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Fandom:
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Characters:
Language:
Français
Stats:
Published:
2025-08-11
Completed:
2025-08-11
Words:
10,706
Chapters:
2/2
Comments:
1
Kudos:
1
Hits:
17

Le visiteur du futur

Chapter Text

- Il y a une semaine, Ronon et McKay ne pouvaient pas être vu en présence l’un de l’autre sans que ce ne soit considéré comme un miracle, et maintenant on dirait une maman canard suivie par ses deux grands bébés cygnes adoptés !
Teyla lança un regard perplexe à John qui venait de parler, et il lui montra sur son ordinateur des images des animaux en question. Elle dut se mordre la lèvre pour retenir un rire.
- Donc Rodney est la maman canard, si j’ai bien compris l’image ?
- Parfaitement !
Tout le personnel disponible avait été réquisitionné pour exécuter les demandes des docteurs McKay et Zelenka, et évidemment John et Teyla étaient de la partie. Rodney passait de temps en temps vérifier leurs progrès, toujours flanqué de ses deux gardes du corps silencieux qui terrorisaient la population d’Atlantis. Et c’était au cours d’une de ces visites que l’image avait frappé John.
- Ronon prétend que c’est pour surveiller Ron. Il ne le trouve pas fiable, expliqua l’Athosienne avec un sourire en coin.
- Il est jaloux, oui, fit John en levant les yeux au ciel.
- Sheppard, j’ai besoin de votre aide.
Le militaire sursauta et se retourna pour faire face… et bien à Ronon justement. Seul.
- Ronon ! Bah alors où sont vos deux compères ? lui demanda-t-il, espérant qu’il n’avait pas entendu sa précédente remarque.
Le Satedien laissa échapper un soupir exaspéré avant de lui répondre.
- Au labo. Quand McKay travaille, je peux m’éclipser sans crainte je suppose. Mais je voudrais lui parler, sauf que l’autre ne le lâche pas !
- Et bien… demandez-lui de s’éclipser un instant ?
- Comme s’il m’écoutait, grommela son ami en croisant les bras. Alors que vous, si vous lui parlez…
- Ça va, j’ai compris, sourit John en lui tapotant l’épaule. Je vais faire en sorte de vous laisser du temps seul avec Rodney à la pause déjeuner. Mais… soyez gentil et aimable avec lui, d’accord ? Il n’y est pour rien dans toute cette histoire.
- Je sais. Je sais que c’est entièrement ma faute, et c’est de ça que je veux parler avec lui.
Alors là, on commençait à progresser dans cette affaire ! Et l’idée que ses deux amis puissent enfin s’expliquer et se comprendre, il était 100% pour !

Rodney posa son plateau sur une des nombreuses tables libres de la cafétéria, se demandant bien où était passé tout le monde. Et puis il regarda sa montre et réalisa qu’on était en plein milieu de l’après-midi. Pas étonnant que Carson l’ait forcé à aller manger et prendre une pause, il ne s’était pas arrêté depuis… depuis ?
Il attrapa la petite assiette qui contenait son entrée et fit une grimace devant la salade, avant de se résoudre à la manger. On l’obligeait à prendre des repas équilibrés pour qu’il ait un maximum de forces, mais il n’était pas certain que c’était la verdure qui allait l’aider à tenir !
- McKay, faut qu’on parle.
Il eut un sursaut et leva les yeux vers son collègue, surpris de le voir.
- Ronon ? Oui bien sûr, qu’est-ce qu’il y a ?
Le Satedien attrapa une chaise pour s’installer face à lui, son regard plongeant dans le sien. Rodney se sentit immédiatement mal à l’aise, ayant l’impression qu’on allait encore lui reprocher quelque chose. Il fallait dire que son collègue pouvait vraiment faire peur, et surtout quand quelque chose l’énervait. Or, le scientifique savait qu’il l’énervait régulièrement. Et il se surprenait souvent à être encore en vie après tout ça.
- J’ai… été plutôt… pas vraiment accueillant, ces derniers temps. Pas vraiment… sympa. Avec vous.
- Oui je sais, vous me détestez.
Ronon se recula sur sa chaise en le dévisageant, sourcils froncés.
- D’où ça sort, ça ?
- De votre langage corporel, du ton que vous employez, du fait que vous m’évitez tout le temps ? lui répondit le Canadien sans méchanceté aucune.
Après tout, il ne faisait qu’énoncer des faits. Les faits restaient objectifs.
- Si je vous déteste, pourquoi Ron ne vous déteste pas, alors ? lança soudainement le guerrier.
- Et bien Ron a dix ans de plus de sentiments que vous n’avez pas ? réfléchit Rodney. Le choc de ma mort et de celle de Sheppard a forcément joué, et puis après il y a eu le processus de deuil, les années qui passent… Vous êtes certes la même personne de base, mais si lui est bien vous, vous… n’êtes pas lui. Et vous ne le deviendrez sans doute jamais vraiment puisqu’on va changer l’avenir. Ce qui va le changer lui aussi, vous me direz. Et alors vous serez tous les deux une seule et même personne à nouveau, puisqu’il n’y aura pas deux lignes temporelles distinctes !
Ronon se prit la tête entre les mains en soupirant. Les voyages dans le temps, c’était bien trop compliqué pour un soldat comme lui. Il fallait au moins être Sheppard pour comprendre tout ce genre de blabla.
- Je vous ennuie, hein, réalisa Rodney en secouant la tête. C’est comme il y a trois semaines. On discute, je dis quelque chose sans m’en rendre compte et je vous énerve. Je suis peut-être l’homme le plus intelligent de ce complexe mais vous le savez que je suis nul en relations humaines ! Si vous ne me dites pas quelles sont mes erreurs, je ne peux pas travailler dessus ! Ou au moins y réfléchir !
- J’étais pas en colère contre vous, Rodney, finit par soupirer le Satedien en levant les yeux vers lui. J’étais en colère contre moi.
Le Canadien haussa un sourcil, surpris, se demandant où il avait déjà entendu ça. Mais oui !
- Oh c’est vrai, c’est aussi ce que Ron m’a dit, fit-il avec un sourire. Mais il n’a pas voulu m’en dire plus. Il avait l’air fâché contre vous. Ou… contre lui ? Enfin contre l’entité Ronon Dex en son entièreté, présent et futur.
- On finit toujours par revenir à Ron, hein, grommela le Satedien. On dirait que vous l’aimez vraiment beaucoup.
- Hein ? Et bien je…
Rodney se tut, le regard fixé sur son assiette, plongé en pleine réflexion. Et puis il leva les yeux vers Ronon, l’observa un instant… et rougit soudainement, attrapa son plateau et se leva d’un bond.
- Oula mais j’ai pas vu l’heure ! Allez, hein, à plus tard !
Et il s’enfuit à une vitesse qui surprit même son collègue, qui ne put rien faire pour le retenir.

- Faut qu’on parle !
Ron laissa échapper un soupir avant de lever les yeux vers sa version plus jeune qui venait de débarquer dans la salle de pause comme un fou furieux. Quand déjà avait-il appris à contrôler ses émotions, surtout sa colère ?
- Qu’est-ce que tu me veux ? Je croyais qu’on s’était mis d’accord pour s’ignorer au maximum.
Ronon plaqua ses mains sur la table et le fusilla du regard.
- Arrête de perturber Rodney ! Il finit par ne penser qu’à toi, c’est insupportable !
- Pourquoi, parce que tu préfèrerais qu’il pense à toi ? lui rétorqua son double avec un sourire moqueur. Faudrait commencer par bien le traiter pour ça.
- Comment tu peux… !
Le jeune Satedien se retourna pour donner un coup de poing dans le mur, se fichant de se faire mal. C’était le seul moyen qu’il avait pour tenter de calmer sa colère, et surtout…
- Ce n’est pas parce que j’aime Rodney que j’ai oublié Méléna, lui lança Ron en se levant pour lui faire face. Je te l’ai déjà dit : je sais à quoi tu penses. Tu penses qu’on trahit son souvenir. Tu penses qu’il faut vivre au passé, se raccrocher comme on peut à notre envie de vengeance. Et quand le dernier Wraith sera enfin éliminé… alors quoi, Ronon ! Tu accepteras enfin de vivre ?! Tu ne vis pas dans la colère, tu vis dans la peur ! La peur d’accepter tes sentiments, la peur d’être heureux !
- La ferme ! s’écria l’autre homme en le saisissant par le pan de sa veste. Je peux même pas débattre de tout ça avec toi vu que tu sais tout ! Comment tu fais pour que ça ne te torture plus !
- Parce que je n’ai pas un mort sur la conscience, Ronon, mais deux. Rodney est mort. Je l’ai perdu. Par fierté débile, j’ai refusé d’accepter la vérité. Et quand j’ai réalisé mon erreur, il était trop tard.
Les mots de Ron eurent l’effet d’une douche froide sur Ronon qui le relâcha et fit deux pas en arrière, le visage pâle. Son double eut un soupir de nouveau, puis lui indiqua une chaise pour qu’il s’asseye. Il était temps qu’ils aient une discussion sérieuse sur le sujet.

Les Réplicateurs avaient placé la bombe en orbite autour de la planète abritant la cité d’Atlantis, et quand les humains l’avaient repéré, il était déjà presque trop tard. Ces sales bestioles s’étaient de toute façon arrangés pour le faire au dernier moment ou presque, pour qu’ils ne puissent pas avoir le temps de la désamorcer. C’était donc par un esprit de sacrifice ultime que le meilleur pilote d’Atlantis avait sauté dans un Jumper, pour récupérer l’engin dans l’espace, et le ramener sur la base pour la faire passer par la porte sur une planète désolée. Mais la bombe n’avait pas été conçue pour exploser, mais pour lancer des impulsions, dont la première toucha seulement John Sheppard.
Son équipe était présente dans le hall de la Porte lorsque le Jumper s’était posé en catastrophe devant l’anneau. Rodney avait composé les coordonnées, et ils avaient attendu une réponse de leur ami, qui n’était pas venue. Ronon l’avait vu pâlir, puis sortir une télécommande de sa poche avant d’appuyer dessus. La porte du vaisseau s’était ouverte, dévoilant la bombe. Et, malheureusement, le corps de Sheppard tombé à terre. Teyla avait voulu se précipiter à son secours, mais tous savaient que c’était trop tard. Le scientifique lui avait ordonné de ne pas bouger, puis il avait couru jusqu’à la soute du Jumper et s’y était engouffré, avant de refermer la porte sous les yeux de ses amis médusés. Ils avaient réalisé trop tard qu’il était le dernier présent sur la cité évacuée à posséder le gène des Anciens. Teyla avait hurlé. Ronon avait tenté d’attraper un bout du vaisseau, comme s’il allait pouvoir le retenir de force. Mais c’était trop tard. Rodney avait décidé qu’il n’y aurait pas d’autre victime, ce jour-là.
Ils ne purent jamais aller rechercher les corps. La bombe continuait à émettre ses ondes meurtrières par vagues de plus en plus larges, ce n’était qu’une question d’années avant qu’elle ne détruise toute vie dans la galaxie Pégase. Le colonel Carter s’était penchée sur le sujet, et comme souvent, remonter le temps semblait être l’option la plus stupide et également la seule qui avait une chance de fonctionner. Et Ronon s’était porté volontaire. Dix ans de regrets, dix ans à s’en vouloir, dix ans pour rejouer le scénario du drame dans sa tête et imaginer tous les moyens possibles et inimaginables pour sauver Rodney. Pour le serrer contre lui. Pour l’embrasser enfin.
Alors oui, quand il l’avait vu dans la salle de contrôle, en vie, il n’avait pas hésité un seul instant. Il allait mourir de toute façon, alors à quoi bon tenter de raisonner l’irraisonnable ?

Quand Ron acheva enfin son récit, Ronon se sentit vidé de ses forces. Ses mains tremblaient, la tête lui tournait, et il avait l’impression d’avoir pénétré dans un abysse si sombre et si profond qu’il ne verrait plus jamais la lumière.
- Un jour, Teyla m’a demandé de participer à une cérémonie du souvenir, pour nos amis. Je lui ai parlé de Méléna, ce jour-là, et je me suis bien rendu compte que mon silence obstiné sur le sujet m’avait empêché de faire le deuil, expliqua Ron, le regard tourné vers le plafond. Je me raccrochais à son souvenir comme à une bouée de sauvetage, mais ça ne faisait que me couler vers le fond. J’ai compris que c’était aussi, en un sens, une insulte à sa mémoire. Quand je l’ai réalisé, la douleur que j’ai ressentie en songeant à Rodney était encore plus forte. J’avais pas le droit de reporter ma frustration sur lui, quand j’ai compris qu’il m’attirait. J’en ai fait un coupable parce que c’était plus simple comme ça. Ce n’était pas de ma faute, je n’étais pas celui qui oubliait.
Ronon serra les poings, rongé par la culpabilité. Les sentiments de Ron étaient les siens. Sauf que lui avait aujourd’hui un espoir que le Satedien du futur n’aurait jamais. Et pour la première fois depuis son arrivée, il ne l’enviait pas.
- Je vais te laisser réfléchir à tout ça. Appelle Sheppard, ou Teyla, peu importe. Parle-leur, c’est le conseil que je te donnerai. Rappelle-toi que tu n’es plus seul et que c’est une vraie chance. Ne survis pas, vis.
Ron se leva et lui tapa sur l’épaule avant de s’en aller. Il repartit au laboratoire et s’arrêta dans l’encadrement de la porte, les bras croisés, pour observer Rodney qui travaillait, un sourire aux lèvres. Non, décidément, il ne regrettait pas son choix, même si ça devait lui coûter la vie. Au moins il s’en irait heureux.

- Vous allez vous tuer à la tâche, Rodney, et pourtant je croyais qu’on essayait de vous sauver !
- Hein ?
Le scientifique canadien retint un bâillement avant de se frotter l’œil et d’attraper sa tasse de café. Elle lui fut retirée des mains de force par Radek qui le jugeait fortement du regard.
- Ça suffit, allez dormir !
- Mais j’ai pas fini !
- Vous avez fini le dispositif anti-bombe et vous êtes en train de travailler sur votre AUTRE projet ! Ne me mentez pas !
Rodney laissa échapper un grognement frustré, mais malheureusement Radek avait raison. Il avait en plus déjà remis l’appareil à Sheppard et expliqué son fonctionnement. L’expédition devait être en train de se préparer, d’où l’absence des deux Ronon. Enfin. De Ron au moins. Il n’avait pas vu Ronon depuis l’épisode de la cafétéria, mais en même temps, on était la nuit de cette même journée. Et puis peut-être que le Satedien lui en voulait de s’être enfui sans une explication. Mais il n’avait pas pu ! L’autre allait le prendre pour un fou !
- Bon, j’aimerais au moins assister à leur départ, soupira le Canadien en se passant une main sur la nuque. C’est demain matin, c’est ça ? Je pourrais bien… dormir 5 bonnes heures avant.
- Ouais c’est ça, rentrez chez vous ! Si vous tombez d’épuisement, comment voulez-vous qu’on puisse faire les tests pour votre nouvelle théorie, hein ?
Rodney ne put s’empêcher de sourire, reconnaissant envers son ami qui avait trouvé les mots. Il avait raison, il devait être en forme s’il voulait pouvoir assurer.
Quand il sortit de sa chambre, le lendemain matin, il eut la surprise de trouver Ron et Ronon qui l’attendaient. Et cela l’inquiéta, car forcément s’ils étaient là, c’était qu’il y avait un problème ?!
- Tu viens assister au départ de l’expédition, non ? lui fit Ron avec un sourire. Je t’accompagne.
- ON l’accompagne, intervint Ronon en levant les yeux au ciel.
- Ah ? Bah c’est bien gentil de votre part, mais c’est vous qui allez risquer votre vie, pas moi, protesta Rodney en se dirigeant néanmoins vers le garage à Jumpers en leur compagnie.
Ce n’était pas seulement les deux Satediens qui faisaient partie de l’équipe. Il y avait Sheppard, Teyla, le major Lorne… Tant de gens qu’il avait dans le cœur et pour lesquels il allait prier, malgré son athéisme résolu. Il leur souhaita à tous bonne chance, puis s’arrêta devant Ron et Ronon, pas certain de ce qu’il devait dire. De ce qu’il devait faire.
- Ça va aller, Rodney, lui dit Ron avec un sourire rassurant en le prenant dans ses bras. On va vite être de retour, c’est promis.
Le Canadien lui rendit maladroitement son étreinte, rougissant à l’idée qu’on devait les observer. Puis Ron le relâcha, et jeta un regard à son alter-ego du présent.
- Oh… Euh… Ronon ? Vous avez intérêt à revenir entier aussi, c’est compris ? lui fit le scientifique avec un sourire nerveux. Pas besoin de… Enfin j’ai confiance en vous, même si vous n’en faites pas la promesse, on connaît tous votre force !
Le Satedien l’observa un instant en silence, avant de glisser ses bras autour de lui pour le serrer contre lui. Rodney en eut presque le souffle coupé, et son embarras atteignit des sommets ! Il ne s’y attendait pas à celle-là ! Et comme pour Ron, il posa maladroitement ses mains dans le dos de son ami, avant de lancer un regard paniqué à Sheppard qui observait la scène, médusé. Et maintenant, il devait faire quoi ?! Heureusement que le colonel comprit sa détresse et se permit d’intervenir.
- Bon allez Ronon, relâchez-le maintenant, il va finir par ne plus pouvoir respirer ! plaisanta-t-il en donnant une tape sur l’épaule de son collègue. On ne sera pas absent très longtemps, vous reprendrez après.
Reprendre quoi, après ?! lui demanda silencieusement Rodney alors que le militaire haussait maladroitement les épaules. Il n’en savait rien, lui ! Les mots étaient sortis comme ça !
Ronon finit néanmoins par le relâcher non sans soupirer, avant de rentrer dans le Jumper sans un mot de plus, et pourtant plus déterminé que jamais.

La mission ne pouvait être qu’un succès, et elle le fut. Les membres de l’expédition furent accueillis comme des héros par toute la population d’Atlantis. Le futur allait changer, Pégase ne risquait plus sa destruction. Enfin du moins pas par ce moyen-là.
Rodney soupira de soulagement en se laissant aller sur un siège de la salle de contrôle, à peine conscient des félicitations qu’on lui adressait. Lui qui adorait ça, pourtant, était perdu dans ses pensées. Il pianota des doigts sur la console où ils rentraient les coordonnées pour ouvrir la Porte des Etoiles, avant d’attraper son ordinateur pour recommencer à travailler. Sa mission à lui était loin d’être finie.

- Bah alors il est où McKay ? demanda Sheppard à Elizabeth alors qu’ils s’étaient tous réunis à la cafétéria pour fêter leur victoire avec du vrai champagne français. D’habitude il détruit des systèmes solaires, aujourd’hui il sauve une galaxie. C’est plutôt positif comme changement !
La directrice lui donna un coup sur le bras, yeux plissés.
- Vous voulez bien arrêter de vous moquer, John ? Après il finit par croire que vous le détestez !
- Il ne penserait jamais ça ! protesta le militaire en se massant le bras. Il passe son temps à nous souler qu’il est génial et intelligent et tout un tas d’adjectifs du genre !
- Et ça ne veut pas dire que ce genre de remarques ne le blesse pas ! Et avant que vous ne disiez quoi que ce soit, oui je le gronde aussi quand il se moque un peu trop de vous ! Vous n’êtes que des enfants !
Teyla hocha la tête d’un air entendu, approuvant entièrement les mots de sa supérieure.
- Et pour vous répondre, John, il travaille. Il s’est promis de ne pas s’arrêter avant d’offrir un vrai avenir à Ron, poursuivit Elizabeth. J’ai essayé de lui dire qu’une petite pause n’allait pas changer grand-chose, mais il n’a rien voulu entendre !
- McKay, têtu ? Bah ça alors, c’est une première, railla l’homme avant de se prendre un nouveau coup.
Teyla eut un sourire, ayant remarqué la fuite silencieuse de deux Satediens qui avaient été très attentifs à leur conversation. Et elle préféra garder le silence, certaine que tout allait s’arranger pour le mieux.

- Qu’est-ce que tu fais là ? Tout le monde t’attend.
Rodney sentit une main se poser sur son épaule et il sursauta, avant d’avoir l’air soulagé en reconnaissant la voix et ce toucher doux.
- Ah, Ron ! Et bien je n’ai pas vraiment le temps. Il me reste plus que quelques calculs à finaliser et la fenêtre d’action va être extrêmement réduite.
- Fenêtre d’action pour… quoi ?
- Et bien pour te permettre de rentrer chez toi, bien évidemment !
Alors là, le Satedien en était sans voix. Rodney eut un sourire, avant de lui expliquer plus en détail en lui montrant son écran.
- Le colonel Carter m’a prémâché une partie du travail, je suis bien obligé de l’avouer. Elle non plus ne voulait pas perdre espoir. Et maintenant qu’on a changé l’avenir, il ne nous reste que quelques jours pour te renvoyer. Avant que le continuum espace-temps ne te fasse disparaître.
- Mais… tu aurais pu laisser faire. Je te rappelle que je suis prêt à me sacrifier. Ça ne me fait pas peur.
Le scientifique joignit nerveusement les mains, les lèvres serrées, avant d’avouer.
- Mais moi ça me fait peur. Je ne veux pas que tu disparaisses. Ce serait comme voir Ronon mourir.
- Et alors ? C’est pas grave, c’est qu’un imbécile.
Rodney se tourna vers lui, scandalisé par ses mots. Et se figea en réalisant son erreur.
- Ronon ?!
Le Satedien lui fit signe de la main, avant d’indiquer Ron du pouce qui attendait à la porte.
- Lui aussi, il pense que je suis qu’un imbécile.
Son alter-ego du futur eut un rire et hocha la tête. Le regard du scientifique passa de l’un à l’autre, outré.
- Mais… Mais vous avez fait exprès ?!
- Exprès de quoi ? lui demanda Ronon en affichant l’expression la plus innocente possible.
- De vous… d’échanger, pour que je vous confonde ! Il n’y a que Ron qui me tutoie ! Et qui me… Enfin bref ! C’est malhonnête de votre part !
Ronon l’observa s’énerver, avant de sourire malgré lui, puis d’attraper les mains du scientifique entre les siennes pour les serrer doucement. Cela calma immédiatement la colère de Rodney, qui ne savait plus comment réagir.
- C’est vrai, c’était pas gentil de faire ça. Mais c’était pas pour se moquer de toi ou te faire du mal. On doit… Non, je dois te parler de quelque chose d’important.
Le Canadien voulut protester quand il se rendit compte que les mains de Ronon tremblaient légèrement. Et à l’observer plus attentivement, même un homme comme lui pouvait deviner que le Satedien avait peur, et qu’il avait pourtant rassemblé tout son courage pour lui faire cette demande. Il ne se sentit pas le cœur de refuser et hocha donc la tête, le suivant lorsqu’il l’incita à se lever et à rejoindre un petit balcon donnant sur l’océan non loin. Ils prirent tous les trois place sur un banc, Ron à sa droite, Ronon à sa gauche, et lui se sentant minuscule entre les deux.
Pendant de longues minutes, il n’y eut que le silence à peine troublé par le bruit des vagues s’écrasant sur les murs de la cité. Puis enfin, Ronon inspira profondément avant de lui raconter son histoire. Il lui confia ce qu’il n’avait encore jamais dit à personne, pas même à Teyla ou à Sheppard. Il lui parla de sa vie sur Sateda, mais surtout de Méléna, cette femme si douce et aimante qu’elle avait accepté de devenir la fiancée d’un vaurien dans son genre. De son cœur si grand qu’elle avait refusé de s’échapper pour pouvoir veiller sur ses patients. De son ultime sacrifice, et de la douleur que sa perte lui avait causée. Il lui expliqua son refus têtu de faire le deuil, de peur de perdre à jamais ses souvenirs, d’oublier son visage, son rire. Et puis sa colère envers lui-même lorsque son cœur n’avait plus voulu écouter sa tête et avait fait naître de nouveaux sentiments en lui.
Ron prit alors la parole pour lui raconter à son tour le sacrifice du scientifique, dans ce futur qui n’existait plus, et les années qui avaient suivi, les regrets qui l’avaient bouffé, car il ne pouvait même pas se raccrocher à de beaux souvenirs pour apaiser sa douleur. Au moins Méléna avait su qu’il l’avait aimé. Rodney était parti avec l’idée qu’il le détestait. Et il s’en était tellement voulu, jusqu’au jour où une chance incroyable lui avait été offerte.
- Voilà pourquoi je n’ai pas peur de disparaître, finit-il en baissant les yeux vers le scientifique qui se cachait le visage entre les mains, bouleversé par les deux récits. Rien qu’un peu, j’ai l’impression d’avoir réparé mon erreur. Avoir pu passer ce temps auprès de toi, aussi court qu’il soit, pour te faire comprendre que je ne déteste pas, c’est tout ce que je désirais.
Rodney inspira profondément pour chasser les larmes qui lui montaient aux yeux, avant de baisser les mains pour fixer l’océan, abattu.
- Je suis désolé, mais je ne vous comprends pas, ni l’un, ni l’autre. Votre fiancée était une si belle personne. Je ne suis pas une belle personne. Je n’ai pas un grand cœur, je ne suis même pas gentil.
- Et pourtant tu t’es sacrifié sans aucune hésitation, rétorqua Ron en passant un bras autour de ses épaules. Tu es une belle personne, Rodney. Et même si tu ne l’étais pas, ça m’importe peu. Je ne suis pas tombé amoureux de toi parce que tu ressembles à Méléna. Mon amour pour elle et mon amour pour toi sont deux choses distinctes. Je ne sacrifie pas son souvenir à t’aimer.
Le Canadien s’empourpra à ces mots, qu’il entendait pour la première fois. Oui, ça aurait été mentir de dire qu’il ne connaissait pas les sentiments de Ron à son égard. Mais jamais il ne les avait exprimés en mots, juste… en gestes tendres. En attentions. Et son embarras monta d’un cran quand de son côté, Ronon attrapa de nouveau sa main pour la serrer doucement.
- Ça me fout en rogne de m’être fait voler ce moment, mais je suis obligé d’admettre que ce crétin a raison, lui fit le plus jeune des Satediens en se penchant vers lui. J’ai peut-être pas eu dix ans pour réfléchir à tout ça et utiliser les jolis mots qui font battre le cœur. Mais je ne compte pas perdre face à moi-même. T’as dit que je n’étais pas Ron, mais c’est faux. Ce qu’il ressent, je le ressens aussi.
- Ce que tu… ressens, hein, répéta Rodney nerveusement. Donc…
Ronon eut un sourire avant de l’encourager à tourner la tête vers lui, leurs lèvres désormais dangereusement proches.
- Je vous aime, Rodney McKay.
Un frisson parcourut le Canadien quand il entendit ces mots, et il ferma les yeux pour accueillir ce baiser plein de promesses. Puis, quand Ronon daigna enfin le relâcher pour le laisser respirer, Ron se pencha pour l’embrasser à son tour. C’était étrange et déroutant, mais ils restaient, au final, une seule et même personne. Et avec aucune envie de céder leur Rodney à quiconque, même pas à une autre version d’eux-mêmes.

Rodney rentra chez lui quelques temps plus tard avec la sensation que son cœur allait exploser. Lui, qui mettait des mois à obtenir un second rendez-vous de la part d’une fille, s’était fait embrasser par deux hommes sous les étoiles. Et pas qu’une fois. Il avait d’ailleurs dû s’enfuir avant qu’ils ne le privent totalement de souffle et leur avait interdit de le suivre ! Ils avaient ri, tous les deux, et son propre cœur s’était emballé au point où il se soupçonnait d’être proche du malaise. Mais non, il devait juste admettre lui-même qu’il était amoureux. Il se laissa tomber sur son lit et se cacha le visage dans l’oreiller, les oreilles encore rouges.

Lorsque John arriva à la cafétéria le lendemain, tôt dans la matinée, il trouva son scientifique préféré coincé entre deux géants Satediens qui discutaient ensemble d’un sujet qui avait l’air d’embarrasser fortement McKay. Il voulut s’approcher lorsque Ronon se pencha soudainement pour voler un baiser à Rodney, suivi de Ron.
- Tu ne peux pas avoir la priorité à chaque fois, fit d’ailleurs ce dernier à son alter-ego qui lui répondit d’un sourire moqueur.
Choqué, John s’empressa de faire demi-tour pour aller chercher un témoin. Ce n’était pas possible, il devait être en train de rêver !

- Rodney, je ne sais pas si je dois être content pour vous ou m’inquiéter pour vous.
- Je sais très bien de quoi vous voulez parler, Radek, et je vais faire comme si je ne vous entendais pas. D’ailleurs, je n’ai pas le temps de vous écouter.
Le scientifique tchèque fit la moue, avant de faire rouler sa chaise jusqu’au bureau de son collègue, y prenant appui avec ses coudes pour le regarder avec un sourire.
- Et vous dormez ensemble tous les trois ?
- Radek ?!
Aah il la tenait enfin sa vengeance pour toutes ces années de mauvais traitements ! Et à voir son ami aussi embarrassé, ça valait toutes les remontrances qu’il risquait de subir en représailles.
- Roh allez on est qu’entre nous. Ne me dites pas que vous n’y avez pas pensé !
- Mais enfin je ne suis pas un animal ?! Enfin biologiquement, si, mais là n’est pas la question ?! Je vous signale qu’ils se sont déclarés qu’avant-hier seulement !
- Et vous leur avez répondu quoi, alors ?
Rodney tenta de reprendre contenance et d’avoir l’air le plus détaché possible en répondant à son ami.
- Je n’ai pas encore répondu.
- Quoi ? Et vous les laissez vous embrasser malgré tout ?!
- Oui bon. Je n’ai pas répondu avec des mots, on va dire. Et puis ça ne vous regarde pas, je vous signale ! Retournez à votre poste !
- Oui chef !
Radek repartit donc avec un sourire, tapa quelques mots au clavier, avant de s’arrêter, songeur.
- Non mais s’ils vous le demandent…
- Ah Radek ça suffit ! Encore un mot et je vous envoie nettoyer les couloirs inondés du niveau 3 SANS combinaison !
Le Tchèque eut un rire, mais n’insista pas plus. De toute façon ce n’était pas comme si quelque chose du genre risquait de se produire : le retour de Ron était prévu pour le soir-même.

Malgré la réticence de Ronon à les laisser seuls, Rodney avait obtenu de lui qu’il puisse parler seul à Ron, avant son départ. Il trouva le Satedien venu du futur sur le même balcon où il avait enfin pu lui avouer ses sentiments, et toussota pour lui signaler sa présence. L’homme se retourna et sourit, avant de l’attraper dans ses bras pour ce qui serait sans doute un de leurs derniers câlins.
- Alors ça y est, tu me chasses ?
- Quoi ? Non ! protesta Rodney en lui donnant un coup sur le torse. J’essaie de te sauver la vie, je te rappelle !
- Je sais, je sais, soupira Ron en posant doucement son front contre le sien. Mais c’est dur, tu sais. De devoir te dire au revoir alors que je t’avais enfin retrouvé.
Le Canadien se mordit la lèvre, hésitant quelques secondes, puis lui dévoila la clé USB qu’il avait dans la main.
- Je t’ai mis les plans du dispositif pour détruire la bombe, et des instructions pour des combinaisons qui vous protègeront un temps de ses impulsions meurtrières. Il n’y a que toi pour pouvoir les sauver, Ron. Et… pour nous ramener, Sheppard et moi. Pour nous offrir une sépulture.
Le Satedien prit doucement la clé et la rangea dans une poche de sa veste, avant de se pencher et d’échanger un nouveau baiser passionné avec l’homme qu’il aimait.
- Si seulement on avait eu plus de temps, j’en aurai bien profité pour voler une autre de tes premières fois à mon autre moi, plaisanta-t-il en le lâchant enfin, caressant sa joue du bout des doigts.
Rodney rougit fortement, et fit un gros effort pour rester sur place alors qu’il mourrait d’envie d’aller se cacher. Ce pouvoir que les Ronon avaient sur lui, ce n’était vraiment pas normal !
- Et bien je… J’en suis désolé. Alors à la place, laisse-moi t’avouer quelque chose, d’accord ?
Le Satedien pencha la tête sur le côté, intrigué. Rodney l’attrapa par la veste et le força à se pencher vers lui pour l’embrasser, avant de murmurer quelques mots contre ses lèvres et de le relâcher enfin. Il lui tendit ensuite la main sans un mot et Ron la saisit, heureux. « Je t’aime ». C’était tout ce dont il avait besoin pour partir le cœur en paix.

Ils s’étaient tous réunis dans le hall pour le départ de Ron, le saluant chacun leur tour de quelques mots chaleureux ou d’une accolade virile. Ronon même lui souhaita bonne chance, puis Rodney s’avança enfin et lui offrit un dernier baiser, avant de reculer et d’attraper la main de son alter-égo du présent. Cette vision lui apporta un grand réconfort, et après un dernier geste de la main, il passa enfin le vortex qui devait le ramener à la maison.

- Bon retour parmi nous, Ronon.
Ronon cligna des yeux, surpris, avant de réaliser qu’on parlait bel et bien de lui. Il n’était plus Ron. Ils n’étaient plus deux versions de lui-même. Il leva les yeux vers le colonel Samantha Carter qui lui souriait, du poste de commande, avant d’écarquiller les yeux, surpris. Et de se mettre à courir jusqu’à rejoindre cet homme aux côtés de la militaire, qui accueillit son baiser désespéré en riant.
- Mais comment ? souffla-t-il, la voix tremblante. Comment tu peux être encore en vie ?
Rodney lui sourit et glissa une main dans sa veste pour récupérer la clé USB qu’il lui avait confié, dix ans auparavant.
- Viens, on va regarder ça.
Il se laissa entraîner sans protester, ayant juste un sursaut quand Sheppard le salua à son tour.
- Et oui, moi aussi je suis là ! Mais rassurez-vous, je ne m’attends pas au même accueil !
- Cessez d’être jaloux, John, le rabroua Rodney en passant. Vous aurez tout le temps d’échanger avec lui plus tard. Pour l’instant, il est à moi.
Ils s’installèrent dans le bureau du scientifique qui brancha la clé à son ordinateur, avant de rejoindre le Satedien et de lui serrer la main, alors qu’une vidéo se lançait à l’écran. Et un Rodney plus jeune de dix ans leur fit un signe de la main avec un petit sourire.
- Bonjour Ron. Enfin… Ronon. Je suis désolé de t’avoir partiellement caché la vérité, mais avoue que c’était une belle surprise. Car tu vois, si mes déductions sont exactes, et on sait tous que je me trompe rarement, nos deux lignes temporelles ont fusionné pour ne devenir qu’une. Et comme je suis le passé, ton avenir a donc été radicalement impacté. Alors j’espère que je me tiens à tes côtés, très fier de ma bêtise !
- J’en suis effectivement très fier, lui confia son Rodney avec un sourire. Dix ans que je garde le secret !
- Ce que tu as vécu, ce futur tragique que tu nous as évité, sache qu’il finira par s’effacer de ta mémoire, continua à lui expliquer le scientifique du passé. Tu vas te sentir confus un moment, mais ton esprit finira par se synchroniser avec la bonne ligne temporelle. Et tu vas retrouver tes souvenirs de ces dix dernières années. Tu te souviendras de notre premier rendez-vous. De notre première fois. De notre première dispute. De notre première réconciliation. Je suis persuadé qu’on aura une très belle histoire. Enfin, de ton point de vue, qu’on a eu une très belle histoire.
- Qu’on A une très belle histoire, corrigea le Canadien alors que la vidéo s’arrêtait. Je n’ai pas enregistré de conclusion car je tenais à te le dire de vive voix.
Il se tourna complètement vers lui et lui attrapa doucement les mains, avant de sourire devant la confusion évidente de son amant.
- Je sais ce que tu penses, Ronon. Mais ce n’est pas un rêve. C’est ta réalité. NOTRE réalité.
- Et quand est-ce que mes souvenirs vont… revenir, alors ?
- Je ne pense pas que ce sera très long, quelques jours tout au plus ? Si tu as le moindre souci, sache que Carson se tient prêt avec tous les anti-migraineux qui existent ! Et Elizabeth s’est proposée à nous accueillir sur Terre si tu as besoin de repos. Ils survivront bien une semaine sans nous. Enfin. J’espère.
Ronon l’observa un long moment en silence, avant de le tirer à lui pour un nouveau baiser passionné, que son Rodney lui rendit avec grand plaisir.
- Je ne veux qu’une chose maintenant. Avant de retrouver mes souvenirs, je veux te faire l’amour comme si c’était la première fois. En tant que Ron, pour mettre un point final à ce futur qui n’existe plus.
- Hein ? Mais tu te rends compte quand même que ça fait longtemps que je ne suis plus… enfin tu comprends !
Ronon eut un rire en le voyant rougir, puis déposa un baiser plus tendre sur son front.
- Certain ? Parce que ta réaction me laisse penser qu’on ne le fait sans doute pas assez souvent.
- Ah ! Et bah crois-moi que tu vas être surpris quand tu vas t’en souvenir ! s’exclama Rodney avant de se cacher le visage entre les mains, honteux de ses propres propos.
Ronon sourit et embrassa chaque carré de peau disponible, avant qu’enfin le scientifique ne soit obligé de retirer ses mains pour protester et qu’il capture de nouveau ses lèvres. Puis il se leva en le portant dans ses bras et se dirigea vers leur chambre, certain que pas une âme n’oserait venir les déranger ce soir-là. Et ce fut une nuit d’amour comme il en avait rêvé ces dix dernières années, une nuit de plaisir passionné et de partage. Et sur un ultime baiser avant que le sommeil ne les rattrape enfin, ils purent échanger de nouveau ces mots qui leur brûlaient le cœur.
« Je t’aime. »