, oui ! J’avais pas pensé qu’elle m’énerverait aussi vite ! J’avais déjà détruit son portrait dans mon monde, à cette vieille…

Voldemort l’empêcha de poursuivre en posant sa main sur sa bouche, ses épaules tressautaient toujours de rire. Ce fut Severus qui les aida à retrouver leur sérieux en disant.

— Il est ennuyeux qu’ils aient à présent une idée de votre véritable puissance, monsieur Potter.

— Oh, ça… Mmmffff !!!

Voldemort revenait de bien appliquer sa main sur les lèvres trop tentantes d’Harry. Il se redressa, regarda ses Chevaliers. La plupart avait un sourire hilare et Bella essuyait des larmes de rire.

— Nous pouvons au moins dire que cet endroit est sécurisé et ils n’y reviendront sans doute pas. Harry, bon travail ?

Son compagnon lui adressa un regard noir. Voldemort dut lutter fortement contre lui-même pour ne pas lui tapoter la tête pour l’irriter un peu plus. Il était un peu trop conscient de quoi Harry était capable et le plus jeune était suffisamment échauffé pour au moins le faire voler contre un mur.

Bon, ce n’était vraiment pas ce qu’il avait prévu. Harry contenait mal ses nerfs, ce qui était compréhensible dans un sens. Il pensait même avoir compris ce qu’il s’était passé, son compagnon s’était efforcé à oublier qui ils attaquaient en se concentrant sur le tableau. Sauf que Walburga Black avait toujours su l’énerver et voilà le résultat. Plutôt mitigé parce que Voldemort devait bien rejoindre le point de Severus. L’Ordre savait désormais de quoi était capable Harry et de fait Dumbledore. Ce qui n’était pas une bonne chose pour eux. Difficile à dire en vérité. Que pouvait bien faire Dumbledore face à la mort ? Voldemort n’en avait pas la moindre idée.

Chapter 18: 17. Se montrer vulnérable

Notes:

Bonjour, bonsoir !
Ouais, déjà. Que voulez-vous, j'ai envie d'écrire et j'ai du temps. Profitez XD
C'est marrant que tout se passe aussi vite... Dans le sens où ça fait à peine trois jours qu'Harry a changé de dimension. XD
Bonne lecture, navré des fautes !
A la prochaine ^^

Chapter Text

Harry se sentait encore penaud alors qu’il s’affalait sur le canapé de la maison. Il avait été si ridicule, comme s’il était incapable de dompter ses émotions ! Ce qui n’était pas tout à fait faux, pendant un long moment, l’alcool les avait étouffés et il pouvait se rendre compte qu’il y avait bon nombre de choses qu’il n’avait pas soigné chez lui. Pas que cela le handicaperait beaucoup mais quand même… Il donnait l’impression d’être un peu désaxé, il le pariait.

Une main s’abattit sur sa nuque et massa lentement. Harry se laissa aller contre cette paume tiède, bien conscient que le vampire qui planait au-dessus de lui avait faim. Harry avait réveillé cette faim, sans le vouloir bien sûr mais il se sentait assez responsable. C’était à lui de nourrir son âme sœur et personne d’autre… Et merde… Il venait vraiment de penser ça ? Le lien travaillait vraiment plus vite que ce qu’il n’aurait pu penser. A moins que ce ne soit simplement lui qui voulait ça. Se sentir choyé comme dans leur rêve commun.

— Tu devrais aller prendre une douche.

— … J’ai tout fait foirer et tu n’es même pas en colère. L’autre aurait torturé quelqu’un sur place…

— Nous avons déjà admis que je ne suis pas aussi fou que le Voldemort de ton monde.

Oui. Sauf que ce n’était pas si facile de cesser de les comparer. Harry rouvrit les yeux et les posa sur Tom. Son regard rouge était intense, la faim y était lisible. Tout comme le contrôle d’acier qu’avait le vampire sur lui-même. Harry se lécha la lèvre inférieure, les pupilles de Tom se dilatèrent. Le Maître de la Mort inspira de manière audible. Toute la journée, ils avaient eu tant à faire qu’ils avaient été relativement sages. Ou peut-être que Tom attendait comme dans le rêve que…

— Embrasse-moi.

Harry eut le temps de se sentir rougir avant que Tom fonde sur lui et l’embrasse. Ce fut comme une évidence, Harry aurait pu croire qu’il n’avait jamais manqué de cela mais à présent que leurs langues s’emmêlaient… Il s’appuya contre le vampire, serra ses robes. Tom le renversa dans le canapé, ses mains errèrent le long de sa taille et Harry haleta quand l’une d’elle se posa sur ses fesses. Il aurait dû trouver cela embarrassant. Il aurait dû trouver cela trop.

Sauf que ce n’était pas assez.

Sauf que ce fut tout ce qu’il demanda. Plus de baisers, plus de caresses un poil innocente. Qu’on le condamne mais Harry avait encore peur de céder complètement. Ça allait déjà si vite pour lui, comme s’il avait pris trois années de repos pour se prendre la locomotive que serait ce monde en pleine face. Le souffle plus court, les yeux à demi-clos, Harry serra donc Tom contre lui en se retenant de lui offrir son cou malgré les baisers le long de sa mâchoire.

— Je commence à beaucoup aimer ce canapé…

Le vampire mordilla le lobe de son oreille, Harry retint un son embarrassant.

— Tu es dur.

— … Je sais.

Et c’était éprouvant pour les nerfs d’Harry. Suffisamment pour qu’il repousse un peu le vampire, encore plus affamé. Harry en ressentit un vrai malaise, Tom se leva ou du moins amorça le mouvement mais Harry le retint par le poignet.

— Attends… Je sais que je nous torture mais juste… Un instant.

Le mage noir ne bougea plus, ne sembla même plus respirer. Une superbe statue aux courbes affolantes. Son petit cœur de Maître de la Mort n’était pas de taille contre la séduction inhérente de Tom Riddle, il fallait croire. Harry ne se sentait pas amoureux, mais proche, si proche du vampire. Et pas de la manière dont il avait été proche du Voldemort de son monde, c’était tellement autre. Il leva la main, traça la joue de Tom du bout des doigts. Puis avant que son courage lui manque, il plaqua son poignet contre les lèvres de cet homme.

— Comme ça… Je crois que comme ça, ça peut marcher.

Harry regrettait un peu de ne pas être sensible à l’hypnose séductrice des vampires. Tom serra son avant-bras peut-être un peu trop fort, le regard encore plus brûlant, perçant. Harry avait l’impression que son cœur battait bien trop fort pour tout ça. Voir les crocs de Tom le fit sursauter, sentir sa langue contre son poignet le chatouilla cependant. Assez pour le détendre un peu et même lui permettre d’esquisser un sourire. Il avait beau être allongé sous le vampire, il restait celui qui contrôlait. Tom s’arrêterait même s’il ne le disait pas.

— Vas-y.

Harry vit distinctement ses canines entrer dans sa peau. La douleur fut minime, comme une sorte de pincement, preuve qu’il était toujours plutôt résistant à celle-ci. La sensation de perte par contre… S’il ne sentait pas le bien-être de Tom dans le lien, le bonheur que son sang procurait au vampire, Harry aurait paniqué. Légèrement tremblant, il regarda son âme sœur déglutir une première gorgée, ce qui lui tira un gémissement. Harry avait toujours peur sauf qu’il était bien incapable de dire de quoi il avait peur, d’autant que le sentiment s’effaçait peu à peu sous la béatitude qui les remplissait tous les deux de construire aussi cette attache entre eux.

C’était autant son devoir que son droit de nourrir Tom. C’était à lui. Ce vampire était à lui. Harry gémit à nouveau, son sexe appuyant en vain contre ses contraintes, comme si cela suffirait à le libérer de sa cage de tissu.

Le temps lui parut aussi passer plus lentement pendant cette communion. Harry n’avait pas l’impression de s'affaiblir, plutôt de flotter peu à peu. Ses yeux se fermèrent, il se détendit complètement. Il laissait le contrôle à Tom. Au moins pour ça. Sa peur s’effritait. C’était son âme sœur, pour au moins ça, il pouvait lui faire confiance.

— Harry…

Groggy, il marmonna tout bas une sorte de réponse. Il sentit plus qu’il ne comprit que Tom les déplaçait et lui fit encore confiance. Encore un peu. Il sombra dans le sommeil.

 

 

Voldemort ne s’était jamais bien aussi nourri de sa vie. Pour se sentir aussi bien de sa vie. Son âme sœur pesait à présent sur lui, profondément endormi et il pouvait veiller sur elle, au moins quelques minutes. Vingt ans plus tôt environ – Voldemort avait de plus en plus de mal avec le rapport au temps – quand il avait vu sa première âme sœur, il s’était senti bien coupable. Coupable de n’avoir pas pu la protéger et coupable parce qu’il n’avait même pas été certain qu’il aurait su le faire. Face à cette nouvelle chance qu’il avait, il se sentait bien plus rassuré. Harry n’était pas invincible, du moins, il ne le pensait pas, ne serait-ce que parce que son compagnon avait des émotions puissantes. Mais il était plus que capable de se défendre, il pouvait même le défendre lui, le grand mage noir de ce siècle.

Le souffle d’Harry caressait son cou, le laissant tout détendu.

Voldemort se lécha les lèvres, comme pour trouver une goutte de sang perdue. Alors qu’il savait avoir tout avaler, glouton qu’il avait été. Boire au poignet était plus difficile, le sang ne venait pas aussi vite, cependant il avait pu le savourer et il maintenait ce qu’il pensait au sujet de ce liquide : le meilleur qu’il ait jamais bu. Oui, cela n’avait rien d’objectif mais il était assez bon avec la mauvaise foi lui aussi.

Voldemort écouta encore les respirations de son âme sœur, les battements de son cœur. Il pourrait s’endormir si facilement, là. Sauf que quelque chose lui soufflait que ce n’était pas ce qu’il devait faire. Qu’Harry se permettait enfin d’être vulnérable et qu’il devait prouver qu’il pouvait veiller sur lui. Il attrapa une mèche noire, l’enroula autour de son index. Il vit une courte seconde le bouclier de son compagnon scintiller. Oui, Harry n’avait pas dû se sentir en sécurité très souvent pour que même dans son sommeil, la réaction soit quasi instinctive, même avec lui.

« Tout va bien. Je veille sur nous deux. »

Il eut en réponse un petit soupir et Voldemort sourit. Il était bon de comprendre les peurs de son autre et il y avait donc au moins trois qu’il connaissait à présent et avec lesquelles il devrait être prudent : la peur de perdre le contrôle, la peur d’être vulnérable, la peur de perdre encore des gens qu’il aimait.

La deuxième était un peu gênante pour le vampire, bien qu’Harry lui ait fait la joie d’abaisser un peu ses barrières. Combien de fois son compagnon avait-il été blessé pour ne pas vouloir qu’on s’approche de lui à ce point ? Voldemort en avait une vague idée. Il suffisait de laisser un roux d’un autre monde parler et ça faisait déjà des dégâts. Ce qui réveilla sa propre peur d’un coup, insidieuse. Il leur faudrait en parler… Mais Voldemort savait déjà qu’il n’accepterait pas qu’Harry retourne dans sa dimension originelle. La peur de le perdre… Ou il l’accompagnerait. Il préférait perdre ce qu’il avait construit que son âme sœur.

La question était : Harry, le forcerait-il à choisir ? Cela pourrait ressembler à de la justice comme celui-ci avait été amené dans cet univers contre son gré. Voldemort ne pouvait qu’espérer que son compagnon ne lui ferait pas payer cela. A son humble avis, ils seraient bien mieux ici. Une fois Dumbledore mort, évidemment.

 

 

Harry se réveilla en sursaut ou quelque chose d’approchant. Il eut le réflexe de chercher ses lunettes alors qu’il voyait clairement Tom allongé sous lui, à lui servir de matelas. L’esprit embrumé d’être dans une telle situation, il ne comprit pas de suite les raisons. Il ne dormait avec personne, rien que dormir avec Ginny avait été une épreuve après la guerre avec ses cauchemars et simplement de sentir son corps contre le sien. Comme s’il sentait encore le cadavre de Voldemort sous ses mains ensanglantés. Il laissa le vampire caresser son bras, rejoindre son poignet et son esprit reprit enfin pied. Il contempla la zone, un peu rose mais sans traces.

— J’ai dormi longtemps ?

— Une demi-heure, je dirais. Je n’ai pas vu le temps passer.

Harry leva un sourcil à cela. Le vampire ne s’était pas ennuyé, vraiment ? Harry s’assit à califourchon sur Tom, attendant que son esprit finisse de bien émerger. Il se sentait encore un peu fatigué, rien de bien méchant. Il avait appris à vivre avec des blessures, des pertes de sang. Celle là semblait à peine dangereuse. Ou sous-estimait-il les signaux que son corps lui envoyait ? Possible.

— Je vais me doucher et dormir.

Tom acquiesça. Harry sentit quelque chose dans le lien.

— Quoi ?

— Je veux dormir avec toi.

Harry se tendit puis analysa la demande somme toute…

— Juste dormir, hein ?

Le vampire roula les yeux.

— Ton doux petit cul est en sécurité pour ce soir.

Que, quoi ?! Harry lui jeta un regard noir et se leva, espérant en vain qu’il ne rougissait pas. Il avait envie de trouver une bonne réplique à balancer mais rien ne lui venait. Normal, c’était nouveau pour lui une situation pareille et Ginny ne lui avait jamais fait un tel compliment, pour rire ou non. Il se passa une main dans les cheveux en maugréant quelque chose qui était plus proche du non-sens et se dirigea vers la cuisine, sans tanguer. Il avait bien besoin d’un verre d’eau puis grignoter un truc ne serait pas du luxe. Il sentit les yeux de Tom sur son ‘doux petit cul’, ce qui acheva de l’embarrasser. Le vampire ne devait rien voir du tout avec les robes de bataille qu’il portait ! Il entendit un rire dans son dos. Harry aima le son et le détesta. Parce que Tom se moquait de lui en ayant un joli rire. C’était de la triche.

Et bon sang, qu’est-ce qui n’allait pas avec sa manière de pensée, là ?

Ce fut les vibrations du miroir qui le rendirent bien plus sérieux tandis qu’il sortait l’objet de sa poche. Il entrevit Ron avant de tomber sur le visage triste et soulagé de sa meilleure amie.

— Mione… Salut.

— Harry ! C’est tellement bon de te voir en vie !

Harry se sentit coupable. Il aurait pu les joindre lui-même, mais avec tout le reste, il n’y avait pas pensé. Tom se pressa contre son dos, ayant réduit la distance entre eux à la vitesse que seule un vampire pouvait posséder. Hermione pâlit un peu de voir le visage de Tom à côté du sien.

— C’est… vrai.

— Euh, ouais… Qu’est-ce que t’as dit Ron, exactement ?

Hermione ne lâchait plus Tom des yeux. Harry se demanda comment elle l’avait reconnu avant de se rappeler que les yeux rouges du mage noir le trahissaient sans doute.

— Que tu étais dans un autre monde et que tu y étais l’âme sœur de Voldemort. Que Dumbledore voulait te tuer pour tuer Voldemort. Comme ici, quoi.

Harry hocha la tête en reposant son verre d’eau.

— C’est très résumé mais c’est ça. En fait, le Harry Potter de ce monde est mort et ici, il y a un système d’âme sœur. Le Harry d’ici était celui de Voldemort mais sur les conseils de Dumbledore, ses parents l’ont caché chez les Dursley.

— Oh les Déesses… Le pauvre…

Harry se sentit gêné, encore. Décidément, ça deviendrait presque une habitude alors que Tom caressait son dos. Les émotions du vampire étaient trop mélangées pour qu’il réussisse à en saisir une. Il serra pourtant une main du vampire dans la sienne et se concentra sur la discussion.

— Quand je suis arrivé dans ce monde, l’Ordre était désespéré, ils m’ont livré à Tom dans l’espoir d’éviter l’exécution de leurs enfants.

Là, le regard d’Hermione passa de triste à indignée et elle fusilla le vampire du regard. Celui-ci n’y répondit pas, semblant même se moquer de ce que son amie pensait. Harry toussota.

— Mione, ce n’est pas ton combat. Bref, nous avons découverts que les Déesses ont fait de moi sa nouvelle âme sœur et Dumbledore veut utiliser cela pour achever de détruire Tom. Il y a aussi un vide magique qui est apparu ici, là où ils ont lancé leur rituel et… Je sais ce que c’est maintenant.

Hermione se redressa vivement, agitant un peu le miroir tandis que Ron se faisait entendre :

— Enfin ! Cool ! On va pouvoir tout régler !

Harry n’était pas à fait d’accord avec cela et il ne voyait pas comment s’expliquer. Au contraire, d’une certaine manière, tout était de sa faute et il détestait se dire que Poudlard était en train disparaître dans son monde parce qu’il ne la laisserait à personne. Il se mordit la lèvre alors que ses deux amis étaient visibles dans le miroir. Il lui manquait. Il devait s’expliquer. Harry inspira profondément et…

— Je m’en occupe. Hermione, connaissez-vous le conte des Trois Frères ?

— Oui, évidemment, Voldemort. Les frères Peverell qui ont voulu traverser une rivière en crue, se sont entraidés pour pouvoir y arriver, contrant la Mort qui en échange de leur ingéniosité leur a fait trois cadeaux.

— Exact. Vous avez été confronté à ces objets, vous savez qu’Harry les a obtenus.

— Oui, en effet mais…

— Oh bordel de merde. T’es le Maître de la Mort, Harry ?!

Pour une fois, Ron avait compris plus vite que sa femme. Hermione écarquilla les yeux de choc, Harry aurait voulu se tortiller pour échapper à cette conversation. Il vit le regard de sa meilleure amie changer et elle abattit toutes les questions qui lui venaient à l’esprit. Depuis quand le savait-il ? Qu’est-ce que ça voulait dire concrètement ? Que pouvait-il faire ? Avait-il rencontré la Mort ? Pouvait-il ressusciter des gens ? Voyait-il les âmes ? Le tout à une vitesse ahurissante qui donnait l’impression à Harry qu’elle ne s’arrêterait jamais. Ron la fit taire d’une main sur la bouche, choqué.

— Stop ! Tu veux nous faire mourir de peur ou quoi ?

— Donc, les vides magiques sont des portes vers le royaume de la Mort, qu’Harry peut franchir. Cependant, il ne les a pas fait apparaître consciemment et il ne sait pas comment les faire disparaître.

Harry se retint de rétorquer qu’il ne voulait pas le faire, surtout. Ron s’énerverait à coup sûr avant qu’il ne puisse s’expliquer. Le roux émit un son de douleur d’ailleurs et secoua sa main. Hermione essuya sa bouche, très digne et repoussa une de ses mèches.

— Excuse-moi, Harry, je me suis emballée. C’est incroyable… Et tu me répondras quand tu voudras. Si c’est Voldemort qui le dit à ta place, c’est que c’est encore difficile pour toi. Prends le temps.

Harry ressentit une véritable vague de reconnaissance envers sa meilleure amie et hocha la tête, les larmes aux yeux. La brune lui sourit doucement.

— C’est bon de déjà comprendre ce qu’il se passe. Et en fait, j’ai même une théorie, maintenant.

— Laquelle ?

Harry se sentait tout aussi reconnaissant envers Tom. Cela l’aida à se reprendre.

— On t’écoute, Mione.

— Si les vides magiques grandissent si vite ici… C’est que les portes de ton royaume sont ouvertes.

Harry se figea. Ici, les portes étaient fermées et même si la zone de vide avait grandi, elle ne ressemblait effectivement en rien à celui qui entourait Poudlard. Et potentiellement Londres à l’heure actuelle puisqu’il entendait Hermione dire que celui-ci grandissait d’un mètre de diamètre environ toutes les trois heures.

— Mais… Tu te souviens, les fantômes de Poudlard sont venus vivre chez moi. Pourquoi ne pas se laisser emporter par les portes si elles sont ouvertes ?

— C’est une bonne question… Nous, on ne les voit pas parce que nous sommes vivants. Est-ce qu’ils les voyaient ? Après tout, un fantôme a nié la Mort et la fuit. Donc peut-être qu’ils ont juste eu peur de se laisser emporter par quelque chose d’imperceptible et qu’ils préféraient demander au Maître de la Mort lui-même de les envoyer de l’autre côté.

— … Ca a étonnement du sens.

Harry acquiesça à la réflexion de Tom. Oui, ça avait un côté logique. Perturbant et logique. Puis Ron montra de nouveau son visage avec un air si sérieux et Harry sut qu’il n’allait pas aimer ça.

Chapter 19: 18. Commencer à réparer

Notes:

Bonjour, bonsoir !
Un peu plus de suite ! XD
On va se mettre à régler les problèmes, hein. Comme ça, y'en a deux qui pourront se faire des câlins ptdr !
Ou je suis juste ce que les persos veulent faire ^^
Bref, bonne lecture, navré des fautes !

PS : l'histoire de Noêl est déjà écrite donc attendez-vous à une petite lecture pour le 25 ^^

Chapter Text

Voldemort se tendit à côté de son âme sœur. Le roux avait déjà prouvé qu’il pouvait facilement peiner Harry alors… Le rouquin ne remarqua guère leur tension, il avait plutôt l’air d’être en train d’osciller entre énervement fou et panique total. La brune près de lui lui serra l’épaule.

— Ron ?

— Kingsley vient d’envoyer un Patronus. Le premier ministre moldu pense qu’on le fait exprès ! Qu’on veut s’emparer de Londres et en jetait les moldus ! Il parle de guerre !

Voldemort préférait entendre cela même si ce n’était pas plaisant non plus. Une guerre civile à cause d’une magie encore mal connue et imprévisible… Oui, si ça avait été en pleine campagne, sans doute que cela n’aurait pas semblé si grave mais en plein cœur de la capitale du pays, c’était forcément autre chose. A côté de lui, Harry se passa une main sur le visage. Il sentit plus comme de l’exaspération de la part de son âme sœur que de la colère ou de la surprise.

Chose qu’il apprécia. Harry ne portait pas d’affection aux moldus. Cela l’arrangeait énormément. Et il valait qu’il pense à cela plutôt qu’à la peur de le voir rentrer dans son monde. Sauf que c’était bien ce qu’il devait faire pour arrêter la magie de la mort. Voldemort se saisit du bras d’Harry avant de le comprendre pour le serrer, pour s’assurer de le garder. Envisageant toutes les possibilités qu’il avait pour le retenir. Ca devait être possible, sans l’enfermer. Cet autre monde ne devrait plus avoir d’importance de toute façon ! Sans les miroirs…

— Tom, respire !!

Voldemort entendit l’injonction au loin puis des halètements de surprise tandis que les lèvres d’Harry se posait sur les siennes. De nouveau affamé, possessif, le vampire ne le laissait pas reculer et l’embrassa en retour comme s’il voulait dévorer son âme, la garder en lui. Harry se pressa contre lui en lui caressant le dos, lui murmurant des choses alors que leurs bouches restaient collées.

— Je ne te laisse pas. Je ne nous abandonne pas…

Ça commençait à avoir du sens mais cela ne le rassurait qu’à peine. Voldemort enfouit son nez dans le cou d’Harry. S’il ne mordit pas, ce fut uniquement parce qu’il savait qu’on les regardait et que c’était bien trop intime pour qu’il le fasse devant ces gens. Harry lui caressait le dos alors qu’il se soûlait de son odeur. Plus en contrôle mais pas moins en train de calculer ce qu’il pouvait faire pour garder son âme sœur dans ce monde. Il envisageait de détruire les portes lui-même, après tout, Harry ne les avait pas faits consciemment, il aurait dû mal à les restaurer.

— Putain, mec, ça fait trop bizarre de voir Voldemort dans tes bras.

— Ron, tais-toi. Je réfléchis. Ici aussi, c’est la folie à cause de Dumbledore. Cependant, l’urgence de votre situation… Kingsley a dit quand le ministre moldu allait donner ses ordres.

— J’ai compris sept heures du matin.

— Il est quelle heure ?

— Un peu plus de minuit, Harry.

Voldemort serra plus fort, coupa le souffle d’Harry puis le relâcha un peu. Il était à deux doigts de détruire ce fichu miroir et son âme sœur dut le comprendre, le sentir.

— Je vous dis ce que je peux faire, à plus !

La magie de Voldemort attaqua là où aurait dû être le dispositif. A la place, elle dissolut une bonne partie du plan de travail et les deux âmes sœurs se regardèrent dans les yeux. Ceux de Voldemort parlait de possessivité, de protection, de besoin. Ceux d’Harry rappelait sa puissance, sa force, son assurance. Voldemort se sentit alors curieusement faible face à son compagnon et posa son front contre le sien.

— Ne me quitte pas.

Une supplication, lui qui n’avait jamais supplié.

— Je ne vais pas faire ça. Tom… Tout va bien. Tu viendras avec moi, pas vrai ?

Voldemort ne savait que répondre à cela parce que…

— Est-ce même possible ?

— La Mort peut tout faire ou presque. Je suis sûr de pouvoir te faire voyager avec moi. Cependant, il faut que je dorme une heure ou deux pour discuter avec la Mort. Et donc, il faut que tu restes éveillé.

Au temps pour leur première nuit ensemble. Voldemort comptait quand même pouvoir le garder dans ses bras. Harry le repoussa gentiment en arguant qu’il fallait vraiment qu’il se fasse quelque chose à manger. Son compagnon répara sans mal les dégâts que sa magie avait commis et il se glissa dans le dos d’Harry, gardant ses hanches entre ses mains. S’il gêna le plus jeune pendant toute sa préparation, celui-ci n’en dit rien. Il accepta même de s’asseoir sur lui et Voldemort passa son temps à le sentir, refusant le repas. Il préférait garder le goût de son âme sœur sur la langue.

 

 

Quand il se réveilla, Harry sentit la même poigne de fer autour de son corps. Tom semblait s’être enroulé de lui comme un boa constrictor et clairement, le vampire ne pensait plus le lâcher ad vitam aeternam. A cause de cela, plus tôt, Harry avait abandonné l’idée de prendre une douche et puis le sommeil passait avant le reste, pour qu’il puisse communiquer avec la Mort. Celle-ci avait paru plus amusée qu’autre chose que de le voir contre faire disparaître les portes. Lui rappelant simplement qu’elles ne disparaîtraient jamais complètement, qu’au fond, tous les mondes étaient de leur royaume, puisqu’à chaque seconde, quelque chose mourrait.

Devant cette sagesse, Harry s’était incliné et avait simplement appris à contenir ce qu’ils étaient. Cela le contrariait toujours mais soit… C’était pour le bien de son monde et surtout pour les gens qui y étaient et qu’il aimait.

— Tom… Nous pouvons y aller. Nous n’y resterons pas, je le jure, mais il faut qu’on y aille.

— … Seulement si tu acceptes de te lier à moi quand on revient ici.

Harry fut à peine surpris que le vampire pose des conditions et soit plutôt exigeant. Et encore, celui-ci acceptait d’attendre leur retour. Il caressa une main posée sur son ventre.

— Nous lier comment ? Vampire et calice ?

— Oui.

Harry sentit son cœur s’emballer. Il était certain que Tom contemplait sa nuque que le mage noir avait dégagé pendant son sommeil. Il se crispa un peu quand les canines mordillèrent sa peau fine et il déglutit lentement.

— Tu es dur.

— Je suis envieux que tu sois capable d’accourir pour les sauver. Jaloux. Je veux te garder pour moi.

— Je l’avais remarqué, merci.

— Je te veux…

La main libre de Tom déviait plus bas sur son corps et Harry dut la retenir alors qu’il frissonnait de tout son corps. Il était tenté et tentant de se laisser aller, cependant ils avaient à faire et même s’ils les frustraient tous les deux, Harry pensait que c’était pour le mieux pour le moment. Il réussit à se retourner dans les bras de Tom pour lui faire face, le regard rouge le déstabilisa quelques secondes et il rougit. On ne l’avait jamais regardé avec autant d’envie et d’émotions dans les yeux.

— Tu m’auras. Encore un peu de patience… Je… J’ai besoin de les sauver. Ça fait partie de mes titres, Tom. Ça fait partie de ce que je suis.

Le vampire repoussa quelques-unes de ses mèches, toucha sa cicatrice. Harry réussit à ne pas se tendre comme l’effleurement était doux. En plus, celle-ci ne réagit guère, elle n’avait pas de raison de le faire par ailleurs.

— Alors allons faire ce que tu vois comme ton devoir. Je dois avouer que je suis également curieux de voir un autre monde.

Harry hocha la tête et se pencha pour offrir un baiser chaste à son compagnon. Qui ne se contenta pas de cela. Harry finit essoufflé, plus débraillé qu’il ne l’avait été encore et tout gêné, il fila à la salle de bains. Ça laissait le temps à Tom de prévenir ses partisans. Harry espérait que ça ne leur prendrait pas trop de temps, il n’aimait pas l’idée qu’il risquait la vie de ceux qui auraient pu être sa famille. Si le Dumbledore de ce monde remettait la main dessus… Non. Ça n’arriverait pas.

Moins d’une demi-heure plus tard, ils étaient de nouveau devant les portes, dans la zone de vide. Les lieux étaient si calmes, comme la Mort avalait toute vie. Harry prit fermement la main de Tom et lui ordonna de se laisser guider. Il banda les yeux du vampire, qui n’appréciait pas du tout cette nécessité. C’était plus fort qu’Harry, il ne pouvait laisser quelqu’un voir son royaume. Même Tom, pour le moment. Puis avec une grande inspiration, il les fit passer les portes.

 

 

Voldemort avait l’impression d’avoir retenu sa respiration tout le long du passage dans le royaume des Morts. Il savait qu’il y était passé, c’était évident, même s’il ne saurait dire comment ou pourquoi il avait une telle certitude. Quand Harry lui retira son bandeau et qu’il croisa son regard rempli de pouvoir, il se sentait étrangement petit, chose qui ne lui était pas arrivé depuis longtemps. Il inspira l’air de ce nouveau monde et y remarqua une différence, bien qu’il ne saurait pas la qualifier. Et cela n’avait rien à voir avec le fait d’être du côté moldu du monde de son âme sœur. Non, vraiment, c’était tout autre chose. Trop nouveau pour être définissable.

— Viens, avant qu’on nous surprenne dans la zone.

Harry ferma bien les portes, mais au lieu de chercher à partir, il se tourna vers là où aurait dû se trouver sa demeure. Voldemort ne doutait pas que c’était là qu’aurait dû se trouver la maison, dont il ne restait que des ruines et des cendres. Il passa son bras autour de la silhouette de son compagnon comme lui apporter un maigre réconfort. Qu’avait-il perdu dans cet incendie ?

— Pardon…

— Harry, ce n’est pas de ta faute.

Cette culpabilité qu’il sentait dans le lien le dérangeait un peu. Son âme sœur n’avait pas choisi que cela arrive, il n’aurait pu le prévoir.

— Harry !

Voldemort tourna la tête vers la voix, reconnut la brune du miroir. La jeune femme se tenait au bord de la zone, retenu par le roux qui semblait soulagé de les voir. Enfin, de voir Harry. Voldemort savait que dans son cas, ce serait une autre paire de manches. Il poussa son compagnon à marcher vers le couple, droit et royal dans sa démarche. Voldemort n’avait aucune raison de douter de lui, nul n’était assez puissant dans ce pays pour le mettre à terre, si ce n’était Harry.

— Tu es venu avec lui.

Le roux le regardait avec une pointe de peur et beaucoup de méfiance. A la manière dont son poing se serrait et se desserrait, l’homme était prêt à l’affronter. Voldemort retint un ricanement. S’il voulait qu’Harry et lui fassent vite, il devait coopérer et ne pas irriter cet idiot plus que de raison. Il avait l’impression qu’en ce monde également, il n’aurait pas une bonne opinion des Weasley, en toute partialité. La brune serra son âme sœur, réellement heureuse de le retrouver.

— Je suis tellement contente que tu ne sois pas mort…

— Je crois que je ne peux pas mourir, tu sais ?

Voldemort ramena Harry contre son corps quand la brune le relâcha. Hermione, s’il se souvenait bien de son prénom, lui adressa un sourire tendre et sincère. Alors qu’il pouvait lire la même peur dans son regard que celle qui habitait son mari.

— Bien, il suffit donc qu’Harry s’occupe de ces portes et nous pourrons repartir.

Voldemort voulait bien faire savoir que leur présence n’était que temporaire. Le roux s’indigna immédiatement.

— Pourquoi Harry devrait repartir avec vous ?! C’est chez lui, ici !

— Parce que ce monde ne supporterait pas d’avoir un Voldemort en son sein à nouveau, Ron.

Voldemort sentait l’agitation croissante de son compagnon, sa légère exaspération à devoir se justifier, chose que le vampire n’aurait pas fait. A son humble avis, le roux devrait juste se taire et laisser sa femme parler. Ça ne pouvait que faire du bien à tout le monde. Surtout à la survie probable de l’individu qui oubliait un peu qui il était dans son impulsivité. Si Voldemort n’agissait pas, c’était bien parce qu’Harry était revenu sauver ces gens-là.

— Harry… C’est…

— Je ne peux plus rester. En remettant les pieds ici, je l’ai compris de suite. Bien sûr que c’est mon monde mais j’ai une nouvelle aventure et elle pourrait me rendre heureux.

La brune hocha la tête, les larmes aux yeux.

— Oui… Tu le mérites. Cependant, après les portes, j’aurais encore besoin de ton aide pour quelque chose.

Voldemort se demanda si ça concernait Poudlard. Harry ne rendrait pas le château, il le savait. Il était bien trop tard pour cela sans doute, depuis le temps que les lieux baignaient dans le pouvoir de la Mort… Aucun vivant n’y remettrait plus les pieds, c’était une évidence pour lui. Cependant, il tendit l’oreille pour écouter la jeune sorcière tandis que le roux envoyait un Patronus pour que le ministre de la Magie de ce monde les rejoigne. Kinsgley Shacklebolt d’après ce qu’il avait compris.

— Il y a une maladie qui s’est propagé dans tout le monde sorcier…

La jeune femme décrivit les symptômes. Voldemort aurait pensé à une vulgaire grippe sorcière, cependant cette Hermione ne semblait pas du genre à parler de ses inquiétudes en vain. Il lui ordonna de répéter tout en réfléchissant. Non, au final, il ne pouvait raccrocher tout cela à une seule maladie. Les vomissements n’avaient rien à voir avec la Dragoncelle qui oui, provoquait de la somnolence… En fait, ladite somnolence pouvait être induite par la magie qui luttait contre l’infection. Infection.

Le bouclier d’Harry le sauva d’un sort lancé par le nouvel arrivant.

— Harry ? Mais c’est…

— Kingsley, calmez-vous, ce n’est pas le Voldemort que vous avez connu ! Tout va bien ! Ron, tu ne lui as rien expliqué ?!

— Je ne pensais pas que tu viendrais avec, moi !

— Bien sûr que si, c’est un génie, je savais qu’on pourrait avoir besoin de ses compétences, surtout en magie noire !

Voldemort se sentit brosser dans le sens du poil alors que les deux amis se disputaient. Ce Kingsley l’observait avec haine et méfiance, sa baguette laissait échapper des étincelles. La brune l’avait saisi par le bras et lui expliquait les choses à toute vitesse alors qu’il esquissait un sourire. C’était plus fort que lui, il pouvait titiller et oui, il le ferait.

— Ron ! Harry ! Ce n’est pas le moment !

Son compagnon revint contre lui, comme s’il avait besoin d’être consolé. Chose que Voldemort lui donnait volontiers, même s’il le sentait plus boudeur dans le lien. La brune finit son histoire pour le ministre qui n’avait pas l’air d’en revenir.

— Un Voldemort d’un autre monde… Par les Déesses…

Le vampire savait que cet homme l’abattrait à la première occasion, peu importe ce qu’il venait d’entendre. Voldemort nota dans un coin de sa tête de s’assurer que le Kingsley de son monde serait bien docile. Cela lui éviterait de mauvaise surprise à l’avenir.

— J’ai fermé les portes, il faut juste que je les fasse disparaître en… Enfin, la Mort m’a dit quoi faire. Attendez-la. Et n’attaquez pas Tom.

Voldemort eut un autre sourire face au choc du ministre et se posta à côté de la brune tandis qu’Harry retournait dans le vide magique. Sa baguette quasiment entre les doigts, parce que le mage noir ne se laisserait pas surprendre une seconde fois par l’ancien Auror. Le lien se mit à briller entre eux, comme lors de leur séparation dans son monde, visible aux yeux de tous. Cela le gêna un peu alors que la brune observait attentivement le phénomène.

— Bordel…

— Langage, Ron. Ils ont dit qu’ils étaient liés, si on voulait une preuve, en voilà une. Euh… Est-ce que cela vous fait mal ?

Voldemort leva un sourcil alors que la brune se tordait les mains en le regardant. Courageuse mais apeurée, c’était certain.

— Non. Je prendrai soin de lui.

Pourquoi le disait-il ? Voldemort n’essayait pas de se faire accepter de ces gens, il s’en moquait, même… Pourtant, en voyant la brune se détendre, il se sentit aussi plus tranquille. Elle hocha la tête alors que les deux hommes restaient sceptiques de leur côté. Allez savoir pourquoi, pour eux, Voldemort se fichait véritablement de ce qu’ils pensaient.

— Et donc vous retournez dans votre monde juste après ?

— Nous avons à faire. Dumbledore veut le tuer et il utilisera les Potter pour ça.

— Ils sont en vie là-bas… Ca doit être dur pour Harry.

Voldemort tourna la tête alors que l’aura de son compagnon se manifesta, le dragon squelette se déploya autour de la bulle déployée par les portes. Un vent étrange se leva, rappelant à Voldemort cette odeur inconnue qu’il ne comprenait pas. Sauf que c’était peut-être bien ça… Après tout, le royaume des Morts ne devait pas être ouvert sur celui des vivants… Mais dans le même temps, cela n’avait touché que les sorciers alors que la Mort ne faisait normalement aucune distinction. La solution ne pouvait être aussi simple alors que les portes s’effritaient juste sous leurs yeux et devenaient poussière.

La douleur dans le lien lui donna envie d’arrêter Harry, sauf que son compagnon faisait ce qu’il fallait. Pour ces gens qu’il aimait tant.

— Harry est plus fort que vous et moi réunis. Il peut enfin vivre en les voyant heureux.

Chapter 20: 19. Céder quand il faut

Notes:

Bonjour, bonsoir !
Encore bonne année à vous !
Petit problème physique qui m'empêche de taper aussi vite que je voudrais. Mais j'en ai envie, c'est sûrement ça le pire XD
Bonne lecture, navré des fautes !
A la prochaine ^^

Chapter Text

Le voyage vers Poudlard lui donna une nouvelle vue sur son pouvoir. Harry avait sincèrement cru que le sortilège de Rowena Ravenclaw avait disparu sur la Grande Salle. Pour découvrir qu’il subsistait bel et bien dans son royaume, simplement invisible aux vivants. Et donc à lui jusque là qui avait fui la réalité de ce qu’il était. Harry jeta un œil à ceux qui l’accompagnaient. La douleur dans le regard d’Hermione l’ennuya un peu. Il avait beau tourné et retourné le problème dans tous les sens, il était incapable de leur rendre Poudlard. Outre la taille du phénomène et la façon dont la mort s’accrochait à chaque pierre, c’était Poudlard.

Un Poudlard qui lui appartenait rien qu’à lui.

Bien sûr, Harry savait aussi que c’était de voir l’école emplie d’autres élèves, que c’était les âmes qui avaient séjourné à l’intérieur qui faisait la beauté des lieux. Sauf qu’il avait un avantage qui lui donnait envie de garder la main mise sur l’endroit : les âmes des morts pouvaient y habiter selon sa convenance.

— Harry ?

Le Maître de la Mort déglutit difficilement. Il tourna les yeux vers les portes de son royaume grandes ouvertes, béantes comme une gueule prête à tout dévorer. Harry serra les poings, ne se détendit pas à la caresse de Tom entre ses omoplates. D’une certaine manière, le mage noir comprenait mieux que quiconque et cela plaisait à Harry. Il voulait que l’on comprenne qu’il puisse être égoïste parfois, qu’on ne pouvait lui demander de tout céder.

— On ne peut pas venir avec toi, mec. Tu bouges ?

— … Je ne peux pas. Non. Je ne veux pas.

Harry se tourna vers Hermione en se rapprochant un peu du vampire lié à lui. Il ne cherchait pas la protection de Tom, simplement son soutien.

— C’est à moi, Hermione. Je ne veux pas le rendre.

Ron le regardait avec une grande incrédulité, Hermione fronça les sourcils tandis que Kingsley prenait la parole d’une voix calme… On semblant calme ? L’ancien Auror lui paraissait bien agité en vérité, à cause du Voldemort derrière lui.

— Harry, c’est Poudlard. Tu ne veux tout de même pas priver les futures générations de connaître la joie d’apprendre dans ce château.

La voix de la raison. Sauf qu’Harry n’avait aucune envie d’être raisonnable, d’être même gentil à ce sujet. En plus, il parierait que le ministre pensait que tout cela était de la faute de Tom. La mort n’avait besoin de personne pour s’arroger le droit de prendre ce qu’elle voulait prendre. Et sans doute qu’il devrait agir ainsi. Harry tira cette fois Tom avec lui avant que celui-ci ne parle, les faisant entrer dans la zone. Le mage noir tenait sa baguette, à peine tendue vers Kingsley mais déjà assez menaçante pour que Ron et le ministre se mettent en garde. Un peu inutile comme leurs sorts fondraient en entrant dans la part présente sur cette terre de son royaume.

Harry fit un sourire d’excuse. Il n’en dirait pas parce qu’il ne chercherait pas de pardon pour cela. Poudlard était à lui et personne n’avait la puissance pour l’obliger à la rendre. L’un de ses biens les plus précieux. Son bien par droit de conquête pour avoir tué le Voldemort de son monde. Puis il se détourna et marcha vers les portes. Respectant son silence, Tom prit le même sillage après un sourire poli et entendu. Le genre qui allait faire hurler Ron dans les secondes à venir.

Cela ne manqua pas alors que le rouquin lui ordonnait de détruire les portes et d’arrêter de faire l’abruti, de se faire corrompre par ce Voldemort, de… Harry n’écoutait pas. Il chuchota juste dans le vent à son vampire de fermer les yeux et les fit entrer. Les portes se refermèrent derrière eux, arrêtant au moins le phénomène d’expansion de son royaume sur les alentours de Poudlard. Cela cesserait le grignotage de la Forêt Interdite mais pour le reste… Harry poussa d’autres portes et ils furent de nouveau dans cette prairie qu’ils avaient quitté plus tôt. Chez Tom.

— C’est bon…

— Tu es sûr que je ne peux pas tuer ce roux ? Il est infect.

Harry eut un pauvre rire, caressa de sa main libre les portes autant pour les ressentir que pour s’assurer qu’elles étaient closes avant de répondre.

— C’est Ron. Il n’est pas sciemment méchant mais il a trop souvent des opinions bien arrêtées sur tout et n’importe quoi.

Tom l’obligea à le regarder dans les yeux. Harry y vit de suite sa faim, mais il n’y avait pas que cela. De l’inquiétude également, de la possessivité assurément.

— Il ne sait pas combien il t’a blessé et te blesse encore, n’est-ce pas ?

Harry haussa les épaules.

— Ron n’est pas doué pour la subtilité.

— Tu le défends beaucoup.

Harry se blottit contre Tom. Le vampire glissa ses bras autour de lui, le serra dans une étreinte confortable, facile. Harry avait encore du mal à croire qu’il trouvait ça si simple de s’appuyer sur Lord Voldemort, qu’il soit d’un autre monde ou pas. C’était comme se retrouver lui-même, avec moins de familiarité mais plus de joie. Plus de bien-être parce qu’Harry n’avait jamais su regarder tous les coins de son âme. Cependant, contempler celle de Tom était une évidence.

— Il a été mon premier ami. Ca lui a donné beaucoup de passe-droit, je l’admets.

— Et il est temps que cela cesse. Ce sera le cas, puisque tu n’y retourneras pas.

Harry haleta légèrement quand Tom l’écrasa presque contre son torse. Il se tortilla un peu.

— Il y a encore…

— Ce n’est pas ton problème. Tu n’es pas médicomage.

— Toi non plus mais tu as donné des pistes à Hermione.

— Pour te faire plaisir. Il n’y aura rien de plus. Nous ne retournerons pas là-bas. Ce n’est pas matière à discussion.

Le ton implacable de Tom lui donnait envie de râler et de lui rappeler qui était le plus fort. Cependant, le vampire dut sentir ses velléités et les annula en les faisant transplaner à la maison. Harry en sentit un petit pic de stress. Il n’avait pas oublié la promesse que lui avait arraché Tom et l’idée le fit trembler un peu. D’autant que le vampire utilisait sa force physique contre lui pour le soulever et l’amener à l’intérieur. Plaqué contre la porte d’entrée, Harry frémit encore alors que Tom faisait courir ses doigts sur sa carotide.

Puis sa langue.

Harry s’entendit gémir, sans savoir de quoi. Il s’accrocha aux épaules de Tom tandis que celui-ci continuait ses baisers sur sa peau fine, légèrement humide de sueur. Harry entendait son cœur battre dans ses oreilles, ferma les yeux plus fort…

— Allons nous coucher.

Murmurer tout contre son oreille. Harry crut imaginer ces mots, pourtant Tom attendait sagement sa réponse. Il cligna des yeux, un poil… Stupéfait.

— Quoi ?

— Tu n’es pas prêt pour ça. Je ne te ferai pas de mal, Harry.

Malgré la faim qu’Harry sentait presque comme si c’était la sienne. Le voyageur dimensionnel leva la tête, se retrouva front contre front avec le vampire. Il analysa ses traits lisses, son nez royal, ses lèvres pâles ourlées d’un sourire un poil narquois.

— Je… Tu as faim.

— Nous avons faim l’un de l’autre. Ce n’est pas une raison pour nous blesser dans le même temps. Ce que nous devenons ensemble est trop important pour… laisser ces besoins gouverner. Je n’ai pas besoin de cela pour savoir que tu es à moi.

Harry le trouvait un poil arrogant avec cette déclaration. Et étrangement adorable. Tom l’embrassa, Harry fondit contre le vampire, certain que celui-ci le retiendrait. Il passa la meilleure nuit de sommeil de sa vie dans les minutes qui suivirent.

 

 

Voldemort se sentait frustré. A ses côtés, son futur calice écoutait attentivement ses Chevaliers, comme la situation l’exigeait. Merci Rabastan Lestrange, ils savaient où se trouvaient les forces du vieil homme et il fallait frapper vite et fort. Bien qu’apprendre que le Terrier serait ce quartier général l’irritait un peu. L’émotion vive que cela avait soulevé chez son âme sœur l’avait secoué un peu. Il devinait sans mal que le jeune sorcier avait pu vivre dans les lieux, dans son monde d’origine. De plus, c’était certainement une preuve que les Weasley seraient impliqués dans la bataille à venir. Ce qui neutralisait son compagnon d’une certaine manière, comme au Square Grimmaurd.

Au moins, par ses connaissances, Harry leur donna une solide carte de l’endroit, bien qu’il rappelât encore qu’il ne pouvait être sûr que le Terrier serait le même dans cette dimension. La présence de la goule dans le toit avait fait sourire quelques Chevaliers, sauf Lucius qui avait eu un air assez dégoûté face à la déchéance des Weasley. Voldemort trouvait absurde que le Malfoy voit cela comme un affront personnel, cependant tant qu’il menait à bien la mission, cela lui suffirait.

La méthode serait simple, un petit groupe s’assurerait cette fois de dresser un bouclier anti-transplanage pendant que les autres entreraient dans la zone pour le combat. Les deux actions devaient se faire en même temps et…

— Non, tu ne joueras pas les appâts.

Cette soudaine proposition de son âme-sœur le faisait grincer des canines. Voldemort sentait que ses Chevaliers étaient très intrigués alors qu’Harry répliquait.

— Je ne risque rien, je doute que leur rituel soit prêt et même s’il l’était, je ne peux pas mourir.

— Tu peux souffrir, c’est suffisant. Je dois garder la tête froide, Harry.

Ils s’affrontèrent du regard, cependant Voldemort perçut que c’était bien plus pour la forme qu’Harry agissait ainsi puisque les yeux verts semblaient sourire. Venait-il de passer un test et de le réussir ? Peut-être bien. En tout cas, le sujet se clôtura et ils affinèrent le plan. Ils partaient dans trente minutes, ce qui allait aussi leur permettre de tenter de trouver l’espion, s’il y en avait bien un.

Parcourant la tablée, Voldemort fit le tour. Il ne doutait pas de Severus malgré la pitoyable âme sœur qu’il possédait. L’homme était comme lui, avec juste moins d’ambition pour le pouvoir. Lucius était hors de cause, Regulus également. Pour Warren Mac Nair, c’était déjà plus difficile à dire bien que sa bêtise l’aurait déjà grillé. Comme pour Evan Rosier accompagné de son père. Qui était néanmoins celui qui avait dénoncé leur présence dans le QG de l’Ordre. Voldemort passa à Thorfinn Rowle, Corban Yaxley. Les Lestrange étaient hors catégorie…

Voldemort avait bien une idée de qui serait le traître s’il en était bien un. Il attendait simplement tapis dans l’herbe comme un serpent que sa proie tombe dans le panneau.

— Severus, un mot.

Voldemort se leva et entraîna le directeur de Poudlard dans un autre pièce sous le regard curieux de son âme sœur. Sans qu’il n’y ait aucune peur ou méfiance dans le lien, ce qui lui plaisait. Harry devait pouvoir lui faire une confiance aveugle, d’autant que quand il serait son calice, il serait vulnérable au moins physiquement. Le vampire avait envie de voir cela, son compagnon mou à cause de la prise de sang et murmurant d’une voix rauque de plaisir ses ordres…

Cela tirait sur sa patience. Il aurait dû mordre Harry plus tôt.

— Milord ?

— Alors, les enfants Potter ?

Severus se tint encore plus droit.

— Difficile à dire s’ils comptent agir. Le fils a fait la morale à ses parents, la fille le soutenait. Ils ne savaient pas que j’étais présent, j’en suis certain.

Voldemort n’en serait pas aussi sûr mais il supposait pouvoir faire confiance à Severus pour le moment. Le directeur de Poudlard reprit.

— Etes-vous toujours sûr de vouloir les laisser se mettre en danger ?

— Je veux voir s’ils peuvent se repentir.

Voldemort regarda vers la salle où son compagnon devait discuter avec les autres Chevaliers. Severus comprit et osa une main sur son épaule. Voldemort attendait rarement un tel soutien de ses partisans, cependant il pouvait admettre que cela faisait du bien pour une fois.

— Vous pensez à les laisser hors d’Azkaban pour son bonheur.

— … Et cela ne fait même pas une semaine qu’il est là. Comment t’en sors-tu avec Black ?

Severus se permit un ricanement qui n’avait rien de moqueur. Cela sonnait plus comme de la dérision et le potionniste soupira en baissant la tête.

— La chose qui m’aide, c’est que je peux le punir de ses bêtises passées et qu’il l’accepte sans rechigner. Pas une chose que vous pouvez faire avec votre compagnon, il n’a rien fait de mal.

Voldemort en était bien conscient. De plus, il ne s’imaginait pas du tout en train de punir son compagnon. Non, Harry était bien trop précieux pour ça, il voulait surtout son sang et ses cris de plaisir, pour le moment. On n’était pas encore à l’amour. Voldemort avait un peu peur de tomber là-dedans. Tout en pensant qu’il y était déjà puisqu’il ne voulait jamais se séparer de son âme sœur.

— Le plan ne change pas, je veux savoir s’ils vont le trahir ou non. Cependant, prépare-toi à les protéger cette fois.

Severus hocha la tête, l’air soulagé et un poil irrité dans le même temps.

— Ce qu’on ne ferait pas pour eux.

— Nous sommes d’accord. Quels mages noirs diaboliques faisons-nous.

Voldemort trouvait leur nouvelle connivence assez amusante alors qu’ils se souriaient à peine face à cette réplique pleine de sarcasme doux. Il se détourna pour retourner dans la grande salle où Bellatrix, au lieu de laisser son compagnon en paix, essayer de l’asticoter. Et au vu de la couleur des yeux d’Harry, sa servante risquait de mourir bien avant de batailler avec Dumbledore et son ordre stupide. Le vampire passa son bras autour de son futur calice, le retint contre lui.

— Bellatrix, silence.

La Lestrange fit la moue, bien incapable de percevoir combien elle était proche du trépas. Voldemort glissa son nez dans les mèches rebelles de son âme sœur, dont les émotions vives agitaient le lien. Lui donnant l’impression de vivre et de respirer bien plus qu’il ne l’avait fait en plus de vingt ans.

— Nous partons.

Voldemort transplana en gardant bien son autre tout contre lui.

 

 

Le Terrier. Harry se revoyait en train de voler autour de la maison, toujours aussi tordue dans sa construction que celle de son propre monde. Même là, il se demanda une nouvelle fois comment la magie pouvait la faire tenir debout. Encore assez éloignés des lieux, il tenta d’apercevoir une tête rousse, des gnomes qui se faufileraient dans la cour. Sauf que tout était calme pour un après-midi ensoleillé. Oui, ils attaquaient en plein milieu de la journée, Tom disant que la plupart des rituels devaient se faire de nuit. Harry tendit encore le cou, pour essayer d’apercevoir des runes ou des cercles qui parleraient justement de ce que Dumbledore voulait lui faire…

Etait-ce une diversion ? En tout cas, son cœur manqua de jaillir quand il aperçut le Ron Weasley de cette dimension avec sa sœur Ginny. Ce n’était pas un hasard, c’était les plus proches en âge d’Harry, ça ne pouvait être un hasard. Ron tenait une panière de vêtements encore humides que Ginny s’appliquait à étendre sur la corde. A la manière dont ils se tenaient, Harry savait qu’ils n’étaient pas tranquilles. Les similitudes étaient si fortes qu’elles lui brisaient le cœur et la poigne autour de son corps se renforça.

— Tu as su faire la différence avec les Potter, tu peux le faire ici aussi.

— Je n’ai pas vécu avec les Potter. Eux, ils m’ont accueilli chez eux, je crois que madame Weasley me considérait comme un de ses fils.

— Te considérer ?

Harry ne pouvait pas et ne voulait pas expliquer que la mort de Fred, sa dépression, sa rupture avec Ginny avaient entériné la dissolution de son lien avec cette femme si maternelle. Il restait une sorte de tendresse entre eux mais Harry savait qu’il n’était plus… aussi précieux. Aussi aimé. Son cœur se serra davantage.

— Les choses changent.

— Tu m’auras toujours, Harry.

Harry leva la tête et contempla ce mage noir implacable qui se plaçait là, comme son rocher dans la tempête. Il ne se retint pas, vola un baiser au vampire alors même qu’autour, les Chevaliers attendaient leur signal.

— Merci, Tom.

Un sort vola vers Ginny, arrêté par Harry qui avait deviné un Patronus. Il y eut un silence dans les rangs, qui dura à peine deux secondes. Puisque Dumbledore savait, l’Ordre savait, les Chevaliers savaient… Harry déploya son aura et la queue de son dragon squelette s’enroula autour du traître pour le jeter contre la barrière… Qu’il traversa pour s’encastrer dans la maison. Son crâne fit un bruit écœurant tandis qu’il éclatait comme un fruit trop mûr. Ginny hurla de terreur alors que le corps sans vie glissait le long du bois, laissant une trace de sang bien visible tout le long.

— Un peu expéditif.

— Je n’aime pas les traîtres plus que toi.

La rousse se précipita vers le mort, hurlant encore, les larmes coulant le long de son visage désormais pâle. Ron tentait de la couvrir. Harry comprit la raison de la trahison. En tant qu’Auror, Corban Yaxley avait été proche de Kingsley et Tonks. Le nom de son âme sœur avait achevé son destin.

Chapter 21: 20. Ame soeur de Weasley...

Notes:

Bonjour, bonsoir !
Bon, pas super content de comment ça rend mais je vous donne le chapitre quand même.
Bonne lecture, navré des fautes.
A la prochaine.

Chapter Text

— Corban !! Non, non, Corban, réveille-toi !

Les pleurs de Ginny dérangeaient Harry tandis que Ron tentait de déloger sa sœur du corps de son âme sœur décédée. Le voyageur sentait que son vampire était plutôt contrarié qu’un de ses Chevaliers ait cédé aux sirènes de Dumbledore à cause d’un nom, au lieu de venir le voir. Harry n’était pas surpris de son côté, les Weasley était tellement pro-lumière qu’imaginer Ginny Weasley finir du côté de Tom, juste à cause de son âme sœur était absurde. Il aurait fallu bien plus pour que la rousse se retourne contre sa famille ou ose penser les mettre à l’abri en utilisant son lien.

Autour, les autres Chevaliers s’agitaient, la barrière anti-transplanage était présente autour d’eux et Harry fit signe à Tom de prendre son chemin vers le Terrier. Il ne sentait pas l’aura de Dumbledore, cependant mettre la main sur les Weasley serait une avancée majeure pour en finir avec cette histoire. Ron se mit à leur lancer des sorts sitôt qu’il les repéra, faisant ricaner les Lestrange qui devaient le trouver bien pathétique.

— Les voilà…

Le reste des Weasley sortit de la maison. Molly se mit à lancer des sorts bien plus gris que les pauvres ‘Diffindo’ et ‘Incarcerem’ de son fils. Harry se forçait à respirer profondément pour ne pas se mettre entre les Chevaliers et eux. Il avait l’impression de voir un cauchemar, à ne plus savoir quel était le bon camp. Sauf que dans une guerre comme celle là, y en avait-il un bon ? Voir Luna dans leurs rangs renforça sa peine et le maintint figé, bien incapable de savoir comment agir.

 

 

Sirius posa une main sur son torse, attirant l’attention de James. Son meilleur ami l’interrogea du regard en remontant ses lunettes sur son nez. Sirius hésita encore, il savait que c’était un test et il comprenait qu’on les teste et… Bon sang, il ne voulait plus être séparé de Severus. Maintenant qu’il avait ce dont il avait tant eu besoin pendant des décennies, il rechignait à le perdre.

— Oncle Siri ? Ca ne va pas ?

Robin et sa vue perçante. Si observateur et si gentil. Sirius posa ses cartes, incapable de se concentrer sur leur jeu à présent. Les cartes menaçaient d’exploser mais ça n’avait aucune importance.

— Ils sont en train d’attaquer le Terrier.

Lily trembla à cette information et ferma les yeux comme pour prier quelques dieux. Sirius ne voyait aucune raison pour laquelle les Déesses leur viendraient en aide, cependant il s’abstint bien de le dire, ne voulant pas déclencher une dispute.

— Comment sais-tu cela ?

Le ton méfiant de James lui irrita le poil, l’animagus chien jeta un regard blessé à son ami avant de répondre en se levant pour aller vers le bar.

— Severus me l’a dit. Il semble que ce soit le nouveau QG de l’Ordre.

— C’est affreux… Ils n’ont aucune chance de s’en sortir !

Sirius se versa un grand verre de Whisky Pur Feu, tendu. James avait raison, les Weasley se feraient tuer avant de se rendre. Il but une grosse gorgée, la brulure ne le détendit même pas. Il aurait plutôt besoin que Severus lui donne des ordres, le mette à terre, l’humilie de ses petites phrases coquines et cinglantes à la fois. Il serra son verre plus fort, se figea en sentant une baguette contre ses reins.

— Que…

— Nous allons faire un tour.

Cassie ? Sirius tenta de se retourner, son verre tomba sur le tapis, son contenu s’y répandit alors que sa nièce l’attachait fermement.

— Cassie, qu’est-ce que tu fais ?!

— Stupéfix !

Robin tomba sur le sol, le choc pour sa tête fut amorti par le même tapis que le verre de Sirius. L’animagus chien avait tant espéré que Severus se trompait. James marchait vers sa fille, les mains bien en vue.

— Cassandra… Quel que soit ce qu’on t’a dit, c’est une mauvaise idée, ma chérie.

Sirius remarqua alors les larmes de la jeune Gryffondor, sa main tremblante.

— Je ne vais pas laisser mourir mes âmes sœurs !

Sirius regarda James, puis Lily. Aucun d’eux ne savait qui était l’âme sœur de Cassandra, après la débâcle avec Harry, ils s’étaient interdits de regarder pour ne pas avoir peur de ce qu’ils arriveraient à leurs enfants quand ils seraient adultes.

— Chérie, comment pourrais-tu le savoir alors que nous ne le savons pas ?

— Vous n’avez pas pris la peine de regarder ! Mais les Weasley le font toujours ! On y va !

Sirius déglutit difficilement. Un Weasley, vraiment ? Malheureusement, c’était bien possible, ils étaient bien assez nombreux. En plus, Cassie avait dit ses âmes sœurs… Donc il avait déjà une idée de qui ils étaient et le regard de James lui indiquait qu’il avait compris aussi. Son meilleur ami tenta pourtant de prendre sa baguette à sa fille, il fut soufflé contre le mur et finit inconscient.

— James !

Cassie en profita pour attacher Lily en disant.

— Vous deux, vous suffirez bien.

— Cassie, Cassandra, écoute moi, ça ne peut pas bien se passer, ce que tu fais là ! Tu aurais dû nous en parler !

Cassandra eut un mauvais rire en le toisant. Sirius en eut un frisson.

— Tu veux dire comme toi quand tu parlais de ton âme sœur ?

Coulé. Que pouvait-il répondre à cela ? Sirius n’était pas leur père et il savait qu’il ne serait jamais un bon parent. Le Portoloin fut mis dans ses mains, Lily forcée d’y toucher. Sirius espérait vraiment que Severus ne serait pas trop en colère alors qu’ils finissaient sur le champ de bataille.

 

 

Voldemort vit son Chevalier se tendre dès que Black apparut. Le groupe était moins grand qu’il ne l’aurait prévu mais ainsi donc, voilà qui était encore de mèche avec Dumbledore chez les Potter. La petite Cassandra Potter tenait en joue Sirius Black, comme si cela allait régler la situation. Apparu dans les barrières encore debout du Terrier, ceux qui devraient être normalement ses prisonniers semblaient presque le narguer.

— Stop !

Ses Chevaliers cessèrent leurs sorts, certains prenant conscience plus vite que d’autres de la situation. A son grand étonnement, Arthur Weasley vint mettre sa baguette contre la gorge de Lily Potter. La rousse en parut de suite sous le choc.

— Harry ! Oblige-les à se rendre ou je tue Lily !

Voldemort se tourna vers son âme sœur, figé depuis un moment. Voir tous les Weasley contre eux avait retourné son compagnon et il le sentait à peine dans le lien, comme si Harry tentait de disparaître à l’intérieur de lui-même. Pourtant, lentement, son pouvoir s’échappa de lui par vague et son dragon squelette apparut autour d’eux. Sa tête dominait le haut des barrières du Terrier et Voldemort attendit.

Parce qu’il n’était pas question qu’il attaque ou laisse un de ses Chevaliers attaquer Harry. Parce qu’il n’était pas question qu’il fasse voler en éclats le peu de confiance qu’il y avait entre eux. Voldemort entendit le patriarche Weasley donner un nouvel ordre, comme s’il avait la situation bien en main. Voldemort poussa toute son envie de soutenir son âme sœur dans le lien.

— Je suis avec toi.

Un pari. Un lancer de dés. S’il avait mordu Harry, il aurait l’assurance que celui-ci ne puisse se retourner contre lui. A cet instant, Voldemort ne pouvait préfigurer de rien. Il vit l’une des pattes du dragon foncer vers lui, se força à ne pas bouger alors qu’elle l’entourait, faisant crier ses Chevaliers. Il caressa cette magie avec la sienne, avec cette envie, impropre au moment, de se rouler dedans. Il posa sa main libre sur l’os, avec l’impression de le sentir…

— ARTHUR !!!

Voldemort sourit. Il venait de tomber amoureux.

 

 

Sirius se changea en chien pour se défaire de ses liens et bascula Lily sur le sol alors que Molly lançait un sort sur l’apparition qui venait de planter une faux dans le corps d’Arthur. Interloqué, il saisit aussi le poignet de Cassie et le brisa entre ses dents. Pour son bien. Son cri de douleur lui fit du mal mais peu importe. Il avait encore à faire. Il avait une chance d’être héroïque alors qu’il récupérait la baguette de sa nièce dans sa gueule. Comme il avait l’habitude de changer de forme, redevenir humain lui fut d’une fluidité absolue et il lança tous ses ‘Stupéfix’ à la suite, comme un Auror bien entraîné. Le choc avait été trop grand chez les Weasley pour qu’il réagisse et alors qu’il se remettait face à Arthur, Sirius trembla de tout son corps. De toute son âme aussi.

— Bordel de merde…

Ses genoux lâchèrent et il se retrouva au sol face à cette étrange créature qui ne bougeait pas, ne semblait même pas respirer. Elle lui faisait penser à un Détraqueur mais Sirius savait pour les avoir côtoyés que c’était autre chose. La baguette de Cassie roula dans l’herbe, de toute façon inutilisable à présent. Il l’avait surchargé de sa magie, l’élément à l’intérieur avait brûlé, il le savait.

— Harry, je vais bien, lâche-moi.

Sirius entendait cette voix au loin dans cet étrange silence qui s’était installé. La voix de Voldemort. L’apparition bougea enfin, pour contempler Lily. Sirius tressaillit, espérant qu’il n’aurait pas besoin de protéger sa meilleure amie sous le choc. Quoique… La rousse était en train de serrer sa fille, tentant de les éloigner de cette créature inattendue.

— Harry !

Sirius se força à détourner la tête et il vit cet Harry d’un autre monde foncer sur Lily, la prendre dans ses bras, en pleurs. L’espèce de dragon squelette disparut alors, tout comme la créature et Sirius se détendit un peu. Rien qu’un peu. Le regard incandescent de Severus lui donnait envie de se faire tout petit alors qu’il avait plus ou moins obéi. C’était sûrement la peur… Le potionniste avait eu peur pour lui, le lien entre eux le disait encore. Sirius osa lui faire un sourire un peu canaille alors.

— Tu vois, je l’ai bien géré, pas vrai ?

 

 

Voldemort brisa les barrières en quelques secondes, maintenant qu’il pouvait plus ou moins se concentrer dessus sans aucun mal. Une façon de le penser parce que la terreur et la douleur de son âme sœur lui donnait des envies de meurtre. Sa jeune sœur avait réussi à se dégager de l’étreinte de la mère pour aller vers son âme sœur. Les Weasley avaient un peu trop de chance eux aussi pour leur bien… Le vampire posa une main douce dans les cheveux de son compagnon alors qu’il l’atteignait enfin. Les épaules d’Harry tressautaient dans ses sanglots et la Potter tentait de le consoler, murmurant des mots doux. Comme une vraie mère le ferait, ce qui accentuait sans doute le chagrin de son compagnon.

— Milord, que faisons-nous ?

Voldemort promena ses yeux rouges sur tous ces roux… Ginny Weasley avait été la seule épargnée par les Stupéfix de Black, elle était bien incapable de faire du mal avec la perte de son âme sœur. Contrairement à sa mère… A moins que la matriarche ait espéré que l’Avada Kedavra qu’elle avait lancé à la créature allait sauver son mari. Absurde, s’il avait été encore en vie, elle l’aurait tué elle-même. Le sort de Mort avait percuté un faisan qui passait là et l’animal ferait un bon dîner. Si quelqu’un pensait à l’emporter. Ses doigts continuaient de jouer avec les mèches noires d’Harry.

— Arrêtez-les. Fers anti-magie, évidemment. Black, soyez heureux, vous avez évité le pire à ces idiots.

— Euh… Cool. Merci de ne pas les tuer.

Voldemort ne le faisait pas pour Black mais personne n’avait besoin qu’il soulève pour qui il le faisait. Laissant faire ses Chevaliers, le mage noir s’agenouilla enfin auprès de son compagnon qui serrait la Potter à lui faire mal, il en était certain. Il avait à peine entrevu une image dans son esprit avant qu’Harry n’attaque. Si l’on pouvait appeler cela une attaque, il n’était pas certain de ce que son compagnon avait fait.

— C’est fini, Harry. Tu le sens bien, elle est en vie. Grâce à toi.

S’il avait su que cela mettrait son autre dans un tel état, Voldemort aurait changé complètement son plan. La Potter tapota encore le dos de son compagnon. Les sanglots commençaient à se calmer, la douleur restait forte mais Voldemort pouvait la supporter. Il n’essaya pas d’arracher Harry à sa mère, cependant il se pressa contre son dos, supportant la présence de cette femme honnie tout près.

— Tu ne l’as pas perdu encore une fois.

La respiration d’Harry se coupa un peu.

— Merci, mon chéri. Merci de m’avoir protégée.

Voldemort avait envie de la faire taire. Harry releva enfin la tête, contempla la rousse de longues secondes avant de se presser contre lui. Le vampire récupéra volontiers son futur calice et les releva tous les deux. Les émotions qui tourbillonnaient dans le lien ne tarderaient pas à lui donner un mal de tête.

— Nous allons rentrer chez Severus. Tout ira bien.

Voldemort se devait de faire cette concession. De toute manière Dumbledore n’était pas là, très clairement. Ça ressemblait à un coup dans l’eau mais au moins avaient-ils encore affaibli ses rangs. La prochaine fois serait la bonne. Jamais deux sans trois. Et il se ferait un plaisir de briser le vieil homme pour avoir fait pleurer son âme sœur de la sorte. Il lui éclaterait la colonne vertébrale et tous les os avant de le laisser crever.

— Et pour elle, Milord ?

Voldemort se tourna vers Evan qui indiquait la jeune sœur qui tenait les mains de deux Weasley, son aura essayant de menacer ceux qui voulaient approcher. Bellatrix se riait d’elle et la provoquait.

— Les jumeaux…

La voix d’Harry était basse et rauque.

— Ses âmes sœurs ?

— Il faut croire, oui. Les jumeaux ont toujours la même âme-sœur parce qu’ils ont la même âme eux-mêmes. Je ne m’attendais pas à cela.

Voldemort inspira lourdement. Encore plus d’ennuis. Il avait soupçonné que ce serait à cause de cela mais il avait quand même espéré que rien de la sorte ne viendrait troubler ses plans.

— Ils vont finir chez Severus eux aussi.

— Il va être ravi.

Le pauvre sourire d’Harry lui donna l’envie de l’embrasser. Sourire qui s’éteignit quand son compagnon posa les yeux sur le cadavre d’Arthur Weasley. Voldemort agita sa baguette pour le couvrir d’un drap, donna des ordres pour que les choses aillent plus vite. Il créa également un Portoloin qui les emmènerait chez Severus. La jeune sœur ne le toucha qu’en voyant qu’on emmenait ses âmes sœurs au manoir également.

Voldemort se dit qu’il allait vraiment devoir apprendre à traiter avec sa belle-famille.

 

 

Harry se sentait mal. Tuer Arthur n’avait jamais été dans ses intentions mais le voir menacé Lily… Il avait vu plus que rouge, il avait vu le monde en sang. Seule sa morale habituelle l’avait empêché de massacrer tous les Weasley d’une seule attaque. Il se sentait encore plus mal d’avoir pleuré comme un enfant contre Lily. Il ne voulait toujours pas la voir comme sa mère, cependant… Cependant son cœur ne voulait pas l’écouter. Il ne pensait pas que sa vraie mère lui en voudrait, c’était juste lui, lui qui ne voulait pas la trahir.

— Elle sera quand même punie.

Ce fut cette déclaration de Tom qui le sortit de ses pensées. Les Potter paraissaient furieux et Cassie pleurait, recroquevillée dans son fauteuil.

— Vous saviez qu’il allait se passer quelque chose comme ça ! Vous avez laissé faire !

James avait un bandage autour du bras. Même si l’os était déjà réparé, il fallait que le membre se repose un peu. L’homme avait l’air sauvage et s’il avait été sous sa forme animagus, le cerf aurait tenté d’embrocher son mage noir qui souriait de façon sardonique.

— Pour votre bien. Pour savoir si vous alliez le trahir alors que c’est grâce à lui que vous avez votre confort actuel. Je vous assure que vous l’auriez payé cher si vous aviez agi autrement.

Harry posa une main sur le bras de Tom. Le vampire la couvrit avec la sienne, entrelaça leurs doigts de manière instinctive. Harry nota l’absence de Sirius. Il espérait que Severus n’était pas en train de le punir. Pour une fois, ce serait excessif alors que son parrain avait fait la bonne chose… Merde. Il venait de penser son parrain. Harry se sentait foutu et il détestait ça.

— En tout cas, c’est réglé pour le moment. En plus, j’aime bien Gred et Forge.

Cassie releva la tête en l’entendant les appeler ainsi. Harry eut un sourire encourageant. Il fallait que les choses s’arrangent et elles le feraient. Le problème n’était pas les Weasley, les Potter, la Lumière. Le problème, c’était Albus Dumbledore qui pensait mieux savoir que tout le monde.

— Je pense que toute cette histoire va finir où elle a commencé… A Godric Hollow.

Chapter 22: 21. Ne pas attendre

Notes:

Bonjour, bonsoir !
Petit chapitre calme, je dirais ? Mignon à sa façon XD
Bonne lecture, navré des fautes !
A bientôt ^^

Chapter Text

— Je t’ai fait confiance…

Sirius se tendit en attendant le ‘mais’ qu’allait prononcer son âme sœur. Ses poignets nus de ses fers anti-magie, qui reposaient entre les mains de Severus, il ne pouvait faire que cela. Attendre. La veille au soir, le potionniste les avait remplacés par des faux, au cas où Sirius aurait besoin de se battre. Un choix fort judicieux puisqu’il avait pu mettre à terre les Weasley. Les pertes étaient si minimes qu’il aurait presque fanfaronné… Si cela n’avait pas été des amis à lui. Certes, Sirius venait certainement de leur sauver la vie, mais à quel prix ? Voldemort haïssait aussi cette famille… Il espérait avoir bien fait. Comme il espérait que Severus n’était pas réellement fâché. Le lien lui laissait si peu comprendre cet homme.

— Je t’ai fait confiance et tu as bien fait. Bon chien.

Sirius écarquilla les yeux de surprise avant de se mettre à rougir de plaisir, sincèrement embarrassé. Il se tortilla un peu, releva les yeux quand il entendit les menottes heurter le bois du bureau de son compagnon. Severus avança vers lui, son regard bleu nuit si illisible et pourtant… Les Déesses seules pouvaient comprendre à quel point Sirius se sentait en sécurité et calme face à cela. Combien il se sentait bêtement prêt à tout pour que Severus le regarde ainsi. Sans animosité. Sans haine. Bien sûr, le désir lui faisait envie mais il pourrait se contenter de cela.

— Merci.

Sirius se sentit trembler, autant de dire ce mot que de voir Severus debout à quelques centimètres de lui. Ses mains le démangeaient, il serra les poings, conscient qu’il n’avait pas eu la permission de toucher. Severus esquissa alors un sourire, qui étira ses lèvres fines, hypnotisant Sirius. Un chien n’était pas une proie, habituellement. Sirius serait la victime volontaire de ce prédateur pourvu qu’il ait encore ce genre de sourire, rien que pour lui. Un gémissement pitoyable franchit ses lèvres, s’accentua quand Severus caressa sa gorge. Les doigts tâchés du potionniste se refermèrent autour de son cou et bien loin de paniquer, Sirius se sentit bien plus entier. Avec cette impression intime, incomparable qu’il était à sa place, appartenant à celui qui le possédait depuis sa naissance.

— Les bons chiens sont récompensés. N’est-ce pas, Sirius ?

Sirius sentit ses cils humides de larmes. Il hocha la tête, il avait perdu ses mots. Sûr qu’il supplierait quand il les retrouverait. Le pouce de Severus traça sa pomme d’Adam. Sirius déglutit lentement. Son compagnon le déplaça doucement jusqu’à ce que ses fesses soient contre le bois de merisier du bureau. Sirius posa ses mains sur le bois glacé, Severus le bouscula encore un peu pour se glisser entre ses jambes. L’ancien Gryffindor était dur, si dur. Ses hanches bougèrent pour aller à la rencontre celles de son âme sœur. La poigne implacable de Severus l’empêcha de poursuivre.

— Pas de ça. Je suis celui qui choisis la récompense, chien.

Sirius hocha vivement la tête, alla s’excuser… Pour se retrouver au paradis en quelques secondes.

Les lèvres de Severus sur les siennes. Un baiser tant espéré qui arrivait enfin. S’il lui avait resté des défenses, elles se seraient effondrées à cet instant même. Severus, à peine délicat et pourtant tendre, glissa sa langue dans sa bouche et Sirius gémit. Ses larmes coulèrent. Il goûtait l’éternité.

 

 

Harry vérifia une dernière fois que tout irait bien pour les Potter avant de sortir du salon, Tom sur ses talons. Il était encore retourné mais grâce au lien sans doute, il reprenait le contrôle plus vite qu’il ne l’aurait espéré.

— Si tu le souhaites, nous pouvons rester ici.

Harry leva les yeux vers son vampire, secoua négativement la tête. Il lui prit la main et les mena hors du manoir. Il avait besoin de respirer à l’extérieur déjà. Le parc du manoir Snape était aussi propre que celui d’un autre, bien qu’il y ait des touffes d’arbres çà et là, qui paraissaient surgir sans sens, entourés de parterre de fleurs multicolores et délicates. Harry continua à marcher dans l’herbe rase, avec des accents argentés et dorés, rappelant qu’elle était aussi magique que le reste de l’endroit. Ils parvinrent à un charme majestueux, étonnamment seul.

— Cela faisait longtemps que je n’avais pas tué… De mes propres mains, je veux dire.

Harry savait que la mort tuait tout le temps, à chaque millième de secondes et comme il était son maître, c’était bien comme s’il le faisait lui-même, n’est-ce pas ? La poigne de Tom se resserra sur ses doigts, comme pour le retenir ou le soutenir. Les deux. A sa grande stupéfaction, le mage noir croyait en eux et en ce qu’ils construisaient. Sans compter cette émotion brute qu’il avait ressenti dans le lien alors qu’Arthur Weasley de vie à trépas.

— Tu as eu envie de me protéger autant que tu as voulu protéger ta famille.

Harry hocha la tête, un poil embarrassé.

— Ils ne sont pas… Pourquoi mon cœur ne veut rien entendre ?

— Parce que tu aimes aimer.

Tom se pressa contre son dos. Cela devenait une habitude dont Harry pourrait devenir dépendant. Cependant, au lieu de l’effrayer cette fois, cela lui donna simplement envie de fondre davantage contre le vampire.

— Tu m’aimes.

Pas une question. C’était ça la différence. Sa façon d’agir plus tôt avait tout scellé pour le mage noir. Sa puissance, sa possessivité, sa protection. Tom n’avait jamais eu besoin qu’on le protège, cela ne voulait pas dire qu’il n’appréciait pas qu’on le fasse véritablement. Ça avait été la première idée d’Harry d’ailleurs, dans ce moment où ses pensées avaient bien voulu suivre le cours de la bataille. Protéger son compagnon avant sa famille. L’entourer de son aura pour rien ne lui arrive.

— … Ca aurait fini par me tomber dessus. Ce sentiment… M’est bien nouveau.

Le souffle de Tom caressait sa nuque, hérissait ses petits cheveux.

— J’aime t’aimer, Harry James Potter.

Harry avait l’impression que son sang pulser plus vite dans ses veines, comme pour inviter le vampire à le mordre. Peut-être que c’était pour ça qu’il avait hésité la veille et que maintenant…

— Tu en es sûr ? Pas de regret ?

— Absolument aucun.

Les certitudes de Tom lui faisaient du bien. Le mage noir avait toujours su ce qu’il voulait et pourquoi il le voulait. Tom voulait Harry parce qu’ils se complétaient et qu’il n’y avait pas meilleur que lui pour le vampire. C’était aussi simple que cela. En vrai, c’était même bête de se batailler devant l’évidence. Les Déesses faisaient les choses pour une raison, qu’on disait.

— Alors te voilà vraiment coincé avec moi pour longtemps. Et je continuerai de faire les repas.

— Ca me convient très bien.

Harry sourit en se blottissant contre son vampire. Parfois, c’était bon que les choses soient simples.

 

 

Voldemort apprécia le retour à leur maison. En fait, ce qu’il y manquait, c’était un véritable espace bibliothèque mais pour le reste… Oui, en fait, c’était bien une petite maison, un endroit tout entier qui sentait l’odeur d’Harry de partout, où il pourrait facilement le trouver à coup sûr, mettre mes mains sur ses hanches et l’embrasser sur la nuque en guise de salutations le soir. Dire qu’il avait cru que la vie domestique, ce n’était pas pour lui. Pourtant, à cette heure, il y aspirait certainement et se laissait bercer par son imagination. Tout en regardant Harry cuisinait pour eux deux.

Son futur calice semblait danser dans la pièce, une danse que lui seul comprenait tandis qu’il allait chercher tel ingrédient, agitait sa baguette pour rincer une marmite, faisait quelques mouvements au-dessus d’une autre pour assaisonner. Harry réussissait à donner une dimension magique à une chose aussi routinière, comme les elfes de maison ne sauraient le faire. Et pourtant, ces derniers étaient doués puisqu’ils naissaient pour cela.

— Donc, tu penses qu’il est à Godric Hollow.

Le mage noir avait intérêt à se distraire avant de ne venir gêner le jeune sorcier. Ce serait presque un gâchis comme Harry avait retiré ses robes et qu’il pouvait admirer son fessier bien moulé dans son jean… Le même jean qu’Harry avait porté depuis son arrivée… Dès que possible, ils feraient du shopping et Voldemort le couvrirait de cadeaux.

— Oui. Dumbledore y est né, tu sais. Sa famille a toujours vécu là-bas. Jusqu’à ce qu’il se dispute avec Grindelwald. En tout cas, c’est ainsi que ça s’est passé dans mon monde.

— Gellert Grindelwald ? Je ne serai pas étonné qu’ils soient liés ici aussi.

— A dire vrai, moi non plus.

Harry vint lui présenter une cuillère de sauce, soufflant encore dessus avant de la lui tendre. Voldemort ferma sa bouche autour du couvert. C’était encore un poil trop chaud mais…

— C’est bon. Pas trop salé.

— Le pire, c’est qu’il fait ce qu’il a toujours fait…

Voldemort fronça les sourcils alors qu’Harry retournait près des marmites. Il se versa enfin un verre de vin, en proposa silencieusement à son compagnon qui refusa d’un signe de la main.

— Dumbledore. Il fait ce qu’il pense être juste. Vraiment. Il croit vraiment que la magie noire est mauvaise, que tu es mauvais…

— Je ne pense pas être un homme bon.

— Pas avec tout le monde mais qui est capable d’être empathique envers le monde entier. Personne. Pourquoi te demander de faire ce qu’il n’est pas capable d’effectuer lui-même ?

Voldemort but une petite gorgée. Il n’avait pas de réponse à cela et il avait cessé de croire qu’il était capable de deviner les raisons sous-jacentes aux actes du vieil homme. Il s’était souvent trompé et il avait beaucoup perdu. Il ne pensait même pas que cela venait de l’expérience de l’ancien directeur. Non, Voldemort ne pouvait penser comme Dumbledore, point. Et l’inverse était vrai, sur certains points. C’était d’ailleurs les causes de leurs premières frictions, cette arrogante assurance de Dumbledore persuadé de savoir ce que voulait Voldemort pour leur monde.

— Ce qu’il fait n’a jamais été de la justice à mon sens.

— Ca ne peut en être. Après tout, j’étais son agneau dirigé vers l’abattoir depuis ma naissance. Il s’était peut-être un peu attaché à moi, mais le plus grand bien exigeait ma mort.

Voldemort faillit briser son verre. Il nota qu’il y avait fait des failles et marmonna un ‘reparo’. Harry lui fit un sourire d’excuse, sûrement parce qu’il savait que c’était un peu ce qu’il avait pensé quand il avait trouvé son premier compagnon mort. Que Dumbledore avait voulu cela depuis le début.

— Nous devrions nous en occuper seuls. Je veux dire… Tes Chevaliers me dérangent.

Voldemort tiqua un peu.

— Ils m’obéissent pourtant parfaitement.

— Je vais tuer Bellatrix si elle continue et elle ne sait pas s’arrêter. De plus, ils ont tous été mes ennemis dans ma dimension. Je me fais vraiment violence pour être courtois avec eux, Tom.

 — Il faudra pourtant que tu les supportes à l’avenir. Mais je suppose qu’il vaudrait mieux faire les choses plus en douceur.

Le mage noir laissa son verre de côté et vint poser ses mains sur les hanches de son compagnon. Ses doigts effleurèrent un bout de peau découvert. Le frisson lui donna faim.

— J’accepte si nous allons en finir ce soir.

— Toi et ton impatience.

Voldemort passa l’une de ses mains sur le ventre de son âme sœur. Qui se mit à peser plus lourd contre lui.

— Nous avons déjà convenu que j’ai des raisons de l’être. Nous avons faim.

Voldemort adorait sentir le pouls d’Harry s’accélérer de la sorte. Il adorait être la raison pour laquelle son tout était troublé et il avait envie de l’entendre dire d’une voix gênée tant de choses qui les exciterait tous les deux. Il inspira profondément dans les cheveux d’Harry, dériva à son oreille qu’il mordilla à peine, puis à son cou. Il entendait bien mieux le cœur de son compagnon que le sien. Il égratigna la peau d’une canine, faisant sursauter sa jolie proie qui lui donna ensuite un coup de coude.

— Arrête ça… Je n’ai pas encore mangé.

— Donc je pourrais après ?

— Je croyais que tu voulais chasser du vieil homme ?

— Pas pour m’en nourrir.

Voldemort s’en indignait presque. Harry eut un joli rire et lui adressa un regard… tendre. Voldemort n’avait pas de meilleur mot pour qualifier cela. Il se pencha pour l’embrasser, trop attiré pour se retenir. Les lèvres ourlées de son compagnon s’écartèrent pour lui, il plongea plus avidement, retrouvant son goût suave, un peu piquant. Il balança son érection contre les fesses de son âme sœur, même si cela serait trop pour lui. Voldemort avait besoin qu’Harry comprenne combien il le désirait. Leurs rêves partagés l’avaient dit, son être bien réel devait le faire à son tour. Le gémissement que produisit Harry à cette connaissance lui donna envie de l’emporter à la chambre. Il recula. Caressa du pouce la lèvre inférieure humide de leur salive de son compagnon.

— Encore une demi-heure et nous partons. Je vais prendre une douche.

Pour leur bien à tous les deux. Voldemort s’éloigna à contrecœur et finit sous l’eau froide. Qui ne changea rien au résultat final.

 

 

En venant à Godric Hollow, Harry se rendit compte qu’il ne connaissait vraiment pas grand-chose de son pays natal. Toujours les mêmes endroits, si emblématiques, comme si le reste du monde n’avait aucune importance. Il se promit qu’il en aurait, qu’il connaîtrait le Royaume-Uni comme sa poche. Il voulait voir ses autres villages sorciers et surtout, il ne voulait plus revenir dans celui-ci.

Surtout après avoir ressenti si fort la présence de Dumbledore. Même l’aura du vieil homme l’irritait à présent et être accueilli par Fumseck qui les appela avant de tracer sa route dans le ciel l’ennuya. A côté de lui, Tom serrait sa baguette plus fort et s’il ne shootait pas le phénix en plein vol, c’était sans doute par respect pour l’animal qui avait donné une plume pour sa baguette magique. Ils se concertèrent du regard puis suivirent la piste.

Bien vite, ils sortirent de Godric Hollow, longèrent le cimetière. Harry se demanda si le corps de son alter était là, enseveli dans une jolie tombe. Sauf que Tom l’aurait su, or le vampire lui avait dit ne savoir où il reposait. Au-dessus d’eux, Fumseck allait et venait, pour ne pas les perdre.

— Ils nous prennent pour des idiots.

L’agacement de Tom était clair dans le lien, Harry était plus exaspéré qu’énervé de son côté.

— Il veut en finir. Au moins n’est-il pas théâtral comme toi, il ne devrait pas y avoir de public pour voir la fin de cette histoire.

— Je ne suis pas théâtral.

— Et l’estrade avec les enfants que tu comptais tuer à mon arrivée, tu appelles ça comment ?

La moue de Tom le fit sourire un peu. Harry lui caressa le bras et leurs mains se nouèrent ensemble, naturellement. Ce qui apaisait une partie de son angoisse, les choses iraient bien. N’était-il pas tout puissant ou presque ? Et Tom pouvait contre balancer ses défauts sur la magie sans mal. Entre génie et expérience, le mage noir saurait y faire. Les Déesses avaient sûrement dans l’idée de les faire invincible, ensemble. Une idée qu’Harry appréciait.

— D’accord, je le suis un peu.

— Oui, un peu… Ne t’en fais pas, ça ne me gêne pas.

Au contraire, tant que ce ne serait pas contre lui, Harry pouvait volontiers admirer le spectacle et trouver son compagnon incroyable. Compagnon. Il venait de le penser. Il avait su Tom foutu, il n’avait pas pensé qu’il le serait lui aussi, aussi vite. C’était ça le coup de foudre ? Aurait-il aimé le Voldemort de son monde s’il l’avait rencontré à la bonne époque ? Pas sûr. Ce Tom avait un truc que le sien n’avait pas. Une confiance en son âme.

— Là…

Harry cligna des yeux, suivit la direction montrée par Voldemort. Oui, des lumières, petites. Sûrement des bougies. Un peu grillé quand même, si Dumbledore avait voulu cacher le rituel. A moins que le vieil homme ne pensât que ça marcherait quoi qu’il arrive.

En réalité, Harry commençait à douter que ce soit pour lui, que Dumbledore sache ou non qu’il était le Maître de la Mort. Oui, le vieil homme n’aurait pas de scrupules à le tuer, la fin justifiait les moyens mais celui-ci connaissait également bien mieux les faiblesses de Tom que celles d’Harry.

« Je pense qu’il va essayer de te tuer toi, Tom. »

« Je le suppose aussi. Au fond, si on a la technique, il n’est pas si difficile de tuer un vampire et avec ta présence et mon besoin de te protéger, je pourrais être moins attentif. »

« Même si nous n’avons pas fait le lien calice-vampire ? »

« Oui. Je sais que tu es toute ma vie même sans cela. »

Harry se sentit rougir. Il n’aurait pas cru que Tom serait capable de dire des choses si romantiques. C’était même inimaginable une semaine plus tôt. Harry comprenait à quel point on lui offrait un nouveau bonheur et même s’ils marchaient vers un piège, il fallait y aller. Ainsi, il pourrait sauvegarder ce monde qui se mettait à compter pour lui bien plus que celui dont il provenait. Il s’en sentait un peu coupable… Si seulement sa dimension d’origine ne l’avait pas utilisé pour l’abandonner ensuite comme un vieux mouchoir usagé.

Harry pensa tout de même avec émotion à quelques personnes. Hermione, Teddy, Rose, Andromeda, George, Kingsley, Ron. Oui, même Ron.

Pour cligner des yeux quand leurs pas leur firent franchir une barrière. Tom siffla de déplaisir et Harry comprit de suite pourquoi. Depuis quand Dumbledore érigeait de tels boucliers anti-magie ?

Chapter 23: 22. La magie de la mort

Notes:

Bonjour, bonsoir !
Bon, c'est qu'on est plus très loin de la fin XD
Cette fic ne sera pas allée aussi vite que je le pensais mais bon... Ca va, elle aura quand même été assez vite écrit.
Bonne lecture, navré des fautes !!!

Chapter Text

L’endroit était calme et Harry s’y attendait. Cependant, il l’aurait cru vide puisque la barrière anti-magie garantissait que Tom ne pourrait se servir de ses pouvoirs. Lui-même n’était pas certain que sa magie lui réponde, ce qui le poussait à rester proche du vampire. Celui-ci avait au moins l’avantage de garder sa force physique inhumaine.

Albus Dumbledore paraissait diminué. Sans doute à cause de son incapacité à s’appuyer sur sa magie, comme eux. Le vieil homme était assis sur un fauteuil rembourré entouré de candélabres, qui rappelait celui que son homologue utilisait dans son bureau directorial, dans la dimension originelle d’Harry. Pourtant, il ne portait aucune trace de malédiction. Ça devait être la fatigue, de se battre encore et encore, sans être en sécurité, sans être réellement soutenu par cette population qu’il pensait défendre.

La couleur rouge des robes de Dumbledore était proche de la couleur du sang. Les planètes dorées qui y flottaient semblaient tout aussi épuisées que leur porteur. Assez étranges… Harry en ressentait un profond malaise alors que le vieil homme leur souriait, un sourire affable, presque joyeux. Qui n’atteignait pas ses yeux, vibrant malgré sa diminution.

— Vous êtes bien venus. Je te savais impatient, Tom, mais pas à ce point.

— Je veux vivre en paix et ma paix ne peut que passer par ton trépas, Albus.

Harry pourrait presque croire qu’ils l’avaient oublié alors qu’ils s’affrontaient du regard mais Tom l’enlaçait à présent et Albus avait levé la main vers lui, comme pour… Pour quoi, en fait ? Harry pariait en tout cas que l’ancien directeur était rempli de culpabilité. Comme son homologue, il faisait à chaque fois les mêmes erreurs et tentait de les réparer avec d’autres erreurs. Un cycle bien étrange. Etait-ce parce que chez les Moldus, moins plus moins égalait plus ? Harry eut envie de rire, il n’était même pas certain de savoir lui-même à quoi correspondait cette idée mathématique.

— Albus… Je suis désolé pour toi. Je n’ai jamais été réellement ce que vous cherchiez. Dans mon monde, comme ici.

— C’était sans doute trop demandé en plus d’être égoïste. Je n’ai jamais voulu faire de mal à qui que ce soit, Harry.

— Menteur.

Tom le serra plus fort, Harry posa une main sur son bras pour le rassurer et le calmer avant que ce soit ses côtes qui en pâtissent. Nouveau duel de regards, Harry se demanda ce qu’ils voyaient vraiment l’un chez l’autre. Faiblesses ? Rancœur ? Difficile à dire. Lui, c’était de la déception qu’il ressentait envers le vieillard plus que n’importe quelle autre émotion. Pas parce que l’homme n’avait pas été parfait, personne ne l’était. Mais bien parce qu’au fond, avec tous ses secrets, personne ne pouvait réellement compter sur Albus Dumbledore.

— Vous le montrez bien mal, Tom a raison là-dessus.

Harry eut envie de reculer quand Albus se redressa sur son siège. Il détestait cela, il ne le craignait pas d’un point de vue magique mais il craignait le plan qu’il avait dessiné. Plan dont il vit davantage les contours quand des vampires sortirent des ténèbres. Harry se rappelait vaguement que Tom avait avoir dit qu’il avait des différends avec la coven vampire de Sanguini et…

Oui, Sanguini était bien là. Parce que l’occasion faisait le larron. Tom siffla de déplaisir dans son dos et se déplaça pour qu’Harry passe derrière lui, comme à l’abri. Sauf qu’avec le nombre de vampires, l’idée était absurde et Harry n’avait pas leur vitesse. Cependant, il se félicitait que les Chevaliers soient absents, le nombre de morts aurait été grand avec la barrière. Ils pouvaient savoir esquiver, les sorciers restaient des humains bien fragiles.

— Tom, cela faisait longtemps. Tu ne salues pas bien ton Sire.

— Normal, je n’en ai pas.

Harry ne fut pas surpris mais plutôt amusé alors que Sanguini les observait avec une sorte de fatigue élégante. Comme si venir jusque-là lui avait demandé un effort monumental. Peut-être était-ce le cas, même les vampires pouvaient souffrir de l’absence de la mort alors même qu’ils la contrariaient volontiers en respirant encore. Emacié, comme affamé, Sanguini darda un regard morne vers lui. Harry ne sut se tenir et le salua d’un signe de la main, avec un sourire sur les lèvres. Interloquant un peu cet ennemi inattendu. Les autres vampires, une bonne dizaine, attendaient simplement, bien qu’Harry devinait leur curiosité.

 — Du coup, pourquoi Sanguini veut te tuer, Tom ?

— C’est un mauvais enfant, c’est tout.

— Parce que je suis très mauvais pour obéir à ce qui croit supérieur à moi.

Tom ricana tout bas. Harry rit avec lui en sifflant, une main sur le dos de son vampire. Tendu comme un arc, sûrement en train de réfléchir à comment les sortir de la zone alors qu’ils étaient encerclés.

« Pourtant, tu veux m’obéir. »

« Dans un contexte particulier. Et tu ne te crois pas supérieur, Harry, tu l’es. »

Harry rougit un peu, l’assurance dans la voix suave de Tom le rendait toute chose alors que ce n’était pas du tout le moment de fondre. Oh que non, pas alors que Sanguini avançait vers eux…

 

 

Voldemort devait avouer qu’il n’y avait pas pensé, pourtant comme allié, le vieux fou n’aurait pas pu mieux trouver. Sans quitter celui qui était censé être son père vampirique, il se déplaça encore dans l’idée d’éloigner son compagnon de ce danger. Inutile, encerclés comme ils l’étaient. L’absence de peur d’Harry le poussait à se demander si son âme sœur n’était pas un peu folle… A moins qu’elle n’ait raison de ne pas craindre des morts-vivants ? Après tout, ce n’était pas parce qu’Harry n’avait pas accès à sa magie – et encore, comment pourrait-il en être sûr ? – qu’il ne restait pas le Maître de la Mort. Qui ne pouvait mourir. La dernière solution était que son compagnon lui cache cette émotion pour ne pas le distraire. Une idée dérangeante.

D’autant qu’Harry pouvait souffrir en cas de combat. Et l’idée qu’un de ces crétins puissent enfoncer ses crocs dans la chair de son compagnon manquait à elle seule à le faire voir très rouge. Voldemort se rendait compte d’à quel point il ne pouvait éviter la confrontation directe et au corps à corps. Ce qui n’était pas ce qu’il savait faire de mieux. D’où la barrière anti-magie. Dumbledore avait vraiment su ce qu’il faisait et il fallait qu’il sorte de cette zone. Il fallait qu’au moins Harry sorte de cett… La brûlure sur sa joue le fit siffler, ses yeux se plissèrent davantage quand il vit Sanguini lécher le sang sur ses griffes.

— Ceci m’appartient et je vais le reprendre. Quant à ce garçon…

Mouvement de menton vague vers son âme sœur.

— Il n’est qu’un dommage collatéral.

— … Un quoi ?

Le sang coulait le long de sa peau mais ce que Voldemort remarqua surtout, ce fut la manière dont son compagnon se renseigna sur ce que venait de dire Sanguini. Le maître vampire posa un regard dédaigneux vers Harry qui n’avait pas bougé de cette protection que Voldemort voulait lui donner. Cependant, lui, pouvait dire que quelque chose avait changé. Cependant, la suite le surprit un peu.

— Est-ce aussi votre pensée, Albus Dumbledore ?

Voldemort eut un frisson tout le long du dos à cette voix atone tandis que dans le lien, il sentait une fureur grandissante dont il ne pourrait esquisser les contours. Il avait envie de se tourner vers son âme sœur, mais perdre Sanguini de vue était impossible, celui qu’il devrait appeler Sire était vraiment bien plus rapide que lui. Probablement mieux nourri. Voldemort regretta encore une fois de ne pas avoir convenablement mordu Harry. Bon sang, la retenue devait lui donner l’air classe mais la faim le rendait plus faible.

— Il ne faut pas nous en vouloir, mon garçon… Tu n’es rien, ici, ce n’est pas ton monde. Vous deux, ramenez-le moi.

Deux vampires les approchèrent, Voldemort voulut les repousser, dut parer un coup de Sanguini. Il comprit très bien ce que ça voulait dire pourtant, il se débattit comme un beau diable pour les défendre tous les deux, jusqu’à ce qu’Harry murmure.

« Ne t’en fais pas, je supporte très bien la douleur. »

Voldemort voulut lui dire qu’il s’en foutait mais un coup de poing de Sanguini le fit taire. Il sut néanmoins se venger en griffant une large bande du torse de son adversaire, satisfait de voir qu’il saignait bien plus que lui à présent. La chaleur d’Harry quitta son dos, manquant de le faire paniquer, il eut à peine le temps de jeter un coup d’œil vers son compagnon qui se faisait emmener.

« Concentre-toi. Tu es Lord Voldemort ou pas ? Le compagnon du Maître de la Mort n’est pas un faible. »

Ce fut comme un électrochoc. Lui, un possible faible ? Jamais. Soit, il allait faire confiance à Harry et il se recentra sur le péril devant lui. Voldemort n’avait jamais été complètement sauvage, il ne s’était jamais allé à cette nature de se perdre dans le sang et sa soif… Mais pour une fois, ça en vaudrait la peine, n’est-ce pas ? Sanguini l’attaqua encore. Voldemort l’esquiva et plongea ses crocs.

 

 

Harry ne se débattait pas, non. Ils longèrent la zone anti-magie, les deux vampires prenant bien soin de le laisser à l’intérieur. Son estomac était un peu noué, il avait quand même amené Tom dans un sacré traquenard malgré lui. Ils auraient dû y penser, cependant l’impatience leur avait joué des tours. Aidé par un troisième vampire, Dumbledore se plaçait près d’un cercle de rituel, où il avait attaché Fumseck au centre. Le phénix avait l’air au bord de sa résurrection et quand il leva son regard vif vers Harry, il lut toute la détresse du volatile. Combien devait-il se sentir trahi. Harry en était triste pour lui.

— Vous n’êtes vraiment bon qu’à ça, hein, Albus ? A trahir tous ceux que vous dites aimer. Vous n’êtes vraiment pas différent de celui que j’ai connu. Vous aussi, vous avez tué Arianna, pas vrai ?

Le tressaillement du vieil homme lui fit plaisir. L’ancien directeur de Poudlard le contempla avec tristesse et déception. Pas de haine, comme s’il était incapable de ce sentiment mais Harry n’était pas dupe, l’homme faisait juste semblant. Si Tom était un spectacle théâtral à lui seul parfois, Albus était le vieux masque oublié dans un coin, qui s’il surgissait ne pouvait que tromper les gens.

Harry ignora encore une sensation de douleur, qui disparut aussi vite qu’arriver. Il espérait que Tom s’en sortirait. Harry n’avait pas encore tout à fait la solution. Sa magie manquait de lui répondre mais il manquait un petit quelque chose. Les deux vampires l’attachèrent près de Fumseck qui posa son bec contre sa joue.

— Bonsoir, mon ami.

Sa voix n’était vraiment plus qu’un murmure alors qu’il laissait Dumbledore préparer la fin de son rituel. Un sentiment d’urgence parut dans le lien, Tom avait dû le voir et il allait tenter de le rejoindre par tous les moyens. Sauf qu’Harry ne voulait pas qu’il soit blessé davantage, sauf qu’Harry ne voulait blesser personne. Il avait déjà tué dans ce monde, savoir qu’il devait recommencer… Que ce soit pour la bonne cause ou non, tuer n’était pas son genre.

Sauf qu’il ne s’agissait pas que de lui. Il était le Maître de la Mort et… Oh… Harry frotta le joyau noir de l’anneau qu’il portait encore et toujours à son doigt. Puis avec un sourire cruel, il l’appela. L’air autour d’eux devint nettement plus froid alors que des portes de son royaume s’ouvrait à côté de Dumbledore. Le vieil homme tourna la tête dans cette direction et le grimoire qu’il tenait lui échappa des mains alors qu’elle entrait dans ce monde, entourée d’une brume spectrale.

Arianna Kendra Dumbledore avait été un joli brin de fille, petite et frêle. Le genre qui donnait envie qu’on les protège et qu’on les dorlote. Ses yeux bleus étaient les mêmes que ceux de son frère aîné qui avaient les siens tout exorbité face à cette scène inattendue. Sa chevelure blonde flottait dans la brise venue de la terre qu’elle avait quitté quelques secondes plus tôt, guidée par l’appel irrésistible d’Harry. Harry qui comprenait enfin combien son pouvoir était grand. Il avait une armée à portée, que rien ni personne ne pouvait l’empêcher d’appeler. D’autres âmes vinrent à eux, surprenant les vampires à leur tour. Cependant, Harry n’avait d’yeux que pour ce qu’il avait devant lui.

— Bonsoir, grand frère.

— … Arianna… Je…

— Est-ce que je t’ai manqué ?

Dumbledore était littéralement tremblant de tout son vieux corps.

— Non, bien sûr que non. Cela me rend triste, tu sais ?

L’ancien directeur fit un pas vers sa sœur, tendit la main comme pour la toucher. Elle recula avec grâce, comme évanescente. Harry ne saurait dire si les âmes pouvaient se rendre complètement solides ici. De plus, il était un peu surpris qu’Arianna ne soit pas dans un cycle de réincarnation, à croire qu’elle avait guetté une telle occasion de revoir son aîné. Fumseck frotta un peu plus son bec contre la joue d’Harry.

— Alors, vas-tu t’excuser de m’avoir tuée ?

C’était bien la première fois qu’Harry voyait Dumbledore muer à ce point. Les vampires derrière lui tentaient de s’excuser cependant, auprès de leurs défunts. Sauf qu’il n’y aurait pas de miséricorde, pas dans ce cas précis. Ils venaient tous de s’en prendre au Maître de la Mort, son peuple ne le pardonnerait pas, Harry en était sûr et certain. Le froid s’aggravait tandis qu’Arianna titillait Dumbledore, lui rappelait comment il l’avait assassinée pour des broutilles avec son âme sœur. Qu’il n'avait jamais été un frère aimant et dévoué, qu’il ne savait que faire semblant pour tout et n’assumait pour rien. La pluie de reproches faisait reculer le vieil homme. Harry regarda la zone anti-magie se fissurait. Avec les portes de son royaume ouverte, il était impossible qu’elle tienne…

Le Maître de la Mort sentit une joie sauvage quand elle vola en éclats. Son mage noir était libre.

 

 

Voldemort n’hésita pas une seconde quand il vit son lien apparaître dans les airs et sortit sa baguette magique. Son Avada Kedavra faucha le quatrième vampire, un Sectumsempra en envoya un cinquième au sol. Il se tourna enfin vers Sanguini qui s’était figé de surprise et même de peur en sentant l’aura mortifère qui flottait autour d’eux. Voldemort n’avait pas pensé à cela mais Harry… Oh, il allait honorer son compagnon dès que cette affaire serait finie. Il embrasa trois vampires en fonçant vers Sanguini. Ils roulèrent sur le sol et Voldemort plongea ses crocs dans la gorge de son créateur, la déchirant encore et encore alors que des hurlements d’agonie se faisaient entendre autour de lui. Le maître vampire n’avait apporté que de ses créations avec lui et sa mort les faisait souffrir. Voldemort devrait être dans ce cas, lui aussi, mais leur lien avait été si faible et il l’avait tant distendu. Il eut mal, cependant pas assez pour cesser de détruire ce corps sous lui et quand il leva enfin la tête pour voir le résultat, il ne rencontra que les yeux mornes et sans vie de Sanguini.

Une bonne chose de faite… Comme si l’on pouvait avoir le contrôle sur lui, Lord Voldemort… Oui, bon, une personne avait le contrôle et il se devait de la rejoindre de suite. Plein de sang, ignorant les vampires qui se tordaient de douleur à terre, Voldemort se pressa de rejoindre le cercle du rituel. Voir son compagnon attaché comme du bétail en compagnie du phénix faillit le plonger dans une fureur aveugle, tempéré cependant par la curiosité morbide qui flottait dans le lien. Voldemort la comprit quand il vit Dumbledore face à une âme. Grand frère raillait-elle. Oh… Cela était savoureux. Voldemort détruisit les liens avec un coup de baguette.

— Il est appréciable de pouvoir utiliser la magie dans ton royaume, mon âme.

— Je me suis dit que cela te plairait.

Harry lui serra la main, les yeux encore sur la dispute fraternelle devant eux. Voldemort ricana tout bas pour se faire surprendre par le fait que la jeune fille tendait la main à Dumbledore. Celui-ci tenta de la prendre, pour se figer à l’attaque soudaine. Le couteau spectral qui lui transperça le corps laissa Voldemort véritablement surpris.

— Il faut croire que même les morts peuvent parfois se venger. Merci, Maître.

Arianna fit une courbette vers eux. Harry hocha la tête.

— Puisque c’est ce qu’il te fallait pour enfin renaître en paix. Je te souhaite une belle nouvelle vie quand tu y seras, Arianna.

Dumbledore tomba à genoux. Du moins, son corps le fit, son âme resta debout, toujours stupéfaite par ce qu’il venait de se passer. Sans attendre, Arianna prit enfin la main de son aîné et le traîna vers les portes du royaume, les franchit avec lui. Elles se refermèrent derrière eux en silence et le froid intense cessa de se répandre autour d’eux. Les bougies s’éteignirent comme pour marquer que le rituel n’aurait pas lieu.

Fumseck se mit à chanter, son chant funèbre résonnant dans la nuit noire.

— Comment as-tu su que ça marcherait ?

La voix de Voldemort le ramena au présent alors que Fumseck se taisait, la tête baissée contre son corps déplumé. Harry sortit sa baguette pour délivrer l’oiseau de feu, se tourna vers son vampire couvert de sang et de blessures. Il en eut un petit coup au cœur, il le soignerait, il se le jurait.

— Que tu pourrais utiliser la magie dans le champ d’action de mon royaume ? Par le lien. Je t’ai donné de mon pouvoir par le lien en me disant que tant que nous étions tous les deux dans le champ d’action des portes, tu pourrais agir.

— Pari risqué.

— N’oublie pas que je suis un Gryffindor, Tom.

Son vampire leva les yeux au ciel et l’attira contre lui. Harry sentit du sang couvrir sa joue mais il s’en fichait, il était à sa place. Laissant son compagnon faire ce qu’il voulait sans avoir besoin de le regarder. Les derniers vampires qui les avaient attaqués s’éteignirent, il le sentit distinctement et il soupira d’aise de les sentir en sécurité à nouveau.

Et cela même quand Tom appela de ses Chevaliers pour nettoyer tout ça et récupérer le corps de Dumbledore. Mine de rien, Harry était vraiment fatigué, ils avaient tellement couru, il s’était tant inquiété. Pouvait-il enfin se reposer en se disant que le lendemain serait un jour tranquille ? Difficile à dire. Il était Harry Potter, avoir des ennuis, c’était dans son être même. Tant qu’ils étaient moins importants, ça irait. Tout irait bien.

— Ramène moi à la maison, Tom.

Coupant son âme sœur dans une phrase sans vergogne. Harry voulait que son vampire s’occupe de lui. Il sentit un peu d’amusement dans le lien et sourit alors qu’ils transplanaient chez eux. Harry se laissa faire comme une poupée, Tom lui enleva tout sauf son sous-vêtement et bientôt, ils furent couchés l’un contre l’autre, peau contre peau. Harry s’endormit alors comme un bienheureux.

Chapter 24: 23. Journée à deux

Notes:

Bonjour, bonsoir !
J'ai eu le temps aujourd'hui, comme je ne l'aurais pas demain (allez savoir pourquoi je préfère poster les mardis, vendredis et dimanches... La logique de mon cerveau me laisse perplexe parfois...) donc voilà le chapitre en avance à mon sens !
Profitez en bien ^^
Bonne lecture, navré des fautes !

PS : c'est pour toi, Lady_Zalia ! Ca devrait bien te plaire ^^

Chapter Text

— C’est bien fini, Albus Dumbledore est mort.

Severus avait attendu que tout le monde ait fini de manger pour l’annoncer. Les jumeaux Weasley avaient l’air plus soulagé que tristes ou énervés. Lily baissa la tête comme si elle priait, Potter acquiesça gravement. Les enfants du couple eurent l’air triste mais pas vengeur et enfin son compagnon… Sirius était soulagé. Apaisé, même. Severus pensait comprendre pourquoi, la guerre avait beaucoup pris à la santé mentale de son âme-sœur, déjà que les Black n’étaient pas réputés pour rester toujours sain d’esprit toute leur vie. Severus allait devoir le réparer, heureusement, il en avait le pouvoir. Cependant, tout ce petit monde était censé aller à Azkaban… Ca, ce n’était pas réglé, loin de là. Severus voulait qu’ils y aillent, au moins deux ou trois ans, parce qu’il fallait bien appliquer la justice et la loi. Oui, même pour Sirius.

— A-t-il souffert ?

— Je n’en sais rien, les Chevaliers n’étaient pas là lors de ce combat, notre Seigneur y est allé juste avec son âme sœur.

Lily s’agita alors, les larmes aux yeux. Severus avait envie de lui faire du mal pour cela. Comment pouvait-elle pleurer l’homme qui avait aidé à tuer son enfant ?

— Harry va bien ?

— Oui, il va bien. Je suppose que vous le verrez dans la journée. Quant au reste, cela devrait suivre.

— C’est quoi le reste ?

— Les procès, mademoiselle Potter. Auxquels vos compagnons n’échapperont pas puisqu’ils sont majeurs. Toutes les personnes présentes avec des fers seront jugés.

Robin Potter parut sceptique et montra Sirius du menton. Son compagnon s’en sentit gêné.

— Même oncle Siri ?

— Oh, mais il sait que je ne le sauverais pas de ses années de prison à venir. Vous êtes les premiers à dire qu’il faut appliquer la loi, chez les Potter. Ce sera fait.

A moins que l’âme sœur de leur Seigneur demande autre chose. Severus doutait que ce dernier puisse refuser quoi que ce soit à son compagnon alors qu’il l’avait enfin. Lui-même avait du mal, seule sa discipline d’acier l’empêchait de fondre devant les yeux de chiot de Sirius. Sauf qu’ils étaient des Slytherin. Ils n’étaient pas censés se faire mener par le bout du nez. Ou en tout cas, ils se devaient de résister autant qu’ils pouvaient. Pour leur fierté mal placée.

 

 

Harry s’étira sans ouvrir les yeux, bien conscient du bras qui pesait autour de sa taille. Il émit un son indistinct et se rapprocha. L’étreinte se resserra, presque trop forte mais si sûre. Il bâilla longuement et mit son nez contre le torse de Tom qui commença à brosser ses cheveux de sa main libre. Aucun d’eux ne ressentit le besoin de parler immédiatement, ils profitaient enfin du calme qu’ils pouvaient vraiment avoir après la nuit passée. Harry avait très bien dormi et même la faim était là, il n’éprouvait pas l’envie de s’agiter, de s’éloigner, de réfléchir. Son esprit dériva doucement, loin des réalités et fatalités du monde, juste là à profiter d’une chose qu’il n’avait jamais eu. Dire que c’était Lord Voldemort qui le lui donnait. Oui, oui, Tom était autre avec lui, mais quand même…

Tout était étrange avec lui, Harry Potter. Heureusement qu’il s’y habituait.

Harry ouvrit un œil à un baiser dans ses mèches en bataille, glissa une main sur la hanche de Tom. Il sentit alors une balafre qui le sortit aussitôt de sa petite bulle de bien-être. Il se redressa en manquant de donner un coup de boule à son compagnon et suivit la courbe de sa hanche pour voir la blessure mal refermée.

— Si j’avais su qu’il te fallait cela pour me mater à ce point…

— Ne dis pas de bêtises, tu es blessé ! Comment j’ai pu oublier ça hier soir ?!

Harry y avait pourtant pensé avant que les Chevaliers arrivent, il s’était dit qu’il devrait s’en occuper. C’était de sa faute si Tom avait choisi de le suivre sans ses partisans pour cette bataille et il n’était même pas capable de prendre correctement soin de lui ensuite. Il allait s’excuser mais Tom le prit par surprise en l’embrassant. Harry comprenait très bien ce que le vampire essayait de faire, il tenta de résister et se débattit un peu pour juste finir à califourchon sur Tom. Tout contre son érection matinale. Harry en eut un coup de chaud et réussit à arracher sa bouche de celle de son âme sœur, lui lançant un regard noir et gêné à la fois.

— Je ne vais pas si mal que ça, comme tu le sens.

— … Oui. Mais il faut te soigner.

Le regard rouge de Tom se dirigea alors vers son cou et Harry se serait donné des baffes. Bien sûr, soigner un vampire voulait dire lui offrir du sang. Il fallait mettre ça sur le compte du fait qu’il était mal réveillé. Ouais. Très mal réveillé. Sauf en bas. Mais il ne bougerait pas les hanches, pas question.

— Ouais, on va faire ça.

Tom le regarda dans les yeux, un poil étonné. Harry était certain qu’il avait pris des couleurs.

— On va faire ça. Là, maintenant ?

— Quoi, tu me l’as demandé et quand je dis oui, tu hésites ?

Harry fut si vite renversé sur le lit qu’il n’avait même pas pu cligner des yeux. Voir Tom au-dessus de lui, avec cet air affamé. Il devait avoir un petit pet au casque pour penser que ça rendait son compagnon sexy. Son cœur accéléra. Certes, il y allait à l’impulsivité et il ne pensait pas que Tom allait le tuer. Néanmoins, ça restait effrayant de se dire qu’il allait laisser le vampire le vidait un peu de son sang. Il ne savait pas dans quel état ça allait le laisser. Pas forcément vulnérable, sa magie réagirait toujours pour le protéger. Mais possiblement plus malléable, oui…

— Je n’hésite pas. Nous allons le faire ce midi. Quand tu auras solidement mangé.

Harry fronça les sourcils. C’était si important que cela ?

— Je veux que tu sois en forme, mon âme.

Hum… Raison valable. Harry hocha la tête et passa ses bras autour du vampire quand celui-ci l’embrassa encore. Ils ne sortirent pas de suite du lit…

 

 

Voldemort avait ordonné aux elfes de maison de changer les draps. Il terminait les dernières touches en déposant une bouteille d’eau sur la table de chevet, accompagné d’un verre, quelques bonbons, du chocolat par précaution. Il n’aurait jamais cru qu’il pourrait stresser pour une chose pareille, d’autant qu’il avait pensé que cela n’arriverait jamais. Il remercia silencieusement les Déesses et ferma les rideaux pour une ambiance plus tamisée dans la pièce.

Même si c’était inutile, Harry était allé à la douche et Voldemort ressentait le même stress que le sien dans le lien. Son futur calice avait un peu peur et Voldemort trouvait cela plutôt normal. Quand il avait dû laisser Sanguini le changer, il avait vraiment craint que celui-ci ne le ramène pas, malgré les conséquences que le contrat contraignant aurait fait peser sur lui. Oui, Voldemort n’avait pas tendu son cou à cette créature sans prendre de garantie.

Encore aujourd’hui, le mage noir pensait avoir bien fait. Ce qu’il s’était produit la nuit dernière le prouvait, Sanguini l’avait détesté de ne pas le voir lui obéir. Comme s’il le méritait. Comme si Voldemort lui devait quoi que ce soit, si ce n’était l’amélioration des conditions des vampires.

Voldemort retroussa ses manches, hésitant à enlever sa chemise. Il ne voulait pas pousser le bouchon trop loin, bien qu’ils se soient quasiment frottés l’un à l’autre pendant la matinée. Oh, ça avait été délicieux de sentir la peau chaude d’Harry contre la sienne, cependant il craignait d’en faire bien trop alors que son compagnon lui faisait confiance pour ce qui allait venir. Un pas après l’autre.

Voldemort releva la tête quand Harry entra dans la chambre. Les cheveux encore un peu humides, en pic, le plus jeune était torse nu, dévoilant ses blessures de guerre. Mal refermées pour la plupart, comme celle sur son bras, probablement à cause d’un poignard enchanté. Il suivit les autres en remontant au visage de son âme sœur, lut son air décidé et eut un sourire en coin.

— Mieux ?

— La prochaine fois, tu me brosseras le dos.

Ah, cette bravade. Voldemort entendait bien les battements de cœur de son compagnon, déjà si rapides. Il s’écarta du lit, invita Harry à y grimper. Le jeune sorcier releva un peu le menton et s’installa prudemment, comme s’il ne voulait pas froisser les draps. Voldemort vint le couvrir de son corps plus vite que prévu, incapable de maintenir la distance entre eux. Ses doigts arrangèrent quelques mèches tandis qu’ils se regardaient dans les yeux.

— Tout ce que tu veux, Harry.

— … Attention, je vais me demander si tu es vraiment un mage noir.

Voldemort rit, ses doigts frôlèrent la carotide de son compagnon qui déglutit.

— Tu sais bien que j’en suis un. Sauf que je ne suis pas que cela.

— Ouais… Et j’aime ça.

… Le plus proche d’un ‘je t’aime’ qu’il pourrait obtenir à cette heure, Voldemort en était conscient. Il vola un baiser à Harry, glissa son nez contre sa gorge. Il s’imprégna de cette odeur d’herbe fraîche, de vent avant la tempête et tout au-dessous, de fruits rouges. Puis il se redressa et mordit dans son poignet. La légère douleur ne le fit pas réagir, voir Harry écarquiller les yeux lui donna cependant envie de le rassurer alors qu’il amena sa peau ensanglantée à son compagnon.

— Goûte-moi aussi, mon âme.

La rougeur d’Harry lui tira un sourire. Encore bravache, celui-ci s’empara de son bras et posa ses lèvres contre la plaie. Son nez se plissa, probablement à cause du goût du sang pourtant Voldemort le vit avaler, réveillant en lui une faim encore plus féroce. Rien ne pourrait être aussi érotique que son compagnon et sans doute qu’importe les conditions. Son instinct s’agita de plus belle alors que le vampire voulait compléter le lien. Voldemort sut reprendre son bras en douceur, suça et lécha la plaie pour la refermer en observant l’air ailleurs d’Harry, rendu un peu soûl par le liquide, ses lèvres peintes de rouge qu’il lécha sans y penser. Voldemort en fut plus dur et alors qu’il allait se pencher…

— Il avait mon sang dans ses veines… Il me l’avait volé… Mais toi… A toi, je le donne volontiers.

Voldemort en frémit et caressa la joue d’Harry.

— Merci de penser que j’en suis digne, Harry.

Une sorte de sourire paresseux fleurit sur les lèvres de son âme sœur, Voldemort le lui rendit et souleva Harry du lit, le serrant contre son torse. Il sentit les mains de celui-ci agripper sa chemise et il mordit enfin dans ce cou si tentant. Le gémissement d’Harry le rendit encore plus avide si cela était possible. Il avait beau avoir déjà goûté ce sang, retrouver cette ambroisie l’étourdit quasi aussi sec. Gorgée après gorgée, il sentait cet autre lien venir compléter le premier. Lui permettant de sentir le corps d’Harry comme si c’était le sien. Sa digestion. Sa chaleur. Son dos qui lui faisait légèrement souffrir. Toutes ces petites choses qui lui permettraient d’encore mieux répondre aux besoins de son âme sœur, les rendant encore plus dépendant l’un de l’autre.

Voldemort but encore, porté par les gémissements de plaisir d’Harry, son désir l’entourait comme une couverture brûlante, lui promettant des délices qui devinaient à peine. Il cessa quand son compagnon cessa de serrer sa chemise, sûrement un peu trop faible pour continuer et il lécha soigneusement sa marque plusieurs fois, autant pour reprendre ses esprits que pour ne pas se précipiter sur l’érection de son âme sœur qu’il sentait contre sa cuisse.

— Tom…

— Je suis là. Tu es à moi.

Harry leva les yeux au ciel, un poil trop pâle à son goût. Voldemort aurait dû se restreindre un peu mais c’était la première fois. Il devait apprendre lui aussi. Il aida Harry à boire et manger du chocolat, son calice ne lui résista pas mais lui jeta un regard noir après avoir descendu un verre d’eau de plus. Voldemort le cala mieux contre les oreillers, sans prendre d’air penaud. Harry savait qu’il était trop heureux pour se sentir coupable de le voir un peu affaibli. Adorable. Sûrement la raison pour laquelle…

— Tu es à moi, Tom. Embrasse-moi.

Voldemort obéit de suite, d’autant que l’ordre était savoureux. Harry écarta les lèvres, le vampire lui suça la langue et osa une main sur sa cuisse, frottant la peau couverte avec son pouce. Les hanches de son compagnon bougèrent contre lui, cherchant le contact. Il recula avec un sourire.

— Tu veux quelque chose, mon âme ?

Nouveau regard noir. Mais pas seulement. Harry comprenait. Bien sûr qu’il le faisait.

— … Déshabille-moi.

Voldemort sentit son propre pouls accélérer. Il remonta ses mains au jean d’Harry, le déboutonna et le tira de ses jambes. La bosse dans le slip de son compagnon était tout aussi savoureuse que son sang, et cela même s’il n’avait pas encore la langue dessus. Le jean s’envola dans son dos, s’écrasa dans un coin de la pièce. Il saisit le tissu du sous-vêtement et le déchira. Harry émit un son de surprise et de colère.

— Hé ! C’était le seul que j’avais !

— Je t’achèterai des vêtements. Je veux te voir toujours plus beau même si…

Voldemort buvait cette vue imprenable, l’inscrivant dans son esprit alors qu’Harry se retenait de se tortiller ou de se cacher. Il lui écarta un peu plus les cuisses, embrassa chastement son compagnon.

— Tu ne seras jamais plus beau qu’ainsi. Tout offert.

— C’est gênant ce que tu dis…

— Je ne fais que dire la vérité.

— Tais-toi et…

Voldemort savait ce que son âme sœur voulait mais il voulait tellement l’entendre qu’il attendit.

— Suce-moi.

Oh… Adorable, définitivement. Harry avait les joues si rouges malgré la perte de sang précédente, un air timide et provocateur. Voldemort souffla tout bas.

— Puis-je commencer par des baisers sur ton torse ?

— Hum, oui, tu peux.

Comme si Harry était un seigneur de le lui autoriser. Voldemort le pensait. Il reposa ses lèvres contre cette peau bronzée, Harry sursauta légèrement avant de complètement se détendre sous son toucher. Voldemort poursuivit, les semant où il en avait bien envie. Harry était un peu chatouilleux, le long des côtes, à côté du nombril. Ou parcouru de longs frissons quand il s’attardait sur ses hanches. Son compagnon vint lui serrer les cheveux, soupira tout bas à une légère égratignure sur son ventre. Voldemort admira comme il put, attiré par ses tétons qu’il avait évité jusque là. Puis avec un sourire narquois, il murmura.

— Tu n’as pas précisé où.

Harry ne sembla pas comprendre de suite et s’il comprit ensuite, il ne put le formuler. Voldemort saisit un bourgeon entre ses dents, mordilla tendrement avant de sucer avec ferveur. Il obtint un petit cri à son âme sœur qui tira davantage sur ses cheveux. A ce stade, Voldemort était aussi dur que son âme sœur, bien qu’il repoussait vivement cette pensée. Du moins aurait-il continué à le faire si Harry n’avait pas posé sa main libre là. En plein sur son sexe sensible. Il siffla contre la peau de son compagnon, rendue humide par sa salive et essaya de rencontrer ses yeux. Harry l’esquivait en caressant sa turgescence, un peu maladroit à cause de leur position.

— Harry…

Voldemort se frotta à cette paume câline en obligeant son compagnon à le regarder.

— Oui, s’il te plait.

— Je ne devrais pas, tu ne m’obéis pas.

Voldemort eut un petit rire même si son souffle se faisait un peu défaillant.

— C’est faux, j’ai obéi.

Il frotta le téton qu’il avait sucé, si sensible à présent comme le prouva Harry en se mordant la lèvre pour ne pas gémir. Il ajouta avec un sourire narquois.

— Oh, tu voulais que je suce ici ?

Voldemort enroula ses doigts autour du sexe d’Harry, le découvrant couvert de liquide séminal. Il voulut baisser la tête mais ce fut le moment que son compagnon choisit pour le regarder, la bouche entrouverte sur un son à peine audible. Voldemort en rendit son sous-vêtement humide.

— Oui. Fais-le.

Voldemort ne réfléchit même plus alors, il plongea et referma sa bouche autour de l’érection suintante de son compagnon, s’attirant un pur cri de plaisir, une pure déferlante de joie et d’envie dans le lien. Etourdi à nouveau, autant pour le goût que par le désir poignant qu’il ressentait, Voldemort avala ce sexe tendu pour lui. Le gland cogna le fond de sa bouche, il avala encore en oubliant de respirer, pas qu’il en avait besoin de toute manière. La pression sur sa gorge, légèrement douloureuse, rehaussa son propre plaisir de voir qu’il pouvait si bien faire défaillir son âme sœur par ses talents. Il ne lui fallut que quelques va-et-vient pour avoir la semence d’Harry sur la langue, le long de sa trachée. Il avala encore autour de lui, adorant ses petits gémissements, ses tressaillements. Il lécha jusqu’à ce que ce soit douloureux et garda alors simplement Harry dans sa bouche, le temps pour l’un comme pour l’autre de reprendre vraiment ses esprits.

— OK… Y’avait bien que toi pour réussir à me rendre gay.

Voldemort cligna des yeux de surprise, se redressa lentement. Harry avait un sourire timide et paresseux, l’air déjà bien baisé alors qu’ils commençaient à peine. Voldemort l’embrassa et eut le plaisir de sentir de nouveau la main d’Harry sur son sexe encore en attente.

— Normal, je suis Lord Voldemort, mon âme.

Harry en rit et l’embrassa encore. Voldemort finit par jouir dans son pantalon, sûr que la prochaine fois, ce serait à l’intérieur de son compagnon.

Chapter 25: 24. Procès et autres décisions

Notes:

Bonjour, bonsoir !
Bon, on va dire que j'expédie cela un peu vite mais très franchement, les procès, voilà... C'est pas le truc qui me donnait le plus envie XD Ce qui fait que je publie à peine maintenant alors que j'avais envie d'écrire.
Je veux juste des câlins entre Voldemort et Harry. Ne m'en voulez pas trop, j'ai quand même fait de mon mieux ^^
Bonne lecture, navré des fautes !
A la prochaine ^^

Chapter Text

Sauf que cela n’arriva pas aussi vite que Voldemort l’avait pensé. La mort de Dumbledore avait une nouvelle fois tout accéléré et malgré lui, il avait dû retourner au bureau pour rassurer le public, faire ses discours, ajuster la politique intérieure et internationale. Les journées lui semblaient chaque fois plus longues, d’autant qu’Harry les passait avec les Potter. Qui attendaient leur procès comme bon nombre de personnes de l’Ordre du Phénix. Par précaution, Voldemort avait tenu à être présent lors de chaque déposition de ces gens. Les Longbottom l’irritèrent assez, Shacklebolt avait l’air résigné mais pour avoir vu sa version d’un autre monde, Voldemort y croyait à peine.

Le tour de Remus Lupin vint. Le loup-garou avait l’air épuisé et démoralisé. Voldemort le regarda demander des nouvelles des Potter, de Black, paraître soulagé de savoir qu’ils étaient en vie et sans doute mieux traités que lui. Le mage noir s’interrogea sur les raisons pour lesquelles l’homme n’avait pas eu le même traitement de ‘faveur’ que les autres. Harry n’avait rien demandé pour le loup-garou et il doutait que ce soit parce que Lupin en était un. Non, ce n’était pas le genre de son compagnon.

Alors au soir, agacé par une journée qu’il considérait improductive, Voldemort débarqua au manoir de Severus où son âme-sœur était encore. Il trouva Harry en train de jouer aux cartes explosives avec ses frères et sœurs, les jumeaux Weasley et même Black pendant que le couple Potter les regardait faire avec une certaine tendresse. Voldemort avait envie de leur arracher les yeux pour qu’ils cessent ce cirque. Il ne croyait pas en eux, ne le ferait jamais.

— Bonsoir, Tom.

— Bonsoir.

Toutes les personnes présentes s’étaient tendues. Le vampire les ignora et se dirigea vers son compagnon. Il posa une main possessive sur son épaule, sans pour autant se pencher pour l’embrasser. Ces gens n’avaient pas à voir cela, Voldemort ne serait pas fragile devant eux.

— J’ai vu Remus Lupin, aujourd’hui. Sa déposition est faite.

— Hum…

Aucune émotion plus forte. Harry abattit sa carte sur la table.

— Quand auront lieu les procès ?

— Dans deux semaines, maximum.

La mère Potter fixait son compagnon à présent, incertaine. Le Potter, plus courageux – ou plus stupide – osa :

— Tu n’es pas inquiet pour Remus.

La carte d’un des roux fit exploser le paquet. Personne n’en rit. Harry laissa sa main sur la table et se leva. Voldemort ne sut cacher sa curiosité dans le lien, ce qui fit sourire le jeune sorcier qui vint naturellement se blottir contre lui. A cela, Voldemort ne pouvait dire non. Il serra le tissu dans le dos d’Harry, le rapprocha encore. Esquissant un sourire mauvais en voyant la répugnance de certain. Au moins Black évitait de juger, des bons points pour lui. Severus avait raison de dire qu’il y avait encore quelque chose à sauver chez cet homme. Les enfants Potter étaient plus réservés, si la plus jeune désapprouvait quand même, le fils avait l’air d’avoir aussi un peu de jugeote. A voir ce que cela donnerait par la suite… Quand ils seraient potentiellement une famille.

— Je me moque complètement de Remus. C’est un lâche arrogant qui te donne des leçons qu’il n’est même pas capable d’appliquer. Le Remus de mon monde est mort en laissant son fils aux soins de sa belle-mère et aux miens. Il n’avait rien de noble, de beau, de bon. Pas à mes yeux. Il aidait à tuer Sirius à petits feux en lui faisant sans cesse des reproches, comme s’il était meilleur. Juste en regardant le vôtre, j’ai su qu’ils étaient pareils.

Potter se leva, assez offensé.

— Harry, être un loup-garou n’est pas une chose facile et…

— Ca n’excuse pas tout, James. Ça n’excuse pas qu’il soit toujours en train de vous dire quoi faire sans jamais se mouiller. Je parie qu’il approuvait de me faire venir mais que pour participer au rituel, il a dit non.

L’expression de Potter en dit long. Voldemort se sentait si excité de voir son compagnon mettre les points sur les I. Difficile de savoir ce que ça réveillait exactement chez lui mais oh oui, c’était sexy. Harry lui caressa le bras et le relâcha, sans doute pour ne pas aviver les flammes de plus belle. Et aussi pour bien faire face aux Potter.

— Dans mon monde, il n’est jamais venu me voir dans mon enfance, pour savoir si j’allais bien. Parce que Dumbledore l’a ordonné. Il aurait fait pareil ici. Parce qu’en vérité, il n’a aucun courage, juste de belles paroles derrière lesquelles il se cache encore et toujours. C’était plus facile d’aller mourir sur le champ de bataille que d’élever son fils à qui il avait peut-être donné le gène de la lycanthropie. Voilà qui est Remus Lupin pour moi. Je n’ai aucun respect pour cet homme.

Voldemort se rendit compte alors de quelque chose dans le lien. Que même si Harry ne pouvait s’empêcher d’aimer ces gens, il n’avait aucune confiance en eux. Il comprenait mieux cette sensation de méfiance qu’il avait ressenti tous ces jours, il avait pensé que ce n’était que lui. Non, bien sûr que non. Potter se rassit en croisant les bras.

— Que veux-tu que je te dise… Tu ne changeras pas d’avis.

— James… Harry a ses raisons et nous pouvons reconnaître qu’elles sont bonnes, à défaut de les avoir vécus nous-mêmes.

— Remus n’est pas un lâche !

— Nous devrions rentrer, Tom.

— Nous allons faire cela. Vous serez bientôt de retour dans les cellules du ministère et vos enfants seront à Poudlard. Severus pourra décontaminer son manoir.

Voldemort cacha un sourire en voyant la rage dans le regard de Potter. Il entraîna son compagnon avec lui. Ah, la mesquinerie avait du bon, parfois.

 

 

Harry ressentait une certaine frustration, à sa grande surprise. Tom faisait tous les efforts du monde mais il rentrait de plus en plus tard. Cela lui avait laissé du temps pour réfléchir. Sauf que réfléchir n’était pas toujours une bonne idée pour lui. Encore aujourd’hui, après une longue balade sur le chemin de Traverse, il était rentré pour discuter une bonne fois pour toute avec Hermione et Ron. Il retournerait peut-être un jour dans son monde mais… Il pensa à Teddy, qui ne méritait pas qu’il le laisse derrière lui. Sauf que ce n’était que par son rang de Maître de la Mort qu’il pouvait voyager entre les dimensions et il savait de source sûre qu’il ne pouvait pas continuer à aller et venir sans que cela ne fasse du mal aux deux dimensions. Alors que faire ?

Tournant et retournant son miroir, Harry inspira. Ron n’avait pas rappelé, ce qui laissait savoir combien il était en colère. Cependant, de son côté, il ne pouvait laisser la situation ainsi. Il allait se libérer de ses chaînes, tant bien que mal.

— Ron Weasley.

Le miroir réagit, se teinta de brume et de bleu. Il attendit. Attendit encore pour voir Hermione, comme il avait supposé que cela arriverait. Un peu échevelée, sa meilleure amie semblait pousser quelque chose – plutôt quelqu’un, il fallait être honnête – du cadre.

— Harry ! Ca va ?

— Salut, Mione. Oui, ça va… Et toi ?

— Oui… Oui, ça va mieux.

Les cils de la brune étaient déjà humides. Harry sentit son cœur se serrer. Bien sûr qu’elle saurait. Si perspicace. Il inspira et reprit.

— Kingsley et Ron sont toujours énervés ?

— Kingsley a fait son deuil. Il comprend objectivement mais c’est vrai que c’est rageant de perdre Poudlard. Tu le sais. J’aimerais t’en vouloir, pour Rose… Mais je n’y arrive pas.

Harry hocha la tête. Ron apparut enfin dans le cadre. Son regard bleu était dur et en même temps, Harry pouvait y voir plus que cela. Du chagrin. De la peur.

— Il te traite bien ?

— Bien sûr qu’il le fait Ron. Ame-sœur, ça veut dire ce que ça veut dire.

— Mouais. Permets que j’aie quelques doutes.

Comme si Harry pouvait l’en empêcher. Ils discutèrent rapidement de la maladie, toujours présente mais après sa conversation avec Tom, Hermione avait eu une idée qui avait fait son chemin et les médicomages comme les potionnistes étaient sur le dossier. C’était le mieux qu’elle pouvait faire et elle s’excusait d’avoir voulu qu’il résolve cela également. Bien sûr qu’Harry n’aurait pas su et être un héros ne donnait pas réponse à tout. Harry rigola.

— Merci de le reconnaître. Merci de ne pas m’avoir retenu pour ça.

— Je t’en prie. En réalité, même moi, je n’aurais pas dû m’en mêler. C’est juste qu’on a tellement l’habitude de compter sur nous. Même Ron connait ça.

Le rouquin soupira.

— Ca… Dès qu’il y a une affaire, on essaie de me la coller, surtout si c’est très important, comme si j’allais réussir mieux que tous les autres. Alors que c’était parce qu’on était ensemble qu’on a pu battre Voldemort.

Harry haussa les épaules.

— Que voulez-vous… Au moins, nous savons que les gens osent compter sur nous.

— Un peu trop.

Un poil toujours grognon, le Ron. Peut-être que ce n’était pas contre lui que son ami était énervé. Ce qui était un baume au cœur parce que le Ron de ce monde ne serait jamais son ami. Ce qui était une bonne chose au fond, rien ne ressemblerait à ce qu’ils avaient construit ensemble. Il aborda enfin le plus important.

— Je vais revenir une dernière fois pour régler mes affaires et c’est tout. Je ne peux pas continuer à voyager entre les mondes comme ça, aussi souvent. Mon royaume va finir par en avaler un goulument.

Ron pâlit à l’idée.

— Ah ouais… Désolé, je ne veux pas déjà mourir, hein.

— Personne ne veut réellement mourir, de ce que je sais.

Harry avait un sourire amusé. Tellement de peur pour cet inconnu dont il ne dirait rien. Ce serait sans doute son secret le mieux gardé, dont même Tom ne saurait parler.

— Mais j’ai une question pour toi, Hermione : que penses-tu que je dois faire à propos de Teddy ?

Hermione réalisa à son tour. Elle voyait bien sûr le plus jeune, il jouait avec Rose mais oui… Elle se mordit plusieurs fois la lèvre inférieure, lourdement indécise. Elle se mit aussi à pianoter tandis que Ron lui frottait le dos en soutien, désemparé.

— Moi… Je ne sais pas… Sa grand-mère l’adore et tout simplement, c’est son monde, ici.

— Andromeda n’est pas éternelle, Teddy a l’âge où un tel changement pourrait être encore supportable, sans compter qu’il irait à Poudlard, se ferait des amis… Et dans le même temps, il y a un Remus Lupin dans le monde dans lequel tu te trouves… Comment réagirait-il ?

Harry renifla pour se passer une main dans les cheveux. Effectivement, l’impact n’était pas que sur lui…

— Teddy ne comprendrait pas que son père soit là mais ne s’occupe pas de lui… Pareil avec Tonks. En plus, je n’ai aucune idée de s’ils sont âmes sœurs ou non, les conséquences pour eux…

— Oui. C’est tellement de variables inconnues et même si tu voudras bien faire, tu ne sais pas ce qu’il pourrait se passer dans la tête de ces deux là, comme tu ne les connais pas.

— En plus, ils vont à Azkaban pour un temps.

Ron grimaça le premier, Hermione eut plus un rictus bien disgracieux si rare sur son visage. Harry soupira encore. Donc, le mieux, c’était qu’il laisse Teddy derrière lui, tout en écrivant des testaments qui le garderaient en sécurité. Mais comment dire pourquoi il ne revenait pas ? La réponse la plus simple…

— Il faudra donc lui dire que je suis mort.

— … Oui. Je suis désolée, Harry.

— Ce n’est pas de ta faute, il faut bien composer avec les lois des univers. Je ne veux rien détruire, même si c’est tentant de… La mort est vorace et j’ai une certaine faim à cause d’elle, que je ne pourrais jamais taire. Bien. Je vous dirais quand je reviendrai pour la dernière fois.

Une larme coula le long de la joue d’Hermione. Ron eut l’air encore plus constipé. Ils se dirent au revoir, le miroir s’éteignit. Harry ferma les yeux, déjà en deuil. Quand il les rouvrit, Tom était devant lui, l’air inquiet. Amoureux. Lui rappelant combien ça en valait la peine parce qu’il ne serait plus jamais seul.

 

 

Décidément, c’était de plus en plus difficile de se concentrer et ces procès n’allaient rien arranger. Harry était assis à une place de choix, non loin de Tom et le premier procès était celui des Potter. Le plus médiatique aussi. Harry savait que l’on parlait aussi de lui, de cet âme sœur venu d’un autre monde. Beaucoup de journalistes avaient demandé une interview, qu’Harry avait refusé, n’ayant aucune envie d’être coopératif avec ces vautours. Il laissait la communication à son vampire affamé et sur les dents au sens propre et figuré.

Quant à Harry, ses émotions… Elles l’épuisaient. Les Potter admirent enfin où son homologue avait été enterré, ce qui lui donna envie de donner des baffes. Leur enfant n’avait jamais été que le leur, pourquoi avaient-ils réagi ainsi ? Le comprendrait-il vraiment un jour ? Les preuves de leurs méfaits étaient bien là, en tout cas, les enregistrements des Dursley pesaient dans la balance, bien sûr. Beaucoup lui jetaient des coups d’œil, Lily pleurait silencieusement en ne le quittant pas des yeux. Se demandait-elle ce qu’il avait vécu lui-même ? Harry ne répondrait jamais à cette question. Pas à elle. Il serait trop en colère ensuite pour ne pas leur faire du mal.

Le jury fut unanime. Coupable de tous les chefs d’accusation, il n’y avait que la longueur de la peine qui était à établir. Tom se tourna alors enfin vers lui.

— As-tu une demande ?

Le public retint son souffle. Harry hocha la tête.

— Je requiers un minimum de dix ans. Puis qu’ils soient à mon service.

Le froncement de sourcils de Tom prouva qu’il ne l’avait pas vu venir. Harry s’expliqua.

— Je compte bien monter une entreprise et ils y travailleront, ainsi ils seront sous surveillance et ils apprendront certaines choses sur le monde. Sur moi.

Tom hocha la tête et interrogea le jury qui accepta sa volonté. Harry n’eut aucun geste quand il lut de la douleur dans les yeux de James. Comme s’il les aurait épargnés. Ils furent emmenés mais Harry ne se détendit pas. La suite allait être encore plus difficile.

Le procès de Sirius. Au moins avait-il un procès cette fois. L’homme souriait, sûrement à cause de la nervosité, ce qui ne plaisait pas à grand monde. Harry parierait que Severus avait envie de le frapper pour cet air enjoué malgré lui. Rappelant la folie inhérente des Black. Le dossier de Sirius tenait surtout dans le fait d’avoir été de l’Ordre du Phénix et donc d’avoir fait des attentats. Mis à part les dégâts matériels, qu’un Black pouvait payer avec ce qu’il devait voir comme de l’argent de poche, Sirius avait même la chance d’avoir contribué en remettant les Weasley à la justice. L’irritation de Tom se confrontait avec son espoir que ça irait… Au moins pour ce Sirius. Harry savait qu’il n’était pas juste. Cependant, Severus était aussi dans la balance et il voulait voir ces deux hommes heureux.

— Quatre ans à Azkaban avec aménagement de peine, comme demandé par son âme sœur Severus Snape avec appui d’Harry Potter.

Pour une fois, un Severus Snape lui offrit un sourire content, dénué de tout machiavélisme. Harry hocha la tête, soulagé. Pour les autres procès, il ne ferait rien du tout.

Un héros ne sauvait pas tout le monde, et encore moins d’eux-mêmes.

 

 

Voldemort grignotait le cou d’Harry de petites morsures pendant que celui-ci finissait de préparer le dîner. Un peu de temps perdu et en même temps, voir son compagnon s’agiter pour les nourrir tous les deux… Le vampire était nettement plus détendu maintenant que les deux plus importants procès étaient passés. Il n’était même pas certain qu’Harry serait présent pour les autres. Ce n’était plus son problème. Il glissa une main sous le tee-shirt de son âme sœur.

— Tu es bien impatient.

Le souffle plus court de son sorcier en disait long. Ses attentions distrayaient certainement Harry qui s’appuya davantage contre son corps.

— Nous avons dû nous retenir encore et encore. Dis-moi que tu n’en as pas assez. Le rêve de la nuit dernière a été particulièrement torride.

Voldemort regarda ses joues se couvrir de rouge. Harry était si sexy à cet instant. Il le serra plus fort, Harry lâcha la louche qu’il tenait.

— Je me souviens très bien. Ce n’est pas de ma faute si tu as travaillé comme un fou ces derniers jours. Même si ainsi, on en a fini avec le danger.

— Hum… Le danger actuel, c’est que je jouisse en te pénétrant lentement.

Oh, ce frisson. Harry lui jeta un regard noir, Voldemort sourit à en découvrir ces canines. Hypnotisant un peu son doux sorcier qu’il embrassa passionnément, le détournant de sa tâche. Pour finir avec un steak trop cuit et un Harry bien proche de lui céder. Voldemort mangea lentement en le complimentant encore et encore. Le bain à venir allait leur offrir tout ce qu’ils voulaient…

Chapter 26: 25. Un peu d'amour

Notes:

Bonjour, bonsoir !
Bon, santé défaillante, on s'en passerait tous. En souhaitant n'avoir pas tout raté ^^"
Bonne lecture, navré des fautes !

Chapter Text

OK, ça c’était un peu étrange. Pas désagréable, juste étrange. Harry sentait la présence forte et puissante de son vampire dans son dos alors qu’il jouait avec les bulles que Tom avait consenti à mettre dans leur bain. Il peinait à retrouver une couleur de joues normale, sans doute trop conscient d’eux-mêmes. Harry ne se pensait pas très… attrayant. Pâle, petit, un poil trop maigre parce qu’il se soignait encore de sa tentative d’empoisonnement par l’alcool. Parce qu’il fallait appeler un kneazle un kneazle, hein… Bref, Harry avait beau avoir des tas de raisons d’avoir confiance en lui, plus que jamais il avait l’impression que ces raisons s’étaient enfuies pour le laisser tout timide.

Dans son dos, Tom ne faisait pas le moindre mouvement, une vraie statue, comme les vampires savaient si bien le faire quand ils traquaient une proie.

Harry jeta un coup d’œil rapide. Tom le regardait bel et bien, ses yeux rouges parcouraient son dos jusqu’à sa nuque, redescendaient pour finalement se fixer… Et ils recommençaient leur parcours. Harry éclata une nouvelle bulle en réfléchissant. Bien que la seule chose qui venait à son esprit, c’était de prendre le contrôle de la situation, point. Exactement ce que Tom voulait aussi, s’il considérait leurs rêves partagés. Alors pourquoi cette subite hésitation ? Harry avait su être décadent au moment du lien.

… Oh, bon, il savait pourquoi ! C’était parce qu’il allait la prendre dans le cul ! Harry secoua la tête. Il avait beau savoir que Tom attendrait le bon moment, il avait beau être habitué à la douleur… Il avait vu la taille de son âme-sœur avant qu’il entre dans le bain ! Ça ne rentrerait jamais ! Même si ce n’était pas si gros que ça. Même si cet endroit était censé être extensible ! Et bordel, voilà pourquoi ça ne lui allait pas de réfléchir. Harry inspira fort et se retourna, finissant à genoux face au mage noir. Qui l’accueillit avec un sourire taquin. Fier. Amoureux. Harry caressa ses lèvres qui s’entrouvrirent pour lui. Une canine perça son pouce, lapa la goutte de sang. Il s’étonna légèrement de l’absence de douleur. Du désir que ça faisait naître en lui aussi.

— Tu seras doux.

Pas une question, une déclaration. Tom l’attira, torse contre torse. Harry posa son front contre celui de son compagnon.

— Tu oses vraiment en douter ?

— … Non. C’est juste que… Tu es sûr que ça va marcher ?

Le rire de Tom valait qu’il pose la question. C’était joli de l’entendre rire de la sorte, juste de joie. Un son qu’il ferait résonner plus souvent, il se le promettait.

— Oh, je t’assure que tu me prendras goulument, même.

Harry claqua de la langue mais il était loin de l’exaspération. Après tout, si Tom savait ce qu’il faisait, tout irait bien. Une légère jalousie s’empara de lui, s’effaça sitôt qu’il pensât que les autres n’avaient pas eu l’importance qu’il aurait toujours pour Tom. Il traça les lettres de son nom sur le torse du vampire et l’embrassa. Leurs peaux glissaient l’une contre l’autre, mouvement agréable et excitant, un mélange de beaucoup et pas assez. Harry souffla contre la bouche fascinante de son âme sœur :

— Prépare-moi.

Le regard de Tom s’illumina, quelque part entre de l’adoration et de la faim. Harry sentit la magie du vampire quelques secondes avant que celui-ci prenne l’une de ses fesses à pleine main, caressant du bout de ses ongles avant de l’écarter. Harry ferma les yeux, pas pour s’empêcher de rougir mais parce qu’il voulait ressentir. Il s’accrocha aux épaules de Tom, écarta un peu les cuisses dans une tentative d’aide. Tom l’embrassa le long de la tempe.

— Ca va être un peu froid.

Si prévenant et patient. Harry inspira fort en sentant ce doigt contre son anneau. En effet, le lubrifiant était froid mais pas désagréable, comme les petits ronds que faisaient Tom pour le détendre. Harry l’embrassa sur la joue pour le rassurer même si le lien parlait assez bien pour lui. Il ne voulait pas être juste passif même à ce moment-là. Il rouvrit un peu les yeux quand Tom s’introduisit à l’intérieur.

— Aussi doux et chaud que je le pensais…

Evidemment, Tom ne pouvait lui épargner les propos salaces. C’était le truc de Tom de toujours parler de toute manière, même quand il ne fallait pas forcément le faire. Un volubile qui s’ignorait, Harry se contracta autour de l’intrus, déjà plus détendu en absence de toute douleur. La légère brûlure qu’il ressentait ne méritait même pas qu’il y pense. Non, il essayait plutôt de voir quand ce serait vraiment bon. Pas que c’était désagréable, juste un peu curieux comme sensation.

— Je vais trouver cet endroit qui te fera crier pour moi.

— Tu as tout intérêt à le faire. Ça va, tu peux continuer, Tom. Remplis-moi avec tes doigts.

Le désir gonfla de plus belle dans le lien, Harry haleta au passage comme son amant se saisit de son érection, la caressant à peine pour le distraire de l’intrusion qu’il savourait pourtant. Les terminaisons nerveuses donnaient des impulsions agréables, un peu dérangeantes quand il se rappelait d’où elles venaient et bienvenues aussi. Si c’était déjà comme ça, oui, ça ne pouvait que marcher… Tom aurait tout de lui.

Harry cessa de réfléchir et ses gémissements se firent entendre dans la salle de bains, résonnant contre le carrelage. Harry se laissa aller et ses hanches bougeaient tandis qu’il cherchait la caresse interne de plus en plus loin, frissonnant de savoir qu’il s’ouvrait. Contre son épaule, Tom murmurait combien il était sexy, combien il voulait le combler. En Fourchelang comme pour achever de le faire défaillir. Harry creusait des demi-lunes avec ses ongles sur les épaules du vampire, il étouffa un cri dans ses cheveux quand Tom appuya au bon endroit. Il en renversa plus de liquide séminal dans l’eau. Les bulles avaient quasiment disparu, ce qui en disait long sur le plaisir que Tom prenait à le détendre de la sorte.

— L’eau… Froide…

Harry nota que sa voix était un peu plus aiguë. Tom appuya encore, Harry transperça la peau sous ses doigts, l’odeur du sang s’ajouta à l’odeur de sexe. Deux odeurs qu’il ferait correspondre à Tom, à leurs besoins et désirs.

— Je n’ai pas fini.

— Tu finiras au lit… Arrête.

Tom obéit, le laissant avec cette impression d’être si vide. Harry resta appuyé contre son vampire en cherchant à reprendre un peu son souffle. La baignoire se vidait sous une impulsion magique de Tom, une pluie chaude s’abattit sur eux pour les rincer. Harry frôla la bouche de Tom avec ses lèvres et se leva, plus vaillant qu’il ne l’aurait cru. Pour se faire dévorer des yeux par son compagnon, juste à la bonne hauteur pour le sucer si Harry en avait eu envie. Et l’idée flotta quelques secondes dans son esprit. Il se força à sortir de la baignoire.

— Dépêche-toi ou je me fais jouir tout seul.

— Tu n’oserais pas.

Harry attrapa une serviette et se dirigea vers la chambre avec un sourire entendu. Il entendit un bruit étouffé dans son dos et Tom réussit à être debout à côté du lit avant lui. Indulgent, Harry prit sa main pour monter sur le matelas et se laissa tomber sur le dos. Optant pour la même indécence que quelques semaines plus tôt, il écarta les cuisses et savoura de voir les pupilles de Tom se dilataient de plus belle. En fait, comme ça, Harry pouvait croire qu’il était beau. Il fit signe à son amant qui grimpa et trouva évidemment sa place. Harry caressa le torse pâle, dérangeant le duvet noir qui s’y trouvait, descendit jusqu’à ce que sa main ne puisse plus qu’effleurer.

— Que veux-tu Harry ?

— Que tu me prennes. Mais d’abord, attrape le lubrifiant et caresse ton sexe avec.

Comment dire ces mots pouvait être si gênant et excitant ? Harry ne saurait le comprendre maintenant. Tom en prit certainement trop, son érection se mit à briller à la lumière tamisée des chandelles vacillantes autour du lit. Du surplus coula sur son propre sexe et comme pour taquiner son âme sœur, Harry se caressa aussi.

— Tu vas me faire jouir, Harry.

— Non. Attend encore.

Tom émit un son proche du feulement, se pencha sur lui. Harry lui sourit, plus taquin qu’il ne pensait qu’il le serait à cette heure.

— Tu peux m’embrass…

Tom ne le laissa pas finir sa phrase en obéissant déjà, mêlant leurs langues dans une danse passionnée, un poil féroce. La faim que le vampire avait pour lui menaçait de recouvrir son esprit et Harry dut tirer sur les cheveux humides de son amant pour pouvoir reprendre un peu d’air.

— Harry…

— Prends-moi maintenant.

Le mouvement fut en partie floue pour lui quand Tom saisit ses fesses et les écarta. L’érection du vampire frotta tout le long de son sillon, le bout rencontra son ouverture affamée et… Harry haleta bruyamment alors qu’il se sentait empalé. Envahi par une sensation de plénitude et de plaisir qui repoussa l’idée même de douleur. La chair de Tom dans la sienne, plus proche du ciel que de l’enfer. Harry se cambra en se resserrant autour de son amant qui geignit.

— Je jure que tu devrais arrêter de faire ça.

Tom posa sa tête sur son épaule, Harry glissa ses doigts dans ses cheveux à nouveau, le souffle si court. Avec cette impression que le cœur de Tom pulsait en lui. D’une certaine manière, oui.

— Tu es… ?

— Oui. Tu me prends atrocement trop bien.

Atrocement ? Harry se lécha les lèvres, tandis que le plaisir retombait un peu. Tom passa ses bras autour de lui, comme pour le rapprocher encore. Harry passa l’une de ses jambes autour de la taille de son amant. La sensation de plénitude restait, Harry tourna la tête pour s’accrocher à la bouche de Tom, suave. Le vampire fondit un peu plus contre son corps, bougea. Un pur frisson de plaisir courut le long de la colonne vertébrale d’Harry, dans le lien.

Ils se mirent à bouger ensemble, ni dominant, ni dominé, juste profondément enlacés. Harry gémit de plus belle, Tom mordillait son cou et oui, il voulait que le vampire le fasse, qu’il morde fort, qu’il…

— Mords.

Il ne reconnaissait pas sa voix et il s’en fichait tant que… Oui ! La douleur de la morsure fut à peine enregistrée, elle ne parut même pas réelle à côté de la vague de plaisir qui explosa en lui. Harry planta ses ongles dans le dos de Tom, griffa fort et jouit, jouit ! Tom continua de le boire, Harry frissonnait encore et encore. La surstimulation était là, un poil douloureuse et pourtant il la voulait autant que le reste. C’était à lui et… à Tom. Il ouvrit les yeux, tout était flou à cause de ses larmes de bien-être. Il soupira en les refermant, son corps tremblait entre les bras de son vampire qui retira ses canines, lécha son cou en douceur. Harry pouvait dire qu’ils étaient aussi profondément satisfaits l’un que l’autre. Tom lécha une dernière fois et se contenta de rester là, à respirer contre sa peau.

Harry lui caressa lentement le dos, profitant des étincelles de plaisir qui restaient là, dans ses veines, dans le lien. Il tourna la tête pour déposer un baiser dans les cheveux humides de Tom, sentit le vampire sourire contre sa peau. Il croisa ses beaux yeux rouges quand Tom se redressa un peu, avec un regard si lumineux.

— C’est plaisant…

Harry leva une main et caressa les lèvres de Tom, s’égratignant contre une canine. Tom suça pour le soigner, attendant la suite de sa phrase.

— De te voir heureux. Je n’aurais jamais cru cela possible. Je suis capable de te rendre heureux.

— Bien sûr que tu le peux. Je suis déjà heureux et je sais que ça va continuer.

Harry hocha la tête. Il pouvait rendre heureux et il pouvait être heureux. C’était encore un peu flou pour lui, mais ça finirait par rentrer. Il attira Tom pour un baiser. La suite fut de nouveaux ordres auxquels le vampire fut ravi d’obéir.

 

 

— C’est donc ça, les… arrangements.

Sirius était plutôt interloqué. Pour une cellule de prison, c’était plutôt sympa. Y’avait même un coin bien invisible des gardes, la chambre accompagnée d’une salle de bains dans laquelle Severus pourrait… Avait-il raison de croire qu’il allait perdre sa virginité en prison ? Probablement. Sinon, c’était bien propre, blanc, avec une table, une étagère de livres, et un lit une place dans le coin. Il avait même de la lumière du jour, d’ailleurs la cellule était même à l’étage, près du ciel. Il était décidément bien loti.

— Et James et Lily ?

— Ils ne devraient pas être dans les mêmes quartiers mais nous avons fait exception pour eux. Pour l’âme-sœur de notre ministre, qu’ils puissent leur rendre visite en même temps.

Evidemment. Tout ça était un peu grâce à ce Harry d’un autre monde. Sirius se demandait comment les choses se seraient passées s’ils ne l’avaient pas appelé. Serait-il mort avant même de savoir que Severus voulait toujours de lui malgré toutes ses fautes ? Cela aurait forcément fini dans un bain de sang… Il se tourna vers son âme-sœur qui ne cessait de le contempler.

— Je trouve que cet endroit te va bien.

— Ah, ah, très drôle ! Tu comptes m’enfermer dans les cachots de ton manoir quand je serai sorti ?

— Cette idée est bien agréable… Je devrais sans doute commencer à préparer les lieux.

— Quoi ?! Je plaisantais !!

Sirius secoua les deux mains vivement, étourdi par le sourire de Severus. Le voir aussi décontracté dans un lieu pareil. Bon, il fallait dire que le directeur de Poudlard n’allait pas rester là, lui. Sirius s’assit sur la chaise collée au sol. Comme la table, d’ailleurs. Sirius se sentait un peu agité malgré lui, il avait envie de sortir de là, de… OK. Ca n’allait vraiment pas être facile et… Severus prit son visage entre les mains, l’odeur des herbes et du santal lui emplit les narines.

— Je te sortirai de temps en temps de la niche si tu es un bon chien. Tu peux faire ça pour moi, Sirius ?

Sirius déglutit, des pans des robes noires de son âme-sœur dans les poings. La panique était un peu plus forte que ce qu’il aurait cru. Il s’était pensé fort. Ça avait été oublié qu’avant de retrouver Severus, il avait bien plus instable qu’il ne voulait bien le laisser entendre. Il émit un son de chien perdu et serra l’homme contre lui. Si cela dérangeait Severus, Sirius ne le perçut pas dans le lien, il respira encore et encore jusqu’à ce qu’il ne puisse plus penser, juste flotter dans la joie d’être dans les bras de Severus.

— Tu feras cela, c’est tout. Je prendrai soin de toi, tout se passera bien. Tu vas t’en sortir et tu me reviendras. Parce que tu es tout à moi, mon beau gros chien.

Sirius sentit ses yeux s’humidifier, autant d’humiliation que de soulagement. Il n’allait pas perdre Severus, ce n’était plus possible que cela arrive. Le potionniste irait le chercher en enfer et Sirius… Sirius adorait cela.

— Je serai bon. Ne me laisse pas…

— Juste aujourd’hui. Il faudra que tu t’habitues, j’ai beaucoup de travail, moi.

Sirius sourit encore. Bien sûr que Severus ferait sonner cela comme une faveur. Severus caressa ses joues du pouce et recula. Sirius se força à lâcher ses robes, puis sans prévenir :

— Tu pourras me les laisser ? Pour que je reste bien sage. Promis, je ne ferai pas mes besoins dessus.

— Interdiction de jouir également.

Sirius ne l’avait pas vu venir celle-là. Il entendit alors les ricanements d’un garde, preuve que leur intimité n’était pas si intime tant qu’ils étaient dans la zone avec les barreaux. Il rougit furieusement et hocha la tête. De toute façon, il valait mieux obéir, Severus le saurait s’il osait, impossible de le cacher avec le lien. Severus était satisfait et c’était bien tout ce qui l’intéressait. Il espérait que les gardes n’allaient pas trop le railler. Bien qu’il ne serait pas le seul à connaître cela avec la rentrée de nouveaux prisonniers que faisaient tout l’Ordre du Phénix.

Sirius sentit une nouvelle pointe d’inquiétude monter en lui. Il hésita en pianotant sur la table. Severus lui tapota la tête et bon sang, pourquoi ça devait le ravir, hein ? Il chercha plus de caresses, les yeux à demi-clos.

— Dis-moi.

— Les gardes… Ils ne peuvent vraiment pas nous faire de mal ?

— Il n’y a pas de certitude profonde. Cependant, une chose est sûre s’ils osaient, je les torturerai et les tuerai lentement.

Au temps pour la loi. Severus aurait le droit de faire cela ? En tout cas, le garde ne se faisait plus du tout entendre et ça, c’était rassurant en soi. Il avait entendu la menace et tant que c’était pour sa peau, Sirius prenait. Il ne demanda pas que Severus protège ses amis, le potionniste ricanerait et changerait de sujet. Lily Potter était morte pour son âme-sœur, sans doute du temps où elle avait été Lily Evans. La trahison ne serait pas pardonnée.

— Bien, les elfes vont nous apporter le dîner. Nous allons parler des règles.

Sirius fronça les sourcils. Des règles ? Quelles règles ?!

— Je suis en prison, qu’est-ce que tu veux de plus ?

— Que même quand je suis absent, tu ne penses qu’à moi et à me servir. Comme tu aurais toujours dû le faire.

Sirius se mit une main sur le visage, éberlué. Il aurait dû le parier. Le repas fut bel et bien servi et Severus commença à le renseigner, s’assurant qu’il comprenait chaque nuance, chaque raison pour laquelle cela serait ainsi et pas autrement. Sirius essaya un peu de discuter mais Severus faisait bien comme il voulait et oui, Sirius obéirait parce qu’après tout, c’était bien comme ça. Ça lui ferait du bien, ça le ferait tenir.

Ça et ce qui se passa ensuite. A croire que Severus s’était vraiment préparé aux visites en prison. Sirius aurait juste voulu que son âme sœur arrête de jouer et y aille, au lieu de le faire pleurer et supplier. Ce fut même ainsi que son compagnon le laissa, vide et avide. Sirius s’endormit frustré mais pas si mal que ça. Les robes de Severus le réconfortèrent comme la faim qu’il sentait dans le lien.

Chapter 27: 26. Dernier voyage dimensionnel (partie 1)

Notes:

Bonjour, bonsoir !
Je le poste un peu tard mais voilà enfin la suite !
Ouais, je pense qu'on arrive à la fin mais y'a encore quelques rebondissements. Profitez bien ^^
Bonne lecture, navré des fautes !
A la prochaine ^^

Chapter Text

Ils ne se séparaient plus. C’était physiquement difficile pour le moment pour eux d’être loin l’un de l’autre. Pourtant, Voldemort avait dû retourner au travail et de fait, il avait arrangé un coin de son bureau pour son calice. Harry s’obligeait à tenir en place, le vampire le sentait dans le lien, tout en lisant pour se renseigner au mieux sur ce monde où il se devait de vivre désormais. Parfois, Voldemort cessait de travailler pour le contempler, attiré par les battements de cœur de son compagnon, encore plus quand il ralentissait parce qu’Harry s’endormait. Confiant dans le fait qu’il était en sécurité. Chose que Voldemort trouvait merveilleuse. Absolument unique.

Quand ils rentraient, Voldemort regardait l’énergie de son sorcier comme exploser. La magie d’Harry se faufilait dans chaque coin de leur demeure, secouait la poussière au loin, ouvrait les fenêtres. Dans la cuisine, les objets s’enchantaient, suivaient les ordres muets d’Harry et Voldemort ne se lassait pas de ce spectacle, de cette manière dont l’aura de son calice l’engloutissait. Voldemort avait alors l’impression de faire un avec son compagnon. Autrement mais pas de façon moins importante. Ce qui rendait les repas encore plus doux.

Puis la nuit… Oh, la nuit. Voldemort vivait pour leur nuit. La lascivité des mouvements invitants d’Harry. Ses gémissements de plus en plus sonores. Ses ordres émis parfois d’une voix haut perchée. Pour d’autres, ce serait bien surprenant qu’il accepte d’être traité de la sorte mais Voldemort adorait cela parce qu’ainsi, son compagnon se sentait libre de dire ce qu’il voulait, de montrer ce qu’il appréciait. Aux oreilles du vampire, chaque commande était bien plus une supplication qu’un réel désir d’Harry d’avoir le dessus sur lui. Et même quand l’ordre sonnait fort et clair, avec ce regard vibrant de pouvoir… Voldemort en voulait encore parce que son âme sœur était alors la séduction en personne, Eros tombé du ciel jusque dans ses draps.

Dire qu’il était amoureux était presque un euphémisme, Voldemort appellerait cela plutôt de l’obsession et de l’adoration. Il se sentait comme un païen aux pieds de son idole, prêt à exaucer le moindre de ses désirs. Ou presque parce que Voldemort connaissait ses limites et rapporter la lune à son âme sœur… Disons qu’Harry s’en sortira bien mieux dans une telle opération que lui. Celui lui était étrange parfois de se dire qu’il était moins puissant que son compagnon et dans le même temps, Harry était si décontracté à ce sujet qu’il ne pouvait que l’être lui aussi.

Bref, la vie continuait. Et Voldemort avait les mains baladeuses, comme un sale pervers. Ses Chevaliers s’efforçaient de l’ignorer, non sans des sourires en coin. Harry le tapait en rougissant comme une jouvencelle tandis que dans le lien, le désir s’agitait en lui. Ce qui faisait qu’ils avaient baptisé certains endroits du Ministère. Oui, ce n’était pas bien. Par contre, qu’est-ce que c’était bon.

Ce qui l’était moins, c’était que cette journée serait leur dernier voyage dans la dimension d’origine d’Harry. Voldemort ressentait une certaine mélancolie dans le lien. Ces gens de cet autre monde allaient lui manquer. Ils les connaissaient alors qu’ici, le Ron Weasley ne pouvait être son ami. Déjà parce qu’il était à Azkaban et plus simplement parce qu’ils n’étaient pas dans le même camp. Même si Harry lui dirait qu’il n’était dans aucun camp et qu’il n’aimait pas ses Chevaliers. Voldemort notait quand même que son attitude changeait avec quelques-uns d’entre eux.

— Tu es prêt, Tom ?

Le vampire sortit de ses pensées. Ses yeux se posèrent sur le bas du dos de son compagnon encore découvert. Celui-ci enfilait un tee-shirt – malgré toutes les chemises que Voldemort avait achetées pour lui – et le lissa sur le devant avant d’arranger l’arrière. Le mage noir avait déjà les mains qui le démangeaient. Ils partaient tôt, dans l’espoir de tout finir en une seule journée, cependant Voldemort avait eu le pressentiment qu’il devait prévenir pour une absence plus longue.

— Je le suis bien plus que toi, mon âme.

Harry le regarda grâce au miroir, n’ignorant donc pas son emplacement stratégique sur ses fesses délicieuses. Voldemort ne se sentirait jamais coupable de cela par ailleurs.

— … C’est vrai. C’est… Je vais leur dire au revoir pour…

— Il y a les miroirs. Tu peux encore leur parler.

Le pauvre rire de son compagnon le poussa à se lever et à l’enlacer. Harry se fit plus mou dans ses bras, plus malléable, se reposant sur sa force sans même y penser. Le calice s’abandonnait à son vampire en signe de soumission. Amusant comme Harry n’avait rien d’un être soumis.

— Tu vas y arriver. Tu te feras des amis aussi ici.

— Ah oui ? Tu me laisseras faire alors que tu n’as aucune envie de partager ?

Voldemort le serra un peu plus fort.

— Oui, je le ferai. Pour ton bonheur, je saurais être raisonnable. J’ai l’éternité avec toi.

Le regard de son compagnon se fit alors lointain. Peut-être aurait-il dû éviter ce fait mais Voldemort y pensait. Il ne pouvait s’empêcher de se demander ce qu’ils allaient devenir. Sauf qu’il valait mieux vivre dans le présent, extrapoler ne pourrait que les amener à se disputer sur toutes les possibilités.

— Nous perdons du temps, en route.

— Non, ils perdent du temps avec nous. Comment pourrions-nous perdre du temps ?

Difficile à dire. Ce qui n’empêcha pas Voldemort de les faire transplaner aux portes du royaume de son compagnon. Sans qu’Harry le lui ordonne, il ferma les yeux et tendit la main. Il sentit une pointe d’amusement dans le lien et sentit qu’ils entraient dans ce lieu dont il ne pouvait même traduire l’attraction sur son âme. Un mélange de bien-être et de peur, de nostalgie et d’appréhension. Il reconnut l’air du monde d’Harry quand ils y furent, ouvrit ses yeux sur ce Poudlard qui appartenait à son âme-sœur. Le château avait définitivement figé dans le temps, net d’une étrange propreté. Voldemort était sûr que des âmes se promenaient là mais il était bien incapable de les voir. Cependant, alors qu’ils allaient franchir les portes du hall, il crut voir son ancêtre et cela le laissa un peu perplexe. Sûrement une impression…

Ici aussi, le soleil se levait à peine. Harry contempla la Forêt Interdite alors que Voldemort cherchait la moindre trace de personnes les attendant. Il avait eu raison de le croire comme le couple d’amis était bien là. Et ils n’étaient pas seuls, au contraire. Outre ce Kingsley Shacklebot, il y avait aussi un deuxième couple, un autre roux clairement de la famille Weasley et… Ouh… Ca faisait trop de monde à son goût qui arrivait et Voldemort eut sa baguette en main, prêt au combat, peu importe combien ces gens avaient l’air pacifique.

— Que… Que font-ils tous là ?

La voix d’Harry était à peine un murmure mais l’émotion qui se construisait dans le lien… Voldemort le laissa prendre les devants, essayant de tenir ses nerfs. La brune fut la première à l’enlacer, traversant même la ligne invisible du royaume. Harry la repoussa à l’extérieur tout en la serrant contre lui.

— Qu’est-ce que vous avez foutu ?

— On s’est dit que tout le monde avait le droit de te dire au revoir.

— On n’a pas vraiment été là pour toi, on… On ne peut pas dire qu’on a été de bons amis, Harry. Mais tu nous manqueras.

— Neville…

Voldemort resta dans le royaume par précaution, tiquant de plus en plus alors que son calice se faisait éteindre par toute cette tribu de gens. Il n’en reconnaissait que peu et à la vue de leurs faciès, ils devaient avoir fait leurs études avec son compagnon. Peut-être que dans son monde… Peut-être… Voldemort voyait bien que l’on observait aussi, avec autant de méfiance que de curiosité. Savaient-ils qui il était réellement ? Il avait tendance à penser que oui. Cependant, il n’était pas le même que son homologue… Du moins, jusqu’à certains points.

— Au final, je comprends. Il est franchement beau sous son vrai visage, Lord Voldemort.

— Lavande !

Voldemort se permit un sourire en coin, un peu sensuel. La femme rougit.

— Merci pour ce compliment.

— Ca change de ne pas vous voir fou, aussi.

Harry se tourna vers lui, Voldemort comprit le message silencieux et le rejoignit, passant son bras autour de son compagnon. Sans gêne, sans hésitation. Harry rosit.

— J’aurais pu le devenir. Je n’ai pas abandonné face à moi-même, tout simplement.

— On aurait aimé qu’il en fasse de même ici.

Beaucoup de regards se durcirent. Harry se fit un peu plus sur ses gardes bien que ces gens ne durent réellement le remarquer. Voldemort en ressentit une vague d’affection de voir son âme sœur prêt à le défendre.

— Maman organise un gros déjeuner pour toi au Terrier, c’est pour ça que… Bref. Vous viendrez, pas vrai ? On sera tous là.

— … Ouais, nous serons là.

— Cool ! On pourra raconter les frasques d’Harry à … Euh…

Voldemort se retint de lever les yeux au ciel. Il comprenait que ça dérange mais il n’était pas question qu’ils l’appellent Tom. Plutôt se vider de son sang.

— Appelez-moi Marvolo.

Pas qu’il aimait ce nom mais il le supporterait bien pour une journée. Quelques-uns hochèrent la tête. Voldemort nota les visages les plus réticents, les regards les plus glaciaux par précaution. Il savait déjà qu’il ne devrait rester seul avec aucun d’entre eux. Cela se terminerait mal. Pour eux. Harry s’en voudrait en plus de leur avoir fait du mal plus tard, chose qu’il se devait d’éviter. Pour son compagnon, pas pour lui. Voldemort allait faire en sorte que les choses se passent bien.

— Bon… A tout à l’heure alors. On y va.

Harry les transplana à Gringotts sans attendre plus longtemps. Voldemort sentait que la matinée à la banque serait longue.

 

 

Harry trouva cela parfaitement fastidieux alors que Tom était obligé d’intervenir avec toute sa finesse dans ses affaires. Les gobelins ne croyaient pas une seule seconde qu’il était le Maître de la Mort et refusaient même l’idée qu’il puisse y avoir un Maître. Encore plus alors que ledit Maître était Harry Potter, le sorcier qui avait osé utiliser un sort impardonnable sur l’un des leurs. Pour une bonne raison, certes mais pas forcément à leurs yeux comme la guerre civile sorcière ne les avait pas concernés pas si on les écoutait. Une telle mauvaise foi…

Honnêtement, Harry avait du mal à rester concentré. Autant il avait été ému de tous les voir, autant il n’oubliait pas et il ressentait malgré lui une certaine méfiance quant au fait qu’ils soient tous réunis. Allaient-ils tenter quelque chose ? Il espérait que non, il ne se laisserait pas faire et il défendrait son vampire, que cela leur plaise ou non. Harry n’avait pas le temps et l’envie de leur expliquer combien les deux homologues pouvaient être différents. A son sens, cela se voyait dans le simple fait que son âme sœur avait son propre corps et qu’il n’attaquait personne à vue.

Puis plus simplement, Harry ne serait pas capable de vivre avec un Voldemort fou, merci bien.

— Oui, oui, Maître de la Mort…

Harry sentit l’agacement de Tom monter encore d’un cran, titillant la sienne en retour. Il revint à la présente conversation, une main sur celle de son compagnon. Cela ne calma pas le vampire mais le tempéra. Harry en avait assez lui aussi. Ça faisait deux heures qu’ils tentaient une tractation pacifique avec ces gobelins. Se disant que cela n’aurait aucune incidence avec ce qu’il vivrait avec les gobelins du monde de Tom, Harry se laissa aller. Après tout, il méritait qu’on le respecte un minimum.

Avec un sourire mauvais, il déploya son aura. Des hurlements de peur se firent entendre dans tout l’étage alors que son Magyar squelette étirait ses ailes gigantesques. A moitié spectre, la créature se faisait présente dans toutes les salles alentours à cause de sa taille colossale. Le gobelin face à eux avait l’honneur de voir une partie de sa gueule et donc ses magnifiques crocs. Voldemort fronça le nez à côté de lui, siffla :

« Il vient de perdre le contrôle de sa vessie. »

« Oups. Je m’ennuie qu’il ne veut rien écouter. »

« C’est un peu de ta faute, tu es un criminel pour eux. »

« C’est de la faute de Bellatrix. Et tu verras que la tienne me donnera autant d’ennuis que celle de ce monde. »

« Ce qui te donnerait une bonne raison de la tuer, n’est-ce pas ? »

Harry lui fit son sourire le plus innocent avant de reporter son attention sur le gobelin qui avait le teint si pâle qu’il aurait presque pu se faire passer pour un fantôme.

— Je pense que nous allons parler à votre supérieur. Non, mieux, à votre roi. Immédiatement. Sinon, les conséquences pourraient être… mortelles ?

Le gobelin bégaya et fila rapidement tandis que Tom éclatait de rire, un son riche et moelleux qui lui donna envie de se coller à son vampire. Quand ils sortirent enfin de la banque, Harry s’étira longuement, content de retrouver le soleil.

— Franchement, si j’avais su, j’aurais fait ça depuis le début.

— Je déteins sur toi.

Harry laissa retomber ses bras en regardant son vampire. Celui-ci avait changé la couleur de ses yeux par précaution, les ramenant à ce bleu qui lui convenait tout autant que le rouge. Pour le reste, Tom n’y avait pas touché, peu de gens pouvant se vanter de dire qu’ils connaissaient le visage originel de Voldemort. Harry haussa finalement les épaules.

— Peut-être un peu. N’en sois pas fier.

Harry le traîna dans le chemin de Traverse, sa mission, trouver un cadeau pour son filleul. Son cœur se serra à l’idée et Tom le rapprocha de lui pour l’accompagner dans cette nouvelle quête. Il savait que le vampire s’en fichait mais qu’il le faisait pour lui. Toute cette journée était pour lui.

Harry espérait qu’elle resterait belle malgré les épreuves.

 

 

Voldemort ne se sentait définitivement pas à l’aise au milieu de tout ce monde. Quant au Terrier… Par la Déesse, qu’une telle chose soit debout défiait presque son imagination. Appuyé contre un arbre, un verre de vin bon marché à la main – autant dire qu’il n’y avait aucune chance qu’il le boive – il regardait son compagnon évoluer parmi ces gens. Notant combien ses émotions étaient conflictuelles. Ce qui semblait être pareil pour tous en fait. Bien sûr, on l’observait, en tentant d’être subtil alors qu’ils devaient tous être des Gryffindor pour être aussi transparents. La plus évidente étant une jeune rousse, sûrement la sœur du meilleur ami, là. Voldemort parierait qu’elle était sortie avec son compagnon. Et qu’elle le haïssait, bien qu’il soit facile pour eux de le détester. Il restait un Voldemort.

— Vous allez manger avec nous ?

Voldemort l’avait senti approcher. Il posa les yeux sur la seule autre personne supportable ici.

— Non, madame Weasley. Je ne suis pas suicidaire.

— Molly est en colère mais je veux croire qu’elle ne ferait pas une chose pareille. Elle blesserait Harry et… Bon, elle l’a déjà fait mais pas… Enfin… Je veux dire…

— Laissez tomber. Je n’ai aucun problème à être ostracisé ici. Vous n’avez aucune importance pour moi et bientôt, vous n’aurez aucune importance pour mon âme-sœur. Où en est la maladie ?

Cela serait un sujet bien plus intéressant. La brune hésita mais finit par lui répondre, les lançant dans une conversation bien plus agréable. Bien que Voldemort restât sur ses gardes, d’autant que le filleul de son compagnon n’était pas présent. Ce qui réveillait une profonde inquiétude en Harry qu’il ne pouvait dompter. Il lui était difficile de rester où il se trouvait et de ne pas aller chercher l’absent ou consoler son calice.

L’heure du déjeuner sonna. Voldemort consentit à s’asseoir à côté d’Harry, face à Kingsley. Celui-ci eut l’audace de lui demander comment il régnait sur sa dimension. Et le pire ? Tout le monde tendit l’oreille pour écouter sa réponse. L’exaspération d’Harry le consola alors qu’il répondait le plus calmement qui soit qu’il était ministre de la Magie, pas dictateur. Il expliqua ce qui était sans doute une différence fondamentale entre leurs deux mondes, l’aspect âme sœur qui gouvernait toute leur société. Aussi, les traitements des né-moldus qui apprenaient dès l’enfance qu’ils seraient liés à vie à une autre personne, l’existence de la magie dans un environnement très contrôlé avec des contrats magiques contraignants pour les parents moldus. Ce qui ouvrit la valve, tout le monde voulait savoir la place de la magie noire, l’existence des Mangemorts. Voldemort répondait mais plus pour son âme sœur à un moment donné, se rendant compte qu’il y avait là beaucoup de choses qu’il ignorait lui-même et Harry l’écoutait attentivement de fait.

Cela apaisa une partie de la tension, chose un peu étrange pour Voldemort. Ces gens n’avaient aucune preuve de ses dires mais il semblait qu’il suffisait qu’Harry y croit pour qu’ils veuillent bien y croire à leur tour. Il ne discuta pas la chose mais les trouva un poil naïf dans leur façon de fonctionner. A croire que leur Sauveur était capable de les protéger de tout. En soi, oui, Harry était capable de bien des choses… Mais non, c’était définitivement étrange pour lui.

— Harry !

Voldemort faillit dégainer sa baguette à ce cri, pour se confronter à un autre roux, en fait le même qui s’était présenté le matin et qu’il avait vu partir à un moment.

— Georges ? Qu’est-ce qu’il y a ?

— Andromeda est à Sainte-Mangouste avec Teddy. Elle…

Voldemort sentit le transplanage avant même que le roux n’ait fini de parler. Harry avait réagi si vite qu’il aurait pu en avoir le vertige s’il avait été humain. Ils étaient dans le hall de l’hôpital, Voldemort se fit traîner malgré lui jusqu’à la réception.

— Où est mon filleul ? Théodore Lupin ! Ou Andromeda Tonks !

La réceptionniste réagit vite et fouilla dans les informations qu’elle avait.

— J’ai le nom d’Andromeda Tonks. Elle est au service des maladies contagieuses et…

Harry n’attendit pas la suite, Voldemort sut ne pas lui courir derrière mais c’était tout juste. Il espérait que le gosse allait bien ou son compagnon risquait de faire quelques dégâts dans ce monde.

Chapter 28: 27. Dernier voyage dimensionnel (partie 2)

Notes:

Bonjour, bonsoir !
En fait, les gens ont toujours des préjugés. Et Harry n'arrange rien XD
Bonne lecture, navré des fautes !
A la prochaine ^^

Chapter Text

Harry avait l’impression que son cœur allait sortir de son corps alors qu’il entrait dans le service des maladies contagieuses. Il chercha des yeux immédiatement quelqu’un qui pourrait le renseigner et attrapa un médicomage par le col. L’homme eut un petit mouvement de recul alors qu’Harry sifflait quasiment la raison de sa présence dans les lieux. Le médicomage eut la bonté d’indiquer une salle non loin et Harry se précipita encore. Il poussa vivement la porte pour trouver Ted Tonks assit sur une table d’examen à côté de son filleul qui avaient les cheveux tout noirs, comme les yeux. Yeux qui passèrent au même vert que les siens alors que le petit le reconnaissait.

— Parrain Harry !

Harry entra et le serra contre lui alors qu’un soignant protestait contre sa venue dans les lieux. Il souleva le petit garçon de cinq ans et le berça doucement, tellement soulagé de le voir plutôt bien. Il ne pria pas pour savoir si Teddy était malade ou non, il effleura son âme avec la sienne et ne trouva absolument rien de suspect. Cependant, il ne lâcha pas le gamin qui rit enfin un peu, serrant le col de son tee-shirt entre ses mains.

— Par les Déesses, tu vas bien…

Harry faillit en lâcher une larme et se tourna enfin vers le grand père de son filleul qui avait un sourire un peu triste. Harry frotta doucement le dos de Teddy, lui lança un regard interrogateur.

— Je suis malade… Et Andromeda…

Ted sembla hésiter à l’idée de continuer en la présence du petit. Harry écarquilla les yeux de surprise. La maladie dont il parlait, serait-ce celle dont il avait décidé de se laver les mains ? Non sans raison, il ne savait même pas s’il y pouvait quelque chose ! Harry se détendit un peu en sentant la main de Tom dans son dos, il se retint de se coller au vampire mais le réflexe commençait à s’ancrer en lui. Il hésita, se mordit la lèvre. Que pouvait-il dire ? Que pouvait-il faire ? En fait, devait-il faire quelque chose ? Très sincèrement, il ne le pensait pas et c’était peut-être pour ça qu’il avait volontiers fui l’existence de cette maladie.

— Elle ne s’est pas réveillée ce matin… Elle avait tellement hâte de te voir.

Ted se mit à tousser, Harry éloigna Teddy et Tom de l’homme sans y réfléchir à deux fois. Il nota que le médicomage portait un masque.

— Messieurs, vous devriez partir tant que vous le pouvez.

— Je ne tomberai pas malade. Et Teddy va bien, je le sens.

Le médicomage ne paraissait pas apprécier son comportement mais Harry n’en avait cure. Ted toussa encore et commença à suffoquer. Harry sentit son cœur bondir et ordonna au petit de fermer les yeux avant de sortir précipitamment de la pièce. Tom ferma la porte derrière eux. Ils restèrent plusieurs secondes dans le couloir, en silence. Harry écoutait les battements de cœur de Teddy, le sentant trembler un peu contre lui. Son esprit était un peu vide, il ne savait pas quoi faire.

« Ca ne s’annonce pas bien, mon âme. »

Harry hocha lentement la tête, toujours sans mot. Parce que ça changeait tout. Déjà, ils ne pourraient pas repartir le soir même. Quand Tom avait dit qu’avec sa chance, ils allaient encore avoir des ennuis, Harry en avait ri et il avait été d’accord avec lui. Il n’avait simplement pas pensé à ce genre d’ennuis. C’était même un problème de taille et…

— Tu as faim, Teddy ?

Déjà. Prendre le problème bout par bout. Sa priorité était et resterait Teddy dans une telle situation. Il poussa son filleul à le regarder, le petit hocha la tête, l’air un peu incertain.

— Bien, alors on va aller manger au Terrier. Y’a plein de monde qui nous y attend. Ah et…

Harry montra Tom au gamin qui fronça les sourcils à cause de la taille du vampire déjà.

— Je te présente Tom. Ou Marvolo, tu entendras les deux prénoms. C’est mon compagnon.

— Compagnon ?

— … Amoureux. C’est mon amoureux.

Teddy observa encore plus attentivement le vampire tandis que Tom tendait la main à l’enfant pour lui proposer de la serrer.

— Enchanté de te rencontrer enfin, Teddy. Tu peux m’appeler Tom.

Le gamin hésita, hésita et attrapa enfin la main tendue avec un air très sérieux, cet air que les enfants avaient quand ils comprenaient quelque chose de très important.

— D’accord. Parrain…

— Oui ?

Teddy serra de nouveau son tee-shirt et Harry lui caressa les cheveux pour essayer de le rassurer.

— Mamy et papy, ils vont aller bien ?

Harry détestait cette question. Il détestait pouvoir dire qu’il sentait Andromeda plus proche de son royaume qu’autre chose. Il voulait vraiment trouver quelque chose de léger, il avait presque envie de mentir mais…

— Je n’en suis pas certain, louveteau. Je suis désolé.

Teddy baissa la tête et la cala dans son cou. Harry le serra de nouveau pour tenter de le consoler. Tom les enlaça tous les deux, faisant le rocher d’Harry dans cette nouvelle tempête. Attendue et pourtant imprévisible. Il laissa le vampire les entraîner hors du service, alors que son cerveau cherchait les chemins à prendre pour arranger cette histoire. Tom les transplana au Terrier et les personnes présentes les accueillirent avec appréhension. Harry s’efforça à sourire et s’assit à sa place, gardant Teddy sur ses genoux. Le petit n’avait pas l’air de vouloir s’éloigner de toute façon, bien atteint par ce qu’il avait dû voir le matin.

Même s’il sentait les questions, Harry resta concentré sur son filleul et l’aida à manger tout en lui racontant un conte de fées qu’il aimait bien. Il voulait que Teddy puisse s’endormir et rêver, qu’il n’ait pas à s’inquiéter de quoi que ce soit. Loin de ce qu’il avait connu à ce même âge où il apprenait déjà à nettoyer chez les Dursley. Molly leur servit une grosse part de gâteau, trop inquiète désormais pour être réellement hostile, Teddy finit par s’endormir sur lui et Harry le couvrit par précaution.

— Harry ?

— Andromeda et Ted sont malades.

Hermione se redressa vivement.

— Tu parles de la nouvelle maladie ?

Harry acquiesça, tout le monde se tendit parce qu’elle était déjà bien connue avec sa tendance à se répandre comme de la poudre. Harry se mit à caresser les cheveux de Teddy, redevenus bruns pendant le repas.

— Ted dit qu’Andromeda ne s’est pas réveillée, lui-même s’est mis à suffoquer avant que je ne sorte Teddy de la salle d’auscultation.

Molly se couvrit la bouche d’horreur. Ron regarda sa mère, sa femme. Harry sentait qu’il allait dire une bêtise, une bêtise qu’ils devaient tous penser alors il laissa faire.

— Mais tu peux les sauver, non ? T’es le Maître de la Mort, mec.

Son vampire leva les yeux au ciel et souffla.

— Bénis les simples d’esprit…

— Hé, j’ai entendu, con… !

Hermione eut heureusement le bon sens de mettre sa main sur la bouche de Ron avant qu’il ne puisse finir son insulte. Tom le contemplait à présent comme s’il allait l’ouvrir avec ses mains et Kingsley sortit sa baguette par précaution. Harry toussota pour ramener l’attention sur lui alors que pas mal semblait prêt à fuir.

— Je suis le Maître de la Mort, comme tu l’as dit. Je ne contrôle pas la vie. Je ne contrôle pas les maladies. Je ne vais pas faire d’eux des morts-vivants, d’autant que je ne suis pas censé jouer avec la… fin d’une existence. Quand c’est l’heure, c’est l’heure. Le retarder ne fait qu’ajouter des problèmes sur d’autres aspects. Empêcher une mort a bien plus de conséquences que tu ne le crois.

Harry ne pouvait l’expliquer dans toute sa mesure, c’était encore assez neuf également pour lui. Cependant, il savait qu’il ne devait pas faire ça. Une rousse prit la parole d’un ton moqueur.

— Alors à quoi ça sert d’être le Maître, Harry ?

— A gérer et punir les âmes comme je l’entends, Ginny. Je peux empêcher les réincarnations, je peux torturer les âmes, les utiliser comme il me plait une fois qu’elles sont chez moi.

Harry sentit la peur monter dans toute la tablée alors qu’il répondait brutalement, à escient. Kingsley avait l’air d’être le plus effrayé par ce qu’il disait, ou quelque chose d’approchant.

— La magie de l’âme est de la magie noire.

— Alors il est heureux que la magie noire ne soit pas interdite chez nous.

Tom avait un air narquois et pas moins dangereux à présent. Harry espérait qu’ils n’allaient pas commencer un combat, il était juste venu dire au revoir, pas vivre un dernier conflit.

— Vous voulez jouer à cela ? Vous voulez pouvoir me haïr pour me laisser partir plus facilement ?

— … Non.

Kingsley se dégonfla et se rassit, clairement préoccupé. Hermione avait les larmes aux yeux et Ron se tortillait sur son siège.

— Bien sûr que non, mec… Mais ouais, tu fais un peu peur à dire des trucs comme ça.

— C’est Ginny qui a posé la question.

La rousse ne les regardait plus, elle disparut même dans la maison suivie par son petit ami du moment. Tom ricana tout bas et posa sa main sur son épaule, soutien indéfectible. Harry n’aurait pas imaginé jusque là avoir autant besoin de preuves qu’une personne serait toujours là pour lui. Comment ne pas être amoureux ? Harry l’aurait embrassé s’il avait pu.

— Nous en discutions plus tôt, madame Weasley n’a pas trouvé de moyens de soigner cette maladie pas plus que sa provenance. Harry a déjà fait savoir que cela n’avait rien à voir avec son royaume, même s’il s’étend sur Poudlard à présent. Ce n’est pas à mon âme sœur de vous sauver encore une fois. Surtout d’une chose qu’il ne connait pas.

Tom était plus que catégorique, Harry devinait pourquoi. Cela les obligerait à rester ici et Harry n’avait aucune envie de rester. Il ne voulait pas voir le peuple attendre après lui encore une fois. Et puis ce n’était pas son domaine à la fin !

— Harry, nous devrions rentrer chez toi.

— Oui.

Il se leva en tenant bien Teddy. Le petit n’avait pas l’air aussi paisible qu’il devrait l’être dans son sommeil, ce qu’il n’aimait pas du tout. Harry regarda ces gens. Amis, camarades… Alliés.

— Harry, ta maison a brûlé.

— Merde, c’est vrai…

— Va chez nous, on va rester ici.

Hermione lui fit un sourire doux. Harry la remercia tout bas, s’assurant néanmoins que Ron était d’accord avec ça. Le roux hocha la tête et Harry salua, les transplana.

 

 

Voldemort entra dans la petite maison sans prétention après son compagnon. Celui-ci serrait toujours son filleul avec force et le mage noir ressentait l’instinct de protection féroce de son âme sœur dans le lien. Il contempla les lieux, plus moldus que magiques malgré la présence de nombreux ouvrages sur leur monde dans la bibliothèque. Harry disparut de son champ de vision alors qu’il continuait à balayer les alentours du regard, ne trouvant rien d’inquiétant ou de dangereux. Harry revint vers lui, les bras vides, pas plus calme, bien au contraire. Il se passait tellement la main dans les cheveux qu’ils allaient finir par tenir droit sur sa tête. Voldemort l’attira contre lui et l’embrassa. Si son calice tenta de résister dans un premier temps, il fondit finalement et se blottit contre lui. Voldemort continua, savoura sa bouche avec attention, tendre et langoureux. Sans aucune impatience, tout en apaisement. Il les poussa vers le canapé violet foncé et garda ensuite son compagnon contre lui. Une horloge égrainait l’heure dans leurs dos.

— Tu hésites encore mais tu sais déjà ce que tu veux faire.

— … Est-ce que j’ai le droit de faire ça ?

Voldemort eut un petit rire.

— Harry, tu sais ce que j’en pense.

— … Si on a le pouvoir, on peut faire ce qu’on veut. Et moi encore plus.

Tout à fait. Voldemort embrassa son âme sœur dans ses cheveux, les remit un peu en place même si ce nid d’oiseaux ne se laisserait jamais totalement dompter. Il s’imaginait mal père mais après tout… Le petit avait l’air intelligent, attentif. Il se doutait que grâce à ses dons, il devait être un peu espiègle. Voldemort ne dirait pas non à avoir un autre Métamorphomage dans son pays en tout cas. Cette capacité des Black quasi disparue était très intéressante et même s’il ne devait pas voir l’enfant comme un objet de recherche, il pourrait au moins découvrir les facettes de ce don. Oui, il pensait de manière pragmatique. Ça l’aidait à ne pas paniquer.

Lord Voldemort ne paniquait jamais, encore moins juste à cause d’un enfant.

— Je ne veux pas qu’il soit malheureux.

— Tu ne veux pas qu’il soit orphelin. Il faudra que tu l’adoptes magiquement.

— C’est interdit ici…

— Alors nous réglerons cela chez nous.

Harry leva les yeux vers lui. Voldemort savait qu’il tentait de paraître plus détaché qu’il ne l’était. Le lien devait laisser sentir son agitation sous-jacente. Un enfant… Il les avait surtout torturés quand il en avait été un lui-même. Il ne savait même pas comment… Et encore, il n’aurait pas de couches à changer ! C’était un soulagement. Il y avait au moins ça en moins. Harry eut un petit rire.

— Tu as peur.

— Je ne vois pas de quoi tu parles.

Comme s’il l’admettrait à haute voix. Voldemort gérerait très bien tout cela. Il gérait tout le Royaume-Uni magique, un enfant n’oserait pas être une telle difficulté. Harry rit encore et vint l’embrasser sur le nez. Le mage noir sentit la taquinerie, serra la taille de son calice.

— Tu as le droit d’avoir peur. J’ai peur aussi.

— Je…

— Tu n’as pas besoin d’être parfait avec moi, Tom.

Voldemort posa son front contre celui de son compagnon et esquissa une petite grimace qui pouvait encore passer pour un rictus sournois. Puis il soupira et pressa les hanches d’Harry.

— Je ne suis pas très bon pour ça. Je n’ai pas souvent peur.

— Normal, qui sait faire tomber un aussi grand mage noir que toi ?

— Oh oui, caresse moi dans le sens du poil.

Harry rougit. Voldemort lui vola un baiser et ils se sourirent. Même si le problème n’était pas réglé, ils étaient au moins sur la même longueur d’onde. Voldemort ajouta qu’Harry savait bien qu’il ne laissait pas derrière lui ce qu’il considérait lui appartenir. Harry souffla que Teddy n’était pas un objet mais qu’il comprenait. Ils se bécotèrent encore, se rassurant l’un l’autre face à ce grand changement dans leurs plans. Voldemort pensait que ça finirait par bien se passer. Ils devaient déjà s’occuper des jeunes Potter. Le petit Teddy serait même une formalité face aux deux adolescents qui avaient appris à le détester par leurs parents.

— Il faut quand même que je m’assure que… Qu’ils vont bien mourir.

Voldemort soupira doucement et se redressa.

— Comment allons-nous nous organiser ?

— Bonne question… Je ne veux pas laisser Teddy tout seul ou avec les Weasley. Hermione ne sera pas contre mais ça pourrait rendre les au revoir plus durs. Mais il faut aussi voir Andromeda et Ted…

— Veux-tu que je le garde pendant que tu retournes à l’hôpital ?

Son calice eut l’air heureux et incertain tout à la fois.

— Tu te sens capable de le faire ? Vraiment ?

Voldemort regarda vers la chambre où Harry avait déposé l’enfant. Franchement, il n’avait aucune idée de ce que ça allait donner et Harry proposa de partir uniquement quand Teddy se serait réveillé de la sieste. Qu’il puisse lui expliquer où il allait et pourquoi, ce qui pourrait rendre les choses plus faciles. Voldemort concéda que c’était sans doute la meilleure marche à suivre pour que le gosse ne se mette pas à pleurer en se croyant abandonné avec un inconnu.

Ils restèrent donc dans le canapé, une première pour Voldemort qui n’avait pas l’habitude de juste se prélasser en attendant que le temps passe. Harry pesait contre lui, il lui caressait le dos tout en réfléchissant encore et encore. Avec son génie, il serait bien capable de trouver une solution mais pas en quelques jours. Rester des mois dans ce monde était impossible, il était le ministre de la Magie, il avait à faire, encore et toujours. Sa vitesse vampirique était son atout pour faire face aux montagnes de dossiers qui pouvaient l’attendre parfois.

Ils entendirent du bruit dans le couloir. Harry se leva et Voldemort se força à faire de même, encore pris dans la langueur qui s’était installé pendant leur étreinte. Le stress d’Harry l’atteignait tandis que son compagnon expliquait au petit ce qu’il allait se passer. Puis après un câlin pour Teddy, un baiser pour lui, Voldemort se retrouva seul avec l’enfant qui attendait en le fixant, assis devant son goûter qu’il mangeait lentement. Le mage noir inspira profondément.

— Bon, Teddy, on va faire un jeu ensuite en attendant ton parrain.

Chapter 29: 28. Dernier voyage dimensionnel (partie 3)

Notes:

Bonjour, bonsoir !
Troisième et dernière partie de ce voyage ! Je pense qu'on est à un ou deux chapitres de la fin.
En attendant, c'est parti pour un peu de mignonnerie ^^
Bonne lecture, navré des fautes !
A la prochaine !

Chapter Text

Harry ne se sentait pas plus calme quand il poussa de nouveau les portes du services contagieux de Sainte-Mangouste. Dans le grand couloir blanc, des malades attendaient d’être auscultés et Harry en éprouva autant un pincement au cœur qu’une envie de leur montrer que le repos était tout proche. Ce qui était quelque part un mensonge… Il secoua un peu la tête et laissa sa magie le guidait jusqu’à la chambre d’Andromeda. Personne ne l’arrêta, personne ne sembla trouver sa présence en ces lieux étranges. Harry devait s’avouer qu’il ne se sentait guère comme un étranger et il doutait même pouvoir se sentir réellement étranger où que ce soit dans les mondes. Il marcha encore et trouva enfin l’étiquette du nom des Tonks. Par respect, il frappa à la porte et entra.

La tristesse teintait l’atmosphère de la pièce alors qu’il refermait prudemment la porte derrière lui. Harry posa les yeux sur Andromeda pour la voir profondément endormie, sous assistance respiratoire sorcière. Un mélange d’utilisation de sort de Têtenbulle, de purification de l’air et d’autres choses encore qu’Harry ne saurait reconnaître. Il constata ensuite que Ted était éveillé, les yeux sur sa femme, lui aussi sous assistance. Harry approcha, sans avoir aucune idée de si l’homme pourrait ou non discuter avec lui. Cependant, il devait essayer, pour Teddy. Harry s’assit sur la chaise près du lit du grand-père de son filleul. Il lui adressa un sourire maladroit. Ted lui en rendit un, plus chaleureux que ce qu’Harry pensait mériter.

— Teddy n’est pas malade. Il a mangé et il est avec mon compagnon. Il fallait que je vous voie, vous savez pourquoi.

Ted hocha la tête. Sa voix s’éleva, assez fragile et chevrotante.

— Pour emmener… Teddy…

— Oui. Je sens, non je sais que vous n’allez pas guérir.

Sans doute un poil abrupt mais Ted ne semblât pas mal le prendre. Le vieil homme hocha encore la tête et reposa les yeux sur sa femme.

— Prend soin… de lui…

— Je le ferai. Vous êtes vraiment d’accord avec ça ?

— S’il te plait… Si tu es vraiment son Maître…

Harry se tendit sur la chaise. Il espérait sincèrement que Ted n’allait pas dire quelque chose comme sa vie contre celle de sa femme, qu’il ne s’attende pas à ce qu’il puisse les sauver de la mort de cette manière. Ted tendit la main vers son épouse et Harry repoussa sa chaise, rapprocha les deux lits. Ted prit la main d’Andromeda dans la sienne. Harry essuya rapidement une larme gênante.

— Je veux… mourir en même temps… qu’elle…

Que… Oh ! Harry se mordit la lèvre, un peu trop ému à son goût. C’était bête mais il se sentait sincèrement compris à cette seconde et il comprenait très bien la demande de Ted. Il posa une main sur l’épaule de l’homme, un sourire triste sur les lèvres, un calme absolu à l’intérieur.

— Je peux faire ça, oui. Merci.

Ted eut un rire qui devint une toux puis un râle. Harry attendit qu’il se reprenne.

— Les Black… Pensent ce qu’ils veulent… Je suis l’un des leurs… Je respecte les arts noirs…

Ted le regardait dans les yeux, même si ceux du vieillard était brumeux de douleur et de fatigue.

— Je te respecte.

Harry n’aurait pas cru avoir besoin de cela mais maintenant qu’on le lui donnait, oh oui, il prenait volontiers. Il déglutit un peu difficilement, hocha encore la tête.

— Je vous promets que vous aurez cela.

— Merci… Prends bien soin… de Teddy…

— Bien sûr, Ted. Reposez-vous vous bien.

Harry attendit qu’il s’endorme, juste s’endormir, ce n’était pas encore complètement le moment. Il patienta, patienta. Le couple était vraiment adorable à son sens, tellement tendre. Aurait-il cela avec Tom ? Peut-être, le vampire était assez adorable avec lui, en général. Un poil possessif. Un peu autoritaire quand ils n’étaient pas au lit. Harry se sentit rosir. Il n’était pas tellement dupe, Tom adorait qu’il donne des ordres juste pour le plaisir de l’entendre parler d’une voix remplie de désir et de plaisir. Au fond, ça lui allait aussi. Simplement parce qu’il pouvait donner des ordres à l’homme le plus puissant qu’il connaissait. C’était gratifiant, il le reconnaissait.

Harry se força à revenir à la réalité, d’autant qu’on l’attendait. Il se tourna vers la Faucheuse qui flottait dans un coin de la pièce. Il savait que c’était lui qui l’avait appelé et il lui donna ses ordres, qu’elle prit sans rechigner. Harry en frémit un peu. Un tel pouvoir pourrait lui monter à la tête. Heureusement qu’il savait ce que faisait la puissance à une âme. Il remercia donc la Faucheuse et s’en alla après un dernier regard. Peu de gens lui manqueraient dans ce monde en réalité mais quelques-uns le feraient. Comme Andromeda. S’il avait dû prendre soin de Teddy alors qu’il était au plus bas… Non, vraiment, merci qu’ils aient été là.

Maintenant, Harry n’avait plus qu’à retourner à Gringotts.

 

 

L’enfant était une menace. Oh, une adorable menace mais une menace tout de même. Voldemort n’avait pas vu venir le moment où le gamin oserait lui grimper dessus comme si de rien n’était pour mieux le voir, essayer de copier son visage. Si au début, le bambin s’était montré méfiant, cela avait rapidement changé quand le mage noir avait avoué trouver son don incroyable et fascinant. Il s’était bien sûr retrouvé à expliquer le mot ‘fascinant’, se rendant compte qu’il n’était pas si simple pour lui de simplifier les choses pour autrui. Au contraire, mettre les gens en difficulté, il adorait. Parce que cela voulait dire qu’ils allaient devoir se surpasser. Sauf que les choses simples pouvaient être difficiles elles aussi, maintenant qu’il y était confronté. Voldemort revenait à la base et la base en fait, il en avait un peu oublié l’essence.

Donc fier de ses capacités, tout heureux d’être flatté, Teddy Lupin était monté sur ses genoux, les mains encore couvertes de chocolat – la bouche, n’en parlons pas – et il avait quasiment collé son nez à celui de Voldemort qui s’était figé face à cette escalade inattendue. Pour voir le gamin déformait ses traits avec un froncement de sourcils significatif. Voldemort se retrouva alors confronter à lui-même, quand il avait été enfant. Une époque si lointaine, qui respirait pour lui la douleur et la rage. Il avait réussi à ne pas trembler face à son portrait, qu’il n’avait vu en vérité à l’époque qu’en déformé sur des flaques d’eau. L’orphelinat n’avait pas de miroir à l’époque…

— Tu es beau.

Voldemort écarquilla les yeux de surprise. Le petit venait vraiment de lui faire ce compliment ?

— Parrain a raison de t’avoir comme amoureux.

— Merci, Teddy.

Etrange de se sentir fier d’être adoubé par un enfant. Voldemort se dégela un peu, remarquant qu’il avait cessé de respirer de longues secondes. Immédiatement, son nez trouva l’odeur sous-jacente des loups-garous, impossible à définir. Si faible qu’elle ne pouvait apparaître comme une menace.

— A quoi on zoue ?

Zoue ? Joue ! Oui, bien vrai. Voldemort avait dit qu’il pouvait le faire et il allait le prouver. Il passa son bras autour du petit et se leva, direction la salle de bains.

— Tout d’abord, nous allons te nettoyer et ensuite, je vais te montrer le jeu.

Ce court délai allait lui permettre de réfléchir et de trouver quelque chose. Dire qu’il l’avait proposé sans avoir aucune idée… Ce n’était pas dans ses habitudes de ne pas prévoir mais il avait lancé cela parce que… Eh bien, c’était ce qu’on attendait de lui. Voldemort tenait à rendre Harry aussi fier que le petit quand il rentrerait. Il frotta le visage de Teddy en pensant encore, faisant rire le petit garçon qui étalait plus qu’il lavait le chocolat sur ses mains. Du coup, Voldemort l’aida encore et retira les traces de leurs vêtements d’un sort sans baguette, sans mot.

Puis, décidant qu’ils seraient mieux à l’extérieur, Voldemort prit le chemin de la cour. Celle-ci était pleine de jeux, appartenant sans doute à la petite Weasley. Cependant, dans son orgueil, le vampire ne voulait pas compter dessus, aussi stupide que cela puisse être. Il voulait réellement jouer avec Teddy mais à quelque chose d’intelligent. Ce serait bien une première qu’il joue avec et comme un enfant, cependant… Oui, l’envie était là.

— Est-ce que tu sais lire, Teddy ?

— Pas bien encore.

— Mais tu connais ton alphabet ?

— Oui !

Voldemort hocha la tête, une idée germait dans son esprit. Il sortit sa baguette tout en se dirigeant vers le pommier qui serait une bonne zone d’ombre agréable. Il ne faisait pas bien chaud mais avec lui, le petit n’aurait jamais froid. Voldemort eut un large sourire et commença à faire naître son projet… Tout en se disant que Dumbledore ne l’aurait jamais cru capable de cela.

 

 

Après son passage à la banque, voilà qu’Harry se retrouvait de nouveau au Terrier. C’était un peu étrange pour lui quand on savait qu’il avait fui les lieux un moment. Il frappa à la porte et entra. Les lieux étaient redevenus bien plus calmes, les anciens membres de l’Association de Défense – ou l’Armée de Dumbledore – étaient sans doute rentrés chez eux, sûrement emplis de questions à son sujet. Des questions auxquelles Harry ne prendrait pas le temps de répondre. Combien en auraient-ils sur son statut de Maître de la Mort ? Trop. Et plus il y pensait, plus il lui était clair que ce n’était pas des sujets qu’il voulait aborder. La mort était un secret et Harry en faisait partie.

Entrant dans le salon, Harry trouva la plupart des Weasley là. Hermione se leva immédiatement, oscillant entre soulagement de le voir et inquiétude. Harry lui fit un pâle sourire et Molly s’absenta pour aller faire du thé. Harry s’installa sur une chaise vide et leur expliqua doucement la situation, étonné de trouver Kingsley encore là. Le ministre devait penser qu’il valait mieux qu’il soit au courant de tout, en direct.

— Ted va bien mourir avec Andromeda. Il m’a demandé de faire en sorte qu’ils partent ensemble. J’ai assuré cela pour lui, pour eux.

— C’est… bien, je pense.

Hermione était maladroite elle aussi, Harry lui tapota le bras, observant le reste du clan Weasley. Ron n’était pas aussi atteint que cela, les Tonks restaient quelque peu des étrangers à leur famille mais il y avait quand même une sorte de tristesse latente dans l’air.

— J’emmène Teddy avec moi.

— Euh… Tu l’as laissé avec V… Marvolo ?

Harry eut un sourire en coin pour George.

— Exact. Je suis sûr que tout va bien, je le sens dans le lien.

— C’est assez pratique. Beaucoup donneraient pour trouver son âme sœur si facilement.

Ginny avait un ton un peu acide. Harry en eut un nouveau rire.

— C’est perturbant pour moi. Les Fred et George de l’autre monde sont les âmes sœurs de la cadette Potter. Vous n’imaginez pas comme c’est… autre chose, là-bas.

Harry eut aussi envie de s’excuser auprès de George d’avoir mentionné son jumeau mais celui-ci semblait comme heureux de savoir que dans un autre monde, son frère existait et pouvait être heureux aussi. Harry ne pourrait jamais leur dire qu’il avait assassiné l’homologue de leur père, là-bas. Que le revoir ici l’avait un peu secoué, ce qui était passé inaperçu avec tout le monde présent pour son départ.

— Je vais attendre qu’ils s’éteignent et Tom, Teddy et moi, nous partirons.

— N’oublie pas de leur faire des blagues pour leur faire comprendre de bien traiter ta sœur, Harry.

George se leva alors précipitamment et partit vers les étages. Harry cligna des yeux, peu sûr de comprendre ce qu’il venait de se passer. Ron alla le rejoindre après quelques secondes de flottement. Hermione posa une main rassurante sur son épaule. Molly avait les larmes aux yeux en servant le thé, elle avait donc tout entendu de sa cuisine et Harry ne savait vraiment plus s’il devait s’excuser ou non. Il reçut une tasse des mains tremblantes de la matriarche qui demanda.

— Il est heureux, hein ?

— Euh… Là, en ce moment, pas exactement. Ils étaient du côté de Dumbledore et du coup, ils sont à Azkaban pour quelques mois. Mais pas là où il y a les Détraqueurs, c’est plus pour l’exemple comme mine de rien, l’Ordre du Phénix était un groupe terroriste là-bas.

Harry était tout gêné de le dire.

— Nous aussi ?

— Euh… Ouais…

— Bon sang, nous sommes en prison.

Hermione était toute pâle. Harry s’empressa de la rassurer.

— Non, non, pas toi. Tu n’étais pas dans l’Ordre… En fait, je n’ai pas rencontré ton homologue, encore.

Hermione sembla relier des points dans son esprit, Harry préféra ne rien ajouter, après tout même si elle n’était pas l’âme sœur de Ron là-bas, ici, ça ne voulait rien dire. Ce genre de comparaisons n’avait pas de sens et Harry n’en ferait certainement pas à haute voix. Sinon, ça voudrait dire qu’il aurait mérité d’être avec le Voldemort de ce monde. Une totale ineptie.

— Au moins, nous avons suivis nos convictions et je veux croire que la peine est juste.

Entendre Arthur dire cela… Harry trouvait cela bien ironique. Il hocha la tête néanmoins et posa sa tasse de thé. Il ne se sentait pas capable de la boire. Kingsley demanda alors brutalement.

— Quand est-ce que les Tonks vont mourir ?

— Demain vers trois ou quatre heures du matin. Si c’est bien le cas, à sept heures, nous serons repartis. Tom a beaucoup de travail.

Harry se leva, décidément mal à l’aise. Il ne savait pas s’il le jugeait de les avoir laissés aller en prison dans cette autre dimension, cependant il ne pouvait pas… Ca ne pourrait jamais fonctionner s’il mettait son veto pour tout et n’importe quoi, à partir de sentiments bien subjectifs pour des personnes qui n’étaient pas celles qui étaient devant lui lors des jugements. Parce que sinon, là encore, comment saurait-il être avec Tom ?

— Bon, je vais sauver mon compagnon de mon filleul. Il n’a pas l’habitude des enfants, alors…

— C’était le baptême du feu. Vous pouvez rester chez nous ce soir, hein. Nous rentrerons demain.

— Merci, Hermione.

Molly vint alors brutalement l’étreindre, lui coupant un peu le souffle. Harry lui frotta doucement le dos alors qu’elle se mettait à sangloter. Le reste des hommes Weasley vinrent lui tapoter le dos, Fleur l’embrassa sur la joue, comme Rose et Victoire. On lui souhaita tout le bonheur possible. Harry les remercia, serra la main de Kingsley, une poigne franche. L’homme lui avoua qu’il comptait sur lui pour tenir aussi ce Voldemort à carreau. Harry en rit et commença à sortir de la demeure. Pour se faire rattraper par un George un poil essoufflé qui le serra aussi farouchement que sa mère. Harry se vit ensuite remplir les bras de farces et attrapes, ce qui le fit sourire. Oui, tout cela pourrait bel et bien lui être utile. Il transplana avant que les émotions deviennent trop fortes et posa son butin dans l’entrée tout en appelant.

Sauf que tout était calme dans la maison.

Harry fronça les sourcils, pas inquiet, mais intrigué parce que Tom semblait empreint d’une sorte d’irritabilité tendre et d’amusement mêlé. Assez étrange. Harry se rendit dans la cour, quasiment certain qu’ils s’y trouvaient et…

— Oh !

Teddy avec le visage d’un jeune Tom de cinq ans. Teddy était en train de voler dans les airs avec Tom, entouré de bulles multicolores en forme de lettres et d’animaux magiques ou non. Ils n’étaient pas très haut, juste suffisamment pour que les pieds de son vampire n’effleure plus le sol et Teddy l’entraînait pour aller toucher les lettres pour les relier aux animaux.

— Donc un hippogriffe, ça commence par…

— H !

— Exact, tu as bien retenu, bravo.

Harry n’avait pas vu Teddy sourire et rire autant depuis longtemps. Il aurait aimé avoir un appareil photo pour immortaliser le moment, peu étonné du jeu. Au contraire, c’était tout son compagnon que d’utiliser un jeu pour apprendre des choses à un enfant. Harry était impressionné qu’il ait su le rendre si ludique, que Tom soit vraiment en train de jouer avec Teddy. Parce qu’à présent, l’hippogriffe courait dans les airs autour d’eux et cela démontrait encore une fois la puissance du mage noir. Ca n’avait l’air de rien, mais son sort de vol était déjà révolutionnaire puisque les sorciers n'avaient pas su en développer un pour voler autrement qu’avec un balai ou un tapis. Puis il y avait les bulles, qu’il fallait tenir à la bonne hauteur, les couleurs réelles des animaux, leurs cris…

— J’ai envie de jouer aussi !

Harry secoua la main quand les deux le regardèrent. Tom envoya Teddy vers lui et il réceptionna son filleul tout rieur.

— Parrain ! Quand je serai grand, je veux un amoureux comme Tom !

Harry éclata de rire. Tom osa paraître fier et arrogant, surtout avec son sourire suffisant. Harry rit encore et s’envola pour rejoindre son vampire, le surprenant volontiers. Il lui rendit Teddy, comme il n’était pas certain de pouvoir le laisser se mouvoir librement comme le vampire l’avait permis et répondit après un baiser pour son âme sœur.

— Je te comprends, j’espère que tu le trouveras, mon chéri.

Tom le regardait avec faim. Harry se retint de le toucher plus et ils poursuivirent le jeu jusqu’au crépuscule. Demain, il faudrait tout expliquer à Teddy alors ils profitèrent de ce temps heureux.

Chapter 30: 29. Prendre le cours d'une nouvelle vie

Notes:

Bonjour, bonsoir !
Un peu plus de mignon ? Bon, pas forcément dans la situation mais on termine cet arc.
Le dernier chapitre sera un peu plus sur Severus et Sirius, puis épilogue.
Bonne lecture, navré des fautes !
A la prochaine ^^

Chapter Text

Harry se réveilla sans doute trop tôt. Pourtant, il le fallait puisqu’il n’avait plus beaucoup de temps sur les lieux. Avec précaution, il s’extirpa de l’étreinte de son vampire qui ouvrit un œil rouge, plus affuté qu’il ne le faudrait pour quelqu’un encore endormi quelques secondes plus tôt. Harry contempla son compagnon, caressa sa joue. L’émotion dans le lien le fit sourire, cela lui faisait du bien à lui aussi. Il se pencha, Tom vint à sa rencontre. Leurs lèvres se lièrent et le mage noir l’attira contre son corps. Ses bras forts pourraient ressembler à une cage, mais Harry ne se sentait pas prisonnier, juste infiniment désiré. Il bécota plusieurs cette bouche affamée de la sienne, essayant néanmoins de ralentir le rythme.

— Shh… Je dois sortir…

— Pourquoi faire ?

Tom appuya sur ses fesses, Harry rosit de sentir son sexe grandement intéressé par l’idée proposée par cette main baladeuse. Il se retint de se tortiller ou il ne sortirait pas de ce lit. Le sourire de Tom à lui seul promettait mille plaisirs, Harry avait envie d’y céder sans réfléchir. Cependant…

— J’ai quelques affaires à terminer avant que Teddy se réveille.

Tom grogna doucement, bien qu’Harry savait que le vampire ne le prenait pas mal et même qu’il s’attachait déjà à son filleul. Teddy était un petit malin et gardait le visage d’un Tom enfant sur le sien tout le reste de la soirée avait fini de faire fondre une partie de la carapace autour du cœur du mage noir. Harry avait trouvé – bon d’accord, il trouvait ça toujours – parfaitement adorable.

— Je vais mettre le petit-déjeuner sous stase au cas où. Je vais tenter de revenir au plus vite.

— … Puisqu’il le faut. Il faut bien que je puisse retourner travailler.

— Oh, je suis sûr que tu as hâte.

Harry le taquinait, il ne ressentait aucune envie de la part de son vampire de finir dans son bureau, loin d’eux. Pourtant, il fallait ce qu’il fallait. Harry lui vola un dernier baiser et sortit enfin du lit. Tom continua de l’observer alors qu’il récupérait ses vêtements pour aller à la douche. Il laissa la porte entrouverte, par précaution, termina dans la cuisine ensuite pour préparer le repas de Teddy. Tom l’y attendait, la Gazette du Sorcier de ce monde entre les mains. Harry se sentait chaud à l’intérieur que son compagnon se lève alors que ce n’était pas nécessaire et lui tienne compagnie tant qu’il le pouvait. Il cuisina dans un relatif silence, les émotions du vampire à cause des nouvelles le faisaient sourire. C’était souvent de l’exaspération ou une légère irritation. Un monde sans Voldemort qui s’épanouissait d’une manière que Tom ne pourrait jamais contrôler.

Harry laissa enfin le repas sur la table, lança la stase. Tom l’attrapa par la taille pour quelques derniers baisers avant de le relâcher. Harry mit le nez dehors à contrecoeur et transplana. Il espérait qu’il aurait vraiment fini avant que Teddy se réveille.

 

 

— Où est parrain ?

— Bonjour Teddy.

Voldemort n’avait pas vraiment envie de répondre à cette question. Il vint soulever le petit garçon qui le regarda gravement. Le vampire n’était pas surpris, enfant il comprenait que des choses importantes se passaient, quand bien même il n’aurait aucune explication pour elles. Il posa le gamin sur sa chaise et lui montra le repas.

— Parrain a fait ça pour toi avant de partir. Il ne voulait pas mais il y a encore des choses qu’il doit régler. Pour toi.

Voldemort se remit sur son siège, tourné vers le petit qui semblait ne pas savoir quoi faire. Il attendait. Et Voldemort ne voyait pas comment il pourrait y échapper. Harry ne lui avait pas demandé de le remplacer sur ce point mais ils savaient aussi ce que c’était de devoir attendre que les adultes fassent bien les choses. Il ne serait pas l’adulte qui mentirait au gamin surtout si ce n’était pas nécessaire. Par contre, il devait se parer pour la crise de larmes… Il inspira.

— Mange ton petit-déjeuner et je vais tout t’expliquer, d’accord ?

Teddy fit la moue, comme s’il n’était pas certain de pouvoir le croire. Pourtant, il obtempéra, changeant de nouveau son visage pour qu’il approche celui du mage noir. Voldemort savait que c’était un peu de la manipulation mais il pouvait l’accepter. Il termina la lecture de son article et ouvrit les volets d’une impulsion magique en reprenant du thé. Comment faire ça correctement, hein ? Il eut subitement envie d’effacer les souvenirs de Teddy. Ça, ce serait vraiment le plus facile. En grandissant, rien ne disait qu’il se souviendrait de ce monde, de ces gens qu’ils ne verraient plus.

Bon sang, Voldemort s’imaginait fuir devant un enfant de cinq ans !

Heureusement pour lui, son compagnon revint alors. Le soulagement le balaya un peu et Harry lui jeta un coup d’œil et un petit sourire alors qu’il franchissait le seuil pour embrasser Teddy dans les cheveux. Le vampire eut droit à son baiser et cela l’aida à finir de se détendre. Plus détendu lui aussi, le petit commença à babiller sur ce qu’ils pourraient faire de la journée. Harry alla reprendre du café, Voldemort en leva un sourcil, ce n’était pas ce que faisait son amant habituellement.

— Ca n’a pas été facile. Je suis allé voir la tombe de mes parents après mon dernier détour à Gringotts.

Voldemort se figea un peu en entendant cela. La tombe des Potter. Il n’y avait pas du tout réfléchi, pour lui, cette engeance était bien vivante et elle n’avait pas fini de l’irriter dans les années à venir. Le mage noir n’oubliait pas le regard trahi de James envers son âme sœur… Mais il rejeta la pensée, ce serait un problème pour l’avenir, ils avaient déjà bien assez à faire présentement.

— Tu vois… Il valait mieux que tu ne viennes pas. Je suis aussi allé chez les Tonks pour prendre les affaires de Teddy.

— Alors je reste avec Tom et toi, parrain ?

Harry posa lentement sa tasse de café, les yeux sur le petit. Voldemort eut l’impression d’avoir un nœud dans le ventre à son tour. Pas du tout agréable. Harry vint s’agenouiller près de son filleul, Voldemort ne saurait dire s’il respirait encore. Il ressentit une certaine tendresse en observant son calice frotter les traces de confiture de la bouche du gamin. Leurs regards étaient les mêmes, ce même vert saisissant à cette seconde. Ça donnait son visage avec les yeux de son amour… Hum, ça donnait de mauvaises idées aussi.

— Oui, tu vas rester avec nous. Tu as fini de manger ?

— Oui.

Harry prit alors les mains de Teddy dans les siennes. Voldemort se leva avant même d’y avoir réfléchi et il posa l’une des siennes sur l’épaule de son âme sœur. Il voulait lui montrer son soutien puisqu’il n’aurait pas à annoncer le pire. Harry lui envoya une sorte de bouffée de chaleur dans le lien et se concentra sur l’enfant.

— Teddy… Tu as vu que grand-père et grand-mère sont très malades.

Voldemort expira un peu fort alors que les yeux verts s’humidifiaient. Harry continua.

— Oui, tu l’as compris. Teddy, je suis désolé… Ils ont rejoint ton papa et ta maman. Ils ont attrapé une vilaine maladie, ça a fait trop mal à leurs corps pour qu’ils puissent rester avec toi.

Les larmes coulaient, le petit ne sanglotait pas mais pour le coup, Voldemort avait vraiment du mal. Sa main libre se posa dans les cheveux de l’enfant, se mit à frotter doucement. Harry caressa une joue de Teddy pour effacer quelques gouttes.

— Ils t’aiment, mon petit loup. Tu vas leur manquer.

— … Ouuuiinnnn !!!

Voldemort laissa son compagnon bouger pour qu’il prenne bien le petit dans ses bras. Le mage noir eut l’impression de se voir encore… Sauf qu’il n’avait jamais su pleurer sa mère et qu’il ne savait pas penser ou croire qu’elle l’avait aimé. Bien sûr, c’était égoïste de sa part de se sentir ainsi. Il pouvait faire mieux qu’elle, quoi qu’il en soit. Il n’abandonnerait pas cet enfant, pas seulement à cause d’Harry. Il avait déjà accepté qu’il serait un pilier dans la vie de Théodore Lupin. Cela suffisait. Il revenait rarement sur ses propres décisions.

Il fallut un long moment pour que Teddy se calme. Harry n’avait cessé de le bercer et quand Teddy avait cessé de sangloter, son compagnon lui avait dit qu’ils allaient partir, qu’ils allaient commencer une nouvelle vie. Qu’Harry allait l’adopter et qu’il ne le laisserait plus. Son âme sœur dut le promettre et Voldemort cligna des yeux quand Teddy le regarda.

— Tu promets aussi ?

Voldemort en fut plus touché qu’il ne l’aurait cru.

— Je te promets que je serai là aussi, Teddy. On sera une famille.

Harry lui sourit, Voldemort se sentit étrangement libéré d’un poids et armer pour l’avenir dans le même temps. Teddy s’endormit quelques minutes plus tard, Harry le souleva et le vampire jeta un sort pour que l’enfant reste endormi. Surtout pour le passage dans le monde des Morts, il valait mieux. Il allégea aussi le poids du garçon et frotta le dos d’Harry.

— Comment te sens-tu ?

— Ca devrait aller. Tu digères assez bien les choses.

— J’ai eu le temps de me préparer. Nous sommes prêts. Nous ferons en sorte que tout se passe bien.

— Oui. On va devoir changer de maison.

Voldemort en fut un peu amusé alors qu’ils sortaient. Il avait eu la ‘bonté’ de nettoyer après eux. Comme s’il voulait qu’ils ne soient qu’un souvenir dans les lieux plutôt qu’une réalité. Ils transplanèrent à Poudlard, Voldemort sentit la présence du couple d’amis avant même qu’ils ne les voient. Le roux avait l’air mal réveillé, la brune chercha à serrer son compagnon, cependant la présence de Teddy l’arrêta. Il y eut un regard de connivence entre ces trois là, une sorte de compréhension que Voldemort ne pouvait avoir puisqu’il n’avait pas partagé leurs aventures. Puis le roux soupira et marmonna.

— Il faut bien que ça se termine. Je sais que ça me manque mais… C’est bien une vie rangée.

— Pour toi. J’attire toujours les ennuis, je sais que je suis loin de cette vie rangée que tu vas avoir, vieux.

— Hé !

— C’est pour le mieux. Ca va t’éviter les cheveux blancs avant l’heure.

Harry et la brune rirent. Le roux fit encore plus la moue. Puis la brune embrassa sur compagnon sur la joue et recula.

— Soyez heureux.

— Je vous assure qu’il le sera.

Voldemort ne permettrait pas que les choses se passent autrement. La jeune femme leva les yeux au ciel sans pour autant réussir à cacher la moindre de ses émotions. Ça lui faisait vraiment mal qu’ils partent. Même si c’était pour le mieux.

— Merci, Marvolo. Et… adieu.

— Rendez-vous dans mon royaume un jour.

Voldemort ricana face à cette blague, un peu de mauvais goût, même si Harry disait vrai. Le roux mima un coup de poing, la brune claqua la langue. Quand ils franchirent les portes, Voldemort sentit les larmes dans le vent, autant de son compagnon que du couple.

Preuve que c’était bien quand on perdait quelque chose que l’on comprenait la valeur de cette chose.

 

 

Harry avait un beau sourire en regardant Teddy découvrir sa nouvelle chambre. Cela faisait quelques mois qu’ils avaient bien laissé leur monde originel derrière eux. Parfois, le petit pleurait encore la nuit mais Harry était toujours là pour le consoler. Et si ce n’était pas lui, Tom s’en occupait volontiers. Le vampire ayant le sommeil plus léger et le moins besoin de dormir, c’était plus facile pour lui de se lever pour rassurer leur fils.

Oui, leur fils.

Bon, bien sûr, Teddy portait le nom de Potter mais il n’y avait pas de doutes entre eux sur le fait que le petit garçon était le leur. Le tout s’était fait dans une fluidité qui étonnait Harry encore quelquefois, tout en lui faisant chaud au cœur. Quant à la maison, ils leur avaient fallu un moment pour choisir un petit manoir où les deux autres enfants Potter pourraient les rejoindre pour les vacances. Harry et Teddy allaient les voir toutes les deux semaines. Si Robin les acceptait bien, Cassandre était encore un peu réticente. Probablement parce que ses âmes sœurs étaient à Azkaban et qu’Harry ne les en faisait pas sortir.

Ainsi, ils avaient fini par choisir un manoir en Ecosse, tout en pierres beiges, solide et trapue. C’était surtout le jardin qui avait séduit Harry, qui avait déjà fait dresser une serre dans le parc. Bien qu’il n’ait pas besoin de travailler, il avait enfin pensé à une voie qui pourrait lui plaire. Oui, il allait être botaniste, mais pas seulement. Il visait aussi la maîtrise de Potions. Le Severus Snape de son monde devait rouler dans sa tombe. Celui de cette dimension lui avait proposé un peu de son aide. Harry avait accepté parce que l’homme était une partie de sa famille en ces lieux. Il n’y avait pas moyen qu’un jour, Sirius soit de nouveau sans le potionniste. Harry botterait plutôt les fesses de l’animagus avant que ça puisse advenir.

— J’adore papa, merci !

— De rien, mon louveteau. Maintenant, il est temps d’aller dans le village, pour que tu rencontres tes camarades de classe.

— Oui !

Teddy fonça sur lui, Harry lui attrapa la main en riant. Il avait souvent pensé que le gamin devait se sentir un peu seul parmi tant d’adultes alors il avait décidé de l’inscrire à l’école magique privée du village, un peu plus haut de gamme que la publique. Parce que c’était ainsi que fonctionner le monde. Tom les attendait dans le hall d’entrée, un parchemin dans les mains. Son vampire était décidément un bourreau de travail, heureusement que quelqu’un dans leur couple pensait à se reposer.

Ils transplanèrent dans un village magique sans prétention, quand même plus grand qu’Harry ne l’aurait cru, en remarquant la quantité de bétail dans les champs. Harry remarqua des visages connus, ce qui devait rendre les lieux plus dynamiques. Ici, un Dean Thomas tenait un petit magasin de réparation de balais et Harry ne put s’empêcher de le saluer de la main. Bien sûr, comme ils étaient avec monsieur le Ministre de la Magie, on les regardait passer. Leur histoire était souvent dans les journaux, on aimait à rappeler que le chef d’état était heureux et Harry était gêné des nombreuses photos où ils s’embrassaient dans la Gazette du Sorcier. Alors que Teddy adorait qu’ils soient célèbres… Le petit ne savait pas encore ce qu’était ce poids, Harry l’en préservait le plus possible.

— Là, là !

Teddy lâcha sa main et courut vers les enfants, son cartable sur le dos. Tom souffla.

— Je ne me souviens pas avoir une seule fois fait ça.

— Tu as toujours été trop sérieux, c’est bien connu. Tu portes la solennité en toi.

Le vampire eut un sourire, Harry en esquissa un à son tour alors que leur fils parlait déjà activement à d’autres enfants. Harry s’arrêta pour observer les bâtiments d’un œil critique.

— Ca m’a l’air correct.

— Nous sommes le meilleur établissement primaire du Royaume-Uni.

Cette voix… Harry se tourna vers la femme qui venait de parler et se figea en voyant une Hermione Granger rayonnante. Celle-ci s’approcha pour leur serrer la main, sûre d’elle. Tom accepta la poignée, Harry prit un poil plus de temps mais finit par s’activer.

— Hermione Granger, directrice adjointe de l’établissement, je m’occupe de la classe des CM1.

— Enchanté… Excusez-moi mais vous me faites… Enfin…

La jeune femme comprit immédiatement.

— Vous connaissez mon homologue dans votre ancien monde, c’est ça ?

— C’est ma meilleure amie.

La Hermione devant lui parut surprise et rosit de gêne. Harry le comprenait, il était tout aussi gêné. Gérer Ron lui paraissait toujours plus facile, il ne s’entendrait probablement pas avec la famille Weasley de ce monde après ce qu’il avait fait et cela lui convenait, il ne voulait confondre personne. Dans cette optique, il avait créé un sort avec l’aide de Tom pour sceller les souvenirs de Teddy, de sorte qu’il y ait toujours accès mais qu’il ne puisse se dire que les gens qu’il rencontrerait dans cette dimension était les mêmes que celles qu’il avait connues. Pas une chose qu’il pouvait se permettre de faire de son côté, il devait se souvenir, point.

— Je n’ai pas vraiment eu d’amis à Poudlard. Elle a eu de la chance.

— Elle le pense aussi.

La jeune femme hocha la tête et reprit ses explications, d’une voix un peu plus vacillante. Harry essayait de calculer les bénéfices et les risques… Il ne cherchait pas à remplacer Hermione, elle était unique par les aventures qu’ils avaient eues. Cette Hermione était également unique et rien ne disait qu’elle voudrait être son amie. Pourtant… Savoir qu’elle avait été seule…

C’était Hermione, Harry ne saurait pas agir autrement qu’en lui tendant la main. Alors, quand la cloche sonna, il embrassa Teddy et laissa Tom faire les derniers rappels en se tournant vers la brune. Avec ce look si sage, si stricte. Une futur MacGonagall ? Non, Harry allait lui apprendre à s’amuser si elle était d’accord avec ça.

— Ca vous dirait qu’on partage un goûter après l’école ?

La Hermione hésita, Harry lui sourit.

— Je veux vraiment vous connaître, vous aussi. Il faudra que je vous trouve un autre surnom mais je suis sûr que ça peut marcher.

La brune hésita encore mais la curiosité était là. Bien sûr. Elle acquiesça avec un sourire timide et Harry lui demanda son dessert préféré, l’assurant qu’elle pourrait le déguster cet après-midi. Il repartit avec Tom pour le ministère, le temps de la matinée pour profiter aussi de temps ensemble. Malgré la possessivité, le mage noir n’était pas contre la présence de quelqu’un d’intelligent dans leur vie. Charmé, Harry ne laissa pas son vampire travailler de suite… Tom ne s’en plaignit pas.

Chapter 31: 30. S'aimer libre

Notes:

Bonjour, bonsoir !
Voilà qui signe la fin de cette fic. Je me disais qu'il y aurait un épilogue et je me rends compte que je n'ai rien à dire pour l'épilogue donc je vous laisse simplement avec ce dernier chapitre.
Merci à toutes les personnes qui ont lui, qui ont commenté, qui ont aimé cette fic et qui l'aimeront !
Bonne lecture, navré des fautes !
Et à la prochaine sur une autre histoire ^^

Chapter Text

La table était belle, magnifique même. Du moins l’était-elle avant que Severus ne l’oblige à monter dessus, les jambes écartées. Sirius sentait quelque chose d’humide le long de son dos, probablement le vin qu’ils avaient renversé dans leur passion et à présent, il se tordait sur la nappe autrefois blanche et immaculée sous le regard perçant et pervers de son âme-sœur. Severus s’était rassis sur son siège, le laissant dépouillé de ses vêtements et de sa pudeur. L’air chaud n’était pas suffisamment chaud alors qu’il avait l’impression de brûler de l’intérieur. Sirius voulait tenter d’attirer son amant contre lui mais évidemment, ce n’était pas lui qui menait la danse. Ses phalanges étaient blanches tant il devait se retenir, tandis qu’il laissait échapper des gémissements désireux et désespérés.

— Severus…

— Shhh… Tu ne vas pas déjà abandonné, n’est-ce pas ? Nous avons commencé il n’y a pas trois minutes.

Trois minutes ?! Non, son âme sœur devait se moquer de lui, Sirius avait l’impression que ça faisait des heures que Severus faisait courir cette plume le long de ses bourses. La sueur menaçait de dégringoler le long de son corps comme s’il allait jouir par toutes les pores de sa peau. L’image dans son esprit l’excita et le consterna tout à la fois. Un gémissement de plus se fit entendre dans l’air, son corps se crispa alors que le bout de la plume effleurait son orifice vide, si vide.

Cela faisait trois ans qu’ils s’étaient retrouvés. Leur première fois avait été finalement plus brutale que Sirius ne l’aurait cru en connaissant la patience de Severus. Sauf que cette dite patience avait été bien ébranlée pendant tout ce temps où ils n’avaient pas été en contact. Sirius avait cru que son amant lui avait réformé le cul. Il en avait redemandé le matin suivant, malgré la douleur. Pas par masochisme, simplement parce qu’il s’était enfin senti à sa place. Alors oui, Severus pouvait lui faire mal autant qu’il voulait, Sirius prendrait.

Bien sûr, ce n’était pas exactement ainsi en vérité. Oui, Severus pouvait devenir particulièrement intense mais son but n’était jamais de le faire souffrir. Son âme sœur ne levait pas la main sur lui et c’était même plutôt inutile comme Sirius lui obéissait au doigt et à l’œil quand ils étaient seuls. Ce qui donnait une autre raison à Severus de détester les Potter un peu plus.

— Sev’ !

Sirius était à la limite de pleurnicher, son corps était plus tendu qu’un arc, ses tétons rouges et durs des précédents baisers et morsures de Severus pointaient inutilement sur son torse alors qu’il les voulait aguichants pour faire céder son amant.

— J’t’en prie ! J’t’en supplie !

— Tu n’as aucune patience, sale cabot.

Sirius se mordit la lèvre et secoua la tête. Son sexe cracha du liquide clair quand Severus se leva et qu’il put le voir. Oui, rien que ça suffisait presque à le mener à l’orgasme et le rictus moqueur de son compagnon lui disait qu’il l’avait remarqué.

— Ma petite traînée n’a pas si faim de ma bite. Il suffirait que je me déshabille, pas vrai ?

Sirius ferma honteusement les yeux alors qu’un éclair d’excitation le frappait de plus belle. Tout était de la faute de Severus ! La moindre chose qu’il faisait le rendait sexy ! Sirius n’était qu’une pauvre victime de ses manipulations de Serpentard !

— S’il te plait…

— S’il te plait quoi ? Il va falloir que tu sois plus précis.

Sirius haleta en sentant les paumes fraîches de Severus contre la peau brûlante de ses cuisses. Son amant le maintenait ainsi encore plus ouvert pour lui. Sirius n’osait penser au spectacle de débauche qu’il donnait là. Il essaya plutôt de se concentrer pour faire la demande la plus jolie possible. Du moins allait-il la faire quand la cheminée s’enflamma de vert et qu’une tête apparut dans le foyer de pierre. Sirius se figea en reconnaissant l’actuel Ministre de la Magie Lord Voldemort. Celui-ci lui adressa un regard peu impressionné et sarcastique alors que Sirius devenait plus rouge qu’une cerise.

— Bonsoir, Severus.

— Bonsoir, Milord. Que puis-je pour vous ?

Sirius essaya de bouger pour entendre deux claquements de langue qui le dissuadèrent de faire un mouvement de plus. Si de Severus, c’était déjà embarrassant, alors de Lord Voldemort, c’était carrément humiliant. Sirius en perdit un peu plus de liquide séminal et ferma les yeux de nouveau. Pas longtemps parce qu’il était trop curieux pour son propre bien.

— Harry aurait besoin de quelques ingrédients de potions en urgence. Voilà la liste.

Un morceau de papier voleta dans l’air jusqu’à son compagnon qui s’en empara avec adresse avant de le lire. Sirius avait du mal à y croire et pourtant, il était logique que Severus ne dise pas à son maître d'aller se faire foutre. Lui-même n'oserait plus alors qu’il avait été un fier Gryffondor sans cervelle. Ca allait bien de courir devant le danger mais twerker devant, c’était autre chose. Oui, il était un peu fou mais Sirius n’était pas fou à ce point, merci.

— Je vais vous chercher cela. Toi, tu ne bouges pas, tu restes exactement comme ça.

— Mais…

Severus haussa le sourcil, ce qui acheva de l’empêcher de discuter les ordres. Absolument gêné, Sirius resta donc allongé sur la table de la salle à manger, entouré de la belle porcelaine, avec ce vin qui lui mouillait le dos et la tête de Voldemort dans la cheminée. Le pire ? Il était toujours dur et ça commençait même à être un peu douloureux. Il osa un coup d’œil vers le ministre qui le regardait bel et bien. Sirius se demanda ce qu’il voyait sous cet angle.

— Pas grand-chose, heureusement pour moi.

Ah. Il avait dû le dire à haute voix. Sirius se retint de se tortiller et souffla sur le ton de la conversation.

— Est-ce qu’Harry et Teddy vont bien ?

Oui, oui, il allait tenter de faire comme s’il était normal que cet homme le surprenne avec son amant dans le manoir de celui-ci alors qu’il devrait encore être en prison pour sa peine. Ce n’était pas comme s’il avait demandé à Severus de le faire sortir pour l’anniversaire du potionniste. Non, pas du tout. Il avait juste voulu lui donner tout ce qu’il pouvait lui donner pendant le week-end puisqu’il ne pouvait pas encore lui acheter de cadeaux. Voldemort leva les yeux au ciel.

— Ma famille se porte à merveilles. Cassie a attrapé la crève en jouant avec Teddy dans la neige, cependant.

Ce qui expliquait le besoin d’ingrédient… Ou pas ? Sirius n’en savait trop rien mais il était plus ou moins au courant qu’Harry cherchait à atteindre une maîtrise de potions et qu’à la fin de l’année scolaire, il passait ses derniers examens en ce sens. En vrai, tout cela l’intéressait énormément. Dommage que cette discussion arrive à cette heure ci.

— Et Hermione ? Elle a accepté qu’elle était la compagne de Robin ?

— Les choses s’arrangent. De la même manière qu’ici, j’imagine.

Le sarcasme ne se perdit pas aux oreilles de Sirius. Il dut encore se retenir de se tortiller en maugréant tout bas :

— C’est vous qui arrivez au mauvais moment.

— Plaît-il ? Osez-vous dire que je vous gêne, Sirius Black ?

Le ton glacial mit enfin son érection en berne et Sirius aurait plaqué ses oreilles sur son crâne et sa queue entre ses jambes s’il avait été en chien.

— Non, non, jamais ! Vous êtes toujours le bienvenu !

Voldemort ricana. Sirius ferma les yeux. Décidément, il fallait encore qu’il s’entraîne à l’éloquence parce que ce n’était vraiment pas ça. Severus revint alors – son sauveur ! – et alla tendre les ingrédients au ministre qui s’en empara, salua et disparut. Sirius ne se détendit qu’à peine de ce départ. Il était certain que Severus n’était pas content, la question était de qui ou de quoi.

Il n’y eut pas un bruit pendant de longues secondes et perdu, Sirius se trémoussa un peu. Aucun ordre ne claqua alors il ouvrit les yeux. Severus l’aurait… Ah. Non. Au contraire, le potionniste était de nouveau assis sur sa chaise, le regard luisant de mécontentement. Sirius ne savait pas trop quoi en faire. Il avait obéi jusque là, il avait été sage…

— Severus ?

— Tu avais donc envie de montrer ton cul au Lord, sale chien ?

— Quoi ?! Bien sûr que non !

Sirius lut plus de fureur et de possessivité dans le regard de son compagnon. Pourquoi est-ce que Severus pensait qu’il… Puis il réfléchit à la scène et en effet, s’il s’était levé, il y avait des chances que le ministre en voit bien plus qu’ils ne l’auraient tous demandé. Lui le premier.

— Je… Je pensais qu’il voyait ma… Il ne voyait rien.

— Non, en effet.

— Je suis désolé. Je t’assure que je ne voulais pas m’exposer.

Sirius savait où ça coinçait à présent, il n’avait pas fait confiance à Severus et du coup, son compagnon en était irrité. L’animagus n’avait pas beaucoup d’arme contre cela, il avait tant en horreur à présent de décevoir Severus. Alors il fit la seule chose qui pourrait plaire à son amant, aussi étrange que ça puisse paraître. Sirius descendit de la table, se penchant à plat ventre dessus et avec ses deux mains, il écarta ses fesses, laissant une très belle vue à Severus. Selon son compagnon, parce que Sirius avait encore du mal à croire que son orifice puisse avoir l’air alléchant.

Il tressaillit en sentant un index faire le tour de son trou plissé, bien propre, Severus s’en était déjà assuré plus tôt. Sirius inspira doucement et dit d’une voix un poil aigüe à cause de la gêne.

— Tout ça est à toi.

L’index de Severus s’enfonça, Sirius émit un son tout aussi aigu que son ton de plus tôt. Dire qu’il avait perdu son excitation, juste avec cette action Severus avait rallumé toutes ses envies.

— Bien sûr que c’est à moi. Tu tends vraiment ton cul comme une bonne chienne.

Sirius le tendit encore plus, Severus repoussa une de ses mains pour la remplacer par l’une des siennes et…

— Oh oui !

Severus adorait lui faire ça. Sirius finissait toujours par en pleurer de plaisir et de délire mais il était bien incapable de dire à son compagnon de s’arrêter une fois qu’il avait commencé, même si la surstimulation lui faisait mal. La bouche talentueuse de Severus contre la peau de ses fesses, ses lèvres fines qui déposaient des baisers humides le long de son périnée puis sur son ouverture encore un poil trop serré… Sirius émit un son guttural alors que la langue de son âme sœur poussa, s’introduisit dans l’entrée de son tunnel, avide et taquine. Plus Severus s’enfonçait en lui, plus Sirius avait l’impression d’être humide de partout. Ses petits cris résonnaient dans la salle à manger, les ongles de son compagnon s’enfonçaient dans sa peau au niveau de sa cuisse et Severus avait abandonné l’idée de faire supérieur et noble. Sirius le savait à genoux derrière son cul et…

— Là ! Là, j’t’en prie !

Si Severus sourit de sa supplication, Sirius n’en sut rien. Il était si proche de venir, il suffirait qu’il se caresse mais son âme sœur ne lui avait pas donné la permission et…

— Severus ? J’aurais besoin de… Oh par les Déesses !!!

Sirius eut tout juste le temps de voir le visage d’Harry et d’entendre un…

— Tom, je vais te tuer !

Avant que la communication par Cheminette coupe. Sirius refit tomber sa tête sur la table alors que Severus avait cessé lui aussi de bouger. Sirius ne pouvait pas lui en vouloir mais il avait faim, tellement envie… Ses jambes en tremblaient. Severus se releva pourtant derrière lui et Sirius sentit le transplanage. Il se fit ensuite pousser et tomba tête la première sur le lit de son amant.

— La salle à manger, c’est la dernière fois.

Sirius aurait bien ajouté quelque chose pour ponctuer cette réplique mais Severus reprit son repas. Alors Sirius n’eut plus qu’à s’offrir et à jouir en criant. Quand Severus eut enfin pitié de lui, il reniflait fort pour ne pas mettre de la morve sur les draps. Il refit face à son amant, époustouflé par sa forme, sa peau pâle sur ses muscles fermes. Même la Marque des Ténèbres ne paraissait pas déplacé, au contraire, elle laissa savoir de quelle noirceur Severus était capable et de la manière dont son âme sœur le protégerait de tout ce qu’elle voulait. Avec une force de convictions qu’il était capable de se tatouer sur l’épiderme. Sirius leva les mains pour caresser, remonta au visage de son compagnon, frotta ses pommettes.

— Je t'ai déjà dit que tu es beau ?

— Ne dis pas de bêtises, chien.

— J’en dis pas. Je le pense. Tu es magnifique, Severus. Je t’aime.

Severus lui montra les dents, comme peu enclin à le croire même si le lien disait tout. Surtout que Sirius ne mentait pas. Mais il comprenait et il était prêt à le répéter autant que nécessaire. Ca prendrait le temps que ça prendrait, cependant Severus finirait par y croire de toute son âme. Sirius l’embrassa, un de ses cris se perdit dans la bouche suave de son compagnon tandis que celui-ci lui donnait enfin le meilleur. Dire qu’il s’était haï de rêver de cela, maintenant Sirius le voulait encore et encore. D’autant qu’avec son érection, Severus frappa habilement sa prostate.

Sirius se lança alors dans une litanie de ‘je t’aime’, ponctuée par des halètements, le prénom de son amant. Il s’accrochait à Severus, roulait des hanches vers lui, pour le sentir toujours plus profondément, pour que cette sensation de bonheur et de plénitude ne le quitte jamais, même quand il était à Azkaban à attendre sagement de pouvoir retourner où était sa place, auprès de son âme sœur. Severus serrait ses hanches trop fort, c’était les seuls moments où le potionniste lui laissait des bleus, quand il avait trop tardé à s’emparer de lui, qu’il en devenait un peu brutal mais pas moins aimant et protecteur.

Sirius n’avait pas besoin que Severus disent ces mots, il les dirait bien assez pour deux.

— Severus… Je t’aime, je t’aime…

Severus l’embrassa férocément, comme pour le faire taire ou peut-être juste pour le dire à sa manière, Sirius n’en savait plus rien. Il se crispa une nouvelle fois sur cette longueur dure enfouie en lui, il voulait l’orgasme de Severus avant le sien, comme pour prouver à son compagnon qu’il disait vrai. Sauf que Severus avait d’autres projets, que Sirius ne saurait lui nier.

— Jouis sur ma bite, mon beau.

Sirius obéit, tremblant, haletant, crispé de tout son corps pendant les quelques secondes où son sperme sortit de son érection pour salir leurs ventres collées. Puis il se relâcha, non sans être certain de sentir Severus le remplir. Il en pleurnicha un peu, c’était bon, si bon. A peine suffisant à la fois alors que son esprit continuait de nager dans la félicité. Il crut entendre Severus murmurer quelque chose contre son oreille, voulut lui demander ce que ça pouvait être tout en étant certain jusque dans ses os que c’était bien ce qu’il croyait.

Alors quand Severus l’embrassa une nouvelle fois, l’étreignit une nouvelle fois, Sirius laissa passer. A cette heure, tout ce qui lui importait, c’était leur plaisir et la nuit ne faisait que commencer.

 

 

Severus aurait pu se moquer de la gêne de son futur collègue, cependant Harry n’osait même plus le regarder alors il patientait calmement tout en buvant son thé. Mélangé à un peu de Whisky-Pur-Feu parce que même s’ils étaient en plein dans l’après-midi, les bourrasques donnaient envie de réconfort. Harry se tortillait encore les mains sous son nez et le directeur de Poudlard soupira en regardant sa paperasse. Ce n’était pas comme ça qu’il allait avancer. Qui aurait cru qu’il en aurait encore autant à faire à cette période de l’année ? Pas lui.

— Bon, Harry, dis désolé et va-t-en si tu n’as rien de mieux à faire.

— Je te jure que je ne voulais pas…

— Je sais, je sais. Le Lord peut être taquin quand ça lui prend.

Severus vit la même irritation qu’il avait pour son maître dans les yeux verts pendant quelques secondes. Ce n’était pas souvent que le Seigneur des Ténèbres faisaient des farces mais quand il en faisait, oui elles étaient plutôt de mauvais goût.

— Je suis aussi venu te demander si tu voulais que l’on libère Sirius plus tôt ? On avait dit quatre ans mais il se comporte vraiment bien, il a même repris des études alors…

Severus posa sa tasse de thé face à cette proposition inattendue. Il ne restait pas autant de temps que cela pour Sirius en prison, mais dans le même temps… Le directeur de Poudlard pouvait s’avouer qu’il manquait de son compagnon quand il devait le ramener en prison. Il voulait sa chaleur dans son lit, ses rires aboiements dans leurs appartements au château, dans les pièces du manoir. Il voulait croire que tout se passerait bien une fois Sirius libre et dans le même temps, il craignait cela. Chose qu’Harry dut lire sur son visage. Le jeune homme lui offrit un sourire rassurant.

— Ne sois pas ridicule, Severus. Il t’aime. Tu ne le perdras plus… Du moins jusqu’à ce que la mort vous sépare. Il paraît que ça lui arrive de faire ça.

— Tu n’oserais pas faire ça.

Harry éclata de rire et lui tendit un parchemin. Severus le prit et le déroula pour le survoler. C’était entre ses mains. Il n’avait plus envie de travailler soudainement, il se leva. Harry en fit de même.

— Appelle ça aussi des excuses de ton chef.

— Je… C’est…

— Pas besoin de dire merci, vas-y. Il y aura un article à ce sujet demain. Vous pourrez marcher librement main dans la main dans tout le Royaume-Uni. Soyez libres.

Severus hocha la tête et ne tint plus. Sans un au-revoir, il se rendit à Azkaban et se plaça devant la cellule de son compagnon qui leva le nez de ses livres, étonné de le revoir déjà. Cela se transforma en joie, en pleurs. Un elfe vint récupérer les effets de l’animagus et Severus le tira hors de cette cage pour l’embrasser passionnément. Sirius s’agrippa à lui comme s’il était la seule personne dont il avait besoin, flattant son désir. Le garde à côté d’eux gloussa mais ils s’en fichaient complètement, ils n’avaient d’yeux que l’un pour l’autre. Ils sortirent main dans la main d’Azkaban, sans se retourner, prêts à construire ensemble.