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Une Tradition de la Tori

Summary:

Il y a une tradition sur la Tori : le jour de Noël, c'est jour de trêve. Quand Apophis apprend qu'il est invité à la fête de Noël par la Tori, il est curieux et demande à son fils Klorel de l'accompagner.

Notes:

Petit cadeau pour le calendrier de l'Avent que j'offre à Nafrayu. Je te souhaite une bonne lecture !

Work Text:

Une Tradition de la Tori

Les Jaffa tenaient leur lance avec plus de fermeté alors que les chevrons du Chaapaï s'enclenchaient les uns après les autres. Leur vigilance monta d'un cran quand une sonde venue de la Tori passa au travers.

— Allô ? Vous m'entendez ? fit une voix. Ici, le Colonel Jack O'Neill. On a laissé un petit message pour Apophis et Klorel dans la caisse. Si l'un de vous pouvait le leur apporter dans les plus brefs délais, ce serait apprécié. Je vous promets que c'est inoffensif.

Le Chaapaï se referma l'instant suivant, laissant les Jaffas indécis. Que devaient-ils faire ? Ils trouvèrent bien vite la boîte en bois poli qui détonnait sur la sonde de métal. Un message pour leurs dieux... Ils étaient tentés de l'ouvrir pour s'assurer qu'il n'y avait rien de dangereux pour leurs dieux. Aussi très curieux. Toutefois, ils s'abstinrent. S'immiscer dans le courrier de leurs dieux, aussi primitif que celui-ci pouvait être, était extrêmement dangereux. Et en fonction de leur humeur, pouvait être passif de la peine de mort.

Dans le doute, un Jaffa prit sur lui de quitter son poste pour amener la boîte jusqu'au Ha'tak du Dieu Apophis et demanda audience.


Apophis observait la boîte avec une suspicion arrogante pourtant empreinte de curiosité. Que préparaient les Tori ? Une invitation... avaient-ils dit. Après un examen préliminaire qui ne démontrait aucune technologie d'aucune sorte, le Goa'uld ouvrit la boîte.

A l'intérieur, une feuille de papier cartonnée colorée était glissée. Il s'en saisit. Une étrange créature humanoïde y avait été grossièrement représentée avec un habit rouge et une barbe blanche. Un sorte d'arbre vert à pointes étaient décoré de lignes et de ronds colorés. En travers de la carte était inscrit "Joyeux Noël".

Apophis releva un sourcil et ouvrit la carte.

Par la présente, l'équipe du SGC vous invite cordialement, Apophis et Klorel, à un dîner de Noël comme l'exige la tradition de trêve en période des fêtes de la Nativité.

En dessous, des coordonnées pour le Chaapaï avaient été inscrites. Et elles n'étaient pas celles de la Tori. Apophis était amusé de voir ces humains être si naïfs de lui demander de venir, lui et son fils, non accompagnés et non armés.

Une trêve...

Peut-être qu'il devrait s'y rendre. Récupérer des informations pour mieux en user plus tard. Il referma la carte d'invitation et s'approcha du panneau de communication. Il appuya sur quelques boutons. Le visage de son fils apparut.

— Klorel, viens me rejoindre. Nous avons été invités à une célébration.


Apophis et Klorel s'avançaient à travers le Chaapaï avec deux militaires Tori. Ils s'attendaient à être accueillis par les humains rebelles, non pas avec le respect que leur donnaient leurs esclaves, mais avec un minimum d'armes tout de même ! Ils avaient pris leur bouclier corporel exprès... Alors quand ils arrivèrent sur une planète occupée par les Tori, ils furent surpris de découvrir une ambiance particulièrement... étrange et somme toute... particulière !

Les lieux aux murs gris rocheux étaient décorés de rouge, de vert et de jaune. Des fils brillants et touffus à la matière étrange serpentaient partout. Des boules de toutes les couleurs possibles, unies, à rayures, avec des pois ou encore des personnages étranges, étaient suspendues partout. Des couvres-pieds rouges avec bande duveteuse blanche avec des décors d'arbre épineux, de bâtons rouges et blancs, ou d'autres illustrations tout aussi absurdes décoraient une cheminée. Au fond de la salle, le point central de toute la décoration, un énorme sapin rassemblait toutes ces décorations, guirlandes, boules et chaussettes parmi d'autres décorations, et s'imposait à la vue de tous. A ses pieds, de nombreuses boîtes colorées avec un ruban étaient disposées en plusieurs tas.

— Père ? fit Klorel, incertain, le regard fixé sur un Tori en costume militaire d'apparat. Que se passe-t-il ici ?

Le Tori en question avait une épée primitive dégainée et il venait de trancher une bouteille en criant et riant avec ses congénères. Un liquide mousseux clair s'échappait du goulot pour se déverser dans des verres fins et élancés.

Le groupe de SG-1 approcha.

— Je persiste à croire que c'est une erreur, Samantha Carter, dit le Shol'va en lançant un regard peu amène aux deux Goa'ulds.

— Allons, Teal'c, dit la femme. Ce sont les traditions. Pendant les fêtes de fin d'années, on dépose les armes et on fait preuve d'humanité et de bon coeur.

— Oui, confirma O'Neill une bouteille sombre en main. Et on retourne se casser la pipe sur le champ de bataille après l'Epiphanie. Un truc de terrien. Vous apprendrez, mon ami.

Apophis et Klorel les observèrent un instant, ne sachant trop que faire. Et quand Daniel Jackson s'approcha d'eux, ils le virent tout aussi hésitant et incertain qu'eux. La seule différence, c'était l'assurance naturelle que l'humain ne dégageait pas.

— Bon... Bonsoir, fit l'archéologue. Joyeux Noël.

— Joyeux Noël ? répéta Apophis, un sourcil relevé.

— Une fête de chez nous. Un enfant est né sous une bonne étoile il y a deux milles ans et il a été prétendu par les chrétiens qu'il était le fils du dieu. Et depuis, il y a quelques fêtes en son honneur, dont Noël. Aussi connu sous le nom de fête de la Nativité.

— Pour résumer, c'est un moment où on fait la fête et on fait, si pas la paix, au moins la trêve avec nos ennemis et nous échangeons un bon repas, ajouta Samantha Carter avec un sourire tendu.

Klorel se rapprocha de son père.

— Faire la fête ? demanda-t-il. De quelle façon ?

— Ca, c'est à vous de voir, fit O'Neill, bien qu'avec une certaine hésitation teintée d'une colère longtemps contenue. Si tu ne sais pas comment le faire, laisse peut-être la place à Skaara. Lui au moins, il sait s'amuser.

L'homme s'éloigna.

— Teal'C, venez. Je vous défie à un billard !

— Je serai curieux de découvrir cela, O'Neill, dit le Jaffa en le suivant, non pas sans lancer un dernier regard méfiant aux Goa'uld.

Jackson et Carter restèrent un instant l'un à côté de l'autre en compagnie des deux égyptiens. Ils gardèrent un silence tendu.

— Donc..., commença l'archéologue.

— On... on vous serre un verre ? proposa la femme.

— Bonne idée, renchérit son ami. Un verre. Oui.

Les Goa'uld suivirent les deux Tori en silence. On leur offrit à chacun un verre élancé où un liquide clair faisait des bulles.

— C'est du champagne, sourit Carter. De l'alcool. J'espère que ça ne dérange pas. Sinon, on a la possibilité de vous servir du vin, de la bière ou même du jus de fruits. Selon vos préférences.

— Nos préférences..., fit Klorel.

— Autres planètes, autres mœurs et autres types de boissons, expliqua Jackson. Les boissons que nous buvons aujourd'hui ne sont plus les mêmes qu'il y a cinq mille ans.

Klorel échangea un regard avec son père avant de renifler la boisson, peu confiant. Mais quand il vit les deux humains en boire une gorgée, il se laissa tenter. C'était... pétillant ? Loin de l'eau et des saveurs fruités, il n'arrivait pas à déterminer de quel type de boisson il s'agissait.

— Comment avez-vous dit que cela s'appelait ?

— Du champagne, répondit Jackson. Dites-moi, Sam. C'est un Bonnaire ou un Gosset ? ajouta-t-il en fixant son verre avant de se tourner vers la table où les flutes étaient servies.

— Je crois avoir vu des caisses de Delamotte, Daniel.

L'archéologue le fixa avec des yeux ronds.

— Du Delamotte ?

— Oui.

— Vous êtes sûre ?

— Je crois.

— Eh ben... Il y en a qui n'ont pas peur de la dépense... Je sens que je vais savourer cette soirée.

— Pourquoi dites-vous cela ?

— Du homard, du caviar, des coquilles Saint-Jacques et maintenant du Delamotte à 100 dollars la bouteille. C'est un Noël de luxe dans une base extra-terrestre avec des invités de marques venus de très loin.

Carter resta songeuse un instant.

— Oh ! Eh bien... Profitons.

Au même instant, il y eut du crachotis dans les haut-parleurs, faisant sursauter les Goa'uld.

— On a réparé la musique !

— Ouais ! Maintenant, on peut faire la fête ! cria O'Neill au loin un bâton de bois dans la main avant de se repencher sur une table à taper sur de petites boules colorées.

L'instant suivant, le Shol'va fit tomber une boule noire dans un trou.

— Teal'C, je vous ai battu mon ami. Vous me devez un verre.

O'Neill se tourna vers les Goa'uld. Il hésita un instant avant de crier.

— Eh ! Skaara ! Un billard, ça te dit ?

Klorel releva un sourcil. L'homme n'avait toujours pas enregistré son nom, l'appelant toujours par celui de son hôte. Il s'avança en compagnie de son père jusqu'à la table de billard.

— Prends une queue et montre un peu ce que tu vaux sur le jeu. Vous aussi, Apophis.

— Et pourquoi nous plierions nous à une telle activité ? demanda Apophis.

— Parce que c'est une façon de prouver de sa virilité, rétorqua O'Neill avant de finir sa bière. J'arrive, je vais m'en chercher une autre. Teal'C, pas de massacre en mon absence. Aujourd'hui, c'est jour de paix et de fête.

La mâchoire du Shol'va se serra mais il pencha la tête.

— Oui, O'Neill. J'ai compris.


Quand les deux Goa'uld rentrèrent sur le Ha'tak le lendemain, ils étaient légèrement émêchés, l'estomac plein et surtout une musique tori qui tournait en boucle dans leur tête au point qu'ils la chantaient eux-mêmes.

Dashing through the snow

In a one-horse open sleigh

O'er the fields we go

Laughing all the way

Bells on bob tail ring

Making spirits bright

What fun it is to ride and sing

A sleighing song tonight!

Apophis et Klorel se prirent la main et commencèrent à tourner en rond en dansant à petits pas sous le rythme de la musique qu'eux seuls entendaient encore. Et ils reprirent plus fort.

Jingle bells, jingle bells,

Jingle all the way.

Oh! what fun it is to ride

In a one-horse open sleigh.

Jingle bells, jingle bells,

Jingle all the way.

Oh! what fun it is to ride

In a one-horse open sleigh.

Leurs Jaffa les regardèrent un instant, les yeux écarquillés mais aucun n'osèrent faire une remarque. Ils prirent plutôt les quelques cadeaux offerts par la tori, à savoir quelques caisses du délicieux champagne qu'ils avaient pu obtenir en échange de naquada. Et ils devraient peut-être envisager à faire construire chacun une table de billard dans leur Ha'tak ?